Tantra : La maîtrise sexuelle Le contrôle de l’éjaculation Au Tibet, on colport

Tantra : La maîtrise sexuelle Le contrôle de l’éjaculation Au Tibet, on colportait une étrange histoire au sujet du cinquième dalaï-lama, qui mourut vers 1680 et qui s'était singularisé de ses prédécesseurs en étant libertin, noceur et féminisant notoire. Jusqu'à une époque récente, les chants d'amour qu'il a composés étaient toujours populaires parmi le petit peuple tibétain. A Lhassa, certaines maisons - lieux de ses rendez-vous galants avec l'une ou l'autre maîtresse - étaient marquées d'un mystérieux signe rouge et faisaient l'objet d'une vénération furtive, indice que le peuple ne le désapprouvait pas. L'histoire raconte qu'un jour, sur la plus haute terrasse de son palais, le célèbre Potala, le dalaï-lama était en butte aux reproches de ses conseillers qui critiquaient ses moeurs sexuelles. Il leur dit : « C'est vrai, j'ai des femmes, mais ceux qui me critiquent en ont aussi. De plus, pour moi l'union sexuelle n'est pas ce qu'elle est pour vous » et, pour illustrer ses propos, du bord de la terrasse, tel le Manneken-Pis, il urina par-dessus le parapet. Le flot d'urine cascada de terrasse en terrasse jusqu'au bas du palais puis, miraculeusement, le dalaï-lama réaspira l'urine et la fit rentrer par où elle était sortie ! Triomphant, il dit à ses détracteurs ahuris: «Quand vous saurez en faire autant, vous saurez aussi que ma sexualité est très différente de celle du vulgaire.» Ce conte, anticipation du gag classique du cinéma muet où l'on déroule le film à l'envers pour ramener le plongeur sur son tremplin, caractérise la mentalité des tantriques. En effet, son aspect fabuleux, invraisemblable, masque le véritable sens au non-initié, qui est de décrire une pratique tantrique secrète. L'affirmation « pour moi l'acte sexuel n'est pas ce qu'il est pour vous signifie que l'homme ordinaire - fût-il conseiller du dalaï-lama -s'accouple pour le plaisir, pour obéir à la pulsion primaire visant à perpétuer l'espèce, alors que le tantrique transcende l'union sexuelle et la transpose sur un plan cosmique! En quoi cette abracadabrante histoire du pipi-qui-remonte nous concerne-t-elle ? Quel procédé secret, commun aux tantriques tibétains et indiens, cache-t-elle ? Voyons cela. Le bouddhisme tantrique ainsi que le taoïsme, exigent, eux aussi, le contrôle absolu de l'éjaculation, qui ne devrait, en principe, jamais arriver, alors que des maîtres indiens l'acceptent parfois. La rétention du sperme, nous le savons, permet à l'homme de prolonger indéfiniment l'acte, de l'intensifier au paroxysme pour parvenir ainsi au véritable orgasme et accéder à des niveaux de conscience supérieurs, ce que l'éjaculation empêche. Cette prouesse requiert un contrôle génito-urinaire absolu, notamment celui des sphincters. Pour y parvenir, un procédé favori consiste précisément à uriner par paliers successifs, plutôt que d'un seul jet, comme tout le monde. Comment ? C'est facile, pourvu qu'on respecte les règles. On lâche un peu d'urine pendant une ou deux secondes, puis on stoppe net, on se retient pendant quelques secondes (cinq en moyenne), puis on relâche encore un jet parcimonieux, et ainsi de suite jusqu'à ce que la vessie soit vide. Pendant l'arrêt, on imagine qu'on réabsorbe l'urine dans la vessie, tout en faisant un énergique mula bandha, autrement dit en contractant fortement et simultanément les deux sphincters ainsi que le muscle releveur de l'anus, ce qui produit une sensation particulière, difficile à décrire, souvent accompagnée de frissons le long de l'échine. Il suffit, somme toute, d'intensifier ce qu'on fait spontanément quand on est empêché de satisfaire un impérieux besoin d'uriner. Quant au nombre de jets, il variera d'une miction à l'autre, le principe étant d'intercaler un maximum de paliers », en général de cinq à dix. Pratiquée régulièrement (une simple habitude à prendre), cette technique, à la portée de tous, facilite beaucoup le contrôle de l'éjaculation. Quand vous reverrez le MannekenPis, pensez donc au cinquième dalailama... Exercice Jusqu'ici, l'accent a été mis sur la contraction de ces muscles dont on peut aisément vérifier l'action : en les contractant volontairement lors d'une érection, le lingam bouge et se rapproche du corps. Ces muscles servent aussi au « langage secret » : c'est grâce à eux que le lingam inséré dans le yoni peut répondre aux contractions vaginales. Toutefois, pour contrôler l'éjaculation, il faut penser à les décontracter volontairement à l'approche du point- limite. Pour s'y exercer, de préférence pendant une érection, contracter au maximum ces muscles avec un mula bandha aussi serré que possible, jusqu'à ce qu'éventuellement un frisson remonte Le long de l'échine. Puis - et c'est là l'essentiel de l'exercice -, détendre es muscles : aussitôt la tension diminue dans le lingam qui s'éloigne un peu du corps. Puis les recontracter pendant quelques secondes et les décontracter ensuite, en insistant surtout sur a décontraction. En accentuant la phase de détente et en la prolongeant, l’érection faiblit et finirait même par Extrait de TANTRA, Le culte de la féminité, André Van Lysebeth, Flammarion 1/7 disparaître. Ce procédé peut être utilisé dès le prochain contact sexuel. Au début, ce contrôle, qui s'acquiert aisément, se fait en restant immobile, puis cette relaxation musculaire se fera même pendant les mouvements coïtaux. Très efficace pour s'éloigner de la zone limite, donc pour éviter l'éjaculation. si le shiva observe son propre comportement réflexe à l'approche de l'éjaculation, outre l'altération du rythme et de l'ampleur du souffle, il notera une forte tension dans les muscles des fesses, du ventre, du bas du dos et aussi du lingam. S'il se laisse aller, comme c'est le cas usuel, l'irrépressible réflexe éjaculatoire, auquel tous ces muscles participent, se déclenchera. Alors, pour le retarder ou l'empêcher il faut, à l'approche du point-limite, contrôler le souffle comme indiqué ailleurs et - sans nécessairement s'immobiliser s'intérioriser dans tous ces muscles et les relaxer. Grâce à cette relaxation, ses mouvements deviennent plus souples, plus harmonieux et leur rythme plus agréable à la shakti. Mais c'est la relaxation des muscles du lingam qui aide le plus à se maîtriser : l'érection faiblit un peu et, ayant quitté la zone « dangereuse», l'expérience peut se poursuivre. Avec de la pratique, le tantrique pourra laisser libre cours à la shakti jusqu'à son extase ultime, en évitant cependant pour lui-même, un flirt trop rapproché avec le point-limite, surtout au début ! En s'identifiant à elle, il participera à sa jouissance et sa propre félicité dépassera de loin le trop bref plaisir éjaculatoire. Ce stade est déjà très supérieur à ce que vit l'homme ordinaire, sans toutefois constituer l’acmé absolu. Du plaisir à la félicité... Bhagwan Shree Rajneesh, personnage discuté (et discutable), a écrit : « Quand y a de l'anxiété, l'éjaculation se produit vite. Mais quand il n'y en a pas, l’éjaculation peut être retardée des heures durant - oui, même plusieurs jours, car elle n'est pas nécessaire. Quand l'amour est profond, les deux partenaires peuvent se fortifier l'un l’autre. Alors l'éjaculation cesse complètement, et les amants peuvent se rencontrer ainsi pendant des années sans aucune éjaculation, sans gaspillage d'énergie. Ils se relaxent l'un dans l'autre. Les corps se rencontrent et se détendent. Tôt ou tard le sexe cessera d'être basé sur l'excitation, comme il l'est maintenant ; il deviendra une détente - un profond "lâcher prise". Mais cela ne peut se produire que si vous vous abandonnez à l'énergie vitale qui est en vous - à la puissance de la Vie. Alors seulement vous pourrez vous abandonner à votre amant ou à l'aimée. Le tantra affirme que cela se produit; il nous apprend, en outre, comment le réaliser. » (The Book of Secrets, p.398.) Ici, Rajneesh a raison : l'anxiété et les tensions sont des obstacles majeurs dans le domaine de la sexualité en général puisqu'elles sont souvent à l'origine de l'impuissance ou de l'éjaculation précoce. En outre, il est certain que l'anxiété empêche le contrôle de l'éjaculation, mais cela ne suffit pas. Certes, dans la Voie de la Vallée, l'im- mobilité associée à la simple absence d'anxiété permettent d'inhiber l'éjaculation, mais non dans la Voie Abrupte (l'équivalent du « fil du rasoir »). Dans ce cas, il faut recourir aux procédés tantriques appropriés le fait qu'ils existent et soient enseignés prouve leur nécessité! Avant d'aborder ce sujet, lisons S.B. Dasgupta, dans Introduction to Tantric Buddhism (p. 142): « Selon les adeptes du Vajra-yâna et du Sahaja-yâna, le plaisir que procure l'éjaculation est bien inférieur, en intensité et en qualité, à la félicité qu'on atteint en contrôlant cette matière (le sperme), en stoppant son flux descendant, grâce aux procédés yogiques subtils, et en lui imprimant un mouvement ascensionnel qui le fait refluer vers le lotus situé au cerveau pour l'y fixer. La félicité obtenue par l'immobilisation du sperme s'appelle Mahâsukha. » (Etymologie : maha = grand, sukha bonheur). Derrière ce texte un peu sybillin, en fait, de quoi s'agit-il ? Voyons cela de plus près. Pour comprendre cette méthode tantrique, il faut se souvenir que, selon la physiologie subtile yogique et tantrique, l'énergie vitale globale se diversifie en cinq vayus principaux, c'est-à-dire spécialisations de l'énergie vitale régissant les diverses fonctions organiques. Dans l'optique du contrôle de l'éjaculation, nous nous bornerons aux deux principales, prâna vayu et apâna vayu. La première, uploads/Litterature/ tantra-control-sexuel.pdf

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