Nouveaux programmes de 3ème : Un récit d’enfance COLETTE : La Maison de Claudin

Nouveaux programmes de 3ème : Un récit d’enfance COLETTE : La Maison de Claudine, 1930, éd. Le livre de poche n°763 Document pédagogique proposé par Christabel GRARE, IA-IPR de Lettres Note liminaire : il ne s’agit pas de survoler les différentes formes possibles de l’autobiographie, et encore moins à travers des extraits de quelques lignes et/ou un groupement de textes disparate, tel qu’il apparaît souvent dans les manuels. Dans les anciens comme dans les nouveaux programmes, c’est bien une œuvre intégrale qu’il faut étudier avec les élèves. De plus, la lecture n’a pas pour objectif de produire une synthèse réductrice, qui définirait l’autobiographie comme un simple récit rétrospectif à la 1ère personne dans lequel l’auteur, le narrateur et le personnage se confondent. Beaucoup d’autobiographies ne correspondent pas à ce schéma, et la lecture doit permettre d’analyser la singularité de l’œuvre choisie. Son choix doit également tenir compte de la vision qu’elle donne du monde et de l’enfance décrite : une accumulation pendant l’année de textes sur la guerre, la mort, la peine de mort et tous les malheurs du monde, n’est pas de nature à passionner et à motiver des adolescents qui sont en classe de 3ème. Les nouveaux programmes donnent une excellente occasion de renouveler les choix de textes à lire et les contenus des cours à proposer aux élèves. Les collègues enseignants, stagiaires ou titulaires, sont invités à construire leur propre séquence à partir des éléments fournis dans ce document, principalement centré sur la lecture de l’œuvre et sur les travaux d’écriture qu’il serait possible de proposer. Introduction générale : Ce récit d’enfance, publié par Colette lorsqu’elle avait près de 50 ans, a fait l’objet de trois éditions successives (1922, 1923 et 1930) avant d’aboutir à sa version finale, et un grand nombre des nouvelles qui la composent ont été publiées préalablement dans le journal Le Matin. Rédigée à une époque difficile de la vie de Colette (son second mariage avec Henri de Jouvenel bat de l’aile, et la rupture définitive interviendra en 1923) La Maison de Claudine correspond à une plongée dans le passé de son enfance, qui fut certainement la période la plus heureuse de son existence. La reprise du personnage de « Claudine » dans le titre de l’œuvre, rappelle les premiers ouvrages publiés par Colette entre 1900 et 1903, sous l’impulsion de son mari Willy (Claudine à l’école, Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s’en va). Elle inscrit ainsi l’œuvre nouvelle dans une lignée d’ouvrages consacrés à son enfance et à sa jeunesse. Mais le nom de Claudine n’y est plus utilisé, et Colette y apparaît sous le surnom donné par sa mère de Minet-Chéri, ce qui l’éloigne un peu de la fiction autobiographique attachée à ce premier personnage. La maison de Claudine se présente comme un recueil de souvenirs, dont l’écriture travaillée et très moderne, n’est pas de nature linéaire. Il ne s’agit pas, contrairement aux autobiographies traditionnelles, d’un récit rétrospectif à la 1ère personne, qui suit un développement plus ou moins chronologique, centré sur l’histoire du narrateur/personnage, mais d’un ouvrage qui présente une structure éclatée : l’espace, le temps et les protagonistes principaux varient d’une nouvelle à l’autre, et chaque récit est autonome et forme un tout en soi. Le cadre spatial est principalement celui de Saint-Sauveur en Puisaye, où se trouve encore la maison natale que Colette décrit dans la première nouvelle, mais les nouvelles relatives à la maladie 1 et à la mort de sa mère se déroulent à Châtillon-Coligny, celles qui mettent en scène les chiens et les chats de Colette se situent dans le cadre parisien d’Auteuil et du Bois de Boulogne, et la découverte du grand-duc se fait en Corrèze, à Castel Novel, dans la propriété des Jouvenel. Le temps, n’est pas exclusivement rétrospectif, puisque Colette ajoute à ses souvenirs d’enfance, des épisodes contemporains et le récit de ses propres expériences de mère. Mais cette écriture fragmentée est compensée, d’un point de vue structurel, par une organisation qui gravite autour d’un noyau essentiel : l’évocation de la famille et de son cocon protecteur, et la figure de celle qui en constitue le centre de gravité: la mère. De plus, des échos subtils se tissent entre les nouvelles, notamment celles qui sont consacrées à l’évocation des deux mères (Sido et Colette) et des deux filles (Minet-Chéri et Bel-Gazou). I. La structure globale de l’oeuvre : a) observation de la table des matières : travail à construire avec les élèves, après une 1ère lecture cursive. La préparation peut être donnée à faire à la maison, en répartissant les différentes nouvelles entre les élèves, par groupes de 2, par exemple. Consignes possibles : lire La Maison de Claudine, et trouver un titre qui résume le contenu des nouvelles 1, 2 et 3, puis 4, 5 et 6 etc… Chaque groupe peut ainsi travailler plus spécialement sur 2 ou 3 nouvelles, de façon à couvrir l’intégralité de l’oeuvre. La correction en classe doit permettre d’aboutir à un tableau de ce type : b) élaboration d’un tableau récapitulatif : Table des matières Contenu 1. Où sont les enfants? Présentation de la maison familiale, de la mère et des enfants 2. Le sauvage Le premier mariage de la mère 3. Amour Amour et jalousie: 1ère apparition du père de Colette 4. La petite Première apparition de Colette enfant, jeux et rêves d’évasion 5. L'enlèvement Mariage de la demi-soeur: amour et « enlèvement » 6. Le curé sur le mur Mère et fille (Sido et Minet-Chéri): silences et incompréhension 7. Ma mère et les livres La bibliothèque familiale: Minet-Chéri, de la fiction romanesque à la réalité quotidienne 8. Propagande Campagne électorale: alliance père-fille 9. Papa et Mme Bruneau Le père et ses talents de séducteur 10. Ma mère et les bêtes La mère et les animaux de la maison familiale 11. Epitaphes Le frère aîné: jeux d’enfants 2 12. La "fille de mon père" Les souvenirs de la mère : la famille élargie 13. La noce La noce d’Adrienne, la femme de chambre 14. Ma soeur aux longs cheveux Juliette, la soeur aînée : l’emprise du rêve romanesque 15. Maternité Brouille familiale: rupture entre Juliette et ses parents 16. "Mode de Paris" Le passage d’une troupe de théâtre, et ses remous 17. La petite Bouilloux La destinée d’une camarade de classe 18. La Toutouque La chienne du frère aîné 19. Le manteau de spahi Les reliques du père : un souvenir de sa campagne d’Afrique 20. L'ami L’ami du frère aîné : 1ers jeux de séduction de Minet-Chéri 21. Ybanez est mort Scènes de la vie du village : un personnage marginal 22. Ma mère et le curé Les démêlés entre sa mère et le curé du village 23. Ma mère et la morale Les visites familiales: chroniques et cancans du village, la question du mariage et de la maternité 24. Le rire La mort du père, l’image glorifiée de la mère 25. Ma mère et la maladie La maladie de la mère: son courage et sa dignité 26. Ma mère et le fruit défendu La vieillesse de la mère: sa vitalité et son énergie 27. La "Merveille" Pati-Pati: la chienne de Colette 28. Bâ-Tou Bâ-Tou: la panthère de Colette 29. Bellaude Les amours de Bellaude, la chienne de Colette 30. Les deux chattes Les déconvenues maternelles de Moune, la chatte de Colette 31. Chats Les combats amoureux autour de Noire, la chatte de Colette 32. Le veilleur Les 3 enfants de Colette: la découverte d’un grand-duc 33. Printemps passé Colette dans son jardin 34. La couseuse Mère et fille (Colette et Bel-Gazou) : silences et incompréhension 3 35. La noisette creuse Les jeux de Bel-Gazou, fille de Colette Conclusion : 3 idées importantes - une œuvre qui met en scène les principaux membres de la famille - une œuvre qui est centrée sur la vie de la cellule familiale et sur le personnage de la mère qui en constitue le centre de gravité - une œuvre qui, après la mort de la mère, se poursuit à travers les 9 derniers chapitres qui exaltent le même amour de la vie, la même passion pour les bêtes, et présentent les enfants de Colette, notamment sa propre fille, Bel-Gazou : le couple mère-fille est reconstitué, à travers le passage des générations. II. Les échos d’une nouvelle à l’autre : a) L’importance du jardin familial : le jardin familial, lieu de rencontre avec la nature et cadre des jeux enfantins, occupe une place importante dans l’évocation des souvenirs. Il est décrit, dès la nou- velle qui ouvre le récit de La Maison de Claudine, à travers une profusion de notations sensorielles dans lesquelles dominent les couleurs et les odeurs. Cf : « Où sont les enfants ? », pages 5 et 6. On retrouve les mêmes sensations dans la nouvelle « Printemps passé » qui se trouve vers la fin de l’œuvre et célèbre la vie. b) Les jeux enfantins : ils sont évoqués à plusieurs reprises : ils mettent en évidence les capacités de l’imagination uploads/Litterature/ seq-maison-de-claudine-3eme.pdf

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