Albin Michel Espaces libres Sigrid Hrmke Le Soleil d'Allah brille sur l'Occiden
Albin Michel Espaces libres Sigrid Hrmke Le Soleil d'Allah brille sur l'Occident Il a' i;l,/1I;/,,1nl~IIII"IIIÎMJI/~ ..5 9 782226 093585 PROCHE ET no -OR 1ENT 11111.1111111 .9445 175150 006A4090 072255 U 585 Alors que l'Europe se débattait dans un Moyen Âge de conflits et de blocages, le monde arabe était le théâtre d'une admirable civilisation fondée sur les échanges éco- nomiques, intellectuels et spirituels. Dans toutes les dis- ciplines - mathématiques, astronomie, médecine, archi- tecture, musique et poésie +,les Arabesmultiplièrent les plus prodigieusesréalisations. Passant par l'Italie, la Sicile,l'Espagne et autres terri- toires soumis à la domination ou à l'influence arabe, par l'entremise des grands princes, comme Frédéric Il de Hohenstaufen, ou par le canal de nombreux voyageurs (négociants, pèlerins, croisés,étudiants), les réalisations de cette prestigieuse civilisationont peu à peu gagnéune grande partie de l'Europe oùelles jouèrent un rôle déter- minant dans l'éclosion de la civilisation occidentale. SigridHunkebrosse un tableau saisissant de cette ren- contre entre l'Orient et l'Occident. Linfluencedécisivede la civilisationarabe - influencetrop souventpassée sous silence, sinon ouvertement contestée - est enfin mise en pleine lumière. Albin Michel Traduit dl' l'allemand par Solange ft Georges de Lalène Notre héritage arabe LE SOLEIL D'ALLAH BRILLE SUR L'OCCIDENT SIGRID HUNKE Édition au Jonnat depoche: © Éditions Albin Michel, 1997 ALLAHSSONNE UBER DEM ABENDLAND Unser Arabisches Erbe © 1960 Deursche Verlags-Anstalr,Stuttgart Edition française: © Éditions Albin Michel, 1963 Edition allemande : L'Orient a somptueusement Traversé la Méditerranée. Seul qui connaît et aime Hafiz Sait ce que Calderon a chanté, GS ms, Divan Ouest-Ori41l:aJ. Collection {(Espaces libres Il dirigée par Jean Moutiapa et Marc tk Smedt Alhin Michel • Spirituelités« L'univers actuel ne se compose plus de la seule Europe. Et l'histoire de l'Europe ne constitue plus aujourd'hui à elle seule l'histoire de l'univers. D'autres peuples, vivant sur d'autres continents, sont montés à leur tour sur la scène de l'actualité mondiale. Toutefois, et tandis que de nos jours toutes les par- tic-sdu monde sans exception assument un rôle dans le scénario de l'histoire universelle, nous continuons à évoquer le passé sous la forme d'une « mappemonde» médiévale uniquement constituée par une Europe que cerne l'Océan, une Europe dont les foyers spirituels, l'Hellade et Rome, occupent en quelque sorte la place du Paradis. Que d'autres peuples, d'autres continents existent également, qui revendiquent une place bien méritée, non seulement dans l'histoire universelle mais encore dans notre propre histoire occidentale, c'est un état de fait que nous ne pouvons plus ignorer à une époque où nous partons à la conquête de l'espace. Aussi le moment semble-t-il venu de parler d'un peuple qui a profondément marqué le cours des événements mondiaux, un peuple auquel l'Occident et avec lui l'humanité tout entière doivent beaucoup. En dépit de quoi et sur cent trai- tés historiques que vous feuilletterez, vous n'en trouverez guère plus de deux qui mentionnent son nom. Aujourd'hui encore pour tout écolier occidental, l'étude de l'histoire du monde - celle de la littérature, de l'art ct des sciences - débute par un examen superficiel de ce que furent l'Égypte ancienne et Babylone pour s'arrêter ensuite longuement sur la Grèce et Rome puis, après un rapide coup d'œil jeté vers Byzance, pas- ser aussitôt au Moyen Age chrétien et de là enfin aux temps modernes. L'Europe prémédiévale ne retient guère l'atten- tion, pas plus que les événements extra-européens contempo- rains du Moyen Age. Qu'en ce temps-là, aux portes mêmes de l'Europe, les Arabes aient porté pendant les trois quarts d'un INTRODUCTION Cet ouvrage parlera des «Arabes» et de la civilisation «arabe », non de la civilisation « islamique », car il est notoire que non seulement des chrétiens, des juifs, des parsis et des Sabéens ont contribué à cette civilisation mais qu'encore bon nombre des plus éclatantes réalisations de. celle-ci se sont pré- cisément effectuées contre l'Islam orthodoxe. En effet, bon nombre des éléments qui constituent le génie spécifique de cet univers spirituel existaient déjà dans le caractère de l'Arabe des temps préislamiques. Le présent ouvrage parlera de l' « Arabe» et de la civili- sation « arabe» en dépit de ce que les créateurs de cette der- nière n'aient pas tous été citoyens de cette nation qu'Hérodote désignait déjà sous le non; d' «Arabioi », mais également Perses, Indiens, Syriens, Egyptiens, Berbères et Wisigoths. Car tous les peuples auxquels les Arabes avaient imposé leur domination étaient unis tant par une langue et une religion communes, la langue et la religion arabes, que par la même profonde empreinte dont le vigoureux génie arabe les avait marqués, d'où leur unité culturelle d'une splendide harmonie, Cet ouvrage parlera donc de la civilisation arabe comme on parle de la civilisation américaine Il ne qualifiera pas plus de «Perse» un Ar-Rasi ou un Ibn Sina (tous deux issus de familles perses établies depuis des générations en pays arabe) qu'on ne songerait à qualifier d' « Allemand» l'ex-président des États-Unis d'Amérique, Dwight D. Eisenhower. Cet ouvrage a pour but de s'acquitter envers le monde arabe d'une très ancienne dette de reconnaissance. Et si, pour cc faire, il traite d'un grand nombre d'influences directes ou indirectes de la civilisation arabe - quoique ne pouvant évi- dernment les citer toutes - cela ne signifie pas pour autant que nous lui devions tout! Et cela ne signifie pas non plus que nous songions à négliger ou à minimiser l'importance considé- rable des influences grecque et romaine, chinoise, indienne ou, sible que parce que notre horizon commence lentement à s'élar- gir, tandis que l'idée d'un jugement équitable se fraye peu à peu son chemin! Du destin du monde arabe, qui une fois déjà a changé la face du monde, peut-être le nôtre va-t-il très bientôt dépendre étroitement. Ne serait-il pas temps dès lors de nous interroger, au-delà de ce qui nous sépare, sur ce qui nous lie, sur ce que nous avons de commun? . 11 Introdnrtion • Le poème courtois du Moyen Age allemand (N. d, T.). millénaire le flambeau de la civilisation, qu'ils aient donc connu une période de splendeur deux fois plus longue que celle des Grecs, qu'ils aient en vérité influencé J'Occident plus direc- tement et plus diversement que ces derniers, qui s'en soucie? On ne leur accorde une certaine importance qu'en fonction de leur rôle vis-à-vis des Grecs : ce sont eux qui ont « transmis ~ à l'Occident les trésors des Anciens. Cette simple phrase qui prétend rendre hommage au service que les Arabes ont rendu à l'Occident ne réussit en fait qu'à les amoindrir en réduisant leur rôle à celui de simples intermédiaires tout en passant sous silence l'essentiel de leur œuvre. Car il ne s'agit pas seulement d'élargir notre horizon histo- rique mais encore, en un temps où nous cherchons dans J'en- nemi d'hier l'ami de demain, de franchir les vieilles barrières édifiées par la religion, de faire preuve d'une plus grande tolé- rance et, par-dessus les questions de croyance, cie porter notre attention sur les êtres humains. Serait-il encore trop tût pour rendre justice à un peuple auquel, par fanatisme religieux, nous avons refusé son droit à un jugement objectif et équitable, dont nous avons systérna- tiquernent dénigré les remarquables réalisations, dont nous avons masqué et escamoté la contribution essentielle à notre civilisation? La. nature des rapports entre l'Occident et le monde arabe depuis la proclamation de l'Islam jusqu'à nos jours montre de façon exemplaire à quel point les sentiments et les passions peuvent dicter la façon d'écrire l'histoire. C'était chose compréhensible en un temps où toute influence hété- rodoxe était considérée comme indésirable parce que dange- reuse. Mais ce point de vue, valable sans doute au Moyen Age, ne devrait plus avoir cours aujourd'hui. Or il est certain qu'une sorte de malaise d'origine religieuse, inconscient le plus souvent mais profondément enraciné en nous, limite notre horizon et nous indispose à l'égard d'individus auxquels la propagande a conféré l'aspect d'incendiaires, d'idolâtres et de sorciers. Tout récemment encore la controverse acharnée sus- citée par la simple question des origines du mimusang :tl a pu nous donner une idée de la répulsion que nous éprouvons tou- jours à admettre l'existence d'un héritage arabe et des pas- sions que cette répulsion peut encore déchaîner au ){Xesiècle. Reconnaissons du moins qu'une telle controverse n'a été po:!- Le soleil d'Allah brille sur l'Ocâdmt 10 ,.._... --- Des noms arabes pour des dons arabes, Permettez-moi de vous inviter à prendre quelque chose dans ce cap, chère madame! Enlevez donc votre jaquette et prenez place sur le soja au matelas garni d'une étoffe carmin. Le cafetier s'empressera de vous servir une tasse de café avec deux petits morceaux de sucre, à moins que YOUS ne préfériez une carafe de limonade bien glacée, ou encore un peu d'alcool! Non? Mais vous accepterez certainement une tarte aux abricots et aux bananes! Mais bien sûr, cher ami, vous êtes aujourd'hui mon invité! Puis-je vous offrir pour commencer un sorbet à l'orange? Je crois que des artichauts feraient une entrée fort agréable. Et que penseriez-vous (fun chapon accompagné de riz et de bar- quettes aux épinards? Pour le dessert je ne uploads/Litterature/ sigrid-hunke4.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 01, 2023
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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