SCIENCE ET FICTION – SUITE - LECTURE LINEAIRE n°1 : Cyrano de Bergerac, Etats e
SCIENCE ET FICTION – SUITE - LECTURE LINEAIRE n°1 : Cyrano de Bergerac, Etats et Empires de la Lune et du Soleil, 1657-1662. BIO : Savinien de Cyrano de Bergeac, dit Cyrano de Bergerac (1619-1655) Sa courte vie fut à peine moins burlesque que les romans qu’ils nous a laissés : JH intelligent et cultivé, mais aussi anticonformiste et bagarreur, il fut tour à tour collégien frondeur, courageux soldat (blessé à deux reprises), pamphlétaire virulent, brillant dramaturge et romancier truculent. Sa vie mouvementée demeure assez mal connue, car sa biographie est largement romancée ; on sait cpdt que c’est presque tjs le manque d’argent qui détermina les revirements de sa carrière. En 1653, son héritage épuisé, il se résolut à s’attacher à un riche protecteur, mais n’en profita pas lgtps, puisqu’il mourut en juilet 1655 des suites conjuguées d’un banal accident et d’une ancienne syphilis. Cyrano empoignait sa plume comme une épée : en philosophie, en politique et en science, il mit tjs + de conviction à attaquer plus qu’à défendre. Opportuniste, il n’hésitait pas à défendre une thèse et à la réfuter le lendemain. Le trait le plus stable de sa philosophie est le relativisme, pour ne pas dire le scepticisme universel, consistant à affirmer que tout est vrai (ce qui revient ironiquement à proclamer que rien n’est absolument vrai) et que les contraires ne sont pas incompatibles. Prod° litt. : outre deux pièces de théâtre et plusieurs poèmes, lettres et pamphlets divers, Cyrano a laissé deux romans burlesques, qu’il songeait sans doute à réunir sous un titre commun : L’Autre Monde. Malheureusement, l’Histoire comique contenant les Etats et Empires de la Lune et l’Histoire comique des Etats et Empires du Soleil furent publiés après sa mort, par un ami trop bien intentionné qui en édulcora et en supprima plusieurs passages… L’œ : Se jouant du partage entre raison et fantaisie, Cyrano porte le débat scientifique sur le terrain de l’imagination fictionnelle, à laquelle il assigne une fonction d’expérimentation. C’est donc par le moyen d’une fiction que se trouvera « vérifiée » l’hypothèse selon laquelle « la lune est un monde comme celui-ci, à qui le nôtre sert de lune ». Hypothèse prudemment qualifiée de « burlesque » : en invoquant le parrainage de Copernic, le narrateur marque son intérêt pour un modèle astronomique réprouvé par l’autorité religieuse. Parvenu dans la Lune, il y est bientôt jugé et condamné pour avoir affirmé que la Terre est un monde habité et s’être déclaré en faveur de la physique d’Aristote : cette parodie transparente du procès de Galilée vient rappeler ce que l’on risque à épouser les vues de la nouvelle science. Un tel risque n’est pas étranger au choix de la forme fictionnelle, qui permet d’atténuer la portée subversive du propos en le donnant pour simple fantaisie… Stratégie de cryptage d’autant moins superflue que l’hypothèse de la pluralité des mondes, doublement hétérodoxe, s’appuie tout à la fois, chez Cyrano, sur l’astronomie galiléenne et sur la thèse épicurienne de l’existence de « mondes infinis dans un monde infini ». Aussi la thèse est-elle énoncée par le truchement d’un docteur des États de la Lune, comme celle d’une sensibilité générale de la matière (autre principe de la physique épicurienne) le sera sous le couvert d’une fable végétale… Le jeu de la fiction permet de présenter sous des formes voilées ou biaisées les principaux aspects d’une explication du monde qui n’est pas sans heurter de front tout l’édifice de la pensée chrétienne. LA n°1 : « Voici comment je me donnai au ciel […] j’étais tombé par une ligne quasi perpendiculaire en Canada. ». Situation du texte : 1ère tentative pour aller sur la lune (au moyen de fioles emplies de rosée). Le narrateur se retrouve au Canada sans le savoir. Il rencontre des indigènes, puis des soldats français surpris par son moyen de transport. Cette expérience amène le héros à conclure que la terre tourne. Type de texte : récit argumentatif à visée scientifique, apologue. Définitions°: - Apologue, n.m. (gr. apologos, récit fictif) : court récit en prose ou en vers, souvent présenté sous forme allégorique et comportant un enseignement ou une morale. Ex : les fables de d’Esope, de La Fontaine. - le registre burlesque est une variante du registre comique, c’est à dire qu’il met en place une forme particulière d’écart, de décalage comique. En effet, ce registre opère un décalage entre son sujet grave, sérieux, élevé et la manière basse, légère et grossière dont est traité le sujet. Problématiques possibles : - En quoi ce texte est-il un apologue ? - Quelles sont les caractéristiques de cet apologue ? - Quel est le rôle du registre comique dans cet extrait ? - Quels sont les enseignements qui émergent de cet extrait ? comment sont-ils mis en place ? - Ce récit fantaisiste a-t-il uniquement pour objectif de divertir le lecteur ? 1. Description de l’expérimentation et du vol du narrateur (l. 1 à 10) Procédés Construction Sens et visées Temps verbaux + que pft : « je m’étais attaché » impft : « la chaleur du soleil qui les attirait » ps : « la chaleur [...] m’éleva » Narrer au lecteur l’expérience vécue par le personnage (= temps du récit) Vocabulaire soutenu, recherché + CL stfq = objectivité // CL opinion = subjectivité du narrateur « Mon opinion ne fut point fausse », « je vous laisse à penser à quel point je fus étonné » « pesanteur », « attraction » « paraissait », « étonné », « mon opinion », « je reconnus », m’imaginer » Esprit, démarche scientifique > expérimentation // point de vue du narrateur apporte subjectivité + suspense CL temps ; complt circonstl de tps « rapidité », quelque temps après », « midi », « minuit » Marque une évolution entre l’envol et l’atterrissage ; apporte de la précision au discours Métaphore « Dieu avait encore une fois recloué le soleil aux cieux » Explication imagée et irrationnelle du passage du temps (minuit > midi) ; l’imagination prend le pas sur la raison. Hyperboles « combien je fus étonné […] je le fus de si bonne sorte » ; « une si généreuse entreprise » Amplification du sentiment d’étonnement du narrateur > annonce la perte de repères de la 2de partie ; Valorisation de l’expérimentation (« entreprise ») mise en place par le narrateur (et, par extension, valorisation du narrateur) La description de l’expérience est précise par l’emploi de termes stfq et d’indices temporels → ; néanmoins, cette précision sera ensuite remise en question dans la 2de étape. 2. La découverte d’un nouveau-monde et la rencontre de ses autochtones Procédés construction Sens / visées Focalisation interne l.11 – l.19 → Emploi de pronoms de la première personne (l.14 : « je me vis entouré ») Champ lexical de la surprise L.11 « ébahissement », « surprise », « surpris de ma rencontre » La perte de repères du narrateur, désorientation Champ lexical de la vue « J’aperçus de la fumée » Le narrateur découvre cet endroit en même temps que le lecteur. Le narrateur ne possède aucun savoir sur ce lieu, il doit donc s’appuyer sur ses sens. Champ lexical de l’ignorance et de l’apparence « Il me semblait » (11), « ils parurent » (14), « comme-si » (20) (voir si-dessus) Lexique péjoratif « un grand nombre de sauvages » (14) « comme-si la frayeur les-eus changés en oiseaux » (20) « un vieillard olivâtre » (24) Témoignage d’une infériorité des personnages rencontrés et une certaine animalité visible avec la comparaison avec des oiseaux et leur comportement. = le point de vue d’un européen sur un étranger avec toutes les connotations racistes et péjoratives. Registre comique Comique de situation L’apparence du narrateur qui fait fuir les autres personnages parce qu’il y a quiproquo (les autochtones qui prend le narrateur pour un dieu ou un démon et le narrateur qui prend le « vieillard olivâtre » pour un muet). Il pense être revenu aux alentours de Paris mais il se trouve au Canada. Cette 2de partie reprend les codes du récit de voyage (découverte d’un nouveau-monde, rencontre de tribus → indigènes) mais les détourne de manière comique, par le biais du quiproquo. Par le biais de l’humour, l’auteur fait également la satire des Européens et de leur prétendue supériorité qui n’est en réalité qu’ignorance, puisque, tel le narrateur, ils ont jugé avant de connaître. 3 – Rencontre des soldats et dénouement (évolution du quiproquo) Procédés Construction Sens / visées Verbe exprimant un questionnement suivi d’un verbe exprimant la connaissance « je leur demandai », « j’appris d’eux que... » Introduit explication du quiproquo > dénouement Nombreux indices spatiaux / complmt circonstL de lieux « Europe », « Nouvelle-France », « à deux lieux de Paris », « en Canada » Fait voyager le lecteur + apporte les repères manquants Discours logique / démonstration scientifique Emploi du verbe « falloir » + connecteur logique « puisque », exprimant la cause Explication rationnelle (par uploads/Litterature/ suite-sequence-jules-verne 1 .pdf
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- Publié le Dec 07, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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