Revue belge de philologie et d'histoire des Places (Edouard), S. J. Une formule

Revue belge de philologie et d'histoire des Places (Edouard), S. J. Une formule platonicienne de récurrence R. Fohalle Citer ce document / Cite this document : Fohalle R. des Places (Edouard), S. J. Une formule platonicienne de récurrence. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 14, fasc. 1, 1935. pp. 104-105; https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1935_num_14_1_1505_t1_0104_0000_1 Fichier pdf généré le 10/04/2018 104 COMPTES RENDUS des Places (Edouard), S. J. Une formule platonicienne de récurrence. Paris, Les Belles Lettres, 1929., In-8°. 54 pages (Collection d'études anciennes publiée sous le patronage de l'Association Guillaume Budé). Prix : 10 fr. français. « Ce qu'on peut appeler récurrence, c'est... le retour, à un intervalle plus ou moins long, soit de développements qui se retrouvent presque identiques d'un dialogue à un autre, soit de locutions ou de courtes phrases ». Ces répétitions étant soulignées au moyen d'une formule du type δ λέγω, la présence d'une telle formule nous invite à chercher un texte parallèle. Or, « Platon ne modifie guère la première expression de sa pensée, sauf à manier délicatement les synonymes » : nuances qui peuvent donner lieu à des études très intéressantes. Le Père des Places s'en est avisé, mais il a limité son enquête aux exemples où la formule de récurrence du type δ λέγω : 1° est une apposition ou une incise ; 2° « est au service du principal interlocuteur et désigne une idée qu'il prend à son compte ». Connaissant son important travail sur les particules de liaison, nous ne serons pas surpris de le voir consacrer son premier chapitre à un classement des principales formules du genre de δ λέγω. L'auteur crée six catégories d'après le mot d'introduction ; dans chacune d'entre elles, il range les formules selon le temps du verbe λέγω ; la voix du verbe lui permet de nouvelles sous-classes et celles-ci sont elles-mêmes subdivisées suivant les expressions temporelles qui soulignent l'idée de déjà dit ; ajoutons les distinctions qu'entraînent l'emploi du singulier ou du pluriel et la présence ou l'absence du pronom personnel. Catalogue dressé par un homme d'ordre (le fichier du Père des Places doit être admirable), pur catalogue tout de même ; plus instructives sont les notes qui terminent le chapitre. Retenons deux observations curieuses : à partir d'une certaine époque, Platon semble éviter les formules qui contiennent un hiatus ; les formules constituées par le verbe φημί, synonymes en apparence de celles où entre λέγω, ont d'ordinaire une valeur différente. Le chapitre II étudie le vocabulaire des récurrences. Il n'est pas rare que les deux textes diffèrent légèrement entre eux : un terme est remplacé par un synonyme ; au lieu du substantif, apparaît l'adjectif correspondant, et vice versa ; parfois, l'échange se fait entre le substantif et le verbe, entre l'adjectif et l'adverbe, entre le mot propre et une périphrase ; dans d'autres cas, le verbe revient avec un changement de voix, de mode ou de temps, ou de voix et de temps, ou de mode et de temps ; enfin, il arrive que le verbe composé se substitue au simple, ou le verbe simple au composé. Platon offre aussi de nombreux exemples de répé- COMPTES RENDUS 105 tition littérale ; relativement rares avant la République, ils se multiplient dans les Lois, tandis que les cas de synonymie sont, au contraire, moins fréquents après qu'avant le premier de ces dialogues. Le Père des Places donne une explication de ce fait : la fraîcheur de l'imagination et le souci du style auraient diminué chez Platon au cours de sa longue carrière. Quoi qu'il en soit, il nous semble que nous aurions commencé le chapitre par les cas de répétition pure et simple, les autres pouvant être comparés à des « variations ». Avouerons-nous aussi que l'auteur ne nous paraît pas avoir approfondi suffisamment cette étude touchant le vocabulaire des récurrences? D'un savant qui a f ait preuve d'une connaissance pénétrante de la langue grecque et surtout de la langue platonicienne, nous aurions attendu au sujet de la synonymie autre chose qu'un inventaire des cas où elle se présente dans Platon. Nous ferions volontiers le même reproche au chapitre suivant. Le Père des Places y relève les chiasmes qu'offrent les textes parallèles : chiasmes de mots (l'auteur en distingue onze espèces) et chiasmes de propositions. Il n'ose rien en tirer : il se contente de souligner la liberté avec laquelle Platon modifie la place respective des éléments de ses phrases. Mais les matériaux rassemblés dans ce petit travail pourront être utilisés par d'autres chercheurs et notamment, comme le souhaite le Père des Places, servir de base à des enquêtes nouvelles sur les méthodes d'exposition et la pédagogie de Platon. — R. Fohalle. Aristoteles. Περί Ποιητικής, mit Einleitung, Text und Adnota- tio critica, exegetischem Kommentar, kritischem Anhang und Indices, von Gudeman (Α.). Berlin et Leipzig, W. de Gruy- ter, 1934. vm-496 pp. 16 RM. relié. Dans ce monumental ouvrage, on trouvera le texte de la Poétique édité à l'aide des documents fournis par les plus récentes découvertes paléographiques et commenté avec une érudition dont plus de quarante années de recherches assurent la précision et l'étendue. Il est universellement admis que la Poétique n'est qu'un torso ; mais au moins peut-on croire que ce premier livre de l'ouvrage original est intact? M. Gudeman le pense. Il n'admet pas qu'il ait été abîmé par des transpositions, ni non plus que ce ne soit qu'une épitomé de l'édition antique ; encore moins faut-il y voir une épitomé interpolée. Toutes ces conceptions, qui ont été présentées et défendues depuis la Renaissance, sont réfutées par M. G. avec assez de bonheur. uploads/Litterature/ review-sur-une-formule-platonicienne-de-recurrence-fr.pdf

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