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Front Matter Reviewed work(s): Source: Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 180, No. 2, DERRIDA (AVRIL- JUIN 1990) Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41096274 . Accessed: 08/02/2012 14:52 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Philosophique de la France et de l'Étranger. http://www.jstor.org N° 2 - AVRIL -JUIN 1990 REVUE PHILOSOPHIQ DE LA FRANCE ET DE L'ÉTRANGER Revue trimestrielle publiée avec le concours du CNRS et du Centre National des Lettres Directeur : Yvon Brès Secrétaires de la Rédaction : Dominique Merllié et Denise Leduc-Fayette DERRIDA puf PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE REVUE PHILOSOPHIQUE DE LA FRANCE ET DE L'ÉTRANGER fondée en 1876 par Th. RIBOT continuée par L. LÉVY-BRUHL, É. BRÉHIER, P. MASSON-OURSEL et Pierre- Maxime SCHUHL Directeur : YVON BRÈS, Professeur à V Université de Paris VII Secrétaires de la Rédaction : DOMINIQUE MERLLIÉ, Maître de Conférences à V Université de Paris I DENISE LEDUC-FAYETTE, Maître de Conférences à l'Université de París IV Administration : Presses Universitaires de France, 108, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris Abonnements : Presses Universitaires de France, Département des Revues 14, avenue du Bois-de-1'Epine, BP 90, 91003 Evry Cedex Tél. (1) 60 77 82 05 Télécopie (1) 60 79 20 45 - Telex : PUF 600 474 F Rédaction : 12, rue Jean-de-Beauvais, 75005 Paris - Tél. : 43262216 La Revue laisse aux auteurs des articles Ventière responsabilité des opinions qu'ils expriment Abonnements annuels (1990) France, Communauté : 300 F - Etranger : 380 F Compte chèques postaux : Paris 1302-69-C AVIS IMPORTANT. - Les demandes en duplicata des numéros non arrivés à destination ne pourront être admises que dans les quinze jours qui suivront la réception du numéro suivant. Ce numéro comporte seize articles qui tous à leur manière rendent hommage à la pensée de Jacques Derrida, la célébrant et la questionnant tout à la fois. Il n'est pas utile d'insister sur la nécessité d'un tel hommage. Je répéterai seulement ici les mois que j'ai adressés aux auteurs pour les inviter à écrire : ce numéro est conçu comme un geste d'affir- mation de l'une des plus belles pensées de l'affirmation. Catherine Malabou. Mme Catherine Malabou a pris l'initiative de ce numéro spécial sur Jacques Derrida. Elle a sollicité et groupé les articles qui le constituent. La Direction de la Revue lui adresse ses bien vifs remerciements pour le travail qu'elle a fait. La Rédaction. Bévue philosophique, n° 2/1990 rp - 5 PARDES L'ÉCRITURE DE LA PUISSANCE Author(s): Giorgio Agamben Reviewed work(s): Source: Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 180, No. 2, DERRIDA (AVRIL- JUIN 1990), pp. 131-145 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41096275 . Accessed: 08/02/2012 14:52 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Philosophique de la France et de l'Étranger. http://www.jstor.org FARDES L'ÉCRITURE DE LA PUISSANCE Par de s Le second chapitre du traité talmudique Hagigah (littéra- lement : « offrande ») traite des matières dont il est licite d'être instruit et de celles qui ne doivent en aucun cas être objet d'inves- tigations. La Mishnah qui ouvre le chapitre dit : « Les relations interdites ne doivent pas être examinées en présence de trois (personnes), ni les œuvres de la création en présence de deux, ni le Char céleste (la Merkaba, le Char céleste de la vision d'Ezéchiel, symbole de la connaissance mystique) en présence d'un seul, à moins qu'il ne soit un sage déjà au courant par lui-même. Pour quiconque étudie quatre choses, il vaudrait mieux ne pas être né. Ces quatre choses sont : ce qui est dessus, ce qui est dessous, ce qui est avant et ce qui est après (c'est-à-dire, l'objet de la connais- sance mystique, mais aussi de la métaphysique qui prétend chercher à connaître l'origine surnaturelle des choses). » Au feuillet 14b on lit cette histoire, qui ouvre un cycle bref de haggadoih qui ont comme protagoniste Aher (littéralement « l'Autre »), nom dont fut appelé Elisha ben Abuyah après son péché : Quatre rabbis entrèrent au Pardes, c'étaient : Ben Azzai, Ben Zoma, Aher et rabbi Akiba. Rabbi Akiba dit : « Quand vous parviendrez aux pierres de marbre pur, ne dites pas : de l'eau ! de l'eau ! Car il est dit : celui qui dit le faux ne se tiendra pas devant mes yeux. Ben Azzai jeta un regard et mourut. L'Ecriture dit de lui : la mort de ses saints est précieuse aux yeux du Seigneur. Ben Zoma regarda et devint fou. L'Ecriture dit de lui : tu as trouvé le miel ? Manges-en juste assez ou tu en seras repu et tu vomiras. Aher saccagea les jeunes plants. Rabbi Akiba sortit sain et sauf. 132 Giorgio Agaraben Selon la tradition rabbinique, le Pardes (verger, Paradis) signifie la connaissance suprême. Ainsi, dans la Gabbale, la Schechina, la présence de Dieu, est dite Pardes ha-torah, le paradis de la Torah, c'est-à-dire sa plénitude, sa révélation accomplie. Cette inter- prétation gnostique du mot « Paradis » est le patrimoine commun de maints courants hérétiques non seulement judaïques, mais aussi chrétiens. Aymeric de Bène, dont les disciples monteront au bûcher le 12 novembre 1210, affirmait que Paradis signifie « connais- sance de la vérité, et nous ne devons pas en espérer un autre ». L'entrée des quatre rabbins au Pardes est donc une figure de l'accès à la connaissance suprême, et la haggada contient une parabole sur les risques mortels inhérents à cet accès. Dans cette perspective, que signifie alors le « saccage des jeunes plants », que l'histoire attribue à Aher, face à la mort de Ben Azzai et à la folie de Ben Zoma ? Nous n'avons aucune certitude, mais la Gabbale identifie le « saccage des jeunes plants » au péché le plus grave dans lequel on puisse tomber sur le chemin de la connais- sance. Ce péché est défini « isolement de la Schechina » et consiste dans la séparation de la Schechina des autres Sephiroth, et dans sa compréhension comme un pouvoir autonome. La Schechina est, pour les cabbalistes, la dernière des 10 Sephiroth, c'est-à-dire des attributs ou paroles de Dieu, celle qui exprime la présence divine elle-même, sa manifestation ou son habitation sur la Terre. En saccageant les jeunes plants (c'est-à-dire les autres Sephiroth), Aher a séparé la connaissance et la révélation de Dieu des autres aspects de la divinité. Ce n'est donc pas un hasard si, dans d'autres textes, le saccage des jeunes plants est identifié au péché d'Adam, qui, au lieu de contempler la totalité des Sephirolh, préféra contempler seulement la dernière, qui semblait représenter à elle seule toutes les autres. De cette façon, il sépara l'arbre de la science de l'arbre de la vie. L'analogie Aher-Adam est significative. Comme Adam, Aher, r « Autre », représente ici l'humanité en ce que, faisant du savoir son destin et sa puissance spécifique, elle isole la connaissance, qui n'est pas la forme accomplie de la manifestation divine, des autres Sephiroth dans lesquelles la divinité se révèle. Dans cette condition d' « exil », la Schechina perd ses pouvoirs et devient maléfique (avec une imagination enflammée, les cabbalistes disent qu'elle « suce le lait du mal »). Pardes 133 Exil Moïse de Léon, l'auteur du Zohar, nous a transmis une autre interprétation de l'histoire des quatre rabbins. D'après cette lec- ture, la haggada est, en vérité, une parabole sur les exégèses du texte sacré et, plus précisément, sur les quatre sens de l'écriture. Chacune des quatre consonnes du mot Pardes représente un des sens : P pour Peshat, le sens littéral, R pour Remez, le sens allé- gorique, D pour Derasha, l'interprétation talmudique, S pour Sod, le sens mystique. En correspondance, dans le Tiqqune Ha-Zohar, chacun des quatre rabbins incarne un niveau de l'interprétation : Ben Azzai, qui entre et meurt, est le sens littéral, Ben Zoma est le sens talmudique, Aher est le sens allégorique et Akiba, qui entre et sort indemne, est le sens mystique. Dans cette perspective, comment comprendre le péché d'Aher ? Nous pouvons voir dans le saccage des jeunes plants et dans l'isolement de la Schechina uploads/Litterature/ revue-philosophique-derrida.pdf

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