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22-HLPJ1G11C Page : 1/9 BACCALAURÉAT GÉNÉRAL ÉPREUVE D’ENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ SESSION 2022 HUMANITÉS, LITTÉRATURE et PHILOSOPHIE CORRIGÉ 22-HLPJ1G11C Page : 2/9 Éléments d’évaluation SUJET 1 : Simone WEIL, Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale (1934). PREMIERE PARTIE Interprétation philosophique : pourquoi Simone Weil en vient-elle à affirmer que « tout se résume dans la question du pouvoir » ? L’exercice n’impose ni un nombre de « parties », ni un développement obéissant à une forme prédéfinie ou à une logique de composition canonique : il ne s’agit pas d’une explication de texte exhaustive, mais d’une lecture en prise sur certains éléments parmi les plus significatifs. L’interprétation, guidée par la question, requiert bien évidemment une attention à la lettre ainsi qu’à la langue du texte, et tout particulièrement au questionnement qu’il développe et instruit. Les propositions qu’on trouvera ci-dessous ne constituent en aucun cas une correction exhaustive. Elles sont susceptibles d’être enrichies et ajustées au sein des commissions académiques. On utilisera tout l’éventail des notes : on n’hésitera pas à attribuer aux très bonnes copies des notes allant jusqu’à 10 ; la qualité est à évaluer à l’aune de la compréhension que l’on peut attendre d’un candidat issu de la classe terminale. Les notes inférieures à 3/10 correspondent à des copies véritablement indigentes. L’appréciation est précise, nuancée et ne se limite pas à pointer les faiblesses du devoir ; on se pose prioritairement la question suivante : « quelles sont les qualités de la copie ? » L’évaluation des travaux tient compte la qualité de l’expression (correction orthographique et syntaxique ; précision, justesse, finesse, voire élégance de la rédaction). On n’attend évidemment pas des candidats une connaissance précise de L’Iliade, ce qui impliquerait une étude spécifique en amont, ou une question de programme déterminée – ce qui n’est pas ici le cas. Pas davantage des situations ou des événements historiques – au demeurant assez incertains – auxquels le poème homérique fait lui-même référence. Il est raisonnable en revanche d’attendre des candidats qu’ils soient en mesure de comprendre à quelle figure et à quelle caractéristique de la guerre il est fait ici référence : une guerre de grande ampleur et de grande intensité, non seulement dans l’espace ou dans le temps, mais dans la prise 22-HLPJ1G11C Page : 3/9 ou l’emprise qu’elle exerce sur ceux qui la font ou sur ceux qui la subissent – dimension subjective ou intersubjective de la violence guerrière. Qu’ils examinent aussi dans quel questionnement précis cette emprise guerrière se trouve ici inscrite. On attend des candidats une lecture du texte aussi précise et attentive que possible, et bien articulée à la question qui leur est ici posée. Cette question reprend en effet de manière explicite l’une des propositions structurantes du texte. On apprécie que les candidats prennent le temps de comprendre ce que signifie cet énoncé particulier, et aussi dans quel moment argumentatif et analytique il se trouve enchâssé – en particulier, ce qui signifie cette apparente restriction, ou réduction : « tout se résume dans la question du pouvoir ». Ce qui implique – et cela sans qu’un schéma formel soit prescriptible a priori – une compréhension du mouvement général du texte, jointe à des points d’examen ou de réflexion plus serrés. Et notamment : en quoi le pouvoir fait-il effectivement question ? On apprécie que les candidats se rendent sensibles, d’une manière ou d’une autre, au déplacement auquel le texte travaille : pour s’étonner avec lui, non pas du penchant des hommes à se laisser guider par leurs seuls intérêts, mais au contraire de leur capacité à les négliger, et à se laisser porter ou emporter par ce que le texte tient pour un mal à la fois plus profond et plus englobant : la substitution des moyens aux fins, la visée des moyens pris pour des fins. L’un des chemins d’explication possible – et cet élément serait à valoriser – consisterait à examiner pourquoi il y va d’un « mal » : pour quelles raisons et en quel sens de ce terme. Pourquoi aussi la « question du pouvoir » en constitue l’expression et le déploiement le plus abouti, auquel le reste se résume. Sans doute le texte comporte- t-il un présupposé, qu’on ne tient pas trop rigueur aux candidats de ne pas repérer ou déterminer de manière suffisamment précise : la recherche du pouvoir est « essentiellement impuissante à se saisir de son objet ». On valorise plutôt et de manière très positive les copies : - qui travaillent à caractériser le redoublement auquel on a ici à faire, et qui débouche sur ce que le texte nomme « folie fondamentale » : substitution des moyens aux fins, quête proprement insatiable ; - qui se laissent embarrasser – au sens réflexif de ce terme – par cette idée d’un sacrifice non pas contraint mais quasi volontaire de tout ce que la vie humaine peut comporter de plus précieux, au profit d’une course à la fois vaine et destructrice ; - qui examinent de quelle manière et pour quelles raisons l’histoire fait ici système, ou impasse, comme histoire d’un enfermement emportant aussi bien les oppresseurs que les opprimés. Ce qui ne laisse pas beaucoup d’issue à une perspective de libération, fût-elle-même partielle, ici et maintenant – l’horizon désespéré du texte méritant lui aussi d’être caractérisé, et questionné. 22-HLPJ1G11C Page : 4/9 DEUXIEME PARTIE Essai littéraire : la littérature permet-elle de comprendre la violence dont l’homme est capable ? L’essai n’impose ni un nombre de « parties », ni un développement obéissant à une forme prédéfinie ou à une logique de composition canonique. En revanche, il suppose une implication personnelle dans la réflexion qui favorise l’exploration de connaissances que les candidats ont pu s’approprier. Les propositions qu’on trouvera ci-dessous ne constituent en aucun cas une correction exhaustive. Elles sont susceptibles d’être enrichies et ajustées au sein des commissions académiques. On utilisera tout l’éventail des notes : on n’hésitera pas à attribuer aux très bonnes copies des notes allant jusqu’à 10 ; la qualité est à évaluer par rapport aux connaissances et capacités que l’on peut attendre d’un candidat issu de la classe terminale. Les notes inférieures à 3/10 correspondent à des copies véritablement indigentes. L’appréciation est précise, nuancée, elle ne se limite pas à pointer les faiblesses du devoir. On se pose la question suivante : « quelles sont les qualités de la copie ? » L’évaluation des travaux tient compte la qualité de l’expression (correction orthographique et syntaxique ; précision, justesse, finesse, voire élégance de la rédaction). On n’attend pas des candidats qu’ils puissent, dans le cadre contraint d’un exercice en deux heures, envisager la totalité des facettes et des explorations possibles de la réflexion. On peut attendre qu’au moins deux pistes parmi les suivantes soient explorées. - En effet, la littérature permet de comprendre la violence des hommes parce que tant dans l’exploration des passions qu’elle mène que dans la question sociale qu’elle pose, elle rend compte, sous des formes variées, du kaléidoscope des brutalités humaines ; on peut penser ici à la poésie épique qui devient militante sous la plume d’Agrippa d’Aubigné dans Les Tragiques, et met sous les yeux, par le biais d’hypotyposes poignantes les atrocités inouïes des guerres de religion. Il n’est pas interdit non plus d’évoquer la tragédie classique qui par son resserrement montre la violence des passions à son paroxysme. - En même temps que la littérature représente la violence, elle tente de l’expliquer, ce qui complète la compréhension de ce phénomène. La littérature en effet cherche à saisir par l’intelligence la violence, non pour la justifier, mais pour en faire la critique. Dans cette perspective, on peut penser aux écrits des 22-HLPJ1G11C Page : 5/9 Lumières, contes philosophiques, romans, pièces de théâtre, qui dénoncent les maux de leur temps par le biais de l’ironie. Cependant, la littérature ne peut toujours fournir une explication à la violence dont l’homme est capable quand cette dernière prend des formes insoupçonnées. La question qui se pose alors en effet n’est pas tant celle de l’analyse de la déshumanisation que de sa formulation : la littérature peut-elle dire, c’est-à-dire comprendre au sens de faire entrer, d’intégrer dans son corpus, la vie dans les camps ? C’est toute l’entreprise, paradoxale, de la littérature concentrationnaire que de rendre compte par le langage d’une forme de violence irreprésentable. Précisément, c’est le détour par l’élaboration littéraire, et non le discours documentaire ou réflexif, qui permet de représenter les camps, et partant que le témoignage peut advenir. Imre Kertész dans son Journal de galère n’affirme pas autre chose lorsqu’il écrit : « Le camp de concentration est imaginable exclusivement comme texte littéraire, non comme réalité ». Ainsi, la littérature, par son prisme, permet de comprendre, c’est-à-dire d’exprimer la violence dont l’homme est capable. 22-HLPJ1G11C Page : 6/9 SUJET 2 : PROUST, Du Côté de chez Swann (1913) PREMIERE PARTIE Interprétation littéraire : en quoi l’identité du personnage de Swann se métamorphose-t-elle ? L’exercice n’impose ni un nombre de « parties », ni uploads/Litterature/ spe-humanites-litterature-philo-2022-centres-etranger-1-corrige-officiel.pdf

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