Échos d'Orient Les dernières traductions de l'Écriture en néo-grec Th. Xanthopo
Échos d'Orient Les dernières traductions de l'Écriture en néo-grec Th. Xanthopoulos Citer ce document / Cite this document : Xanthopoulos Th. Les dernières traductions de l'Écriture en néo-grec. In: Échos d'Orient, tome 6, n°41, 1903. pp. 230-240; doi : https://doi.org/10.3406/rebyz.1903.3472 https://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1903_num_6_41_3472 Fichier pdf généré le 20/09/2018 https://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1903_num_6_41_3472 2}O ÉCHOS D'ORIENT que celui de faire un « jeu d'esprit » (i). Dans le second article, en parlant de la topographie de Jérusalem au temps du Sauveur, j'ai dû aborder la question des dimensions de la terrasse du Temple restauré par Hérode, et contredire les conclusions d'un ouvrage sur le Temple de Jérusalem qui n'est pas sans autorité dans la matière. C'est le cas de redire le dicton : Amiens Plato, magis arnica veritas. La topographie d'/EIia Capitolina voquera sans doute aussi des étonnements : j'ai confiance dans le jugement de l'avenir. II y a une douzaine d'années, dans une conférence publique, j'ai dit qu'il y avait à /Elia une colonnade qui traversait la ville du Nord au Sud : cette affirmation fit beaucoup d'incrédules. Depuis lors, la découverte de la carte de Madaba m'a donné pleinement raison. J. Germer-Durand. Jérusalem. LES DERNIÈRES TRADUCTIONS DE L'ÉCRITURE SAINTE EN NÉO-GREC Je me suis appliqué, dans un premier article (2), à relater les différents essais de traduction de l'Ecriture en néo-grec depuis le jour où la trace en paraît dans l'histoire jusqu'à la fin du xvme siècle. Il me reste à parler des essais postérieurs. Le célèbre philologue Coraïs paraît avoir été pour quelque chose, au début de ces cent dernières années, dans les efforts tentés par les Sociétés protestantes en vue de répandre la parole de Dieu en néogrec au milieu des chrétiens orientaux. Dès 1808, en effet, Coraïs s'adressait à la Société biblique anglaise pour la presser (1) Appréciation du R. P. Barnabe d'Alsace, dans une conférence publique le 24 mars 1903. Le même Père a ajouté que Jérusalem, dans les proportionsque je lui donne, n'aurait pas suffi à loger la maison de Salomon ! Cette plaisanterie, d'un goût douteux, n'a pas de portée : car le palais de Salomon, avec les dimensions que lui donne la Bible, figure bien à l'aise dans mon plan, entre le Temple et la Cité de David. (2) Echos d'Orient, t. V (1902), p. 321-332. Ajoutons ici que le psautier fut traduit en grec moderne par le patriarche Athanase Patelaros, alors que celui-ci, encore simple professeur, séjournait en Valachie, en 1626. Le texte, encore inédit, se trouve dans le Codex 334 de Patmos. J. Sakkelion, Πατμιακή βιβλιοθήκη, Athènes, 1890, p. 196. Est-ce la même traduction du psautier qui se lit à l'Athos dans les codices 122 du Pantocrator, daté de 1669, et 92 de Dokheiar, daté de 1677? S. Lam- bros, Catalogue of the greek manuscripts on mount Athos, t. Ier, p. 105 et 245. d'agir dans ce sens parmi ses compatriotes (1), et lui-même, ainsi qu'il l'a déclaré (2), traduisait dès lors à titre d'essai l'épître de saint Paul à Tite. La réponse ne se fit pas attendre. Une version due à la collaboration de Herman Francké et d'Anastase Michel avait, on se le rappelle, paru à Halle en 17 10. C'était, à peu de chose près, la traduction de Maxime de Gallipoli, car les deux collaborateurs avaient uniquement retouché des détails de minime importance, mais sans le texte original en regard. Cette version de Halle, la Société biblique anglaise la reprit. Elle y ajouta le texte ancien et la fit paraître simultanément (3) à Londres et à Chelsea en 18 10. De cette date à 1830, Londres vit se succéder six éditions (4). Des milliers d'exemplaires furent expédiés en Orient et répandus surtout dans les îles Ioniennes, plus directement soumises à l'influence britannique. On espérait d'ailleurs rencontrer moins d'obstacles loin du centre de l'orthodoxie. Mais il n'en fut rien : le zélé des émissaires des Sociétés bibliques se heurta à un implacable adversaire en (1) Ph. Meyer, Realencyclopœdie, t. 111, p. 119. (2) "Ατακτα, t. 111, Paris, 1830, p. Qf. (5) Ph. Meyer, op. et loc. cit. (4) Ibid. LES DERNIÈRES TRADUCTIONS DE L ÉCRITURE SAINTE EN NÉO-GREC 23I la personne du professeur Antoine Mar- telaos, qui, né à Zante, 3/ enseigna une grande partie de sa vie et contribua puissamment au réveil du sentiment national parmi ses compatriotes (1). Martelaos s'éleva avec vigueur contre l'introduction dans sa patrie des exemplaires de l'Evangile en néo-grec. Comme Mélèce Syrigos, il osa les condamner du haut de l'ambon dans deux discours où il protestait en même temps et contre la traduction des Ecritures et contre le protectorat de l'Angleterre. Les versions faites étaient, disait-il, « antiorthodoxes et falsifiées ». Son acte ne passa pas inaperçu aux yeux des autorités anglaises ; mais la Commission nommée par le gouverneur pour en juger se montra bénigne et opina qu'il n'y avait pas lieu de sévir. Au mois d'octobre 18 18, le professeur de Zante envoyait une copie de ses deux discours au patriarche Cyrille 'VI, lui demandant la pensée de l'Eglise sur cette importante question. La réponse lui arriva l'année suivante, quelques jours à peine avant sa mort, sous forme de lettre où le patriarche œcuménique se bornait à louer son zèle pour la sainte orthodoxie. Qu'eût dit Martelaos s'il eût vécu deux lustres de plus? Ce laps de temps lui aurait permis de voir, au cœur des îles Ioniennes, un métropolite grec travailler de concert avec les révérends anglais ou, du moins, travailler dans le même sens. Il s'agit ici de Grégoire, métropolite d'Eu- ripe. Réfugié à Corfou, ce prélat y fit paraître en 1827 un Nouveau Testament néo-grec et albanais (2) : le texte néo-grec était celui de Maxime de Gallipoli retouché ; le texte albanais était imprimé en caractères grecs. Coraïs, de son côté, ne restait pas inactif. Il ne lui suffisait pas d'avoir provoqué les éditions protestantes de 18 10 et des années suivantes. Celle de 1830 (1) N. Katramis, Φιλολογικά Ζακύνθου, Zante, 1880, Ρ· 4ΐ ι · (2) Ή χαινή 6ιαθήκη γραικική καί άλβανητική επιστασία Γρηγορίου Εύβοιας. Corfou, 1827. n'était pas même annoncée, que lui-même se décidait, le 5 septembre 1829 (1), à publier son essai de traduction en néogrec de l'épître de saint Paul à Tite. Il le fit dans le troisième volume des "Ατακτα (2),. sorti des presses en 1830. Cette version était imprimée en rez-de-chaussée, au bas de pages dont les deux tiers supérieurs, partagés en deux colonnes, portaient face à face le texte original et celui de Maxime de Gallipoli. Le tout était suivi de notes explicatives. Peu après, non content de republier sa traduction de l'épître à Tite, Coraïs y ajoutait celle des deux épîtres à Tirnothée dans son Συνέκδημος ιερατικός. Cet ouvrage, de 1831, est le dernier que le savant philologue ait fait paraître, la traduction y est suivie, chapitre par chapitre, d'une exégèse détaillée où, pour rendre plus clairement ce qu'il pense, l'auteur n'hésite pas à recourir fréquemment au français (3). Dans une préface de cinquante-quatre pages, il s'insurge tour à tour contre les moines, les jeûnes, les longs offices de son Eglise., appelle de ses vœux une réforme religieuse en Orient et se montre partisan déterminé de la traduction des Livres Saints en langage moderne. Les notes explicatives du texte fourmillent aussi, à l'occasion, d'idées protestantes sur l'interprétation des Ecritures et la constitution de la primitive Eglise (4). Voilà pourquoi l'on demanda à Constan- tios Ier de condamner l'auteur et l'ouvrage. Le patriarche s'y refusa. Peu de temps après, à la mort de Coraïs, il fit célébrer un service à son intention, afin, disait-il, que Dieu « lui pardonnât aussi ce péché ». Coraïs vivait encore, son Συνέκδηριος ιερατικός n'avait pas encore paru, lorsqu'un nouveau traductetir vint ajouter son nom à ceux de Maxime de Gallipoli et. de Sers- (ι) "Ατακτα, t. III, p. 326. (2) P. 279-326. (3) Συνέκδημ,ος 'ιερατικός, Paris, 1831. (4) D. Thérianos, 'Αδαμάντιος Κοραήί, Trieste, 1890. 2Ά2 ECHOS D ORIENT phim de Mytilène : ce fut le moine sinaïte ! Hilarion. En 1818, devenu archimandrite et fixé dans la capitale ottomane, Hilarion était à l'œuvre. Cette œuvre, comme l'œuvre analogue de Maxime et de Seraphim, provenait de l'initiative protestante. En effet, si Hilarion avait pris la plume, c'est fortement encouragé et surtout grassement rétribué par le pasteur anglais, Charles Williamson, qui, de sa résidence ordinaire de Smyrne, s'était rendu à Constantinople pour s'aboucher avec lui au nom de la Société biblique de Londres. Nous sommes instruits de ces faits par une lettre d'Hilarion lui-même écrite au fameux Constantin Œconomos, le 26 novembre 181 8. Notre sinaïtey dit nettement que la Société biblique anglaise, par l'intermédiaire de Williamson, l'a sollicité de traduire le Nouveau Testament en grec vulgaire. Sur cette demande, il s'est mis à l'œuvre depuis quatre mois et a déjà traduit Matthieu, Marc, Luc. Son application, ajoute-t-il, a été d'éviter le style trop relevé ou trop vulgaire, de rester dans le juste milieu, afin d'être compris de tous. Les trois évangiles traduits ont été soumis au patriarche Cyrille VI qui uploads/Litterature/ xanthopoulos-th-reb-41-1903-les-dernie-res-traductions-de-l-x27-e-criture-en-ne-o-grec.pdf
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- Publié le Fev 12, 2022
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