1 SdI magazine #06 Mai 2016 Mai 2016 L’Ezine des Mondes Imaginaires L’Ezine des

1 SdI magazine #06 Mai 2016 Mai 2016 L’Ezine des Mondes Imaginaires L’Ezine des Mondes Imaginaires eNTRETIENS Paul Drouin Paul Drouin , , pour la Famille Fantastique pour la Famille Fantastique Stéphane Fert Stéphane Fert , pour Morgane , pour Morgane Arnaud Poitevin Arnaud Poitevin, pour les Spectaculaires , pour les Spectaculaires Lorène Barioz Lorène Barioz, illustratrice de Candy Chaser , illustratrice de Candy Chaser Yann Lefebvre Yann Lefebvre, pour Crimes, JdR horrifique à la Belle Epoque , pour Crimes, JdR horrifique à la Belle Epoque Morgane, une formidable relec- ture du mythe arthurien... L’Adoption un récit poignant et bouleversant... Via Nebula, un excellent jeu familial signé Wallace... dERNIERES nOUVELLES DU fRONT 2 2016 mai Rédaction : l’équipe des SdI Maquette : K-El SdImag est lié au site des Sentiers de l’Imaginaire La couverture de ce présent numéro est une illustration de Gustave Doré (1832 - 1883), illustrateur et graveur français. edito Avec le printemps qui n’en finit plus d’arriver, voici le sixième numéro du SdImag, le magazine des Sentiers de l’Imaginaire… Loin d’être exhaustif, il vous propose une sélection de BD et de jeux de société ainsi que quelques interviews des acteurs de ces deux univers... Bonne lecture et à bientôt! Ludiquement Le Korrigan #6 Ce meeple signale les albums Ce meeple signale les albums ou jeux ayant particulièrement ou jeux ayant particulièrement emballé la rédaction des SdI- emballé la rédaction des SdI- mag... mag... 3 C haque nouvel album jeunesse de Vincent Wagner est une déli- cieuse invitation à la rêverie et au voyage… Ce nouvel album nous propose cinq histoires muettes en ombres chi- noises pleines de malice et de magie… L’ami de mes nuits nous invite à partager les songes bleutés d’un petit garçon… Loch Ness nous embarque avec deux jeunes pêcheurs sur le lac éponyme à la rencontre de Nessie, le légendaire et malicieux monstre aquatique qui hante le lac… Le Glouton nous conte l’histoire d’un jeune garçon gourmand qui va trouver, pour son malheur, plus gourmand que lui… Revisitant les classiques des contes, l’inquié- tant théâtre de monsieur Ogre nous raconte l’histoire d’un ogre montreur de marionnettes qui va enlever un jeune chasseur de papillon. Quant à Pas fait exprès, le conte qui clôture l’album, il nous raconte les mésaventures d’une famille ogre affamée mais malchan- ceuse… Une fois encore, chacun des contes de ce nou- veau de recueil de Vincent Wagner titille l’imagination des jeunes lecteur, les invitant à participer à la création de l’histoire et à se projeter dans l’univers plein de tendresse et de malice de l’auteur , à la manière d’un musicien in- terprétant à sa façon la partition (ici graphique!) d’un compositeur… Bien que muettes, ses histoires courtes font la part belle aux dialogues que le lecteur peut imaginer à sa guise, tant le dessin expressif de l’auteur fait la part belle aux expressions et au ressenti… Les lecteurs en culottes courtes ne manque- ront pas d’être captivés par cet Ogres et Cie… Vincent Wagner nous invite une nou- velle fois à explorer son univers tendre et poétique avec son inimitable talent de con- teur qui nous enchante à chaque page… (*) La dernière tentation de l'ogre, chan- son des Weepers Circus Mangeons les enfants (*) Ogres et Cie, un album de Vincent Wagner Editions du Long Bec, 12€50 BD 4 Ne songez plus qu’à sortir d’esclavage(*) A vec ce quatrième opus de série- concept originale et captivante, J’ai tué…, Laurent-Frédéric Bollée et Olivier Martin s’associent pour retracer le meurtre qui fit passer Marie-Anne-Charlotte de Corday d’Armont, dite Charlotte Corday, à la postérité. De cet assassinat, on ne retient souvent que le tableau de Jacques Louis David et le souvenir d’un révo- lutionnaire mort, assassiné… Cet album lève le voile sur la vie de cette meurtrière idéaliste. Le 13 juillet 1793, après des tentatives avortées, Charlotte Corday assassine Marat d’un coup de couteau dans sa baignoire. Pourquoi cette jeune femme de petite noblesse mais acquise aux idées de la Révolution est-elle montée à Paris pour as- sassiner «l’Ami du Peuple» ? Quelle heureuse idée que de s’emparer du destin tragique de Charlotte Corday pour préciser cet événement paradoxalement connu de tous et pour- tant tellement méconnu… Bien que de famille noble, Charlotte Corday em- brassa tôt les idéaux de la révolution, défendant les idées constitutionnelles avec la ferveur et la fougue de sa jeunesse. Mais l’ombre des Mas- sacres de Septembre, ordonnés par une circulaire signée et sans doute rédigée par Marat lui-même, assombrit à ses yeux les lumières de la Révolu- tion… Pour elle, il était clair que Marat, personni- fication de la Terreur, devait mourir, à l’instar de ce que disait Pezenas, député girondin : « Faites tomber la tête de Marat et la patrie est sauvée »… Laurent-Frédéric Bollée (Apocalypse Mania, un long destin de sang,Deadline, …) ne se contente pas de mettre en scène cet assassinat, des tenta- tives avortées au déroulé des faits… Par le truche- ment du fantastique, il fait se retrouver dans les limbes la meurtrière et sa victime, pour un dia- logue saisissant où chacun peut défendre son point de vue et expliquer ses motivations… Cet échange post-mortem, complété par des flash- backs très bien menés, confère tout son sel à cet album historique solidement documenté… L’his- toire retiendra que l’acte sacrificiel de l’idéaliste Charlotte Corday ne mis pas fin à la Terreur qui allait encore faire couler beaucoup de sang et tom- ber bien des têtes… Le dessin réaliste d’Olivier Martin (Sang et Encre, les Carrés,Cases blanches…) reconstitue avec force détails tant l’époque que l’assassinat en lui-même, violent et sanglant, à mille lieux de la Mort de Marat, peinture naturaliste de David. La scène d’ouverture qui voit l’exécution de Char- lotte Corday vue au travers de ses yeux est remar- quablement bien menée, renforçant le tragique de la situation et faisant montre du talent du dessina- teur… Porté par le dessin réaliste d’Olivier Martin, re- haussé des couleurs, le scénario audacieux de Laurent-Frédéric Bollée revient sur un fait mar- quant de la révolution française qui devait pro- fondément marquer les esprits… Loin de mettre fin à la Terreur, l’acte tragique et sacrificiel de Charlotte Corday l’institutionnali- sa, les Montagnards voyant dans l’assassinat de Marat la marque d’un complot Girondin… J’ai tué… Marat est un album passionnant qui ravira les amateurs d’histoire, donnant chair à un événement tragique, célèbre, et pourtant mé- connu… (*) Extrait de la lettre adressée aux Fran- çais et aux amis de la paix, écrite par Char- lotte Corday et retrouvée sur elle lors de son arrestation. J’ai tué Marat, une BD historique de Olivier Martin et Sébastien Bouët Glénat, 14€50 5 6 7 T he wrenchies est un titre étrange et atypique qui nous entraîne dans un univers qui ne l’est pas moins, écartelé entre deux époques et un comics book… Hollis est un garcon étrange et solitaire, fan de comics book qui accède par la ma- gie d’un comics et d’un étrange médaillon à un futur foutraque où des enfants s’orga- nisent pour lutter contre des créatures dia- boliques qu’ils ont baptisées les Shadows- men… Les Wrenchies sont de ces résistants qui combattent sans relâche ces sinistres créatures et tentent de sauver e monde… Dalrymple Farel se retrouve seul aux com- mandes de cet album étrange et décalé por- té par un dessin nerveux et un découpage empruntant à la technique dite du gaufrier. Surprenantes et audacieuses, ses planches sont envoûtantes et son style, très person- nel, confère à l’album une identité gra- phique forte qui devrait séduire plus d’un lecteur par son originalité et sa force évo- catrice… Dans son monde, Hollis, le jeune héros de l’histoire, est considéré comme un original un peu barjot qui ne sort de chez lui qu’ha- billé en costume de super-héros. Rejeté et incompris, il se réfugie dans la lecture de comics book pour noyer son chagrin et sa solitude… Mais dans le futur sombre et cruel dans lequel il est projeté, tous sem- blent l’accepter tel qu’il est et ce dernier va peut-être trouver sa véritable place… Dalrymple Farel tisse un récit surprenant et chargé de symbolisme autour de la thématique de la fin de l’enfance et de la plongée en eaux troubles dans le monde des adultes : dans ce futur dysto- pique, les jeunes do- tés de super pouvoir luttent âprement pour survivre aux attaques incessantes des hommes de l’Ombre, adultes en costumes inquiétants et ténébreux tentant de dévorer leurs âmes et de leur faire perdre leur naïveté… Par sa charge symbolique et son côté ini- tiatique, la thématique de l’album n’est pas sans évoquer celle de L'heure des lames de Rob Davis dans un traitement graphique et scénaristique néanmoins totalement diffé- rent, mais tout aussi destabilisant… Le moins que l’on puisse dire c’est que The wrenchiesest un album atypique qui oscille entre le génial et le déran- geant, empruntant un obscur et sinueux chemin chargé de fantasmagories et de symboles dont certains échapperont au lecteur… Porté par un dessin nerveux et original, écartelé entre uploads/Litterature/ sdi-magazine-06-mai-2016.pdf

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