ÉTRANGE…ÉTRANGE ? COMME C’EST ETRANGE… « DEMONS ET MERVEILLES » Musée des Beaux

ÉTRANGE…ÉTRANGE ? COMME C’EST ETRANGE… « DEMONS ET MERVEILLES » Musée des Beaux-arts de Rouen et Musée Le Secq des Tournelles Réunion des Musées Métropolitains 2 SOMMAIRE Définitions 3 Projet et points de programme 1er degré 4 Pistes pédagogiques Corps ressemblant – dissemblant 6 Métamorphose et Hybridation 7 Monstruosité 8 Jardin féérique 9 Narration 10 Machines et objets étranges 11 Propositions de séquences 12 Informations pratiques 14 Page précédente : Anonyme français18ème siècle Le Singe-Peintre (détail) 18ème siècle Huile sur toile 3 DEFINITIONS Larousse Dictionnaire de français - Étrange (adjectif) : qui frappe par son caractère singulier, insolite, surprenant, bizarre : D'étranges phénomènes. Un personnage étrange. - Démon (nom masculin) : chez les Anciens, esprit bon ou mauvais, que l’on supposait attaché à la destinée de l’individu ou de la communauté. Diable, ange déchu qui habite l’enfer et tente les hommes ; Satan Personnification des tentations, des vices et des instincts : Le démon de la curiosité. Génie familier qui semble nous guider : Un démon intérieur lui suggérait toujours cent sottises à faire. Personne dangereuse : Cette femme est un démon. Enfant turbulent, espiègle : Oh ! Le petit démon ! - Merveille (nom féminin) : Chose qui cause une grande admiration par sa beauté, sa grandeur, sa valeur. Toute chose remarquable d’une rare perfection : Cette liqueur est merveilleuse - Merveilleux – merveilleuse (adjectif) : Qui cause une très grande admiration par ses qualités extraordinaires : Une musique merveilleuse. Qui étonne par son côté sensationnel, par ses qualités exceptionnelles : Apprendre avec une merveilleuse facilité 4 PROJET ET POINTS DE PROGRAMME 1ER DEGRE Site de la DSDEN 76 Chaque année, la Mission d’éducation artistique et culturelle de la Seine-Maritime propose aux enseignants un sujet d’étude. En 2018/2019, l’ETRANGE est à l’honneur en éducation musicale, en arts du visuel, dans les arts du langage et du spectacle vivant. Ce projet départemental qui vise la mise en œuvre d’activités artistiques et culturelles dans les écoles crée une dynamique dans la durée, s’inscrit dans le cadre du parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève et répond aux objectifs des programmes au travers de l’interdisciplinarité. Site Education artistique et culturelle et inscription au projet départemental 2018-2019 http://eac76.spip.ac-rouen.fr/ Un personnage est étrange : - Parce que son apparence est étrange - Parce que son accoutrement est étrange - Parce que sa posture est étrange - Parce que son comportement est étrange Une personne est réelle, un personnage est fictif ; le projet est de passer de la personne au personnage étrange par des actions plastiques ou des mises en scène incongrues Un objet est étrange : - Parce qu’on ne sait pas à quoi il sert, il est inutilisable Cela peut être un objet d’une autre culture, d’une autre époque Cela peut être un objet introuvable - Sa forme est étrange Il a subi une déformation, une transformation Il est né d’une association étonnante de différents éléments - Parce qu’il propose une contradiction La matière utilisée ne correspond pas à la fonction voulue L’apparence ne correspond pas à la fonction… - Parce qu’il propose une transition entre vivant et inanimé L’objet devient vivant Le vivant devient objet Public concerné : TOUS CYCLES En lien avec la thématique départementale « Étrange… Étrange ? Comme c’est étrange... », Des pistes pédagogiques d’entrée dans des ouvrages de littérature de jeunesse seront proposées La découverte des différents livres au fil de l’année permet de mener une réflexion sur la thématique de l’étrange. 5 Trois types d’entrée sont proposés selon les ouvrages : Une image pour dire et écrire - Une lecture d’illustration est orale ou la production d’écrit. La « réponse » au questionnement posé se trouve dans le livre. Les élèves sont ainsi invités à découvrir le livre (album, BD, roman…) pour en savoir plus… Une image à entendre - Une illustration issue du livre est proposée. Elle est accompagnée d’un document sonore : lecture à voix haute d’un passage du livre, création d’une ambiance sonore. La mise en relation des deux documents, l’un iconographique l’autre sonore, invite à découvrir le livre. Parcours littéraire - Une fiche d’aide à la découverte du livre présente des pistes pédagogiques issues d’une réflexion sur la manière d’entrer dans le livre, de faciliter la compréhension et l’interprétation du message de l’auteur, la mise en réseau. - proposée à l’aide d’un diaporama. Celui-ci peut être directement projeté aux élèves, ou utilisé par l’enseignant pour guider la lecture d’image avec ses élèves. A chaque fois, la découverte de l’illustration conduit à un questionnement qui invite à l’expression Étranges personnages Avec les plus jeunes, on peut découvrir les étranges personnages de manière ludique : chacun peut devenir un étrange personnage par le jeu (Gros lion) ou par le mime et les grimaces (Ça va pas la tête). Et si un personnage fait trop peur, faisons-le disparaître pour qu’il se fonde dans le paysage (Gros cornichon) ! Pour les enfants plus grands, la littérature permet de découvrir et de s’interroger sur l’origine de l’étrangeté de quelqu‘un, et quelles en sont conséquences : rejet, exclusion, solitude… Pour certains, leur laideur, voire leur monstruosité, les conduits à être marginalisés (Okilélé, Les 5 malfoutus, La triste fin du petit enfant huître, Jésus Betz). Pourtant ces personnages font preuve d’une magnifique humanité ! Pour d’autres, une simple différence les exclut du reste de la société : être penché (Mary la penchée), la tête en bas (Le monde à l’envers), tatoué (Un monstre dans la peau) suffit à paraître étrange au regard des autres. Finalement, on peut être soi-même étrange, même si on est apparemment « normal », dans la mesure où on n’est pas dans la même norme que les autres (L’ogre) ou qu’on est sous une apparence inconnue des autres (Mè keskeussè keu sa ?). Cependant, on peut se rendre compte au fil des lectures que tous finissent par trouver leur place et à devenir plus fort, en s’appuyant sur ce qui fait leur différence. Par ces lectures, l’enfant apprend à appréhender l’autre, mais aussi à s’accepter en tant qu’être singulier. Finalement, tout être est étrange, car il est unique ! 6 PISTES PEDAGOGIQUES CORPS RESSEMBLANT - DISSEMBLANT À travers leurs œuvres qui questionnent la ressemblance et la dissemblance corporelle, les artistes jouent avec la réception des images, les codes de ressemblance et de d’écart. Ils jouent avec la représentation. À travers ces différents supports visuels, les élèves abordent les analogies ou les dissemblances du corps, les anamorphoses… Alfred Agache L’Énigme, 1888, Huile sur toile Francisco Herrera l'Ancien Job tenté par le démon, 1636, Huile sur toile Felice Varini Escalier nord et escalier sud, 2003, Œuvre in situ Domenico Piola (1627-1703) L’érection de la croix d'après Pierre Paul Rubens, anamorphose 7 METAMORPHOSE ET HYBRIDATION Dans l’art, le corps n’est plus conçu dans sa globalité mais comme une addition d’éléments, de membres, d’organes modulables. Les techniques utilisées par les artistes montrent les différentes étapes de ces changements corporels qui sont à la fois terrifiants et fascinants pour les élèves. Proposer une recherche sur la mutation, l’hybridation et la chimère, c’est interroger les transformations du corps que l’image permet. Emmanuel Hannaux, Orphée charmant la sirène ou Le Poète et la sirène, 1903 Heurtoir à l’homme oiseau 17ème Elmar Trenkwalder, WVZ n°18, 2005, céramique Bon Boullogne l'Ainé, Zéphyr & Flore, 1704, Huile sur toile François Clouet, Le Bain de Diane, 16ème, Huile sur bois Hendrick van Minderhout, Paysage avec l'enlèvement d'Europe, 1690, Huile sur toile 8 MONSTRUOSITE Les artistes se sont emparés de la représentation du corps afin de le déformer et de nous plonger dans un univers imaginaire et fictionnel. Cette entrée permet d’explorer avec les élèves le sens produit par les déformations, exagérations, distorsions, et d’ouvrir sur la question de l’interprétation. L’image du corps devient alors support de fantasmes monstrueux. Lampadaire aux deux dragons attribué à Esteve Andorra Farràs, début 20ème siècle Gaspar Dughet (1615-1675) Marine avec Jonas rejeté par la baleine, Huile sur toile Chauve-souris lumineuse, 1930 Melchiorre Gherardini (1607-1668) Saint Georges combattant le dragon, Huile sur toile Gustave Moreau (1826-1898) Diomède dévoré par ses chevaux, 1865, Huile sur toile Pierre Puget (1620-1694) Hercule terassant l'Hydre de Lerne, 1659-1660, pierre 9 JARDIN FEERIQUE Dans le scénario de la création, le premier paysage est un jardin : il est avant l’homme, pour l’accueillir et le nourrir. Eden, lieu paradisiaque, rejoint le paysage idéalisé de l’Arcadie, utopie du bonheur et de la plénitude. Le jardin est le premier modèle de paysage dans l’histoire de la représentation, et ceux qui l’habitent condensent toute l’activité humaine. Pour les élèves, inventer un jardin c’est inventer un monde entier, c’est concevoir un univers, le tracer, organiser ses espaces, construire une déambulation du corps et du regard. Bon Boullogne l'Ainé (1649-1717), Zéphyr & Flore, 1704, Huile sur toile François Clouet (1520-1572), Le Bain de Diane, 16ème, Huile sur bois Hendrik van Minderhout (1632-1696), Paysage avec l'enlèvement d'Europe, 1690, Huile sur toile Gabriel de Saint-Aubin (1727-1780), Le Triomphe de l'Amour sur tous les dieux, 1752 Huile sur toile Vladimir Skoda, Pluie sidérale, 2005 Trenkwalder, WVZ uploads/Litterature/ demons-et-merveilles.pdf

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