The Project Gutenberg EBook of Ruines et fant mes, by Jules Claretie  This eBo

The Project Gutenberg EBook of Ruines et fant mes, by Jules Claretie  This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: Ruines et fant mes  Author: Jules Claretie Release Date: February 22, 2006 [EBook #17830] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK RUINES ET FANT MES ***  Produced by Carlo Traverso, Renald Levesque and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica))  JULES CLARETIE RUINES ET FANT MES  PARIS LIBRAIRIE BACHELIN-DEFLORENNE 3, Quai Malaquais, 3 _Succursale_, _boulevard des Capucines_, 10 _et place de l'Op ra_, 6  1874. PR FACE  _A mesure qu'il avance dans la vie, l'homme risque fort de heurter du pied contre quelque ruine, et il marche escort comme d'un essaim de  fant mes. Ruines et fant mes! C'est le bilan des choses humaines: ruines   d'illusions, fant mes de souvenirs. Il suffit d'errer ou de penser pour  se voir ou plut t pour se sentir entour de tout ce qui est mort autour   de nous et de tout ce qui est devenu invisible._ _Qui donc a pr tendu que les spectres n'existaient pas? Ils sont  partout; partout l'homme vieilli rencontre, au d tour d'une ann e qui   finit, d'un anniversaire loquent qui parle du pass , une foule de   choses bl mies et perdues demi dans la brume, et qui sont des spectres   en v rit , spectres d'affections ou d'illusions mortes. Que de spectres   ainsi log s dans ce Paris que les vivants croient habiter seuls! Dans  presque toute chambre, nid clos ou discret, o deux amoureux s'aiment,  deux ombres se glissent, qui jadis, la m me place ont chang aussi     leurs baisers ou leurs soupirs. Le monde des fant mes tient autant de  place que l'autre._ _Je le sens bien, cette heure m me o une nouvelle ann e s'ajoute pour     moi aux ann es pass es, et o le jour de ma naissance me fait regarder    un moment en arri re. Sans tre vieux, que j'en ai vit mourir!_   _Oui, que de visages d j p lis! Que d'yeux autrefois rayonnants    d'espoir et maintenant jamais clos ou plut t disparus dans leurs   orbites creuses! Ruines humaines, fant mes d'amours, d'amiti s,   d'esp rances, de gaiet s, fant mes des jeunes ann es, des premi res      joies et des premiers r ves! On n'a plus, pass trente ans, qu' se    baisser pour ramasser terre la poussi re de ce qui fut la vie, cendre   chaude encore de passion ou encore humide de larmes._ _Pourquoi donner ce titre ce livre:_ Ruines et Fant mes? _Il n'est pas   un seul des travaux humains qui ne p t tre appel ainsi. Tout finit,    non par des chansons, comme disait Beaumarchais en ses ironies, mais par des ruines, comme le criait le vieux Job en ses lamentations. Pourtant les ruines tudi es ici et les fant mes voqu s sont des spectres et des      d bris d'esp ce particuli re._    _Ainsi j'ai ramass les miettes du curieux.  Ce sont les courses travers le vieux Paris, les causeries en chemin,  les souvenirs de l'histoire, tout ce qu'une vieille muraille contient d'inconnu, tout ce qui se tient tapi aux angles secrets des logis anciens; c'est, en un mot, le pass que je recherche et qu'on  trouvera dans ces pages. Comme il console du pr sent! Quelle volupt   n' prouve-t-on pas feuilleter, si je puis dire, les vieilles rues   comme cheminer travers un livre! Plaisirs de coin du feu ou joies de   chercheur et de touriste, vous vous ressemblez tous. C'est toujours la curiosit qui sert de guide, l'app tit de savoir qui nous pousse, le   besoin de consolation et d'oubli qui nous m ne._  _Plaisir d'hiver que celui de ces lectures; et l'hiver n'est-il point le temps des vocations et des souvenirs?_  _Ce n'est pas quand le bois feuillit, que l'eau ti de court gaiement  sous les saules verts; ce n'est pas quand luit le soleil, quand le ciel est bleu, le vent doux, le temps heureux, qu'on se pla t les faire   revivre, les chers fant mes! Mais vienne novembre ou d cembre, l'heure   des brouillards malsains, des lourdes et longues heures, des veill es  peupl es de songeries, alors, sous la lampe, en r vant, tandis qu'un   bruit indistinct de chars roulant sur le pav vous arrive travers les   rideaux tir s, on se laisse doucement aller jeter un regard au pass ,    regard d'adieu ou de regret, ou de m pris, selon le fant me voqu , le     souvenir r veill , le nom prononc tout bas!_    _Puis, quelle volupt intime, lorsqu'on ouvre les tiroirs, lorsqu'on  relit les vieux crits, les lettres, les articles bauch s, les journaux    demi d chir s, et qu'on y retrouve, comme dans un sachet fan , un     vague parfum d'autrefois!_ _Et c'est ainsi, que parmi les feuillets jaunis, les chapitres oubli s,  j'ai retrouv et recueilli ces pages d'un autre temps. Histoire,  souvenirs, d tails inconnus, r v lations rapides, mais pr cieuses et     exactes, m moires des monuments, chroniques des pierres et des murs,  larmes des choses, comme dit Virgile: voil ce qu'il contient, ce livre  d di aux curieux, ceux qui trouvent plus de prix une anecdote     caract ristique qu' un long chapitre, et pr f rent un sonnet un long      po me._  _Ruines et fant mes! Poussi re de palais et d' tres humains!--Un peu de    cendre dans trois cents pages. Mais quoi! s'il reste au foyer teint une  tincelle, une seule, c'est assez!_  _Jules CLARETIE._ 3 D cembre.  RUINES ET FANTOMES L'ABB HARDY ET LUCIE GAUTIER  1787-1792 I L'histoire a ses d daign s, h ros ou criminels m connus. Elle n'aime pas     l' galit , mais l' lection. Elle est femme. Parmi les g n rations tout      enti res, c'est un homme qu'elle choisit, un seul, sc l rat ou martyr;    et celui-ci accept , elle se dit et se croit quitte envers les foules.  Pendant ce temps restent dans l'ombre les plus terribles et les plus braves, les meilleurs ou les pires, ceux dont la vie heurt e ou  fi rement unie, sinistre ou superbe, tait faite pour attendrir ou pour   effrayer par l'exemple. Il y aurait fort faire si l'on voulait jamais r parer ces injustices.   Pourquoi C sar, et pourquoi pas Laridon? Pourquoi Isa e, et pourquoi pas   Baruch? Pourquoi Murat, et pourquoi pas Rampon? Pourquoi Lacenaire, et pourquoi pas Lemaire? Ce n'est pas un h ros que j'ai d couvert. Il n'int resserait personne.    Un h ros, fi donc! Non...--C'est un assassin. Nul ne conna t,   d'ailleurs, cette cause ignor e qui allait tre une cause c l bre. Et     pourtant je n'invente rien, pas un d tail, pas une date, pas un trait.  C'est en fouillant dans nos Archives nationales de la rue du Chaume que j'ai rencontr le drame inconnu dont je vais citer les principaux traits  sans essayer de colorer la moderne ce petit tableau d'un autre temps.  Monsieur mon neveu, disait M. de L** un acad micien qui n'est pas    c l bre, voulez-vous tre poignant? Soyez sobre.     Le 17 janvier 1787, un dimanche, le commissaire royal Pierre-Jean Duchauffour fut averti qu'un crime venait d' tre commis rue Saint-Louis,  proche le Palais. Seize jours auparavant, le 2 janvier, une femme Lucile Gautier tait venue louer, raison de 120 livres par an, une petite   chambre o gisait maintenant, frapp de plusieurs coups de couteau, le   corps d'un homme qui fut bient t reconnu pour tre celui de Louis-Pierre   Hardy, ma tre de la Chambre des comptes de Montpellier. Millon,  lieutenant criminel au Ch telet, est averti sur-le-champ; l'enqu te   commence, uploads/Litterature/ ruines-et-fantomes-by-claretie-jules-1840-1913.pdf

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