Co) m.as 2zi ti in DU MÉME AUTEUR PAUL ZUMTHOR u ti u AUX :vIÉSIES ÉDITIONS Ess

Co) m.as 2zi ti in DU MÉME AUTEUR PAUL ZUMTHOR u ti u AUX :vIÉSIES ÉDITIONS Essai de poeticue rnédieuale coll. • Poetique - 1972 Langue. Texte. Érugme col!. • Poétique-. i 975 Le Masque e: la Lurn . ilre con. • Poeuque • . /978 Introduction á la poésic orale coi!. • Poésique -. 1983 CHEZ D'AL-MES EDITEURS LA LETTRE ET LA VOIX u Histoire littéraire de la France rediévale DE LA .(LITTERATURE- MEDIEN/ALE PUF 1 u u Langue et Techniques poétiques 'á l'époque romano Klinck.steek Le Putts de Babel Gallintard Victor Hugo. poéte de Sama Latían: _ lii+f20a0CciON- H _ cprP 4.2 PCEUE. A vEC LE CONCOURS DU CENTRE. VA TiONAL DES LITTREs ÉDITIONS DU SEUIL 27. rue Jacob. Paris VI` 1 N u II 1 1. Perspectives Le ?Fu:irrite/T[1u. Les muiriples 0/Ciitét. • Dépiacements nécessaires. Reperes spano.lemporeis. C'est á propos de la chanson de geste que se posa d'abord. en France. le problerne: ailleurs. á propos de formes diverses de poésie heroique, du Beowulf aux Nibelungen et au Cantar de mea Cid. De ce domaine pnvileg ie. les questionnements s'étendirent peu á peu 3 d'autres secteurs de notre • iittérature medievaie -, au gre de circonstances tenant S la nature des textes. des langues concernées. voire des traditions scientifi- ques locales et des contraintes universitaires: ainsi. dans l'auvre de Jean Rychner. l'un des principaux initiatcurs. !a focalisatton se depided. cc respace de cinq ans. de la chanson de geste au fabliau. Rien de surpre- nanc á ce qu'une rupture se soit produice dans les présuppositions des chercheurs. justement sur le premier point. Des habitudes héntees .clu romantisme poussaient á ran ger elobalement de tellesieuvres sous Vett- quette d':. épopée et cede-c: renvoyait á Homtre. chasse gardée des poenciens de forma •on classique. La découvene. déjá ancienne. de !a multiplicité des couches textueiles dans Mude et iDayssée naval( nen enleve á ces poérnes de teur caractere exernpiaire: avait á peine distendu te lien. intime et irrationnel. qui les actachait á une conceptton de le poésie. genérale en Europe depuis le xvr stecle. D'oil une valonsatior des epopees- medievales. dans le contexte des revolutions romantiques. L'exemple int:pis est le plus clair : de Francisque Michel (en passant pa: Victor Hugo; jusqu'a Joseph Bédier. on assiste á une récuperation de: chansons de geste. legues et ciéchiffrées comete les documents originel de la littérature nationale. D'oil la force du choc quand, deux ans aves ie Romancerb de Ntenen dez Pidai. parta en 1955 la Chanson de geste. essai sur Van éptque de. jongleurs. de Rychner. Celut-c: sinspirait des communicacions présen lees en 1936. puis en 1951. par A. B. Lora á rAssociatton américaine á 15 N n INTRODLCTION philologze: exploitant les recherches de son maitre Perry. pré:naturément décédé. Lord expliquait les particularices du texte homérique par les nécessités propres á la transmission orate chez les aedes, et rendait compre de celles-ci en decrivam la pratique de guslar ser bes et bosniaques observes ven 1930. Aucour de Lord. Rychner rarneuraic d'autres sources. plus anciennes et demeurées inconnues des médiévistes. :els !e lisie de L. Jousserandoc sur les Bylines russes (1928) et — beaucoup plus im- portant á long serme — celui de Marcel Jousse sur :e Sede oral e: mrsernorechnique chez les verbo-moreurs 11925). Rychner opérate sur neuf chansons de geste du siécle (certaines représentanc sans doute une tradinon un peu plus anciennet. 11 relevait. dans l'ordre de la composicion. de la texture verbale et du mouvement general. les ressemblances, sur plusicurs points frappantes, entre ces poimes et les chants yougoslaves. II en déduisait une homologte que Fon pouvan étendre aux conditionnements extornes de l eceuvre: action du récaant. distribution des séances, inserion dans !a sic 50Ciale. Le livr: laissait bien des points obscurs. et l'auteur s'etair peut-étre facilité la táche par le choix des exemples. Peu importe : un tournam dan pris. Un congrés. reuní á Liége en 1957. en mesura i'enverzure._ en mime temps que l'inergie de ceux qui eardaient la main sur le fretn! Dans les dix ans qui suivirent. recherches et hypotheses se multipiiérent. Une méthode de dépiscage de l'oralité s'était constituée. d'autant pius süre d'elle-mime que plus attaquee de l'extérieur. Ses tenants n'hésitatent pas á nrer une doctnne des conclusions erapinques ter du plus grand trueno leur permettait datteindre. Dés 1967. N(ichaet Curschmann pouvait. l'in- rention des médiévisces • Parre un hilan. encore somrnaire. Man. á la fin des années 70. paraissaient successivement en Allemagne le premier ouvrage de synchése et de bibliographie ainst qu'une antholozie d'anides parus entre 1953 et 1977 sur l'oralité de l'épopée médiévaie anelo- saxonne cc allemande: la chanson de geste y dan touchée par le biais de la musique Aussi bicn, les résistances demeuraient foses. En 1978 encore. au Comes de la Société Rencesvals. rezroupant la ptupart des spécialistes européens et américains en la metiere. l'un d'eux fulmtnait contre le • précendu caractere oral des chansons de geste». Sa communi- canon fut stip/te d'un deba( qui. me semble-t-il. toumait á sa confusion. mais revelan plus encare á que! point. de pan et d'autre. l'areurnentation. i. Curscamann 1967: Haymes: Voorwineen-Haan 16 PERSPECri‘ ES :undée sur la sede démarche compareciste. dudan le vénzable procli- he 2 . En fati. pour cette raison mime. sans doute,ne passionna dans les années 60-70 qu'une minorté de médiévistes: et aujourd•hui. chacun tenerle ses positions pour acquises. Finten: retornbe. L'impression. ressentie par beaucoup. de deboucher sur une impasse provient de ia nature mime des procédures employées, au cours des années. pour localiser approximativernent, dans l'écendue et !a duree — s'aglt-il en effet d'autre chose? —. les faits d'oralite médiévale. De ces procédures. ie n'u pas á refaire ici le catalogue. Un znalentendu embrume l'hortzon. qu'il importe d'éclairer d'emblee: bien des specia- listes (oublieux d'un important anide publié des 1936 par Ruth Crosby/ admectent taciternent que le tenme d'oralité. en deeá de la transmission du message poitique. implique son improvisacton: la plupart laissent leur lecteur dans le doute. Paute de s'are posé la question. rant de querelles suscitées par la théorie de Parry-Lord. élaborée pour rendre compre de procedes de pseudo-improvisation épique. mais prise pour définitoire de toute poesie orate. De mime. on exposé bien des divaeations t'atice d'avoir distingue entre tradizion orate e: transmissum orate : la premtere se stcue dans la durée: la seconde. caos le présent de la performance. En verte. le fait de Voralité. réduit aux termes oil r' onc. assez som- mal:en-tent. definí tan( de savantes contributions. sincere mai dans la perspective genérale ues études medievales. II y tigure désormais: c • est le seui pum( assuré: mais de facon marginaie. comme une curiosité. torre une anornalie Au pis, on en prend son pum: toute nature produit ses monstres. ce n'est pas une raison pour faite de la térarotogte la mesure Ce :out! On oublie qu'une ••anomalie -. [est un fait en quéte d'interpreta- non. Jamais jusqu'id Fon n'a tenté mime d'interprete: l'oraticé de la poésie mediévale. On s'est contenté d'en conscater l'extstence. Or. :out comme un squelette fossile. une fois repiré. doit erre digné des sédt- tenis qui Vernorisonnent. de mime la poesie médiévaie doit Vare du mtlieu tardif oú l'extstence des manuscnts luí a permis de substster: ces dans ce rndieu que se conscirua le préjugé faisant de l'écriture la forme dominante — héeérnonique — du langage. Les rnéthodes elaborées sous I' intluence de ce préjugé (en fait, toute la ptitiolocie du XIX' 5-tecle. ec du nórre encere pour une pan non seulernent tiennent peu de compre de 2. Calas-Ouggan. 17 INTROOLCTION leurs limites de vaiidité. mais ont du mal á 1.tcrrniner. dans :a profondeur chronolostique. la juste distante considérer leer objet. Recherches et raexions sur !'oralité de la chanson de geste ( je prends cet exemplel °ni etc jusqu'id pour atar d'ébranler quelque peu les assurances. d•auénuer la portee de plusieurs termes et de diffuser un cern nombre de doutes communs. Elles ne nous ont point apporcé de ceraude. Mais. justernent. la questton n'est pas celle d'une certicude. C •est ceile de notre mode de perception et. plus encore. de notre volonté d'ouverture. impliquant une incéeradon. dans la lecture de nos vieux temes. d'une sone d•imadnacion cnnque. De ce point de vue. peu importe la chanson de geste comete selle. Cest un phénoméne general qu'U convient de considérer. bien en deba d.. la maténalité de tel genre parnculier: le phénoméne de la voix humaine. dimension du teme poéttque. déterminée á la fois sur les plans physique. psychique et socioculturel. Si les discussions sur !'oralité des traditions podiques ont aujourd'hui perdu ;out mordant. ce n'es( pas — ou ce n'es( que secondairernent — cause de l'équivocue des faits. Ces( parte que — 'norrnis quelques fugaces exceptions — cene oralité n'es( interro gee ni sur sa nature ni sur ses fonctions propres. non plus que le rrioyen á ge en cara que lieu de résonarce d'une voix. Troce remarques genérales. avant de poursutvre. II convient — d'abord — de distinguer trois types d •oraiité. corres- pondan( á :mis situations de culture. L -un. pnmaire uploads/Litterature/ zumthor-la-lettre-et-la-voix.pdf

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