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THE UWARY 8RTGH4M YOl RSIT* PROVO, UTAH Y <h Digitized by the Internet Archive in 2012 with funding from Brigham Young University http://archive.org/details/vittorecarpaccioOOIudw A~sg£ VITTORE CARPACCIO LA VIE ET L'OEUVRE DU PEINTRE M CAR LA VII ILLUSTRÉ ET LIBRAIRIE HACHI FT C 79, f : !0 PI. i. VITTORE CARPACCTO. - LA PRÉSENTATION DE L'ENFANT JÉSUS AU PATRIARCHE SIMON TABLEAU D'AUTEI PUER i SAINT-JOB A VENISE tlerie de l'A I :v]q AI IHOTTIV .] A aot-TMi £E£JAXLJiU5WiG_JX_F^MPEO MOLMENTI VITTORE CARPACCIO LA VIE ET L'OEUVRE DU PEINTRE OUVRAGE TRADUIT PAR H. L. DE PERER ILLUSTRÉ DE 26 PLANCHES EN PHOTOGRAPHIE ET DE 229 GRAVURES EN NOIR TIRÉES HORS TEXTE LIBRAIRIE HACHETTE ET C ,e 79, BOULEVARD SAINT- GERMAIN, PARIS I9IO 1YOU RSÏT3 PROVO. UTAH PRÉFACE IL est contraire au bon goût et à la modestie de parler de soi. Mais je manquerais au devoir de respect qui m' incombe envers la mémoire vénérée de mon collaborateur, si je n' établissais la part qui revient à Gustave Ludwig dans ce livre, et la mienne. Je demande la permission, pour faire plus exactement V histoire de ces pages, d'évoquer quelques souvenirs personnels. Il y a un quart de siècle environ, l'art vénitien, gonflé d'une sève nouvelle, brisait les antiques moules du formalisme académique K et puisait des forces nouvelles dans l'étude minutieuse et libre de la vérité sous toutes ses formes. La jeune école de peinture unissait à ses patientes études de la réalité l'amour et le culte de deux artistes d'au- trefois : Carpaccio et Tiepolo. La lumière limpide de la peinture vénitienne à son aurore et les feux de son couchant excitaient des sen- sations également vives et profondes. Et les noms de Carpaccio et de Tiepolo, ces deux maîtres, l'un et l'autre si grands et si différents, étaient réunis par les jeunes artistes dans une commune admiration. Vivant dans l'intimité des artistes de mon âge, je partageais leurs enthousiasmes. Avec un tel état d'esprit et dans ces circonstances, je lus, en 1881, une étude sur Carpaccio (1), que je fis suivre quatre ans après d'un livre intitulé : Carpaccio et Tiepolo (2). L'étude était d'une critique pitoyable et d'un style gonflé de rhé- torique académique ; le livre ne valait guère mieux et V enthousiasme de l'art y était une faible compensation au manque d'originalité. (1) Vittore Carpaccio. Discours lu le 7 août 1881 à l'Académie des Beaux-Arts de Venise. Bologue, Zamichelli, 1881. (a) Turin, Roux, 1885. ( V ) PRÉFACE A ces travaux de jeunesse, s'ajouta en 1893 une autre étude sur Carpaccio, en français, dans laquelle (1), à défaut d'autres qualités, on trouvera, je crois, quelques indications nouvelles qui ne sont pas sans intérêt pour la biographie du peintre. Je poursuivis ensuite ces recherches avec un plan mieux arrêté, en exposant au fur et à mesure les résultats dans diverses publications et dans un mémoire lu à r Institut de Venise (2). Ce culte consacré à Carpaccio m'apporta la plus précieuse des récompenses : l'amitié de Gustave Ludwig. Ludwig était né à Bad Nauheim en 1852 d'une famille aisée et honorable dont le nom avait été illustré par le distingué philosophe Charles Ludwig, oncle de Gustave Ludwig. Fils d'un médecin, Gus- tave, ses études faites à Darmstadt, se consacra lui-même à la médecine et il alla exercer son art avec bonheur et honneur en Angleterre, en qualité de médecin attaché à l'hôpital allemand de Londres. Il y resta plus de vingt ans, ne se contentant pas d'exercer la médecine avec l'intelligence et la conscience qu'il apportait à toute chose, mais se consacrant aussi, dans ses brefs moments de loisir, à l'étude de l'art, visitant les musées publics et privés et contribuant de ses conseils et de ses recherches à la formation de l'importante collection de tableaux de Henri Doetsch, vendue plus tard aux enchères à Londres en 1895. C'est en cette année 18ç5 justement que se manifestèrent chez Ludwig les premiers symptômes de l'arthrite qui dès lors fit le tourment de sa vie, et tant pour apporter un adoucissement à ses souffrances phy- siques que pour satisfaire l'inclination qui le poussait vers les études d'art, il quitta l'Angleterre et se mit à voyager, visitant les plus importants musées d'Europe, y recueillant des trésors d' observations et de documents. L'art vénitien, dont l'éclat illumine, hors d'Italie même, les principaux musées, l'attirait particulièrement, et pour le mieux étudier il vint à Venise dont le climat doux et tempéré était (1) Carpaccio, son temps et son œuvre. Venise, Ongania, MDCCCXCIII. (2) La patria dei Carpaccio (Atti del R. Jstit. veneto di scienze, lettere ed arti, série VII, t. III. Venise, 1892). ( VI ) PREFACE agréable aussi à sa santé, il s'y fixa et il devint Vénitien de cœur. Avec la simplicité de ses goûts, une modeste chambre de l'hôtel du Cappel- lonero, près la place Saint-Marc, lui suffisait comme logement, et là, à moitié enseveli parmi les piles de livres, les papiers, les photogra- phies, voyageant en quelque sorte en esprit dans un passé plein de charmes, il se sentait heureux. Aux brefs moments de répit que lui laissait la maladie, il se rendait en terre ferme aux environs de Venise pour chercher des renseignements et étudier les œuvres de ces artistes qui de leur pays étaient venus, à l'époque glorieuse de la Renaissance, dans les lagunes, offrir à Venise, amoureux prémices de leur natura- lisation, les fruits de leur talent (i). De haute taille, avec un air de santé et de force qui ne faisait pas soupçonner le mal qui le minait, et une physionomie pleine de dignité et de noblesse, Ludwig gagnait de prime abord la sympathie et le respect de tous ceux qui l'approchaient, mais il préférait vivre loin du monde, se contentant de la société de quelques amis ; et c'est dans le royaume de l'art que s'écoulait sa véritable existence, c' est à l'art qu'il consacrait toute la force de son esprit, toutes les puissances de son cœur, passant dans les musées de longues journées à étudier les tableaux avec un soin minutieux, découvrant avec un zèle infatigable, aux archives des Frari, des documents inédits sur la vie des peintres auteurs de ces tableaux. Ce n'est qu'incertitude et obscurité autour de la vie des anciens artistes vénitiens, et si l'éclat de leur âme est resplendissant de gloire et de beauté dans les œuvres qu'ils ont lais- sées, les actes et les événements de leur vie n'ont pu devenir clairs et certains que grâce aux recherches patientes et ininterrompues des critiques modernes. Parmi ces critiques, Gustave Ludwig est, sans nul doute, un des plus illustres. Le premier résultat de ses recherches fut les documents concernant Vivarini et V école de Murano et la famille des peintres Bastiani, documents publiés en collaboration avec le professeur Pierre Paoletti dans le Repertorium fur Kunstwissenschaft de Berlin (i88ç-içoo). (i) Bodk, Gustav Ludvig (in Kuntschronik, 3 février 1905). ( VII ) PREFACE II publia seul, ensuite, dans le Jarbuch der Koniglich Preussichen Kunstsammlungen de Berlin une série d'études et de documents inédits sur Boniface de Pitati de Vérone et son école {igoi-igo2), sur la Madone dite « de la Mer »deGiambellinodes Uffizi de Florence (1Q02) , sur Antonello de Messine et les artistes flamands de Venise {iço2), sur les peintres bergamesques de Venise (iço3),sur Sébastien Luciani et sur les Noces du Titien {1904). Et ce durant, dans d' autres publi- cations, il donnait des études qui, pour être de moindre importance, n'en témoignaient pas moins de patientes recherches et proposaient nombre de raisonnables hypothèses, toutes études qui eurent pour effet de détruire des erreurs invétérées et de mettre en lumière des faits inconnus et d'où sortit comme rénovée une notable partie de la vie artistique d'autrefois en Italie. Et comme s'il avait voulu se hâter de remplir sa vie, sentant sans doute que la mort hâtait aussi son ap- proche, aux études qu'il consacrait avec une inlassable activité à la vie des peintres et à leurs œuvres, il en joignait d' autres sur le mobilier et les arts industriels à Venise. Mais de ces curieuses et utiles contri- butions à l'histoire du costume, il ne put mener à bien qu'une partie dont les résultats ont été publiés, après sa mort prématurée, par l' Ins- titut allemand d'histoire de l'art de Florence. Fortifiée par des études et des projets communs, mon amitié avec le savant historien s'était changée en intimité, et dans nos longues conversations la figure de Carpaccio se présentait sans cesse à nos regards parmi les visions lumineuses de sa peinture et les nuages de son histoire dont le maigre fonds avait été accru par un mémoire de Ludwig où il apportait des indications nouvelles touchant les œuvres du peintre à l'Ecole des Albanais (1). Nos libres débats et nos courtoises discussions faisaient chaque jour plus solide une amitié qui répugnait à toute flatterie. Et bientôt il nous vint à tous deux la pensée de mettre en commun nos connais- sances et nos goûts pour composer une monographie, aussi complète uploads/Litterature/ vittore-carpaccio-la-vie-et-l-x27-uvre-du-peintre-1910.pdf

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