Pour la Liberté Un Manifeste Hacker Divers auteurs Autour du texte de McKenzie

Pour la Liberté Un Manifeste Hacker Divers auteurs Autour du texte de McKenzie Wark Version 9.3 Copyright © U.C.H Pour la Liberté Permission vous est donnée de copier, distribuer et/ou modifier ce document selon les termes de la Licence GNU Free Documentation License, Version 1.1 ou ultérieure publiée par la Free Software Foundation. Une copie de cette Licence est incluse dans la section « GNU Free Documentation License » de ce document. HackAngel Pour la Liberté... Un Manifeste Hacker Nous sommes les Hackers, les tâcherons de l’abstraction, à la fois les bousilleurs et les novateurs – les dépeceurs, les limiers d’univers. Nous produisons de nouveaux concepts, de nouvelles perceptions, de nouvelles sensations, hackées à partir de données brutes. Quel que soit le code que nous hackons, serait­il langage de programmation, langage poétique, mathématique ou musique, courbes ou couleurs, nous sommes les extracteurs des nouveaux mondes. Que nous nous présentions comme des chercheurs ou des écrivains, des artistes ou des biologistes, des chimistes ou des musiciens, des philosophes ou des programmeurs, chacune de ces subjectivités n’est rien d’autre qu’un fragment de classe qui advient peu à peu, consciente d’elle­même. McKenzie Wark Table des matières Un Manifeste Hacker............................................................................................................................4 Un Manifeste Hacker.......................................................................................................................6 L’abstraction.....................................................................................................................................6 La production...................................................................................................................................7 La classe...........................................................................................................................................7 La propriété......................................................................................................................................8 Le Vecteur........................................................................................................................................9 Le Hacking.....................................................................................................................................10 La révolte.......................................................................................................................................10 (sur) Un Manifeste Hacker..................................................................................................................14 Un...................................................................................................................................................16 Manifeste........................................................................................................................................16 Hacker............................................................................................................................................17 Hacker's Delight: McKenzie Wark......................................................................................................18 Hacker’s Delight: McKenzie Wark................................................................................................19 Pour un Manifeste Hacker..................................................................................................................26 Abstract..........................................................................................................................................28 Exergue .........................................................................................................................................28 L’environnement intégré dans le WWW soit un méta environnement : Fonds de la hackculture 28 Une hypothèse de la hackculture comme transgenre ....................................................................29 Paradoxes ou imbroglios de la hackculture ...................................................................................29 Conclusion : le livre et la hackculture ...........................................................................................31 Un Manifeste Hacker .........................................................................................................................33 Le livre...........................................................................................................................................35 Du nom Hacker..............................................................................................................................35 Résumé...........................................................................................................................................35 Discussion......................................................................................................................................36 Composition et style.......................................................................................................................36 Sources...........................................................................................................................................37 Liens externes................................................................................................................................38 Notes et références.........................................................................................................................38 Annexe A ­ Licence de documentation libre GNU.............................................................................39 Annexe B ­ Texte original de la licence GNU FDL............................................................................45 Un Manifeste Hacker Auteur : McKenzie Wark Traducteur : Olivier Surel 2002 ; traduit en automne­hiver 2002 Reproduction libre Prévenir l'auteur / call: © McKENZIE WARK, Associate Professor of Cultural and Media Studies at Eugene Lang College and The New School for Social Research, New York N.Y. The USA Mention du traducteur / Mention the Translator Olivier Surel Un Manifeste Hacker 00. L’ époque dans laquelle nous vivons voit l’émergence d’une instabilité globale. La prolifération des vecteurs de communication engendre une géographie virtuelle d’évènements qui s’opposent à l’espace de rationalité et de transparence promis par les « cyber ». Cette géographie virtuelle constitue un espace d’événements, source de grand danger, mais aussi de grand espoir. Grand danger, en ce qu’une nouvelle classe dominante, statuée sur le contrôle des vecteurs commerciaux et stratégiques d’information, une classe vectorialiste, accède au pouvoir. Grand espoir, en ce qu’un nouveau mouvement subversif surgisse aussi, non pas pour mettre ce nouvel ordre au défi, mais s’en extraire. C’est ce que j’appelle la « classe des hackers » — nommée ainsi d’après ses éléments fondateurs dans l’industrie du logiciel et des machines, mais qui comprend réellement tous les créateurs de « propriété intellectuelle » que la classe vectorialiste cherche à monopoliser —. Le défi, pour la classe des hackers, est de déstabiliser l’unité de la propriété et de la représentation proposée par l’ordre vectorialiste d’information marchandisée. 01. Le monde est hanté par une entité duale, la dualité de l’abstraction, qui a pour organes tributaires la fortune des états et des armées, des entreprises et des collectivités. Elle règne sur toutes les classes concurrentes : propriétaires et fermiers, travailleurs et capitalistes – dont les fortunes respectives sont aujourd’hui encore dépendantes. Toutes les classes sauf une. La classe des hackers. 02. Quel que soit le code hacké, quelle que soit sa forme, langage programmatique ou poétique, mathématique ou musical, nous créons la possibilité de mettre au monde des formes nouvelles. Pas toujours de grandes choses, pas même de bonnes choses, mais de nouvelles choses. Arts, sciences, philosophie, culture : dans toute production de savoir dans laquelle des données peuvent être accumulées, d’où l’information peut être extraite, dans laquelle cette information produit de nouvelles possibilités pour le monde, il y a des hackers qui libèrent les formes émergentes des formes classiques. Nous sommes les créateurs de ces mondes, mais ne les possédons pas. Notre création est disponible aux autres, et dans leurs intérêts propres, ceux des états et corporations industrielles et financières qui contrôlent les moyens pratiques de la faisabilité de ces mondes et dont nous sommes les seuls pionniers. Nous ne possédons pas ce que nous produisons : cette même production nous possède. 03. Nous ne savons pas encore qui nous sommes. Nous reconnaissons notre existence distinctive comme groupes, programmeurs,artistes, écrivains, scientifiques, musiciens : au delà de la représentation négative de cette masse d’éléments fragmentaires et épars d’une classe qui lutterait encore pour s’exprimer d’elle­même pour elle­même, comme autant d’expressions du procédé de production d’abstraction dans le monde. Geeks et freaks naissent dans le négatif de leur exclusion originelle par les autres. Les hackers sont une classe, mais une classe virtuelle, une classe qui doit se hacker elle­même pour son existence manifeste en tant que telle : une classe utopiste. L’abstraction 04. L’abstraction peut se présenter sous la forme objectale d’une découverte ou d’un produit matériel ou immatériel, mais elle est avant tout l’affirmation et le produit de chaque hack. Abstraire c’est construire un plan sur lequel des matières différentes et sans filiation apparente peuvent être mises en autant de relations possibles. C’est à travers l’abstrait que le virtuel est identifié, produit et mis en circulation. Le virtuel n’est pas seulement le potentiel latent des matières, c’est le potentiel du potentiel. Hacker c’est produire ou appliquer l’abstrait à l’information et exprimer par­là l’émergence de nouveaux mondes possibles. 05. Tandis que l’abstraction de la propriété privée s’etendait à l’information, elle a fait naître la classe des hackers. Les hackers doivent vendre leur capacité d’abstraction à une classe qui détient les moyens de production, la classe vectorialiste ­ la classe dominante émergente de notre temps. La classe vectorialiste nourrit une lutte intensive pour déposséder les hackers de leur propriété intellectuelle. Les licences et les copyrights finissent non pas entre les mains de leurs créateurs, mais entre celles de la classe vectorialiste qui détient les moyens de réalisation de la valeur de ces abstractions. La classe vectorialiste lutte pour monopoliser l’abstraction. Les hackers se trouvent dépossédés à la fois à l’échelle individuelle, mais aussi à l’échelle de classe. Les hackers en viennent petit à petit à lutter contre les formes particulières dans lesquelles l’abstraction est transformée en marchandise et par suite en propriété exclusive de la classe vectorialiste. Les hackers mènent une lutte collective contre les charges usuelles extorquées par les vectorialistes pour accéder aux informations que les hackers produisent collectivement, mais qui deviennent peu à peu la propriété collective des vectorialistes. Les hackers se constituent en classe pour la reconnaissance de leurs intérêts de classe trouvant leur meilleure expression dans la lutte pour libérer la production d’abstraction, et pas seulement des entraves singulières de telle ou telle forme de propriété, mais pour abstraire la forme de la propriété elle­même. L’abstraction de la propriété doit être abstraite d’elle­même. 06. Ce qui rend notre époque singulière, c’est l’émergence de la possibilité d’une vie quasiment libérée de toute nécessité, qu’elle soit réelle ou fantasmée, par une explosion d’innovations abstraites. L’abstraction comprenant une fois pour toutes la potentialité de briser les chaînes maintenant le hacking a un niveau d’intérêts de classe obsolète et régressif. La production 07. La production produit toute chose, et tous les producteurs de choses. La production ne produit pas seulement l’objet du processus productif, mais aussi le producteur comme sujet. Le hacking est la production de la production. Le hack produit une production d’un genre nouveau, de laquelle résulte un produit unique et singulier, et un producteur unique et singulier. Tout hacker est en même temps le producteur et le produit du hack, et émerge en sa singularité comme l’engramme du hack en tant que processus. 08. Le hack produit un excédent aussi utile qu’inutile, quoique l’utilité d’un excédent soit déterminée par sa condition historique et sociale. L’excédent utile émerge donc comme élément expanseur du domaine de la liberté, affranchi de toute nécessité. L’excédent inutile est l’excédent de liberté lui­même, la marge de production libre exempte de la production pour la nécessité. 09. La production d’un excédent crée la possibilité d’une expansion de la liberté par la nécessité. Mais dans la société de classes, la production d’un excédent crée aussi de nouvelles nécessités. Le rapport dominant de classe prend une forme captatrice du potentiel productif de la société et de son attèlement à la production, non de liberté, mais bel et bien de domination de classe. La classe dominante subordonne le hack à l’entretien de formes de production qui maintiennent le pouvoir de classe, et à la suppression ou à la marginalisation d’autres formes de hacking. Les classes productrices ­ fermiers, travailleurs et hackers ­ ont un intérêt commun : Libérer la production de la subordination par les classes dominantes, qui uploads/Litterature/ un-manifeste-hacker.pdf

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