éditorial, par Pierre Hunout pornographique est celui qui célèbre la mort de l’
éditorial, par Pierre Hunout pornographique est celui qui célèbre la mort de l’autre par sa propre mort. pornographique aussi celui qui donne la mort par la mort. le poème, lui, se maintient dans cette relation, entre demeure de l’invisible et remontée des Enfers, le poème c’est la peau d’Hadès brûlée par le soleil de Thésée, une peau noire et calcinée, une pornographie nègre. (se) donner la mort ne certifie cependant pas le poème, n’a jamais abouti à amener une incidence jusqu’à l’œil ; ce n’est que le poème qui parfois (se) donne la mort, comme bombe dans la bouche et/ou révolution avortée, constat d’échec pour ouvrir le tranchant du regard. ici va l’écart entre le poète et le révolutionnaire, une évidente question de cible à (ne pas) atteindre. de fait, si toutes deux surgissent de et par la périphérie, seule la révolution cherche à gagner le centre ; la poésie, elle, ne se proclame pas et toujours se méfie de quelque pouvoir que ce soit. elle creuse et évide, elle met à jour un puits et un vertige. tout au Aimé Césaire, le jour d’avant par Matthieu Marie-Céline Honneur et respect à un homme qui n’a eu de cesse de rappeler au poète ainsi qu’à l’homme, son exercice ; à savoir que son devoir n’est point le songe mais bel et bien l’action. L’action dans le texte, l’action dans l’humanité. Evoquer Monsieur Aimé Césaire (26 juin 1913 – 17 avril 2008) à l’occasion du premier anniversaire de sa mort a non seulement une résonance déplacée, mais également un caractère étrange. De par la situation actuelle dans laquelle tu as laissés tes enfants insulaires, ils se réveillent enfin pour entendre une parole fomentée durant toute une vie d’homme debout. Nous ne sommes pas seuls à être tes enfants, et tous les orphelins de par le monde et son système chiffré, puissent-ils écouter ta poésie et lui donner vie, lui donner corps. Encore un peu, et nous serons à ton siècle. Merci. Appel au magicien- poème inédit d’Aimé Césaire (extraits) Quelques mots pour une civilisation antillaise 1 – De toutes nos machines réunies, de toutes nos routes kilométrées, de tous nos tonnages accumulés, de tous plus si le poète devient parfois arme de la révolution, pornographie qui se sait pour un pornographique qui s’ignore. ce mois-ci dans [sic], le mensuel de dixit, la mort se retranche à elle-même et s’invite avec le feu au banquet jamais rassasié du poème. ce mois-ci, dixit, la revue, espère s’augmenter d’un numéro, avec au sommaire Marc Perrin, Laurence Barrère et ismaël. trois talents de la poésie contemporaine auxquels nous avons le bonheur de donner la parole, une parole que nous sommes heureux de partager avec vous, toujours. avis aux auteurs dixit est actuellement à la recherche de manuscrits inédits, ainsi n’hésitez pas à nous faire parvenir vos textes à : collectifdixit@gmail.com ou à l’adresse suivante : association dixit, 6/8 Place du Pont-Neuf, 31000 Toulouse, France. Votre envoi vous sera réexpédié s’il est accompagné d’une enveloppe suffisamment affranchie pour le retour. Nous n’assumons aucune responsabilité si un manuscrit est égaré. Alain Bashung, la nuit d’après par Benjamin Alexandre bashung – danseur à la poitrine constellée d’hématomes – tes poumons de fougère ont craché leur dernier souffle ; volute brisée au bord d’un cendrier qu’il nous faut traverser les yeux clos, aveuglés que nous sommes par le cri des néons que tes dents ont planté dans nos rétroviseurs. bashung – plus rien ne s’oppose à la nuit. cette nuit qui déborde pour cogner son veuvage à l’oreille des berlines. plus rien ne s’oppose à la nuit, pas même le hennissement de ces nuages crucifiés à l’ombre de tes omoplates. et malaxe, malaxe... jusqu’à ce que nos mains saignent... malaxe... jusqu’à ce que les mirages... bashung – désormais je me dore à tes nerfs, au souvenir d’Ostende dont l’écume fait écho à ta voix éraillée, déraillée. désormais je me dore... et ton souvenir comme une île flottante. à paraître dixit, n°7 avec Marc Perrin, Laurence Barrère et ismaël avril 2009, 10 € « le corps seul succombe à sa disparition avant de s’incarner dans le vide le néant est le corps de l’autre que faire alors avec le deuil de ce qui est advenu et le deuil de ce qui adviendra » ismaël, lettres à la mort, lettres 32 agenda théâtre / lecture / rencontre DU 7 AU 18 AVRIL : Lettres à nos hommes qui sont Là-bas (Cie Théâtre de l’éclat), 21h00 - Théâtre du Grand Rond (Toulouse) 20 AVRIL : Incidences II, Giney Ayme / Jérôme Game, 21h00, entrée libre - Cave Poésie (Toulouse) 25 AVRIL : Émilie Piqueboeuf ou la Vie en plein dedans (Cie du Petit Matin), 19h00 - Le Chapeau Rouge (Toulouse) 27 AVRIL : Poèmes entrecroisés, Manuel Van Thienem, 21h00, entrée libre - Cave Poésie 4 MAI : Les Villes invisibles d’Italo Calvino, Lyne Zrehen / Sara Valero, 21h00, entrée libre - Cave Poésie exposition JUSQU’AU 03 MAI : Michel Dieuzaide, Quand la lumière tient la plume / Laurent Camut, Qui a peur des fantômes... - Le Château d’Eau (Toulouse) dixit vous propose 9 MAI : Abolition de l’esclavage, lecture par Ingrid Bricquet-Galmar et Matthieu Marie- Céline - Canal Sud (92.2 FM) - à partir de 16h nos avions juxtaposés, de tous nos règlements, de nos conditionnements, on ne saurait réussir le moindre sentiment. Cela est d’un autre ordre, et réel, et infiniment plus élevé. De toutes vos pensées fabriquées, de tous vos concepts triés, de toutes vos démarches concertées, ne saurait résulter le moindre frisson de civilisation vraie. Cela est d’un autre ordre, infiniment plus élevé et sur-rationnel. 2 – Je n’ai pas fini d’admirer le grand silence antillais, notre insolente richesse, notre pauvreté cynique. 3 – Vous avez encerclé le monde. Il vous reste à l’embrasser. Chaudement. 4 – Les vraies civilisations sont des saisissements poétiques : saisissement des étoiles, du soleil, de la plante, de l’animal, saisissement du globe rond, de la pluie, de la lumière, des nombres, saisissement de la vie, saisissement de la mort. […] 9 – On ne bâtit pas une civilisation à coups d’écoles, à coups de cliniques, à coups de statistiques. Seul l’esprit poétique corrode et bâtit, retranche et vivifie. 10 – Les Antilles n’ont pas de civilisation, parce que les Antilles boudent la poésie. Scandaleusement. Nous avons perdu le sens du symbole. Le mot propre a dévoré notre monde. Scandaleusement. […] Rédigé en Haïti, le 20 mai 1944 avril_2009_n°04 [sic] c’est gratuit, et ce mois-ci, c’est avec : benjamin alexandre matthieu marie-céline laurence barrère pierre hunout et ismaël direction de publication : matthieu marie-céline pierre hunout association dixit, 6/8 place du pont-neuf, 31000 toulouse, france. tél : 05 61 14 27 01 fax : 05 34 32 05 81. dixit, collectif et revue de poésie, est une association à but non- lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901. président : anthony clément / vice-président : benjamin alexandre / secrétaire : matthieu marie-céline - © dixit tous droits réservés aux auteurs - toulouse - avril 2009 issn en cours bien suivre les flèches on perturbe tout sans quoi lire à gauche de page délire de gauche à droite (bout de page) saut de ligne la garder couchée surtout paramétrer tout par défaut ajuster Matthieu Marie-Céline Pour régler l’existence les lois du chiffre du nombre (et) de la masse pour entrer dans des cases des dates (et) des numéros pour tout partout pour ne pas déborder ni en poids ni en taille ou en toute autre valeur mesurable [compter avoir les bons gènes au départ] pour ne pas faillir ni mettre le genou à terre encore moins déjouer son rôle aux yeux de tout est balisé tout nous balise pour couler tranquillement sa vie jusqu’à mourir correctement (sans pic du haut ni pic du bas) pour exister sans véritablement se sentir vivant point le droit de faire à côté toujours viser dans le trou qu’il faut à droite c’est perdre à gauche c’est perdu aussi au milieu c’est là libres-paroles Benjamin Alexandre T’écrire – c’est peindre sa langue couleur d’échafaud, non pour abattre mais pour élaguer. C’est se soustraire à l’encre pour s’agrafer aux marges, à tout ce qui déborde la parole pour lui donner corps – substance – au delà du sens. T’écrire – c’est peut-être éviter sa cible pour se perdre dans la chair même du blanc. C’est ouvrir une fenêtre. déjà disponible Serge Pey & Além Surre Garcia Nihil & Consolamentum, Toulouse, Délit Editions, 236 p., 21 € Nihil et Consolamentum de Serge Pey est la première édition des textes de l’auteur toulousain consacrée au génocide occitan et à la théologie cathare. Rédigés au début des années 1980, ils n’avaient fait jusqu’alors l’objet d’aucune publication. Précédé par La dédicace des brûlés, Nihil et Consolamentum, dans son édition bilingue traduit du français vers l’occitan par Alem Surre Garcia, est suivi du recueil Les pieds de Belibaste, pour moitié écrit directement en occitan et du texte polémique écrit par le poète contre la uploads/Litterature/ sic04-blog 1 .pdf
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- Publié le Fev 21, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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