BioOne sees sustainable scholarly publishing as an inherently collaborative ent
BioOne sees sustainable scholarly publishing as an inherently collaborative enterprise connecting authors, nonprofit publishers, academic institutions, research libraries, and research funders in the common goal of maximizing access to critical research. Symptomatologie des morsures d'ophidiens d'après le papyrus Brooklyn nos 47.218.48 et 85 : aspects épistémologiques d'un texte égyptien ancien recopié au IVe siècle avant notre ère Author(s): Sydney H. Aufrère Source: Anthropozoologica, 47(1):223-261. 2012. Published By: Muséum national d'Histoire naturelle, Paris DOI: http://dx.doi.org/10.5252/az2012n1a6 URL: http://www.bioone.org/doi/full/10.5252/az2012n1a6 BioOne (www.bioone.org) is a nonprofit, online aggregation of core research in the biological, ecological, and environmental sciences. BioOne provides a sustainable online platform for over 170 journals and books published by nonprofit societies, associations, museums, institutions, and presses. Your use of this PDF, the BioOne Web site, and all posted and associated content indicates your acceptance of BioOne’s Terms of Use, available at www.bioone.org/page/terms_of_use. Usage of BioOne content is strictly limited to personal, educational, and non-commercial use. Commercial inquiries or rights and permissions requests should be directed to the individual publisher as copyright holder. Symptomatologie des morsures d’ophidiens d’après le papyrus Brooklyn nos 47.218.48 et 85 : aspects épistémologiques d’un texte égyptien ancien recopié au IV e siècle avant notre ère Sydney H. AUFRÈRE CNRS, Centre Paul-Albert Février, MMSH, Université de Provence sydney.aufrere@bbox.fr ANTHROPOZOOLOGICA • 2012 • 47.1. © Publications Scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris. Aufrère S.H. 2012. Symptomatologie des morsures d’ophidiens d’après le papyrus Brook- lyn nos 47.218.48 et 85 : aspects épistémologiques d’un texte égyptien ancien recopié au IV e siècle avant notre ère. Anthropozoologica 47.1 : 223-261. Cet article reconsidère le contenu du Papyrus ophiologique de Brooklyn, édité par Serge Sau- neron (1989), document exceptionnel qui contient deux traités. Le premier, *(Traité intitulé) symptomatologie des morsures (Wp.t-dm.t), consiste en un catalogue de trente-huit reptiles (le caméléon y compris) dont les morsures sont soit considérées comme mortelles, soit dange- reuses, soit sans conséquences. Les notices incluent une description et une analyse des mor- sures. Le second est intitulé Recueil pour faire que les hommes extraient le venin de tout serpent mâle, de tout serpent femelle, de tout scorpion, de tout animal j(n)tš et de tout reptile, qui est à la disposition du dompteur-de-Selkis, et qui sert aussi à écarter tous les reptiles et à sceller leur gueule. Il s’agit d’un ensemble de prescriptions pour soigner les morsures non létales. L’auteur s’interroge sur la date à laquelle ce document (IV e siècle av. J.-C.) a été copié, sur la personnalité de son rédacteur et sur le milieu sacerdotal dans lequel il a pu émerger. Il insiste sur le premier traité (traduction complète), mais en mettant ce dernier en regard du second au moyen de plusieurs tableaux afin de donner un aperçu objectif des connaissances ophiologiques de l’Égypte an- cienne et de la façon dont les soins pouvaient être administrés aux morsures. L’article ouvre sur des perspectives iatromagiques et mythologiques, qui montrent que l’on supposait l’existence d’un lien spécifique entre l’Égypte et le monde des Ophidiens dans l’Antiquité. Abstract Symptomatology of Ophidian bites according to Brooklyn Papyrus no. 47.218.48–85: epistemo- logical aspects of an ancient Egyptian text copied out at IVth century B.C.E This paper reconsiders the content of the ophiological Papyrus Brooklyn Museum no 47.218.48 and 85, edited by Serge Sauneron (1989), a remarkable document containing two treatises. The first one — *(Treatise entitled) symptomatology of snakes bites — consists of a catalogue of thirty-eight reptiles (including the Chameleon) whose bites are considered either as lethal, dangerous or having no consequences. The items include both a description and an analysis of bites. The second one is entitled Collection for making men extract venom of any male or female snake, of any scorpion, of any animal j(n)tš and any reptile, which is at the exorcist-of-Selkis’ disposal, and which is used to expel any reptile as well as to seal their mouth. It consists of a group of prescriptions for treating non lethal bites. Moreover the author wonders about when this document has been copied (IVth Century B.C.), the per- sonality of its writer and the priestly background within which it was created. He specially puts the emphasis on the first treatise (complete translation), yet with regard to the second treatise by means of several tables so as to give an objective general survey concerning ancient Egyptian ophiological knowledge and how treatments were applied to snakes bites. The paper opens iatromagical and mythological perspectives showing that a specific link between Egypt and the Ophidian world was supposed to exist in Antiquity. MOTS CLÉS caméléon Égypte épistémologie iatromagie magie morsures papyrus ophiologique de Brooklyn Sauneron (Serge) symptomatologie venins mythologie égyptienne Key words Chameleon Egypt Epistemology Iatromagic Magic Bites Brooklyn Ophiological Papyrus Sauneron (Serge) Symptomatology Venoms Egyptian Mythology 224 ANTHROPOZOOLOGICA • 2012 • 47. 1. Aufrère S.H. Sans l’aimable sollicitation de Sébastien Barbara et de Jean Trinquier, organisateurs de la journée Ophiaka du 7 février 2010 au Museum national d’Histoire naturelle (séminaire de François Po- plin, Laboratoire Archéozoologie, archéobota- nique : sociétés, pratiques et environnements, UMR 7209 du CNRS) et à l’École normale supérieure, il est à peu près certain que le travail dont il est question dans cette communication n’aurait jamais vu le jour. Les raisons en sont simples. Au vu de l’importance du Papyrus de Brooklyn nos 47.218.48 et 851, il était important de revoir sous un angle critique la remarquable édition, quoique posthume, de Serge Saune- ron († 1976), parue en 1989 sur les presses de l’Institut français d’Archéologie orientale du Caire2, tâche rendue encore plus ardue du fait de l’existence d’une étude postérieure de Chris- tian Leitz, parue moins de dix années plus tard, à Stuttgart (1997)3. Les difficultés à surmonter ont été grandes, non seulement du fait de la qualité des auteurs qui s’étaient attelés successivement à l’étude de ce papyrus mais aussi de la complexité inhé- rente au sujet, car en s’attaquant à un tel texte, ce n’est pas tant une affaire d’identification 1. Pour désigner ce document, on utilisera l’abréviation pBrooklyn. 2. Sauneron (1989). Il convient d’insister sur le fait que le manuscrit sur lequel repose cette édition restait inachevé (voir la Préface de Paule Posener-Kriéger, p. vii), l’auteur étant décédé prématurément. Mais il ne fait guère de doute que ce dernier ne l’aurait pas publié sous cette forme, car des pistes restaient encore ouvertes. Bien que cela ne figure nulle part, l’index a été réalisé par Mme Paule Posener-Kriéger, alors directeur de l’Institut français. Ce m’est ici un plaisir de remercier Jocelyne Berlandini-Keller, qui non seulement m’a éclairé sur l’état du manuscrit de Serge Sauneron à sa mort, mais avec qui j’ai partagé la joie d’échanges fructueux. – Je n’ai pas eu la possibilité de profiter de l’édition récente de Brix (2011), qui est parue au moment de la préparation des épreuves de cet article, ni de voir le manuscrit de la thèse conservé à la Bibliothèque du Muséum d’Histoire naturelle (Brix [2001]) dont Sébastien Barbara, que je remercie vivement, m’avait signalé l’existence. Il conviendra de voir, sur les serpents étudiés dans cet article, les notices ophiologiques fournies par cet ouvrage dont je n’ai pu avoir jusqu’à présent qu’un vague aperçu. Voir aussi, pour mémoire, Brix (2004 : 54-56). Le pBrooklyn a fait l’objet de commentaires dans Menard et al. (1999) ; Sabek (2003). 3. Leitz (1997). d’ophionymes qu’une question d’épistémè sa- cerdotale égyptienne que l’on repose. Cet exa- men à nouveaux frais a conduit à l’élaboration de ce qui est devenu un livre4, augmenté d’un travail sur les momies de serpents dû à l’amitié d’Alain Charron (musée d’Arles)5, qui a bien voulu accepter d’être partie prenante dans ce projet. Cependant, le texte que l’on propose ici, à partir d’un écrit copié il y près de 2400 ans, ne se veut pas seulement un condensé de cet ouvrage mais une présentation des difficul- tés liées à un texte composé dans l’Antiquité se rapportant à une question d’Histoire Natu- relle. Il s’agit donc avant tout d’une enquête épistémologique, dont le contexte dans lequel il a été élaboré sera éclairé au moyen de cer- tains matériaux détachés, chemin faisant, du livre en question. Les traités, l’auteur et le milieu sacerdotal Le Papyrus de Brooklyn nos 47.218.48 et 85, appartient à un lot de papyrus achetés par Charles Edwin Wilbour (1833-1891)6. Il est formé de textes dont les datations s’étalent entre l’époque libyenne (XXIIe et XXIIIe dynasties) et la domination macédonienne. L’intérêt de ce lot vient de ce que son contenu concerne des textes médicaux et magiques aussi bien que des textes de mythologie régionale comme le Papyrus du Delta, qui date des premières années du règne de Psammétique Ier7. Publiant le Papyrus magique illustré de Brooklyn (n° 47.218.156), qui faisait partie du même lot, Serge Sauneron n’écrivait-il pas : 4. Pour ne pas surcharger le présent texte de notes, on renverra, afin d’identifier les passages, aux numéros de paragraphes de l’éditeur, ce qui signifie qu’il conviendra de se reporter aux commentaires de ce dernier. L’essentiel des références et le détail des démonstrations figurera, en revanche, dans Aufrère (à paraître uploads/Litterature/ s-aufrere.pdf
Documents similaires
-
16
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 29, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 1.8391MB