Voltaire. Sujet 1. 1. Le conte philosophique voltairien. Traits spécifiques, ex

Voltaire. Sujet 1. 1. Le conte philosophique voltairien. Traits spécifiques, exemples. LE CONTE PHILOSOPHIQUE - Le conte – définition Encyclopédie : « Récit fabuleux, en prose ou en vers, dont le mérite principal consiste dans la variété des peintures, la finesse et la plaisanterie, la vivacité et la convenance du style, le contraste piquant des événements […]. Son but est moins d’instruire que d’amuser. » Au XVIIIème siècle, apparaît une nouvelle forme de récits courts : le conte. Les auteurs de ces contes sont des philosophes comme Voltaire, Montesquieu ou Diderot. Ces contes sont utilisés pour leur forme plaisante. Le conte, grâce au merveilleux, entraîne ses lecteurs dans l’exotisme. Il comporte aussi un message philosophique. Mais il y a aussi des dangers en utilisant la forme du conte pour transmettre un message philosophique. L’un des nombreux thèmes du conte philosophique est le voyage. En effet, le siècle des Lumières invite au voyage. Les récits de ces contes se déroulent toujours à l’étranger. L’exotisme est très présent dans les contes. Les îles font rêver les lecteurs. Dans le cas de Candide, l’histoire se déroule dans plusieurs pays : la Westphalie, le Surinam, El Dorado… Le lecteur est transporté dans ces lieux en même temps que le personnage. Un autre aspect du conte philosophique est la fantaisie qui attire les lecteurs. Les péripéties du personnage de Candide sont très amusantes ainsi que la manière dont il est chassé du château en Westphalie. Le conte philosophique est caractérisé par la fantaisie, le merveilleux et l’exotisme mais il est aussi porteur d’un message philosophique. Le conte philosophique fait réfléchir les lecteurs. L’histoire comporte des vérités cachées qu’il faut découvrir pour comprendre le sens du texte. L’une de ces vérités cachées est la dénonciation de l’esclavage que l’on retrouve dans « Candide » à travers l’histoire du Nègre de Surinam. Dans son histoire, le Nègre raconte que ses parents l’ont vendu aux Blancs afin de pouvoir vivre correctement. En allant avec eux, il rendrait ses parents heureux. Le conte philosophique permet donc à son auteur de critiquer la société au travers de vérités cachées dans son histoire. Toutefois, les dénonciations de la société ne sont pas explicites dans le texte à cause de la censure. Il est donc dangereux d’utiliser le conte pour faire passer un message philosophique. - Contes et romans philosophiques au XVIII e siècle : les auteurs réfléchissent, à travers la fiction, à des questions philosophiques, en évitant l’abstraction du discours philosophique par la vivacité du monde fictionnel et par la saveur du langage. - Le conte exige un talent particulier : (v. Condorcet, Vie de Voltaire) : « savoir exprimer par une plaisanterie, par un trait d’imagination ou par les événements mêmes du roman, les résultats d’une philosophie profonde - Pour les romanciers-philosophes : le roman = un instrument de propagande contre le dogmatisme et le moralisme. -Voltaire et Diderot : atteignent l’équilibre - philosophie et fiction ; - sérieux de la réflexion et saveur du récit. - Traits essentiels du conte/roman philosophique : 1) « vulgarisation » des idées philosophiques Ex. : Candide – idée du meilleur des mondes possibles ; l’Ingénu – les « soupers philosophiques » ; sentences insérées dans la narration) 2) la fiction est enracinée dans le réel par : - références géographiques (localisation précise de l’action) - références historiques (dates, événements, personnages historiques) - références sociales (satire des mœurs, des institutions) Ex. : Diderot, Le Neveu de Rameau ; Voltaire, L’Ingénu 3) procédés fictionnels Ex. : dans Candide : Voltaire utilise les procédés du conte merveilleux : invraisemblances (situations absurdes, aventures extraordinaires, résurrection des personnages) - Effets sur le lecteur du roman/conte philosophique : 1) par l’importance des idées & thèmes en discussion 2) par l’art de rendre vivantes les idées dans un univers imaginaire qui renvoie une image critique, ironique ou amusante du monde contemporain. Ex. contes philosophiques : Micromégas - récit fantastique = voyage sur Terre des habitants de Saturne, Sirius - négation d’une existence cachée des choses Histoire de Scarmentado : problème de l’esclavage Le Taureau blanc : mal social engendré par la religion et le fanatisme L’Ingénu : - le Huron = le « bon sauvage » qui dénonce le mal politique, social, religieux, philosophique - le Huron : représente l’idéal voltairien qui conjugue le bon sens naturel et la culture, la sensibilité et la raison, la liberté et le respect des règles sociales - satire ample : institutions féodales, corruption, trafic d’influence, intolérance, fanatisme, dogmes, superstitions. - débat philosophique :  rapport nature / culture ;  rapport monde primitif, naturel / monde civilisé, hypocrite, corrompu Candide ou l’Optimisme est un conte philosophique écrit par le philosophe Voltaire, et publié en janvier 1759. Ce conte manie l’ironie et le récit de formation pour aborder les mœurs de son époque autant que pour affronter certaines théories philosophiques contre lesquelles se posait Voltaire. 2. En quoi consiste le problème d'ordre philosophique et moral posé par le roman Candide de Voltaire ? Argumentez votre propos en vous appuyant sur votre lecture du livre. Voltaire : sa manière de poser le problème philosophique et moral du Bien et du Mal : - rejet de la métaphysique & spéculation abstraite [notamment l’optimisme des métaphysiciens ; v. Leibniz, « Tout est pour le mieux… »] - rejet du pessimisme de ceux qui affirment l’omniprésence du Mal (justifié par le péché originel) et le dégoût de la vie terrestre (ch. 5) Voltaire se réclame d’un optimisme relatif : o il constate et dénonce l’existence du Mal o il affirme qu’il pourrait y avoir une amélioration, si on fait des réformes sociales et politiques. o Ex. : Zadig – un monde d’amour, raison, justice ; Babouc – « si tout n’est pas bien, tout est passable »  Voltaire affirme que le bonheur est possible dans l’action : o renoncer à l’ambition des grandes questions métaphysiques o agir pour soi et les autres Candide fournit une leçon de sagesse pratique : - « il faut cultiver notre jardin » (symbolisme du jardin : travail et repos, création véritable, à la mesure de l’homme) - « travaillons sans raisonner » pour « rendre la vie supportable » - refus de la métaphysique (qui est une vanité, une maladie de l’esprit) parce qu’elle engendre des formes grotesques (ex. : pensée de Pangloss) ou monstrueuses (fanatisme, intolérance) - acceptation réaliste des données de l’expérience - modestie intellectuelle Dans le dernier chapitre du roman, Voltaire donne un sens à la quête : il condamne, par l’intermédiaire de Candide, la philosophie optimiste de Leibniz, incarné par Pangloss, pour lui préférer un bonheur plus concret : la valeur travail (« cultiver ») et le sens collectif (« notre jardin »). C’est que tout au long de son conte, Voltaire défend l’idée d’un Homme capable d’améliorer par lui-même sa condition. - Justifications morales : le terme religieux « te deum » est utilisé pour accompagner la préparation à la guerre et donc pour légitimer en quelque sorte l'acte guerrier. (ch. 3) Précisément, on trouve trois philosophies différentes :  Celle de Pangloss, qui consiste à croire que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes » - mais le parcours de Candide a prouvé que cette philosophie de vie est fausse  Celle de Martin, très pessimiste, qui affirme que seul le travail rend la vie supportable  Celle de Candide, considérée comme heureuse, parce que pragmatique : il s’agit de cultiver son jardin intérieur, et se trouve au milieu des deux philosophies précédentes 3. En quoi consiste l’art de conteur de Voltaire dans le roman Candide ? Par quels moyens littéraires Voltaire démontre-t-il ses idées et persuade le lecteur dans le roman Candide ? Illustrez avec des exemples tirés de vote lecture du livre. Voltaire est un des principaux pionniers du mouvement des Lumières, il dénoncera sans relâche et en utilisant différents genres, les injustices, les inégalités et l’intolérance. Il écrira des contes philosophiques, comme Candide et Micromégas, mais aussi des traités, des essais, des lettres ainsi que des articles de l’Encyclopédie. Mais l’histoire littéraire a consacré son Candide comme type parfait du conte philosophique, sinon comme chef-d’œuvre de notre écrivain. Ingrédients traditionnels de la phase initiale du conte Voltaire recourt à la formule classique du conte: «Il y avait en Westphalie» pour entamer son récit. Il reprend également toutes les tendances langagières de celui-ci, à savoir l’hyperbolisation de la réalité. Il utilise des comparatifs et des superlatifs («les moeurs les plus douces», «l’esprit le plus simple», «un des plus puissants», «le plus beaux des châteaux», «la meilleurs des baronnes possibles»). De même, le texte est saturé par une caractérisation positive des personnages, qui passe par la multiplication d’adjectifs mélioratifs («beau», «bon», «honnête», «douce», etc.) On retrouve aussi le temps de la description du conte, l’imparfait, avec par exemple, « avait », «annonçait», «soupçonnaient». L’incipit est dominé par l’imparfait ce qui souligne sa vocation, car il s’agit de présenter la situation initiale et tous ses éléments avant d’évoquer l’élément perturbateur, qui amèneront uploads/Litterature/ study-guide-candide-voltaire.pdf

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