Justine Martin Philologie française Littérature II LITTÉRATURE DU XIXème SIÈCLE

Justine Martin Philologie française Littérature II LITTÉRATURE DU XIXème SIÈCLE : LE ROMANTISME Universidad de Castilla-La-Mancha Année Universitaire 2010/2011 2 LITTÉRATURE DU XIXème SIÈCLE : LE ROMANTISME Introduction 3 Le romantisme : mouvement littéraire 4 La poésie 11 Le roman 15 a. Le roman autobiographique 15 b. Le roman historique 17 c. Le roman fantastique 19 Le théâtre 21 a. Les origines 21 b. Textes fondateurs du drame romantique 23 c. Les grands auteurs du drame romantique 25 Conclusion 28 Bibliographie 29 3 INTRODUCTION Il serait imprudent de prétendre donnée une ``définition´´ du mouvement romantique, sans avant tout présenter quelques éléments du contexte historique qui fut favorable à son apparition et qui montre la complexité des idées de l’époque. Au XIXème siècle, de 1800 à 1900, la France a connu sept régimes politiques différents : le consulat, l’Empire, la restauration, la monarchie de juillet, la seconde république, le second Empire et la troisième république. Elle a aussi subi trois invasions ; celles de 1814-1815, et celle de 1870. C’est une période de grande instabilité. Malgré ces alternances de régimes autoritaires et libéraux, la France a su retrouver un gouvernement démocratique (déjà instauré sous la révolution). Beaucoup d’écrivains se sont engagés dans la lutte politico-sociale à travers leurs œuvres : Lamartine, Hugo, De Vigny, etc. La première moitié du siècle fut très mouvementé ; les idéologies vont donc se heurtées. On retrouve ainsi les partisans de la monarchie qui s’affrontent aux partisans du progrès et de la démocratie. Certains écrivains passent d’un idéal à l’autre comme Lamartine (d’ultraroyaliste à républicain). Malgré tout le romantisme est accueilli par tous à l’unanimité. Le régime de l’époque, ne pouvant accepter cette contestation, de nombreux écrivains durent s’exilés et ainsi leurs pensées prirent une dimension européenne, et leur influence étrangère apporta énormément à la littérature française. La France de cette époque va aussi avoir deux caractéristiques importantes à souligner puisqu’elles auront un fort reflet dans les œuvres du siècle : la religion et le socialisme. En effet, la persécution des nobles et prêtres durant la révolution a ravivée la foi historique et offre des martyres. Ensuite, la misère du prolétariat ouvrier amène certains hommes à poser la question sociale : après la liberté, ils revendiquent l’égalité ou alors, ils luttent contre l’injustice. 4 Ainsi les changements de société sont extrêmement importants au XIXème siècle. Les auteurs parlent et décrivent ces transformations dans leurs œuvres, et beaucoup s’engagent dans des parties politiques progressistes (Lamartine, Hugo, etc.) ou conservateurs. Ils vont néanmoins se rejoindre, pour dessiner et offrir au lecteur la figure du héros libre et créent le mythe de ``l’artiste bohème et rejeté´´. 5 LE ROMANTISME : MOUVEMENT LITTÉRAIRE Sous la révolution, puis, sous la monarchie, les écrivains s’expriment avec une plus grande liberté. Ensemble, ils dénoncent l’incohérence des règles qui freinent le développement du génie. Dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, les tendances individualistes naissantes s’affirment durant la révolution, et prennent désormais plus d’ampleur : naît alors la génération romantique. Le mot ‘’romantique’’, de l’allemand ‘’romantisch’’, traduit les tendances littéraires s’opposant aux tendances classiques. LE PRÉROMANTISME Au milieu du XVIIIème siècle une réaction contre le rationalisme et une certaine sensibilité envahissent les écrivains. Chez Diderot, l’élément émotionnel prend une grande importance et ‘’La nouvelle Héloïse’’ de Jean Jacques Rousseau peint merveilleusement le sentiment passionné et les élans du cœur. Plus vraisemblable que la raison, cette sensibilité permet de poser l’idée de la bonté de l’homme car la passion conduit naturellement vers la vertu. Diderot parlera plus de délire poétique alors que Rousseau parlera d’ivresse et extase. Ainsi, l’épanouissement de cette sensibilité permet d’accueillir à bras ouvert les œuvres étrangères : des traductions de Shakespeare en Angleterre aux œuvres allemandes de Goethe. L’écrivain, par sa soif de sensibilité, va se placer au centre de l’œuvre. Les thèmes préromantiques se retrouveront au XIXème siècle dans les œuvres romantiques. On retrouve ainsi la grandeur et les mystères de la Nature (en harmonie avec nos émotions), le mysticisme (car la nature nous rapproche de Dieu) et l’Amour (dont les thèmes se trouvent parfaitement dessiné dans ‘’La nouvelle Héloïse’’ : fatalité de la passion, tourments, sentiment douloureux et les émotions). Ainsi, on retrouve en Rousseau et Diderot, des précurseurs incontestables du mouvement révolutionnaire du XIXème siècle : le Romantisme. INFLUENCES EUROPÉENNES Il y a deux grandes influences : l’Angleterre et l’Allemagne. 6 Peu à peu, au XVIIIème siècle, grâce aux traductions, les français découvrent la littérature anglaise. C’est surtout l’œuvre de Shakespeare qui retient toute l’attention des grands auteurs. Écrivain du XVIème siècle, son théâtre leur apparaît comme fascinant et même moderne. En effet, face aux règles de la tragédie classique du XVIIème siècle, qui semblent plus les freiner par leur rigidité, il découvre le drame Shakespearien, où toutes les passions se font voire, sans règles ni convenances. Mais nous reviendront plus loin sur ce thème. Ensuite, la révolte contre le classicisme en Allemagne offre une grande source d’inspiration. En 1770, naît ‘’Sturm und Drang’’ soit tempête et assaut, mouvement qui, à travers un groupe de jeune, se retourne contre les contraintes du classicisme. Les souffrances du jeune Werther (1774) de Goethe en est la meilleure illustration. Il s’agit de l’histoire d’un jeune homme sensible et mélancolique qui, souffrant de peine d’amour et de rejet, se suicide. Plus tard, Nerval traduira Faust, du même auteur, qui peint la vie d’un savant qui, pactisant avec un envoyé du Diable, retrouve sa jeunesse perdue et séduit une pauvre jeune fille. Le romantisme apparaît donc comme un mouvement européen. Ce renouveau va donc naître en France de l’émigration, des guerres napoléoniennes et de l’éveil national. L’affirmation du romantisme On ne peut parler de la création d’une école romantique, mais de la création de foyers où se regroupaient des artistes, pour lutter contre les contraintes des classiques. Cet esprit nouveau se regroupait dans des revues telles que la Muse française ou des journaux comme le Globe. Périodique né en 1823, La Muse française contient des pages de vers où l’on retrouve les poésies de Victor Hugo, de De Vigny et des critiques où l’on fait l’éloge de Walter Scott ou Shakespeare. Les rédacteur veulent et redemandent un renouveau de l’art. Ils cherchent à s’écarter des œuvres classiques et renient l’imitation car ils revoient en elle nul moyen d’égaler les classiques. Un an plus tard, Nodier est nommé bibliothécaire de l’Arsenal et y réunie avec fréquence ses amis écrivains et artistes en tout genres. On y retrouve Hugo, Lamartine, De Vigny, Dumas, Balzac, Gauthier. Ils y débattent leurs idées sur l’art mais aucune doctrine ne voit le jour. Parallèlement, Le globe réunit des artistes tels que Stendhal ou Mérimée qui prennent conscience de la nécessité d’un changement dans l’art. Cependant en 1827 Hugo se rapproche du Globe de par ses idées politiques et sa préface de Cromwell qui l’impose comme chef du mouvement. Il va donc fonder avec Sainte Beuve le Cénacle (de la rue Notre Dame des champs, 7 de son appartement). Il regroupe la presque totalité des figures littéraires du XIXème siècle. Pour eux la « liberté littéraire est fille de la liberté politique… À peuple nouveau, art nouveau ». Le libéralisme triomphe face aux classiques qui perdront la bataille lors de la première représentation de l’œuvre d’Hugo, Hernani. En 1830 cette armée romantique se dissout peu à peu. D’autres cercles se constituent, mais la quasi-totalité des romantiques restent à l’écart. ‘’L’union fait la force’’, et le génie romantisme commence. Les caractéristiques du romantisme Les caractéristiques du romantisme sont les suivantes : - Libération de l’art : varier les rythmes, recourir à de nouvelles images et symboles vont permettre au poète de décrire l’âme humaine avec plus de liberté que dans les vers classiques. Quand au théâtre, il s’agit de mélanger les genres (tragique et comique) et de renoncer aux unités (de temps, de lieu et d’action) afin de reproduire l’intrigue historique et l’expérience humaine avec plus de vraisemblance. - La frénésie : la société de l’époque recherche de nouvelles émotions à travers le récit d’histoires plus tragiques encore que ce qu’elle a vécue. Elle trouve son essor à partir de 1830 surtout. - L’inspiration ; si la raison dominait au XVIIIème siècle, c’est la rêverie et les émotions de l’âme qui prennent le pouvoir chez les romantiques : « il faut déraisonner ». L’imagination et la sensibilité de l’artiste se place au premier plan. - La bohème littéraire et la marginalité : les romantiques revendiquent le droit à la passion. Ils vont créer le héros sombre et fatal révolté, marginal qui tombe sous l’égide des forces obscures : c’est un révolté contre la société ou même contre Dieu. - La responsabilité sociale : ayant pour thème l’engagement politique et social, les romantiques posent les problèmes de la société. Justice et fraternité sont les piliers qui unissent les écrivains qui proclament leur devoir envers l’homme ainsi que le caractère philosophique du romantisme. Il faut d’abord libérer l’art pour libérer l’homme. Les thèmes récurrents du mouvement sont le Moi, c'est-à-dire le Je lyrique, uploads/Litterature/ le-romantisme-francais-resume.pdf

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