UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CfflCOUTIMI MÉMOIRE PRÉSENTÉ À L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CfflCOUTIMI MÉMOIRE PRÉSENTÉ À L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN ÉTUDES LITTÉRAIRES OFFERTEÀ L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI EN VERTU D'UN PROTOCOLE D'ENTENTE AVEC L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES par Jocelyn Lord Rimbaud, entre le Parnasse et la prose — parcours du signifiant 20 février 1995 bibliothèque Paul-Emile-Bouletj UIUQAC Mise en garde/Advice Afin de rendre accessible au plus grand nombre le résultat des travaux de recherche menés par ses étudiants gradués et dans l'esprit des règles qui régissent le dépôt et la diffusion des mémoires et thèses produits dans cette Institution, l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) est fière de rendre accessible une version complète et gratuite de cette œuvre. Motivated by a desire to make the results of its graduate students' research accessible to all, and in accordance with the rules governing the acceptation and diffusion of dissertations and theses in this Institution, the Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) is proud to make a complete version of this work available at no cost to the reader. L'auteur conserve néanmoins la propriété du droit d'auteur qui protège ce mémoire ou cette thèse. Ni le mémoire ou la thèse ni des extraits substantiels de ceux-ci ne peuvent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation. The author retains ownership of the copyright of this dissertation or thesis. Neither the dissertation or thesis, nor substantial extracts from it, may be printed or otherwise reproduced without the author's permission. 11 RÉSUMÉ En choisissant comme sujet de mémoire de maîtrise la poésie d'Arthur Rimbaud, je n'ignorais pas que ses écrits avaient été commentés et analysés à peu près de toutes les façons. Il me fallait donc trouver une approche "neuve", c'est-à-dire qui s'écarte de la biographie et de tout ce qui gravite autour du "mythe" Rimbaud, une approche qui soit concentrée à l'intérieur d'une période cruciale de sa courte aventure littéraire. Au moyen de l'analyse textuelle, j'ai d'abord jeté un regard critique au plan de la forme particulière que revêt cette écriture et, conjointement, au plan de l'expression que cette même forme devait exposer pendant la dite période temporelle. L'idée qui a servi de point de départ à cette démarche analytique est la suivante: Rimbaud n'a jamais cessé de faire des expériences, des jeux sur le signifiant, tout en gardant toujours présents et vivaces les mêmes thèmes qui ont motivé ses premiers poèmes, du temps où il souhaitait être accueilli par ses aînés au sein du Parnasse. "Entre le Parnasse et la prose —" est la formule qui traduit ce hiatus, cet intervalle inscrit dans le temps (1871-1873), tandis que "parcours du signifiant" cherche à établir la relation que l'on peut faire au plan sémantique entre les différents thèmes qui servirent de canevas à l'évolution de son style. Ainsi, au plan du contenu, le poème "Soleil et Chair" traduit les préoccupations mythico-idéologiques et socialisantes des créateurs de l'art pour l'art, auxquels Rimbaud s'est identifié clairement, tandis qu'au plan de l'expression, "Voyelles" établit une base, un appareil circulaire mettant en scène des voyelles, un outil avec lequel il se permettra de remettre en scène les idées sur lesquelles il appuie sa théorie de "voyance". J'ai cru bon de consacrer tout le premier chapitre à la mise en relief des différentes théories actuelles qui ont la faveur du milieu des études littéraires HI au plan du signifiant linguistique, de façon à faire comprendre sur quelle structure d'appui s'élaborait ma recherche. Certaines stratégies employées pour en arriver à mon double but pourront surprendre l'éventuel lecteur de ce mémoire, mais elles trouveront leur justification d'elles-mêmes au fur et à mesure que l'analyse des textes rimbaldiens se poursuivra selon la logique particulière qui leur est propre. Par exemple, j'ai décidé de citer un poème-témoignage de Paul Verlaine intitulé "Crimen Amoris" afin d'étayer la thèse de la recherche de la "voyance" et du "raisonné dérèglement de tous les sens" annoncés dans "La lettre du Voyant". Ce texte de Verlaine, écrit pendant son emprisonnement en Belgique en 1873, n'a pas servi d'appui pour analyser l'écriture rimbaldienne, mais il sert à confirmer qu'il y eut pour Rimbaud une période pendant laquelle il s'adonna à des expériences dans le but de "changer la vie", de transmuter aussi bien l'écriture que la nature humaine. Mon analyse couvre donc la période que termine l'écriture par Rimbaud d'Une saison en enfer et qui, selon mes propres conclusions, précède celle des Illuminations. Je considère qu'Une saison en enfer (et surtout "Alchimie du verbe") constitue le compte rendu de l'expérience de voyance annoncée dans la "Lettre du voyant", une prise de conscience que Rimbaud aura voulu matérialiser avant de passer à autre chose, à un travail davantage axé sur la forme que sur le contenu, quoique les mêmes vieilles et récurrentes obsessions soient toujours prêtes à remonter à la surface dans Illuminations, mais je le précise, cette phase terminale de son oeuvre ne fait pas l'objet du présent mémoire puisqu'elle relève d'une démarche tout à fait différente de celle qui concerne le contenu de ce mémoire. IV REMERCIEMENTS Je tiens à remercier tout d'abord ma directrice de mémoire Mme Franchie Belle-Isle qui, la première, à l'occasion d'un cours dont elle avait la charge à l'automne 1989 à l'UQAC, intitulé "Poésie du XIX° siècle", avait su m'éveiller à l'écriture rimbaldienne et au jeu sur le signifiant qui la caractérise. Pendant la poursuite des travaux de recherche qui ont mené au dépôt de ce mémoire, elle a été d'une patience, d'une compétence et d'une gentillesse exemplaires. Mes remerciements s'étendent également à mon co-directeur M. Jean- Pierre Vidal, spécialiste de l'analyse textuelle et lacanien dans l'âme qui, par ses commentaires éclairés et ses directives subtiles, m'a forcé à lire davantage et à aborder des avenues dont j'ignorais jusqu'à présent l'existence même. Je rends hommage ici à sa grande érudition et à son désaveu de la médiocrité. Également, je ne saurais terminer cette courte liste sans remercier tous les autres professeurs ou chargés de cours de l'UQAC que j'ai eu l'honneur et le plaisir de côtoyer pendant les six années passées à l'UQAC. Plus particulièrement MM. Jacques B. Bouchard, Ghislain Bourque, Yves Saint- Gelais et Fernand Roy, dont j'ai profité de l'enseignement éclairé pendant plusieurs fructueuses sessions. Finalement, je ne voudrais surtout pas oublier de souligner l'apport fantastique que m'ont fourni ma femme Thérèse Dansereau de même que Mme Céline Dion qui a bien voulu assurer la mise en page de ce mémoire, tâche qui me semblait au départ plus qu'humaine. TABLE DES MATIERES page INTRODUCTION. 2 CHAPITRE I — CONSIDÉRATIONS SUR LE SIGNIFIANT LINGUISTIQUE 10 CHAPITRE n — ENTRE LE PARNASSE ET LA PROSE: CRIMEN AMORIS 28 CHAPITREm— L'INVITATION AU PARNASSE: CREDOINUNAM 42 CHAPITRE IV— LE SONNET DES VOYELLES 58 CHAPITREV— VARIATIONS SUR LE DÉRÈGLEMENT DU SENS 81 CHAPITRE VI— ALCHIMIE DU VERBE 106 CONCLUSION 141 BIBLIOGRAPHIE 149 INTRODUCTION "Qui saurait placer à point nommé le silence et la parole, l'accord parfait et la septième majeure, saurait tout ce qu'il y a à savoir et que personne ne peut apprendre dans les livres: aucune horloge n'indique l'heure propice où l'événement doit advenir ou intervenir pour modifier notre destin." Vladimir Jankélévitch, Leje-ne-sais-quoi et le Presque rien- La poésie d'Arthur Rimbaud a donné lieu et donne encore lieu aujourd'hui à une multitude d'approches analytiques dont bien peu s'attardent au texte lui-même, à la fabrication de la toile de rêve qui le recouvre et lui confère cette aura de mystère qui incite inexorablement le lecteur à supposer qu'il y aurait, derrière cet astucieux montage féerique débouchant néanmoins sur une cohérence signifiante, quelque chose à découvrir, une vérité du texte, une recette dont Rimbaud "réservait la traduction". Ses textes révèlent ce que l'on veut, mais conservent une vertu qui oblige tout lecteur objectif à leur accoler humblement le qualificatif d'indécidables. Nous savons tous que la métaphore produit un transfert de sens par analogie, tandis que la métonymie opère par contiguïté.1 La prose Condillac, dans De l'art d'écrire, à propos de la métaphore: "Les métaphores sont des voiles transparents qui laissent voir ce qu'ils couvrent, ou des habits de masque, sous lesquels on reconnaît la personne qui est masquée." rimbaldienne étale dans l'ordre métonymique des éléments de nature métaphorique résultant d'une parenté entre des matériaux différents ou encore de transformations de l'identique dont on propose le reflet, une forme affaiblie du double, une sorte de compromis entre Vautre et le même.2 Selon Jean-Charles Pichon, Saussure pensait que, dans le processus analogique, les concepts signifiés tendent: (...) à se rassembler dans un signifiant unique, qui les exprimerait tous. La métaphore de Jakobson n'est autre que l'analogie de Saussure: un processus qui tend à recouvrir — ou à créer — un certain nombre de concepts. Au contraire, dans le processus métonymique, les signifiants tendent à diversifier et à préciser les concepts par voie de succession de causalité et, finalement, de rationalité.3 L'analogie se fonde sur Y oubli des formes précédentes. Le langage métaphorique a pour caractéristiques la création verbale ou architecturale, la soumission au fait équivalant à uploads/Litterature/ rimbaud-entre-le-parnasse-et-la-prose-jocelyn-lord-pdf.pdf

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