Les enjeux d’un atelier de réflexion sur la solitude Vivre en société, vivre

 Les enjeux d’un atelier de réflexion sur la solitude Vivre en société, vivre avec les autres, cela semble être un besoin de l’être humain. Réfléchir sur la solitude permettra donc à l’élève : l de décrire des situations dans lesquelles il est seul ; l d’élargir le propos à d’autres situations de solitude auxquelles il n’est pas confronté personnellement ; l de porter des appréciations concernant chacune de ces situations ; l de justifier ces appréciations et d’examiner les arguments évoqués ; l d’identifier grâce à ces appréciations ce qui peut être intéressant, ou non, dans la solitude ; Fiche d@accompagnement pédagogique du no 724 d@ Est-ce difficile d´être seul ? atelier No17 17 FichesAST724_IG.indd 1 1/03/10 14:46:16  l de différencier, à partir de ces intérêts, la solitude choisie de celle qui est subie afin d’esquisser les bases d’une première interrogation sur la solitude en société ; l de percevoir, par opposition à la solitude, les intérêts de la relation sociale (apprentissage, construction de soi, richesse affective, protection…) ; l de problématiser l’opposition apparente entre solitude et société, en identifiant la solitude plus à un état mental qu’à un simple état physique (isolement). Se préparer : les questions à se poser Réfléchir à ce que vous pensez vous-même du sujet. l Trouver un exemple dans votre vie personnelle d’un moment de solitude recherché, et d’un moment de solitude subie. –  Y a-t-il un autre type de solitude qui me ferait peur… ou envie ? Pourquoi ? l Faire le lien avec des situations de classe, connues des élèves : –  Y a-t-il une situation de classe récente où un problème lié à la solitude d’un élève a pu se poser ? –  L’intérêt de la coopération a-t-il déjà été évoqué lors d’un apprentissage ? Comment procéder en classe ? Quelle(s) organisation(s) privilégier ? Consultez notre fiche générale à télécharger sur le site : www.bayardeducation.com Pourquoi a-t-on souvent peur d’être seul ? (cartes 1 et 2) l Les principales notions abordées Dès la naissance, le bébé, trop faible pour subvenir à ses propres besoins, est entouré et protégé. Il se construit par la relation avec ses proches. Sans relation, le développement « normal » de l’intelligence ne se ferait pas, de même que les apprentissages et la possibilité d’identification de sa personne comme individu. Si la recherche du lien social semble de l’ordre du spontané, le fait d’être isolé, même si c’est involontaire de la part des autres, peut donc être ressenti douloureusement. Et cela d’autant plus que l’on ne choisit pas cette solitude. Punir l’individu consiste d’ailleurs souvent à l’isoler physiquement des autres. Mais il y a pire : la solitude mentale, le fait de se sentir seul, sans la possibilité d’un soutien, d’une aide. Y condamner quelqu’un est assimilé à une torture. Et cette solitude mentale peut exister, même au milieu d’autres personnes. Quand elle est subie, l’absence de relation sociale fait donc peur tant elle paraît « contre nature ». L’enfant ressent spécialement ce besoin d’être protégé. Il voit ses proches et ses copains comme des sources de sécurité et de confort affectif. Ses parents, en particulier, sont investis d’une toute puissance telle qu’ils apparaissent comme un rempart contre tous les dangers. La possibilité de perdre ce rempart est, évidemment, très inquiétante… l Carte 1 Voici une situation de solitude bien connue des élèves, notamment le jour de la rentrée scolaire et plus largement lorsqu’ils sont nouveaux dans un groupe déjà constitué. Ne pas être intégré, c’est souvent se sentir rejeté. FichesAST724_IG.indd 2 1/03/10 14:46:20  Les autres nous aident à nous construire intellectuellement. Ils sont à la source de notre identité qui est, pour une part, ce que nous avons d’identique à eux. Pourtant, isolement physique et solitude mentale ne sont pas strictement identiques : on se sent parfois rejeté, mais l’est-on vraiment ? L’impression d’isolement n’est-elle pas, en réalité, un simple constat physique, plus qu’un ostracisme ? En se demandant ce qui fait peur, on pourra identifier que les craintes qui sont associées à l’isolement physique correspondent souvent à une détresse mentale, psychologique ou affective. Questions sur la carte 1 pour : Décrire. Qu’est-ce qui est représenté ici ? Peux-tu décrire certains des personnages ? Y en a-t-il un qui est différent des autres ? À quoi le vois-tu ? Donner un avis. Que penses-tu de la situation de ce personnage ? Parmi ces personnages, à la place de qui aimerais-tu être ? Pourquoi ?  Faire des liens. As-tu déjà été dans ce genre de situation : à l’école, dans un autre lieu ? T’est-il déjà arrivé d’avoir peur de ce genre de situation ? De quoi avais-tu peur, exactement ? Connais-tu une situation où l’on isole des gens pour leur faire peur ? Qu’en penses-tu ? Connais-tu une situation dans laquelle on isole une personne pour une autre raison que celle de lui faire peur ? l Carte 2 La situation est immédiatement parlante. Même si l’élève n’a pas connu la solitude en forêt, il la connaît dans sa chambre, en particulier la nuit, lorsqu’il fait noir. Le « noir », en ne permettant plus d’identifier des points de repères courants, est la source de la projection de tous les fantasmes. La situation proposée fait également écho à certains contes traditionnels que l’enfant connaît et sur lesquels il a projeté sa crainte de se retrouver seul (Le Petit Poucet, Hansel et Gretel…). L’enfant ressent fortement le besoin de sécurité physique, affective et psychologique que lui assurent sa famille, ses enseignants. Avoir peur d’être seul, c’est craindre de perdre cela. Cette peur peut alors motiver certaines craintes de grandir qui pourront être abordées lors de l’échange. Questions sur la carte 2 pour : Décrire. Que voit-on sur cette image ? Où est ce personnage ? Que fait-il ? Donner un avis. Pourquoi ce personnage dit-il cela, selon toi ? A-t-il envie, ou pas, qu’il y ait quelqu’un ? Pourquoi ? Faire des liens. As-tu déjà été dans cette situation ? Cela t’est-il déjà arrivé d’avoir peur d’être seul ? De quoi avais-tu peur, exactement ? Cela t’est-il déjà arrivé d’avoir peur en étant seul ? Est-ce que cela t’est déjà arrivé à l’école aussi ? l Questions générales sur la peur de la solitude –  Quand les autres nous laissent seuls, est-ce forcément qu’ils le font exprès ? Qu’est-ce qui peut expliquer leur attitude dans ce cas ? –  Quand les autres font exprès de nous laisser seuls, est-ce forcément pour de « mauvaises » raisons (par exemple, on isole un malade contagieux) ? FichesAST724_IG.indd 3 1/03/10 14:46:22  –  Y a-t-il une situation habituelle dans laquelle on a peur parce qu’on est seul (la nuit dans sa chambre) ? Que se passe-t-il dans notre tête dans cette situation (faire décrire la situation) ? Ce qui se passe dans notre tête est-il vrai ? Comment fait-on pour lutter contre cette peur ? –  Dans ces situations, est-ce simplement d’être seuls qui nous fait peur ou bien autre chose (ne pas être aimé, ne pas être comme les autres) ? –  Est-ce que l’on a toujours raison d’avoir peur d’être seul ? Que se passe-t-il finalement, le plus souvent, dans cette situation ? Être seul, ça peut être agréable (cartes 3 et 4) l Les principales notions abordées La solitude, sans être choisie, peut parfois être assumée et se révéler agréable en ouvrant de manière inattendue certains espaces de choix sur lesquels la contrainte sociale ou familiale ne pèse plus. Parfois, elle peut même devenir une nécessité intellectuelle. On est alors en mesure d’apprendre, car la solitude favorise la concentration et la restructuration personnelle des connaissances. En prenant de la distance avec le monde, en étant seul avec soi-même, on a aussi la possibilité de se retrouver. Ainsi, la solitude peut-elle être recherchée et vécue comme une ascèse par certains mystiques. Chacun peut également apprécier des moments de solitude a posteriori : il arrive ainsi, parfois, qu’on regrette des moments de solitude passés qui étaient jugés, sur le moment, ennuyeux. Ils se révèlent alors comme des moments de paix et de tranquillité où l’ennui peut être porteur d’idées nouvelles. Enfin, la solitude peut également être recherchée comme un moment transitoire dans le tourbillon de la vie quotidienne, un moment où l’on ne pense, un peu égoïstement, qu’à soi, sans crainte du jugement des autres. l Carte 3 Être seul peut donner l’impression de liberté. Quand on est laissé seul pour la première fois, c’est le signe que nos parents nous accordent une maturité suffisante pour ne pas faire de bêtises. Si cette confiance accordée nous pousse à réfléchir pour identifier que l’on ne peut pas faire n’importe quoi, dans n’importe quelles conditions et à n’importe quel prix, on a alors gagné en autonomie. Faire ce que l’on veut, c’est aussi ne vouloir que ce qui est possible. Ce qui rend la chose agréable, c’est qu’en grandissant on a plus de moyens intellectuels et physiques pour parvenir uploads/Litterature/724-kitfichesphilo.pdf

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