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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa Iittp://www.archive.org/details/oeuvresdewalters08scot \ OEUVRES DB WALTER SCOTT WOODSTOCK OU LE CAVALIER. r^r^:^^. ^ fe ^t -':s^ ~y # v>-* ... ^ WOODSTOCK ou LE CAYALIER, HISTOIRE DE L'ANNÉE 1651. TRADUCTION DE M. ALBERT MONTÉMONT. NOUVELLE ÉDITION , REVUE ET CORRIGÉE d'APRÈS LA DERNIÈRE PUBLIKE A EDIMBOURG. C'était un parfait cavalier. Cbaccer. PARIS, MÈNARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, PT.ACR SORBONNK , 5. 1837. \i INTRODUCTION MISE EN TÊTE DE LA DERNIÈRE EDITION d'ÉDDIBOURG. La fertile période de la grande guerre civile d'Angleterre mit dans tout leur jour le caractère et le génie des différents partis , et certes les incidents qui surgirent des deux rangs opposés avaient un caractère aussi frappant qu'extraordinaire, et ils offraient un ample fondement à une composition idéale ou fictive. L'auteur l'a- vait, en quelque sorte, essayée dans Peveril du Pic ; mais la scène se trouvait en un lieu reculé du royaume et mêlée de quel- ques autres différences nationales qui lui laissaient encore la liberté de faire une petite récolte après une si riche moisson. Dans CCS circonstances, quelques aventures merveilleuses arri- vées à Woodstock, en 1649 , se présentèrent à lui comme une histoire qu'il avait lue depuis long-temps, quoiqu'il ne put se rappeler en quel endroit , et dont l'idée paraissait suffisante pour être exploitée , bien que sans doute elle eût pu l'être beaucoup mieux, si l'auteur n'eût pas, dans le laps du temps qui s'était écoulé , perdu en partie le souvenir exact de l'histoire véritable. Ce ne fut guère que dans l'année 1831 que l'auteur, appelé à écrire la présente introduction , obtint un abrégé substantiel et général de ce qui était réellement arrivé sur la merveilleuse cir- constance dont il est question. Il le trouva dans un ouvrage ayant pour titre : The Every-day Book (le Livre de tous les jours) , publié par M. Hone et rempli de curieuses recherches d'antiquité ; le but de cet auteur étant d'offrir une variété de renseignements originaux sur les mœurs , renseignements que l'on trouverait diffi- cilement ailleurs. Entre autres documents , M. Hone citenu article àw BritisJi Magazine, 1747, lequel est probablement celui que l'auteur de Woodstock avait autrefois parcouru, bien qu il n'ait pu se rappeler la source de sa première lecture. Cet article est in- titulé : " Histoire véritable du brave démon de Woodstock fameux dans le monde en 1649, laquelle n'avaitjamais été racontée ou entendue jusqu'à présent. » Le narrateur de cette véridique histoire s'exprime ainsi : « Quelques papiers originaux étant tombés dans mes mains, sous OODSTOCK, 1 a WOODSTOCK. le titre de Mémoires autheiitûjues du mémorable Joseph Colîîns d Oxford, vulgairement connu sous le nom de Funny Joe , et prêts à être mis au jour , je fiis extrêmement charmé d'y trouver le récit sans réplique et circonstancié du plus fameux des agents invisibles , si bien connu en 16/t9 sous le nom de brave dé- mon de Woodstock , et même adoré par le peuple de cette loca- lité , à cause des tribulations qu'il occasioniiait à certaines gens qui ne les aimaient pas beaucoup. Comme celte fameuse histoire, quoi- que rapportée par plus de mille individus , et attestée dans ses dé- tails , au delà de toute possibilité du doute , par des hommes de rang, de science et de renom, d'Oxford ainsi que des villes voi- sines, n'a pas encore été généralement racontée ou comprise, et comme elle est parfaitement et irrécusablement expliquée dans ces papiers , je ne pourrais sans remords me dispenser de faire éprouver à mes lecteurs le même plaisir qu'elle m'a causé en la lisant. Je vais donc la leur communiquer. » Il n'y a nul doute qu'en 1649 bon nombre d'incidents, que l'on suppose surnaturels, arrivèrent au château royal de Woodstock, pendant que les commissaires du parlement s'efforçaient de le dé- valiser et de le détruire. L'abrégé de ce qui advint , publié parles commissaires eux-mêmes ou sous leur patronage , a paru comme sixième relation du Monde dévoilé de l'invisible Satan, par George Sinclair , professeur de philosophie à Glasgow , collecteur approuvé de semblables romans. Aucun des grands partis politiques de ce temps n'avait intérêt à discréditer ce récit qui donnait satisfaction tout a la fois aux Ca- valiers et aux Têtes-rondes : les premiers concevant que la licence accordée aux démons était une conséquence de la souillure impie du mobilier et des appartements du roi , à tel point que les citoyens de Woodstock adoraient presque les espiits supposés, comme vengeant la cause de la royauté; au lieu que les amis du parle- ment, de leur côté, imputaient à la malice de l'ennemi l'empê- chement au pieux ouvrage , comme ils jugeaient celui qu'ils avaient en main. Au risque de prolonger une citation curieuse, j'insère ici une page ou deux du livre de M. Hone {Every-dayBook) : « Les honorables commissaires arrivèrent au château de Wood- stock le 13 octobre IGUd, et s'installèrent dans les propres appar- tements du roi. Ils tirent de la chambre à coucher leur cuisine , de la salle du conseil leur paneterie , et de la salle d'audience le lie INTRODUCTION. t OÙ ils expédiaient les affaires. La salle à dîner du roi devint leur chantier , et ils n'y enfermèrent d'autre bois que celui du fameux chêne royal du parc , qu'ils avaient enlevé jusqu'aux racines et mis en fagots pour allumer leur feu , de manière qu'il ne demeurât rien du nom de roi dans la localité. < Le 16 octobre ils commencèrent à expédier des affaires. Au milieu de leur premier débat , un gros chien noir , à ce qu'ils pen- sèrent, entra dans la salle , y poussa un affreux hurlement, ren- versa deux ou trois chaises ou fauteuils , et sans causer d'autres dommages se glissa sous le lit, où il rongea des cordes. La porte de l'appartement avait été constamment fermée , et lorsqu'au bout de deux ou trois heures Giles Sharp , secrétaire des commissaires, regarda sous le lit , il s'aperçut que l'animal avait disparu , sans avoir touché à un plat de viande que les domestiques y avaient caché, et le montrant aux commissaires, ceux-ci furent convaincus que ce ne pouvait avoir été un chien véritable ; ledit Giles déposa aussi sous serment qu'à sa connaissance il n'y en avait pas. « Le 17 octobre, au moment où les commissaires étaient à diner dans une pièce plus basse, ils entendirent distinctement le bruit de gens qui se promenaient dans la pièce supérieure , quoiqu'ils sus- sent parfaitement que les poites en étaient fermées et qu'il ne pou- vait s'y trouver personne. Ensuite ils entendirent également que l'on portait tout le bois du chêne royal, et qu'on le jetait avec violence de la salle à dîner dans la salle d'audience, en même temps que les chaises , les fauteuils , les tables et les autres meubles étaient bouleversés dans l'appartement , et qu'on y déchirait les papiers- minutes de leurs transactions , après avoir brisé les en- criers. Lorsque tout ce vacarme eut cessé , ledit Giles proposa d'en- trer le premier dans les appartements , en présence des commis- saires qui venaient de lui en remettre les clefs : il ouvrit la porte et entra dans la chambre suivi de leurs Seigneuries. Là il trouva le bois dispersé dans l'appartement , les chaises déplacées et bri- sées , les papiers déchirés , les encriers brisés ; et cependant on n'aperçut aucune trace de pas humains, et aucune porte n'avait été ouverte pour laisser entrer ou sortir aucun individu depuis que les commissaires étaient là. Ils tombèrent donc unanimement d accord que la personne qui avait fait tout ce dégât ne pouvait avoir péné- tré dans la chambre que par le trou de la serrure. « Dans la nuit du même jour, ledit Giles et deux des domestiques des commissaires, pendant qu'ils étaient au lit dans la même cham- 9 WOODSTOCK. bre avec leurs maîtres , eurent les pieds de leurs lits soulevés beau- coup plus haut que leurs tètes ; ils s'attendaient à avoir le cou rompu : ils furent en effet jetés avec violence de leurs lits dans la chambre à une distance considérable ; ceci se répéta plusieurs fois , et les commissaires en finent les témoins stupéfaits. Le lendemain matin, on trouva les bois de lit fendus ou brisés ; et ledit Giles et ses camarades déclarèrent avoir les membres disloqués par l'ébran- lement et le cahotement de leurs lits. « Le 19 octobre , au moment qu'ils étaient tous ensemble au lit, toutes les lumières s'éteignirent à la fois en répandant une odeur sulfureuse , et aussitôt un grand nombre d'assiettes de bois furent mises en mouvement dans la chambre. L'un des domestiques ayant levé la tête par dessus les draps , n'en reçut pas moins de six qui le blessèrent grièvement. Le lendemain on trouva les assiettes çà et là dans la uploads/Litterature/ scott-walter-sir-oeuvres-t-08-woodstock-ou-le-cavalier-histoire-de-l-x27-annee-1651.pdf

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