Direction Olivier Py de Molière / mise en scène Stéphane Braunschweig 17 septem

Direction Olivier Py de Molière / mise en scène Stéphane Braunschweig 17 septembre – 25 octobre / Odéon 6e Théâtre du Radeau / mise en scène François Tanguy 23 septembre – 19 octobre / Berthier 17e de William Shakespeare / mise en scène Éric Vigner 6 novembre – 7 décembre / Odéon 6e d’après les frères Grimm / mise en scène Olivier Py 23 décembre – 18 janvier / Berthier 17e de Howard Barker / mise en scène Giorgio Barberio Corsetti 8 janvier – 8 février / Odéon 6e de Howard Barker / mise en scène Frédéric Maragnani 4 – 20 février / Berthier 17e de Paul Claudel / mise en scène Olivier Py 7 – 29 mars / Odéon 6e de Howard Barker / mise en scène Christian Esnay 12 – 25 mars / Berthier 17e de Howard Barker / mise en scène Christian Esnay 26 mars – 11 avril / Berthier 17e de Henrik Ibsen / mise en scène Thomas Ostermeier 2 – 11 avril / Odéon 6e de Georges Feydeau / mise en scène Jean-François Sivadier 20 mai – 25 juin / Odéon 6e de Goethe / mise en scène Eimuntas Nekrosius 27 mai – 6 juin / Berthier 17e festival de jeunes compagnies 7 – 17 mai / Berthier 17e & Odéon 6e de Petr Zelenka / mise en scène Radu Afrim 11 – 21 juin / Berthier 17e de William Shakespeare / mise en scène Yann-Joël Collin, La Nuit surprise par le Jour 12 novembre – 18 décembre / Berthier 17e Théâtre de l’Odéon 6e – Ateliers Berthier 17e 01 44 85 40 40 theatre-odeon.eu Odéon-Théâtre de l’Europe Théâtre de l’Odéon 6e – Ateliers Berthier 17e 01 44 85 40 40 theatre-odeon.eu 3 du livre, les auteurs dramatiques fleurissent. Et quand l’Éducation nationale s’inquiète de l’impossi- ble transmission d’un héritage culturel, c’est l’engagement dra- matique en milieu scolaire qui devient exponentiel jusque dans les classes supérieures. Pour témoigner de cet engouement que ne veulent pas toujours prendre en considération nos dirigeants, nous devons parler de la crue des compagnies. Les col- lectivités locales aidant, elles se multiplient et gagnent incroya- blement en savoir-faire et en ins- piration. Il y a trop de compa- gnies, paraît-il… pour qui ? Pour quoi ? Selon quelle mesure ? Et si tout simplement il n’y avait pas assez de théâtres ? Car c’est bien vers le théâtre comme asile de la pensée que se tourne une jeunesse enthousiaste, en elle et avec elle, les éclopés idéolo- giques, les lassés du design cultu- rel, les chercheurs de formes nouvelles, qui ont compris que cette oasis n’avait pas été abîmé par une crise de la modernité qu’on appelle le virtuel. Avant même de répondre, regardons-le déjà comme un désir légitime et non comme un dérapage de l’action culturelle. Comment répondre par ailleurs à un spectateur éclairé par soixante ans de théâtre public, au sens critique plus complexe, à l’appétit attisé par la famine spi- rituelle ? Le public aussi a de plus en plus de talent, ses ques- tions sont chaque fois plus brû- lantes, sa conscience de l’excep- tionnalité du fait théâtral va grandissant. Comment répondre à cela ? En défendant d’abord une exigence portée au plus haut par les métiers de nos scènes, tout en déployant encore nos présents composés, où l’échange entre artistes et publics dépasse la consommation de biens cultu- rels. Que l’Odéon-Théâtre de l’Europe soit aussi place publique d’une Europe que nous imagi- nons née dans un théâtre grec, faite d’une conscience élargie aux autres peuples, d’une confiance en la parole pour résoudre les conflits. Howard Barker, poète associé à notre saison, dit qu’il n’est jamais trop tard pour pré- venir la mort de l’Europe. Oui, nous l’avons répété à en devenir ridicule, et pourtant c’est une vérité inlassable : nous sommes le dernier refuge d’une aventure partagée de la pensée en actes. Et comment répondre à ceux qui ne voient pas cette évidence et continuent de penser que notre art est en déclin ? En dépit des chiffres qui augmentent mais sont toujours lus à l’aune de l’audimat et donc toujours méju- gés. Comment répondre à ceux qui ne viennent pas au théâtre mais nous accusent toujours de faire un art élitaire ? Comment leur faire entendre que nous allons vers un âge d’or de la cul- ture et un âge d’or des théâtres ? Que le vingt et unième siècle sera culturel ou ne sera pas, que c’est d’en bas que cette révolution est en marche, de cette minorité de la nation qui ne veut pas être désespérée, de cette partie de l’âme qui toujours désire. L’effondrement du politique comme mise en acte des idées, des mythes fédérateurs et des certitudes civilisationnelles, nous ramène incessamment vers cet outil d’humanité. Et plus nos perceptions technologiques agrandissent l’échelle de notre conscience, plus ce besoin de retrouver la place de l’homme dans une échelle humaine se fait impératif. C’est encore Howard Barker qui dit que notre tâche est de rendre le théâtre nécessaire. Ceux qui travaillent et vivent dans cette maison l’entendent. Nécessaire ne veut pas dire utile. Vilar rêvait d’un théâtre utile comme le gaz et l’électricité. Pour continuer son rêve nous devons rêver un théâtre nécessaire comme la parole et la vue. Nécessaire comme l’atmosphère, l’eau, le pain, la lumière. Et le soi-disant luxe de notre pratique ne doit pas se légitimer de notre impuissance. L’interrogation de l’homme sur ce qui en lui fonde son humanité est nécessaire. Il est nécessaire que l’homme se connaisse comme un tissu de fables héri- tées. Et pour cela notre archaïque tréteau reste un outil irrévocable. Il est nécessaire que l’homme éprouve encore qu’il n’est ni un consommateur, ni un instrument de la croissance, mais une ques- tion. Et pour cela il y a cette question qui préside à toutes les autres, lorsque le silence se fait, que la lumière graduellement descend, que le rideau s’ouvre sur le monde, que la présence des choses simples se change en métaphore et qu’un acteur entre pour prendre la parole, avec un costume d’inquiétude et le masque d’une joie possible. Olivier Py Cette saison est dédiée à tous ceux qui croient encore à la vertu anthropogène des mythes. Sommes-nous autre chose que des fables errantes dans le siècle ? Reconnaître notre humanité non pas comme un fait scientifique mais comme un récit qui doit être dit et redit, c’est déjà en percevoir l’énigme. La fiction est hélas le plus souvent malade de virtualité, et le monde des images nous enivre de réalités fiction- nées dans une débauche d’obscé- nité vécue. Cette réalité-fiction est plus qu’un désenchantement. C’est une forme totalitaire qui a comme postulat de départ la médiocrité du monde et pour horizon l’à-quoi-bon. L’homme y perd son destin, ne regarde plus le ciel étoilé des métaphores. Il faudrait pleurer et grincer des dents devant cette perte de récit, devant ces formes de récits qui n’en sont pas, devant ce désert sans mythe et sans parabole. Mais l’histoire est faite de paradoxes. À l’heure où rien ne semble arrê- ter l’incestueux lien du politique et du médiatique, la jeunesse se tourne vers les plateaux, les pla- teaux retrouvent leur jeunesse. Nous vous proposerons pendant le mois de mai un instantané de cette création théâtrale d’aujourd’hui : invitation au voyage des compagnies émer- gentes, le festival Turbulences sera une invitation à la décou- verte des talents de demain. À l’heure du marché mondialisé et accéléré de la virtualité, la pré- sence réelle des spectacles se cou- vre d’une incomparable aura. Au moment où la littérature semble vaciller sous le poids du marché Firmin Gémier (directeur du Théâtre de l’Odéon de 1921 à 1930) 2 5 17 septembre – 25 octobre 2008 Théâtre de l’Odéon 6e de Molière mise en scène & scénographie Stéphane Braunschweig créé le 29 avril 2008 au Théâtre national de Strasbourg costumes Thibault Vancraenenbroeck lumière Marion Hewlett son Xavier Jacquot collaboration artistique Anne-Françoise Benhamou collaboration à la scénographie Alexandre de Darden production Théâtre national de Strasbourg avec Jean-Pierre Bagot, Christophe Brault, Clément Bresson, Thomas Condemine, Claude Duparfait, Julie Lesgages, Pauline Lorillard, Annie Mercier, Sébastien Pouderoux, Claire Wauthion Nous parlons la «langue de Molière» comme les Allemands celle de Goethe ou les Anglais celle de Shakespeare. Il est le cœur battant de notre tradition théâtrale. Molière dramaturge est un trésor national. Mais Molière romancier ? S’il n’existe pas, il nous revient de l’inventer, affirme Stéphane Braunschweig. Le futur directeur du Théâtre de la Colline aime aborder les grandes pièces en dégageant ce qu’il appelle leur roman sous- jacent. Cette méthode d’enquête, aussi intuitive que fidèle au texte, lui permet de redonner tout leur éclat aux questions qui y sont posées, en se laissant guider par les surprises qu’elle provoque. En l’occurrence, il est parti de l’interrogation suivante : Tartuffe est un hypocrite, sans doute, mais ce fait ne suffit pas à expliquer son influence sur sa principale victime. Car de deux choses l’une : soit il est un grand imposteur – uploads/Litterature/ programme-theatre-de-l-x27-odeon-2008-2009.pdf

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