STENDHAL ET LE REALISME 1- LE ROMANTISME Le romantisme, apparu en France au déb
STENDHAL ET LE REALISME 1- LE ROMANTISME Le romantisme, apparu en France au début du XIXème siècle, est un mouvement européen qui a concerné tous les arts. Il s’oppose à la tradition classique et au rationalisme des Lumières, et vise à une libération de l’imagination et de la langue. Le romantisme privilégie notamment l’expression du moi et les thèmes de la nature et de l’amour. En littérature, les précurseurs du courant romantiques sont d’une part Rousseau avec La nouvelle Héloïse et les rêveries du promeneur solitaire, et d’autre part Chateaubriand avec Atala, René ou encore Mémoires d’outre-tombe. Les thèmes récurrents dans le romantisme sont : Le moi en souffrance (lyrisme) L’histoire La nostalgie de moments regrettés Le goût pour la solitude Les passions La nature La spiritualité Le désir de fuite Hugo, Musset, Vigny et Lamartine sont les grands auteurs romantiques de l’époque. En peinture, s’étendra sur toute l’Europe durant le XIXème siècle. Le romantisme s’affranchit de l'étroite réalité et du froid bon sens. On y préfère l’atmosphère propice aux rêves que l’on trouve dans les romans, on aspire plus à l’idéal, aux sentiments, à l’exotisme, au mystère et à l’imagination qu’à la morne existence journalière. On recherche la communion avec la nature avec son aspect sauvage et parfois mystérieux. La couleur y acquiert un côté symbolique, le but étant d’exprimer, par la suggestion, des sentiments intenses, mystiques. On retrouvera toutes ces valeurs dans la littérature, la peinture et la musique. Pour l’école française, les élèves du peintre David seront les grands acteurs de ce mouvement, à commencer par Géricault, Delacroix, Gros… GERICAULT : Géricault, Le radeau de la méduse. Premier tableau d’un peintre romantique et considéré comme étant une œuvre réaliste : Premier tableau réaliste. Géricault, Chasseur de la garde. Géricault, Le derby d’epsom. DELACROIX : Delacroix, la mort de Sardanapale. Delacroix, la liberté guidant le peuple. Delacroix, le massacre de Scio. GROS : Gros, Napoléon au pont d’Arcole. Gros, Napoléon à Eylau. Gros, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa. 2- LE REALISME A- LE REALISME LITTERAIRE a) Introduction : Le réalisme est un courant littéraire et artistique de la seconde moitié du XIXème siècle, entre 1850 et 1892, qui privilégie la représentation exacte, non idéalisée de la réalité humaine et sociale. La naissance de ce courant est liée à la désillusion politique de 1848 avec l’arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte comme président de la deuxième république. Suite à la censure, au manque de libertés de l’époque et à la situation économique favorisant la montée de la nouvelle bourgeoisie, les auteurs réalistes ont eu pour projet de tout montrer. A l’origine simple doublet du romantisme dans la lutte contre le classicisme, il finit par s’y opposer. Entre les deux concepts : réalisme versus romantisme, il convient, en littérature, de laisser champ libre à une forme d’œuvres qui oscillent entre les deux. Citons notamment Stendhal, précurseur de la littérature-miroir, proche d’un romantisme violent avec le personnage de Julien Sorel, ou feutré avec la Chartreuse de Parme. Et aussi Balzac, proche d’un réalisme romantique avec le personnage de Lucien de Rubempré ou du roman poétique avec Le Lys dans la vallée. Le premier théoricien du réalisme, le français Champfleury, juge le terme trop vague et « équivoque ». Selon lui, le sujet dépasse le style et la fonction du roman est essentiellement éducative. Si, à l’intérieur du romantisme, un réalisme s’était déjà affirmé (Balzac, Stendhal, Manzoni), c’est au milieu du XIXème siècle, avec Champfleury, Duranty et surtout Flaubert, qu’il triomphe. Sa systématisation conduira au naturalisme avec Maupassant et Zola. Le courant réaliste, que d’autres pays européens ont connu, revendiquait l’impersonnalité, le refus de laisser orienter l’art par la morale, l’exposition des faits ordinaires, quotidiens. b) Trois types de réalisme Il existe trois types de réalisme : - le réalisme romantique avec Stendhal dont tous les romans se construisent autour du héros. Ce personnage central est fondamental. - le réalisme objectif avec Balzac qui essaie de représenter la nouvelle classe sociale dans sa littérature : la petite bourgeoisie. La Comédie Humaine est l’œuvre la plus représentative de ce type de réalisme. - le réalisme scientifique avec Flaubert et Zola. Ce troisième type de réalisme apparaît entre 1850 et 1860. c) Caractéristiques du réalisme Le réalisme se définit par son opposition aux principales idées du romantisme. - Observation objective : Décrire et présenter la vie réelle contemporaine en faisant appel à tous les moyens possibles. L’abondance de la description objective est la caractéristique la plus importante du mouvement réaliste. - Point de vue contemporain : Les auteurs écrivent sur le monde dans lequel ils vivent ou sur leur époque contemporaine. - Transparence du style : présentation du réel, la vraisemblance. Le réalisme est comme une intrusion du monde réel dans le roman. - « Disparition » du narrateur : le narrateur est inconnu du lecteur, on ne sait pas qui raconte l’histoire. Par exemple, Stendhal utilise la focalisation interne puisqu’il s’interpose dans ce qu’il raconte. Le lecteur ne sait pas si le narrateur est l’auteur ou si ce sont deux personnes bien distinctes. Par conséquent, Stendhal n’est pas considéré comme étant tout à fait réaliste. Développer : qu’est-ce que le réalisme, réflexion personnelle sur le réalisme (est-il possible ?) B- LE REALISME EN PEINTURE Si l’on a pu parler de réalisme, en art, à propos notamment de courants qui se sont manifestés dès le XVIIème siècle contre le maniérisme, le terme désigne plus particulièrement une tendance apparue en France au milieu du XIXème siècle. Manifestant une double réaction contre le classicisme académique et les aspirations romantiques, ce courant est marqué par diverses influences. Le réalisme en peinture tout comme en littérature, en réponse au romantisme et au classicisme, a pour but de retranscrire la réalité de la manière la plus objective possible. Les grands peintres réalistes que l’on retiendra sont Courbet, Corot et Daumier. COURBET : Gustave Courbet est né le 10 juin 1819 à Ornans et mort le 31 décembre 1877 à La Tour-de- Peilz en Suisse. Il est le peintre français le plus emblématique du courant réaliste. Il avait pour habitude d’enduire sa toile d’un fond sombre, presque noir, à partir duquel il remontait vers la clarté. Proudhon, le théoricien socialiste, aurait aimé faire de lui un peintre prolétarien mais, hormis les casseurs de pierre, on ne trouve pas d’ouvriers sur ses toiles et très peu de paysans. Courbet, les casseurs de pierre. Courbet, Enterrement à Ornans Peint entre 1849 et 1850, ce tableau fut l’objet d’une violente polémique lors de sa présentation. On lui a reproché sa vulgarité et les critiques ont accusé Courbet de prendre « le laid », « le trivial » et « l’ignoble ». Ce tableau est une œuvre manifeste du réalisme et Courbet un peintre engagé pour l’art mais aussi pour la république. Courbet, Les cribleuses de blé. Les deux jeunes femmes sont sûrement les deux sœurs du peintre : Zoé qui passe le blé et Juliette qui est assise. Le jeune garçon pourrait être Désiré Binet, le fils illégitime de Courbet. COROT : Corot est né à Paris en 1796 et mort en 1875, il est un traducteur subtil des valeurs lumineuses et atmosphériques dans ses paysages d’après nature d’Italie et de France. Il a aussi peint des paysages historiques ou composés, ainsi que des figures féminines fermes et sensibles. Il continue la tradition classique et prépare l’impressionnisme. Ce sont surtout ses paysages que l’on retiendra. Corot, Etude du Colisée à Rome. Corot, Florence. Vue des jardins Boboli. Corot, La cathédrale de Chartres. DAUMIER : Né le 26 février 1808 à Marseille et mort le 10 février 1879 à Valmondois. Daumier est un peintre, sculpteur, caricaturiste et lithographe du XIXème siècle. Impliqué politiquement mais victime de la censure, il renoncera a la satyre politique et se tournera vers la critique de la société bourgeoise de l’époque. Il a illustré certains livres de Balzac à leur sortie. Daumier, Trains. Daumier, wagons de troisième classe. Ce tableau montre la misère, la fatigue et l’apathie du peuple. 3- STENDHAL : BIOGRAPHIE De son vrai nom Henri Beyle, Stendhal est né le 23 janvier 1783 à Grenoble et mort le 23 mars 1842 à Paris. Il est surtout réputé pour sa finesse d’analyse de ses personnages et pour la sécheresse délibérée de son style. Stendhal est un pseudonyme dont l’origine est incertaine. Il viendrait d’un hommage au fondateur de l’archéologie moderne Johann Joachim Winckelmann, que l’auteur admirait tout particulièrement, ou d’un hommage aux îles Shetland dont il est l’anagramme. Stendhal a participé aux guerres de la révolution de l’empire comme officier des dragons et comme intendant militaire. A- QUELQUES DATES 1783-1831 Issu d’une famille bourgeoise, Stendhal a perdu la seule personne qu’il aimait, sa mère, à l’âge de sept ans. Son père lui a donné comme précepteur l’abbé Raillane dont Stendhal ne garde pas un souvenir ému, il dit : « Je haïssais l’abbé, je haïssais mon père, source de pouvoirs de l’abbé, je haïssais encore plus la religion au nom de laquelle ils me tyrannisaient. Maison uploads/Litterature/ stendhal-et-le-realisme.pdf
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