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Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/simplesrflexiOOIois SIMPLES REFLEXIONS SUR LE DÉCRET DU SAINT -OFFICE LAMENTABILI SANE EXITU ET SUR L'ENCYCLIQUE PASCENDI DOMINICI GREGIS DU MEME AUTEUR Histoire du Canon de l'Ancien Testament (1890), 1 vol. in-8, 260 pages. 3 fr. Histoire du Canon du Nouveau Testament (1891). 1 vol. gr. in-8, 305 pages 15 fr. Histoire critique du texte et des versions DE l'Ancien Testament (1892-1893), 2 vol. in-8. Epuisé. Le Livre de Job, traduit de l'hébreu, avec une inlroduction (1892), 1 vol. iii-8. Epuisé. Les Mythes babyloniens et les premiers chapitres DE LA GeNÈSE (1901), 1 VO;l. gr. in-8, xix-212 pages. Epuisé. La Religion d'Israël (1901), in-8, xi-88 pages. Epuisé. Études bibliques, troisième édition (1903), 1 vol. in-8, 240 pages. 3 fr. Études évangéliques (1902), 1 vol. gv. in-8, xiv-333 pages. Epuisé. Les Évangiles synoptiques (1907-1908), 2 vol. gr. in-8, 1,014 et 818 pages. 30 fr. Le quatrième Évangile (1903), 1 vol. gr. in-8, 960 pages. 15 fr. L'Evangile et l'Église, troisième édition (1904), 1 vol. in-12, xxxiv-280 pages. Epuisé. Autour d'un petit livre, 1 vol. in-12, xxxvi-300 pages. * 3 fr. ALFRED LOISY SIMPLES RÉFLEXIONS SUR LE M LAMENTABILI SANE EXITU L' PASCENDI DOMINICI G REGIS ^^r CHEZ L'AUTEUR Ceffonds, près Montier-en-Der (Haute-Marne) 1908 AVANT-PROPOS Depuis la condamnation de cinq de mes ouvrages par la Congrég-ation romaine du Saint-Office, en décembre 1903, il avait été souvent parlé d'un Syllabus où seraient énu- mérées les principales erreurs que l'on disait contenues dans ces livres. La S. Congré- gation n'était sans doute pas très pressée de réprouver les erreurs en question, puisqu'elle a attendu près de quatre ans pour le taire, et que la notification des erreurs aurait plus naturellement accompagné la proscription des écrits. 11 semble néanmoins que le catalogue publié, il y a quelques mois, par le Saint-Office ait été, pour la majeure partie, dressé en vue do cette proscription, car il renferme très peu i — 6 — de propositions que l'on puisse à coup sûr dire extraites de livres ou d'articles parus de- puis le commencement de 1904, quoique la matière n'eût pas manqué pour (Je nombreux suppléments, si la liste avait dû être mise au courant de toutes les hardiesses que se sont permises la philosophie religieuse et la cri- tique biblique en ces derniers temps. Mes écrits ayant fourni le plus grand nom- bre des propositions censurées par le Saint- Ôffice, le lecteur ne s'étonnera pas que l'im- partial examen auquel j'ai cru pouvoir sou- mettre le texte du décret Lamentabili soit fait d'un point de vue presque personnel, c'est-à-dire en ayant égard aux opinions que j'ai professées réellement, et aux conclusions où m'ont conduit des, études vouées surtout à l'histoire de la Bible, à celle des origines chrétiennes, et à celle des religions en général. Ce n'est pas que j'entreprenne de défendre ces opinions contre le jugement de la S. Con- grégation : le Saint-Office ne donnant pas de raisons, il n'est pas nécessaire, et il serait - 1 - irrévérencieux de lui en opposer. Ce que je voudrais faire comprendre au lecteur sans parti pris, c'est le rapport qui existe entre les opinions condamnées et mes opinions véri- tables. On pourra constater sur le fait les pro- cédés suivis par le plus haut tribunal théolo- gique qui soit dans rÉglisc, et l'on verra combien cette méthode diffère de celle qu'une sincère et judicieuse critique emploie mainte- nant dans l'interprétation d'un texte donné. L'on m'a déjà fait observer que, la S. Con- grégation n'ayant pas désigné les écrivains dont elle signale certaines assertions comme erronées, ceux-ci n'ont pas lieu de se plaindre des altérations qu'a subies leur pen- sée, puisque les propositions condamnées ont perdu leur marque d'origine, et que nul ne peut plus revendiquer sur elles un droit de contrôle ou de propriété. Si l'on poussait jusqu'au bout cotte idée, Ton devrait dire que ce ne sont pas les opinions de ces écrivains qui sont rejetées, mais l'interprétation exagé- rée, inexacte et fausse, qu'en donne le décret. Cette conséquence démontre l'inanité d'une telle justification. Bien que le Saint-Office n'ait nommé personne, il entend bien, et le préambule du décret l'atteste clairement, ré- prouver des opinions qui ont été soutenues par quelqu'un, c'est-à-dire par l'auteur même du livre d'où telles propositions ont été ex- traites ; et si cet auteur voulait satisfaire aux injonctions de la S. Congrégation, non seulement il devrait souscrire à la condamna- tion des propositions, mais il devrait les rétracter, comme les ayant admises et ensei- gnées. On n'accepterait pas les réserves qu'il pourrait vouloir exprimer, qu'il aurait certai- nement le droit de faire, touchant les modifi- cations, parfois essentielles, qui ont été appor- tées à ses idées pour les rendre censurables. A de rares exceptions près^ les chefs du catho- licisme français partagent les vues du Saint- Office : ainsi, l'Évêque de Châlons, publiant dans son diocèse le décret Lamentabili, n'a pas hésité à rappeler le pamphlet qu'il avait écrit, en janvier 1904, contre UÉvangile et VEglise et Autour dun petit llore^ et à déclarer que les u erreurs monstrueuses », par lui dénoncées, venaient d'être solennelle- ment réprouvées par le Saint-Siège (1). Le préambule du décret qualifie d'erreurs toutes les propositions condamnées. Il n'y a donc pas lieu de dire que quelques-unes pour- raient être seulement téméraires ou scan- daleuses, « offensives des oreilles pies », à raison do leur nouveauté. Si la S. Congré- gation ncn a noté aucune d'hérésie, c'est plutôt pour ne pas se commettre en de trop grandes précisions, que pour avoir jugé suffi- sante pour toutes la qualification d'erreur. Il n'y a pas li(*u non plus de discuter l'auto- rité du document pontifical. On peut se de- mander, théoriquement, si le décret n'est qu'un acte de la Congrégation faillible, ou si c'est un acte du Pape infaillible. La réponse est facile : rien ne ressemble moins à une définition de foi ; le décret émane de la (1) Seiiutine vcliyieiise du diocèse de Chàlous, '21 juillet 190/. 10 s. Congrégation, dans son ministère de haut tribunal d'inquisition. Mais la S. Congré- gation n'agit que parles ordres du Pape, et le Pape donne son approbation au décret. Qui- conque avouerait ne pas s'y soumettre serait traité comme rebelle et hérétique. Peu importe que l'autorité de l'Église ne soit pas absolu- ment engagée, si Ton exige une soumission absolue. La contradiction logique entre le caractère du décret et les exigences de l'auto- rité ne détruit pas celles-ci. A quoi m'avance- trilque PÉglise, dans cinquante ans, soit libre d'accepter telle opinion, pour laquelle aujour- d'hui elle est prête à m'excommnnier? L'atti- tude de l'Église, sa politique, ses intentions, sa pensée nous sont expliquées de bonne foi par Mgr Baudrillart, recteur de l'Institut catho- lique de Paris : « Les égarés qui cherchaient tout de bon la vérité se soumettront sans retard et sans réserve. Les autres n'auront plus qu'à sortir de l'Église ; c'est douloureux, mais il était temps que l'équivoque cessât, et que l'on ne pût plus s'affirmer catholique — II — en soutenant des tlièses protestantes ou ratio- nalistes (i) ». Inutile d'observer que Mgr Bau- drillart se met au point de vue de PÉglise, soit pour juger les « égarés » qui se soumettront tout à fait, et ceux qui ne se soumettront pas du tout, soit pour apprécier Téquivoque, d'ail- leurs réelle, (|ui régnait depuis quelques années dans le monde théologique. Mais tel est bien Tavis du Pape, celui du Saint-Office, de l'immense majorité des évoques et des prêtres dans tout le monde' catholique. C'est là un fait considérable, dont imlle considé- ration spéculative ne peut diminuer le poids. L'on ne i)laidcra donc pas ici l'orthodoxie des propositions condamnées, pas même celle des textes dont elles dérivent, pas même celle de l'auteur qui a écrit les textes dont on a fait les propositions. L'orthodoxie, dans l'écono- mie actuelle du catholicisme, est ce que le Pape a décidé. Il s'agit seulement d'exposer en toute sincérité un état de choses, et d'appli- (1) La Croix, 23 juillet 1907. — 12 quer les règles d'une critique rationnelle à des documents qui sont maintenant à la portée de tous. Les théologiens professent que, dans des cas comme celui-ci, pour trouver la vérité catho- lique, on n'a qu'à prendre la proposition rigou- reusement contradictoire à celle qui a été condamnée par le magistère ecclésiastique. C'est pourquoi l'on a fait suivre les soixante- cinq propositions hétérodoxes de soixante-cinq propositions orthodoxes, qui représentent la direction positive -que le Saint-Siège veut donner à l'opinion catholique. Cette seconde série de propositions, étant d'avance expliquée dans les notes de la première, n'a eu besoin que d'un commentaire très bref. * * * Les précédentes réflexions étaient déjà écrites, quand a paru l'Encyclique de Sa Sain- teté Pie X, Pascendi dominici gregis^ contre — r3 — les doctrines des modernistes. Elles y ont aussi leur application. Ceux qu'on appelle officiellement moder- nistes sont les mômes qu'on qualifiait, il y a quelques années, de loisystes^ uploads/Litterature/ simple-sr-flex-i-00-lois.pdf

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