Résumé : La Chanson de Roland (XIe siècle) On conçoit très bien que Charlemagne
Résumé : La Chanson de Roland (XIe siècle) On conçoit très bien que Charlemagne, avec ses vastes entreprises, ses guerres lointaines, son incomparable grandeur, ait vivement frappé l’imagination des peuples. Plus tard, au milieu des calamités du Xe siècle, après les hontes et les désastres de l’invasion normande, le patriotisme se retrempa dans ces beaux souvenirs. Les traditions des VIIIe et IXe siècles grandirent, se développèrent, s’enchainèrent l’une à l’autre. Charlemagne devint le héros d’une vaste épopée, où les souvenirs de la bataille de Poitiers et l’enthousiasme de la croisade, le passé et le présent vinrent s’unir et se confondre ; il fut le représentant glorieux de la lutte de la foi chrétienne contre le mahométisme. Dans ces Chansons de gestes, l’histoire est défigurée et l’ordre chronologique bouleversé. Les poètes attribuent, par exemple, à Charlemagne la victoire de Poitiers ; ils conduisent leur héros jusqu’à Jérusalem où il va, en pacificateur, s’asseoir dans les chaires de Jésus- Christ et des douze apôtres, et d’où il revient chargé de reliques pour l’abbaye de Saint- Denis. Le plus remarquable des poèmes qui ont célébré ce héros, est la fameuse Chanson de Roland ou de Roncevaux. La première rédaction en a été faite au XIe siècle par le trouvère normand Curold ; cinq chants suffisent au trouvère pour développer cette pathétique légende dont voici le sujet en quelques mots : L’Espagne est conquise ; Saragosse seule est restée debout, défendue par le roi africain, Marsile ; enfin ce prince propose de se soumettre ; Blancardin se présente en son nom devant Charlemagne qui, à son tour, envoie Ganelon traiter des conditions de paix ; celui-ci, chargé de cette mission périlleuse contre son gré et à l’instigation de Roland, se venge de ce dernier en le trahissant, et s’engage à faire tomber dans une embuscade Roland et l’élite de l’armée de Charlemagne, qui forme l’arrière-garde. Au moment de la retraite, le complot ainsi tramé s’exécute ; le gros de l’armée est déjà sur le revers des Pyrénées, lorsque l’arrière-garde, enfermée dans la vallée de Roncevaux, entend le bruit d’une armée formidable qui arrive. Le combat est inévitable. Toutefois, Roland pourrait appeler l’aide de Charlemagne en faisant retentir les sons si terribles de son olifant (cor) ; c’est le conseil que lui donne le brave Olivier, mais Roland le repousse comme une faiblesse et se flatte de tenir tête à l’ennemi sans le secours de l’empereur. Le combat s’engage ; qui pourrait décrire les nombreux exploits de Roland, de l’archevêque Turpin, d’Olivier ! Cette phalange indomptable qui ne recule jamais, jonche le sol des cadavres ennemis, mais malgré sa valeur, elle est écrasée par le nombre ; c’est alors que Roland fait retentir son olifant dont les sons éclatants sont répétés par l’écho des montagnes. Le combat continue, plus acharné que jamais, pendant que Charlemagne, averti, revient sur ses pas. Le secours approche, mais le péril redouble ; le frère d’armes de Roland, Olivier, vient de mourir ; deux guerriers survivent seuls au carnage l’archevêque : Turpin et Roland. Leurs derniers exploits ont jeté l’épouvante au cœur des Sarrasins, que le bruit de plus en plus rapproché des clairons de Charlemagne achève de troubler. Ils prennent la fuite, mais l’archevêque Turpin est mortellement blessé ; Roland lui-même, frappé à mort, trouve encore assez de force pour aller chercher les corps de ses amis et les déposer aux pieds de Turpin qui meurt en les bénissant. Roland seul n’a pas encore rendu le dernier soupir, mais le sang coule à flots de toutes ses veines rompues ; il essaie, mais en vain, de briser sa bonne épée, Durandal ; enfin, il se couche à terre, le visage tourné du côté de l’Espagne ; à ce moment suprême, les anges du Seigneur descendent pour recueillir l’âme du héros et l’emporter vers Dieu. Lorsque Charlemagne apparaît, Roland n’est plus, mais il faut qu’il soit vengé et glorifié ; il sera vengé par la défaite et la mort de Marsile, par la destruction d’une nouvelle et plus formidable armée d’infidèles, par le supplice de Ganelon, dont le nom demeurera à jamais flétri comme symbole de trahison ; il sera glorifié par la vivacité et la durée des regrets qu’il inspire, et par la mort de sa fiancée, la belle Aude, qui, à la terrible nouvelle, tombe comme frappée de la foudre. [Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.] Résumé : Le Roman de Renart (vers le XIIIe siècle) Aux origines, et dans le cours de toutes les littératures humaines, on trouve des contes dont les animaux sont les héros. L'Inde, l’Asie Mineure, la Finlande et les pays occidentaux sont remplis de ces histoires. Ces légendes ont pris naissance avec l’humanité elle-même. Elles remontent aux lointaines époques de vie pastorale, rurale ou silvestre, où l’homme et les animaux vivaient côte à côte dans une société de tous les instants. Dans ces âges où les êtres se multipliaient sans entraves à la surface de la terre, les hommes pouvaient voir un museau aux aguets dans chaque fourré, une queue touffue disparaître au détour de chaque sentier, une paire d’yeux brillants dans chaque pan d’ombre. Aussi connaissaient-ils parfaitement les coutumes et les ruses de ce gibier qui les attaquait ou qu’ils traquaient à leur tour, et, le soir, accroupis autour du feu du clan, ils faisaient de leurs aventures des récits sans prétention, pour le seul plaisir de revivre en imagination les fortes émotions de la journée. À une époque beaucoup plus récente, les sages et les savants, qui voulaient faire servir les faits d’expérience courante à la perfection morale des individus, s’emparèrent de ces humbles contes et les modifièrent à leur façon. Ainsi se formèrent les apologues édifiants, ancêtres de la fable, qui, née dans l’Inde, illustrée par des Grecs comme Ésope et Babrius, par des Latins comme Phèdre, trouva sur notre terroir, grâce au génie de La Fontaine, son complet épanouissement. Le Roman de Renart dérive de ces deux sources. Ses origines sont à la fois populaires et savantes. On ne s’étonnera guère que nous ne sachions presque rien des traditions populaires. Elles semblent avoir été très répandues dans notre moyen âge, et spécialement dans la France du Nord-Ouest, du Nord, et du Nord-Est. Les versions savantes nous sont mieux connues. Si, d’Ésope à La Fontaine, la fable n’eut pas toujours la chance de se voir traitée par de puissants génies, du moins une foule d’esprits estimables et même quelques écrivains de talent ne laissèrent pas que de s’y adonner. De bonne heure, nos clercs en firent des recueils en latin qu’on s’empressa de traduire en français. Cependant, s’il est incontestable que la littérature savante eut sa part d’influence dans la formation du Roman de Renart, il ne faudrait pas toutefois faire aux récits satiriques, allégoriques ou moraux des clercs la part trop belle. L’objet même du récit, la querelle entre le goupil Renart et le loup Ysengrin, est d’origine nettement populaire. Cette fiction, vieille comme le monde, a couru les chaumières de tous les continents. On la trouve dans tous les folklores. Il n’est pas de tradition plus « humaine », au sens le plus propre du mot. Tel qu’il nous est parvenu, le Roman de Renart est composé de vingt-sept « branches » ou récits différents. Quoi qu’en puisse faire préjuger ce titre de roman, ces récits ne forment pas une intrigue suivie et fortement liée. Les sujets qu’ils traitent sont divers ; ils sont écrits dans des dialectes différents, et leur valeur littéraire est sensiblement inégale. Seules les aventures du goupil Renart, ses ruses et ses méfaits, son jugement par le roi Noble, le lion, suffisent à établir entre eux une certaine unité.Nous devons nous résoudre à ignorer l'homme qui eut l'heureuse hardiesse de faire du goupil Renart le centre d'un véritable cycle épique. Nous savons seulement qu'en France, vers le milieu du XIIe siècle, les gestes où de pareilles aventures étaient contées jouissaient d’une extrême popularité. En effet, l'historien Guybert de Nogent nous apprend que l'évêque de Laon Gaudry, le même qui eut à soutenir en 1112 contre la commune de cette ville une lutte si acharnée et si sanglante, avait coutume d'appeler un de ses ennemis : Isengrin. « C'est, ajoute le narrateur, le nom que certains donnent au loup. » Toujours est-il qu’au XIIe siècle, un clerc flamand fit sous le titre d'Ysengrinus une compilation en latin de tous ces récits épars, et, vers l'an 1180, un poète alsacien de talent, Henri le Glichezare, composa dans un allemand d'une parfaite pureté, et dans un style souvent élégant, une œuvre intitulée : Reinhart Fuchs. Ce poème est une traduction très fidèle des branches françaises qui existaient dès cette époque. Mais les auteurs français du roman sont demeurés dans l'oubli. Trois seulement d'entre eux se sont fait connaître : Richard de Lison, Pierre de Saint-Cloud, et un certain prêtre de la Croix-en- Brie. Les autres, uploads/Litterature/ resumes-d-x27-oeuvres.pdf
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- Publié le Mar 08, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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