Richard KHAITZINE Le symbolisme Maçonnique et Hermétique de Peter Pan Pour une
Richard KHAITZINE Le symbolisme Maçonnique et Hermétique de Peter Pan Pour une lecture intelligente des contes Avec une Postface de Johan Dreue La légende de l'Homme Vert ou les origines de la maçonnerie écossaise Entre les chapiteaux, l'Homme vert omniprésent Chapelle de Rosslyn. Ecosse © contrepoints.com AVANT DE POUSSER LA PORTE Les mots, à l'instar du temps, sont relatifs, ils ne délimitent jamais un signifiant unique, absolu; ils sont porteurs de sens multiples, en fonction de leur acception particulière ou encore de leur voisinage semantique. Par suite de ces variables, ils subissent une mutation de leur signification la plus usuelle, une transformation, un peu comme un personnage qui changerait d'aspect, de costume, voire d'identité, et qui serait un être différent tout en demeurant toujours le même. Il y a là, sans qu'on s'en doute, l'un des plus profonds mystères de l'existence : le passage de l'essence à la substance. C'est que les mots ressemblent, à s'y méprendre, au célèbre héros de Maurice Leblanc, l'insaisissable voleur, champion du transformisme : Arsène Lupin, gentleman un peu milord et passablement arsouille, qui cambriole les coffres de la bourgeoisie avec autant d'aisance et de brio que les cœurs féminins. Quant à Arsene Lupin, il n'est lui-même qu'un avatar, une emblématisation souriante de l'Hermes des grecs, le Mercure des latins. Curieux ces rapprochements, penserezvous ? Et pourtant ! Tout est dans tout ou "tout est un" ainsi que le proclamaient nos ancêtres. C'est d'ailleurs la vision que possèdent actuellement nos physiciens contemporains lorsqu'ils évoquent l'Univers. Après avoir scrute la vie d'un regard cyclopéen et ce, qu'il s'agisse d'avoir fait appel au microscope ou au télescope, apres avoir disséqué des molécules, des atomes et une kyrielle de sous-particules, la Science moderne se trouve confrontée à l'impensable: l'unité de la matière. Force lui est de conclure que la théorie, si longtemps combattue et raillée, demeure la seule envisageable. L'infiniment petit et l'infiniment grand se répondent et l'affirment: "ce qui est en bas est comme ce qui est en haut" et tout se résout en lumière, ou plus exactement en un etrange dynamisme premier. Hermès, le Trismégiste, et ses fils spirituels les Alchimistes, si frequemment ridiculisés et pourchassés, prétendaient-ils autre chose ? L'Alchimie, métaphysique beaucoup plus que physique, née dans les antiques sanctuaires et cachée aux regards indiscrets du monde profane, affirme que "le Mercure suffit pour accomplir le Grand CEuvre et obtenir la Pierre des Philosophes, la fameuse Pierre Philosophale. Or ce Mercure, dont le nom renvoie bien aux deux dieux de l'antiquité sus- nommes parce qu'il en a les attributs et la spécificité, n'est en rien comparable au corps vulgaire de nos manuels de chimie. Agent et non patient il est tout simplement ce dynamisme auquel nous avons fait référence, cet Esprit apte à jouer tous les rôles. D'ailleurs, ne sont-ce pas les caractéristiques du dieu au petase et aux talonnières ailes qui sont prêtées aux natifs mercuriens, lesquels affectionnent les paradoxes intellectuels, les jeux de l'esprit et s'avèrent doués pour la communication ? Le Mercure alchimique, comme Arsène Lupin, est une substance protéiforme qui change d'aspect de densité, de nom tout au long du processus et qui, pourtant demeure lui-même. Les savants alchimistes, s'ils vivaient retirés du monde, méprisant les succès faciles et les plaisirs factices, ne s'excluaient pas pour autant du climat culturel de leur époque. Aussi Le Mercure alchimique, comme Arsène Lupin, est une substance protéiforme qui change d'aspect de densité, de nom tout au long du processus et qui, pourtant demeure lui-même. Les savants alchimistes, s'ils vivaient retirés du monde, méprisant les succès faciles et les plaisirs factices, ne s'excluaient pas pour autant du climat culturel de leur époque. Aussi userent-ils toujours des supports mis a leur disposition afin de véhiculer les connaissances de leur art. Mais de quelle nature sont ces supports ? Ainsi que le revéla le plus grand des alchimistes contemporains, Fulcanelli, dans son second livre, on appelle "demeure Philosophale" tout support symbolique de l'hermétique Vérité, quelles qu'en pussent être la nature et l'importance. À savoir, par exemple, le minuscule bibelot conservé sous vitrine, la pièce d'iconographie, en simple feuille ou en tableau, le monument d'architecture, qu'il soit détail, vestige, logis, château ou bien église dans leur intégrité ... " L'Adepte - c'est-à-dire l'homme qui entra en possession de la Pierre Philosophale dans le premier quart de ce siècle - se montra comme a son habitude très charitable. Il est parfaitement exact que les cathédrales, les églises, mais également l'architecture civile, servirent de supports a l'art hermétique. Telle est la raison d'être de ces emblèmes curieux, personnages, têtes et visages, animaux sortis d'un bestiaire fabuleux ou non, plantes, ornant les édifices du passe. Avouons que les sculptures gravées dans la pierre des monuments religieux dégagent comme un parfum de paganisme et semblent peu catholiques! Mais les artistes éclairés ne limitèrent nullement leur talent à la seule sculpture, ils laissèrent le témoignage de leur savoir a travers l'ensemble des arts. Tout leur était bon afin de léguer a la postérité leurs symboles: peinture, littérature, objets divers, réalisés en céramique, en mosilique, en métaux précieux ou non, et même en bois. Néanmoins, la transmission ne s'effectua pas seulement à partir de ces supports matériels. En effet, ces artistes étaient trop avisés pour ne pas avoir compris que le temps, ce grand dissolvant, et l'inconscience humaine contribueraient largement à faire disparaître ces témoignages d'une connaissance secrète, occulte, et inestimable. Ils savaient que le secret de la vie réside dans la mort, comment auraient-ils pu ignorer que tout ce qui existe est voue inéluctablement a disparaître ? Contrairement à ce qu'affirme un dicton qui voudrait que "les paroles s'envolent et les écrits restent", le seul véhicule de la Tradition capable de la préserver de toute destruction est oral. Aussi, les vieux maîtres prirent-ils soin de confier leur savoir à des supports indestructibles. Ils inventèrent les mythes, les légendes religieuses ou profanes, les contes, les fables, les comptines et les jeux. Concernant les jeux, qui se doute encore de nos jours que la marelle, la chandelle et même les échecs sont - au-delà de leur nature ludique - des réservoirs de la science hermetique ? La tradition orale fut confiée au peuple lequel, s'il est ignorant de la somme de connaissances qu'il transporte, n'oublie jamais rien. D'un siècle à l'autre, les contes, les comptines et les jeux se sont transmis avec une rigoureuse exactitude, sans que la moindre virgule en ait été omise, la moindre règle transformée. Sous des dehors naïfs, les contes La tradition orale fut confiée au peuple lequel, s'il est ignorant de la somme de connaissances qu'il transporte, n'oublie jamais rien. D'un siècle à l'autre, les contes, les comptines et les jeux se sont transmis avec une rigoureuse exactitude, sans que la moindre virgule en ait été omise, la moindre règle transformée. Sous des dehors naïfs, les contes bleus (= loges bleues) , également appeles contes de bonne femme ou contes de fées, sont destinés a nous délocaliser, à nous mettre dans un état de plus grande réceptivite. Il est évident que les histoires en question sont des contes à dormir debout. Soit! Mais essayez donc et vous nous en reparlerez. La position n'est guère propice à l'endormissement, en revanche elle est encore le meilleur moyen de passer des nuits blanches, de rester éveillé, c'est-à-dire en état d'éveil. On le sait, toute progression spirituelle s'accommode mal de la position horizontale, pour être il lui faut retrouver la verticalité. Ces quelques précisions ayant eté apportées, nous pouvons pousser la porte ouvrant sur le monde merveilleux, féerique, enchanté de l'enfance, ce monde que les tout petits partagent avec les simples d'esprit parce qu'il est le refuge de ceux qui ont conserve la candeur et l'innocence. Mais assez bavardé, il est temps de retrouver un étrange petit garçon du nom de Peter Pan... "Pan, qui es-tu ? cria-t-il d'une voix rauque. Je suis la jeunesse, je sais la joie, répondit Peter spontanément. Je suis un oisillon tombé du nid." Peter Pan CHAPITRE I DE L'ENFANCE ET DE L'AGE ADULTE CHAPITRE I DE L'ENFANCE ET DE L'AGE ADULTE Le roman de James Barrie nous introduit dans le foyer de Monsieur et Madame Darling. Il n'est pas besoin d'avoir étudié longtemps la langue de Shakespeare pour comprendre la signification de ce nom de famille. Nous y reviendrons très vite. Madame Darling, nous dit-on, était "une dame gracieuse, a l'âme romanesque avec, à la bouche, un pli doucement moqueur. Cette âme romanesque ressemblait a ces petites boîtes gigognes qui nous viennent de l'Orient mystérieux -vous avez beau les ouvrir l'une après l'autre, il y en a encore une plus petite à l'intérieur. Et sur sa bouche doucement moqueuse flottait un baiser que Wendy ne pouvait jamais cueillir bien qu'il fût là, palpitant a la commissure droite des lèvres..." Monsieur Darling en était tout de suite tombe amoureux, comme les autres jeunes gens. S'étant montre plus rapide que ses rivaux, Monsieur Darling était devenu son époux. De ce mariage devaient naître trois enfants : Wendy, John et Michaël. uploads/Litterature/ symbolisme-de-peter-pan.pdf
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- Publié le Aoû 30, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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