L'Africa romana Atti del X convegno di studio Oristano, 11-13 dicembre 1992 a c

L'Africa romana Atti del X convegno di studio Oristano, 11-13 dicembre 1992 a cura di Attilio Mastino e Paola Ruggeri * Editrice Archivio Fotografico Sardo - Sassari o i I'I i.',.-' ■ I 1 H i ' i|v;3 '■ I''''-;,: ■ lif I : íi;:' . ! 3 3 ' 3 ' ■ I ' ' I ! ’ I ' ' ; ' 7 ' ■ 3í:!3 ^ ' V ' J • ' S ’ ; î iü i' ' ri 'C , 1 ' 1 î. ' ‘ ■ i¡;'3 I ' îH |'j H H :3 ' ' ' { I I I ■ rtl'ifo -, ir te;;.:/, Hi/'*! ■ . ' 3 ; • L'Africa romana Atti del X convegno di studio Oristano, 11-13 dicembre 1992 a cura di Attilio Mastino e Paola Ruggeri Editrice Archivio Fotografico Sardo - Sassari Monique Dondin-Payre Un document cartographique inédit sur l’occupation de l’espace dans les Aurès à l’époque romaine A la mémoire de mon maître M. Le Glay Parmi les nombreux documents archéologiques élaborés dans les premières décennies de la présence française en Algérie, il en est un res­ té inédit, en dépit de son grand intérêt, par suite d ’aléas administratifs: il s’agit d ’une carte intitulée “Carte de la Subdivision de Batna dressée sous les ordres du Colonel Carbuccia commandant la Subdivision par le Lieutenant Rousseau du 2* Régiment de la Légion étrangère”. Le titre seul montre que le cadre n ’est ni historique ni géographi­ que, il est administratif: la Subdivision de Batna que commandait le Co­ lonel Carbuccia depuis le 21 octobre 1848, peu après son arrivée à la tê­ te du 2* Régiment Étranger en garnison à Batna, correspond à ce qu’on pourrait appeler globalement l’Aurès du Nord: la région entre le Hodna et les Némenchas. Elle était entourée, dans le sens des aiguilles d ’une montre, des Subdivisions de Sétif, de Constantine, de Bòne, et au sud, du Cercle de Biskra*. Dessinée à l’encre de chine et en couleurs, sur support calque, la carte, qui mesure 1,40 m. sur 1,50 m., est à l’échelle du 1/100 000. Elle est conservée à la Bibliothèque de l’institut de France qui l’a récemment ' Je remercie très vivement Madame Dumas, conservateur en chef de la Bibliothèque de l’institut de France, et Madame Chassagne, conservateur, de leur accueil et de l’aide qu’elles m’ont apportée. Ma gratitude va aussi à Madame Laifitte-Lamaudie, conservateur des Archi­ ves de l’institut, et au Service historique de la Légion étrangère. Enfin, j ’ai une grande dette de reconnaissance envers Monsieur Jean-Luc de Carbuccia, qui a mis ses archives familiales à ma disposition et qui a généreusement fait don de la carte à l’institut de France. Toutes les citations accompagnées d ’une référence à des archives sont inédites. Les références sont signalées ain­ si: in extenso pour le Service historique de la Légion étrangère, Aubagne; C.A.O.M, suivi de la cote pour le Centre des Archives d’Outre Mer à Aix-en-Provence; Archives de l’institut de France, A.I.B.L, suivi du nom et de la cote pour les dossiers. Archives de l’institut de France, E suivi du numéro pour les registres. fait restaurer’, et qui en possède depuis novem bre 1991 un second exemplaire. Celui-ci coïncide avec le premier au sud, à l ’ouest, et au nord, mais est beaucoup plus complet vers l’est, d ’un tiers environ; il ap­ partenait au petit-neveu du Colonel, Jean de Carbuccia, qui a bien voulu en faire don à l’Institut*. Il donne à peu près les mêmes informations que le premier: il était, en effet, coutumier de faire recopier les textes ou do­ cuments qu’on souhaitait voir circuler. Je ne sais combien d ’exemplaires de cette carte, tous m anuscrits, ont été diffusés: Stéphane Gsell, par exemple, ne la connaissait que par une autre copie: «Je me suis ... servi de la carte de Carbuccia (copie de M. Moliner-Violle)», note-t-il à propos de la feuille “Batna” de son Atlas archéologique de ¡’Algérie^. Le second exemplaire cité est en fait la matrice: il comporte certaines informations qui furent plus tard volontairement expurgées de la copie officielle et, seul, décrit la zone qui s’étend entre Khenchela et Theveste, soit environ 90 km. d’ouest en est. Il est à une échelle plus grande (1/400 000), beau­ coup plus petit en taille (76 x 43 cm.) que le premier, donc plus difficile à déchiffrer quoique l’extrême finesse et la précision des traits rendent la lecture à l’aide d’une loupe aisée. Le Colonel Carbuccia avait fait agran­ dir la partie de la carte qui couvrait sa Subdivision pour la communiquer aux autorités et avait conservé l’original dans ses archives personnelles. Sur les deux cartes sont figurés de façon très minutieuse* à la fois le cadre naturel et l’occupation humaine: - la géographie: le relief est transcrit en courbes de niveau, l’altitu­ de des sommets est indiquée, l’hydrographie figure en bleu*, les ressour- 2 Bibliothèque de l'Institut de France, MS 1935; elle est décrite ainsi à l’inventaire: «carte en couleurs à courbes de niveau, sur papier végétal; feuille enroulée de 1,45 m de long X 1,50 m de large». 3 Bibliothèque de l’Institut de France: MS 7453. 4 II cite aussi les notices d’officiers des brigades topographiques exécutées en 1901 pour les cartes au 200 000e et au 500 000e. (Atlas archéologique de l'Algérie - Edition spéciaie des caries au 200 000e du Service Géographique de l’Armée, avec un texte ex­ plicatif, Alger-Paris, 1911, feuille 27 “Batna” n. 1 et feuille 28 “Aïn Beïda” n. 1). 1 1 ne la mentionne pour aucune autre feuille (ni 29 sur laquelle figure Theveste, ni les trois feuil­ les du sud 37, 38 et 39); il est très probable - mais non assuré - qu’il n’avait disposé que de la copie officielle, la plus petite. Le Colonel Carbuccia mentionne dans une lettre qu’avant leur expédition à Paris ses travaux ont été recopiés pour la Bibliothèque d ’Alger. 3 Des notations de toutes sortes sont portées sur les cartes: «Moulins», «Fontaine intermitten­ te 7 jours», «Mai.son du Garde Général des Forêts», «Maison du Caïd», «Bois»... La graphie e.st si méticuleuse qu’à Batna la délimitation des carrés des jardins simés derrière le camp est visible. 6 Un trait très épais indique la «ligne de séparation des eaux du Sahara et de la Médi­ terranée qui sert de limites au Tell et connue des anciens géographes sous le nom de Grand Atlas»; figurée sur la copie, elle n’est légendée que sur la matrice. ' N i \ 5 V Fig 2: Extrait de la carte de la subivision de Batna (Bibliothèque de ITnstitut de France, MS 1935). ces naturelles et la mise en valeur humaine («Mines», «Lieux de pâtura­ ges pour les chameaux»...) en noir; la seule végétation concerne les oa­ sis, représentées par de minuscules palmiers verts tandis que - r occupation humaine est principalement caractérisée par le rou­ ge, couleur de l’entourage de ces oasis, des points de localisation des villages et agglom érations, des sigles sym bolisant les marabouts; les voies de communication sont indiquées en noir ou en rouge. - l’originalité de ces cartes, qui retient notre attention, est ieur contenu historique: outre les emplacements des batailles signalés par des éptées rou­ ges croisées*, tous les vestiges romains alors reconnus sont désignés par des pointillés rouges et les lettres “RR” (= ruines romaines, les tofxjnymes ava­ ient rarement été reconstitués), les routes romaines sont tracées en noir et légendées «Ve romaine» avec mention des homes milliaires, la présence d ’autres vestiges (ponts, moulins ...) est précisée. Quand les localités mo­ dernes se superposent à une occupation romaine attestée, les toponymes an­ tiques, tels qu’on les avait rétablis, sont reportés entre parenthèses. La carte est, en effet, le résultat de relevés très précis effectués sys­ tématiquement par son régiment, non pas en application de directives of­ ficielles mais à l’initiative personnelle du Colonel Carbuccia qui, im ­ pressionné par l’abondance des vestiges antiques dans sa circonscrip­ tion, voulait en garder trace et les consigner; soupçonné d ’ailleurs par les autorités d ’avoir détourné à cette fin une partie de ses crédits, et ses subordonnés de leurs tâches militaires, il s ’en défendit toujours*. Ses consignes et leur mise en pratique sont amplement attestées. Ainsi on dispose d ’un livret de 12 feuillets intitulé «Description des mines situées sur la route suivie par la colonne du Général de Saint Ar­ naud dans les Nemenchas et dans l’Aurès» qui débute ainsi; «3 mai; La colonne commandée par le Général de Saint Arnaud part de Batna, fait la grande halte à Aïn Hella Safra (12 km) et bivouaque sur l’oued Soutelz (8 km). Dans cette journée nous trouvons quelques pierres romaines autour d ’Aïn Hella Safra (fontaine des Oiseaux) avec des fragmen­ ts d ’inscriptions de pierres tumulaires; de la grande halte au bivouac nous voyons trois mines isolées qui n’ont aucune importance». Annotation en marge, face au premier paragraphe: «faire la vue de cette mine». 7 Un détail en ce uploads/Litterature/ un-document-cartographique-inedit-sur-l-occupation-de-lespace-dans-les-aures-a-l-epoque-romaine.pdf

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