1 www.comptoirlitteraire.com présente ‘’La peau de chagrin’’ (1831) roman de BA

1 www.comptoirlitteraire.com présente ‘’La peau de chagrin’’ (1831) roman de BALZAC (265 pages) pour lequel on trouve un résumé puis successivement l’examen de : l’intérêt de l’action (page 3) l’intérêt littéraire (page 5) l’intérêt documentaire (page 6) l’intérêt psychologique (page 6) l’intérêt philosophique (page 7) la destinée de l’œuvre (page 8). Bonne lecture ! 2 Résumé ‘’Le talisman’’. À Paris, fin octobre 1830, un jeune homme d'environ vingt-cinq ans, le marquis Raphaël de Valentin, passe par une maison de jeu où il perd sa dernière pièce d'or. Aussi, tandis qu’il marche sur les quais de la Seine, pense-t-il au suicide. Mais, pour attendre le soir, il entre chez un antiquaire du quai Voltaire ; il y est pris d'une véritable extase devant les objets hétéroclites qui s'offrent à sa vue ; après qu’il en ait contemplé de nombreux, le marchand sans âge, à demi antiquaire, à demi sorcier, lui montre une «peau de chagrin» [dans cette expression, le mot «chagrin» vient du turc «çâgri», qui veut dire «croupe», celle d’un âne ou d’un mulet, avec laquelle les tanneurs faisaient du cuir de reliure] à l’apparence étrange, où, selon une disposition triangulaire, sont inscrites des «paroles mystérieuses» : «Si tu me possèdes, tu posséderas tout. Mais ta vie m’appartiendra. Dieu l’a voulu ainsi. Désire, et tes désirs seront accomplis. Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. À chaque vouloir je décroîtrai comme tes jours. Me veux-tu? Prends. Dieu t’exaucera. Soit !» Comme on lui en fait cadeau, Raphaël l’accepte, par désespoir et curiosité à la fois, comme l'ultime chance de comprendre la vie et son sens : «Votre suicide n'est que retardé», lui dit l'antiquaire ; Raphaël affirme alors qu’il veut vivre avec excès. En sortant de la boutique, il marche encore dans la ville. C’est ainsi qu’il rencontre trois amis qui l'emmènent au dîner organisé dans un restaurant par un banquier en l'honneur d'un journal créé pour soutenir le nouveau gouvernement ; s’y trouvent de nombreux convives parmi les plus remarquables de Paris ; et le repas luxueux tourne à l’orgie. Après, Raphaël expose à l’un de ses amis, Émile Blondet, les raisons de son profond malaise, en lui racontant sa vie, en s'apprêtant à exposer les raisons qui l'ont mené au désir de suicide. ‘’La femme sans cœur’’ Raphaël raconte sa jeunesse studieuse, qu’il avait consacrée à la rédaction d’une “Théorie de la volonté”, une grande œuvre qui était sa consolation et son espoir, une œuvre sublime et fumeuse, inspirée par le mesmérisme et l’occultisme. Il avoue que, du fait de son caractère faible, il avait abandonné son rêve «d'une grande renommée littéraire» pour la «conquête du pouvoir», ambition que son père, qui l’écrasait, avait eu pour lui, ayant voulu qu’il fît son droit. Mais il mourut, et Raphaël ne disposa plus que d’une modeste rente, et lui, qui avait «l’imagination la plus vagabonde, le cœur le plus amoureux, l’âme la plus tendre, l’esprit le plus poétique», abandonna ses études. Sa sensibilité meurtrie et concentrée, sa foi immense en sa destinée et son génie le décidèrent à vivre frugalement, et, pour écrire l'œuvre dont il rêvait, à louer, en automne 1826, une mansarde misérable dans un petit hôtel du Quartier latin, où il se lia d'amitié avec son hôtesse, Mme Gaudin, et sa fille, Pauline, qui était belle, «gracieuse», possédant «des formes qu’une femme eut admirées», semblant «être tout à la fois jeune fille et femme». Elle lui était totalement dévouée, tout en restant très discrète. Trois ans plus tard, il rencontra Eugène de Rastignac qui lui vanta les vertus de la «dissipation», le dissuada de travailler, lui disant que ce n’est pas ainsi qu’il réussira, qu’il vaut mieux, au contraire, intriguer et bénéficier de protecteurs fortunés ; Il le fit entrer dans la haute société, et le présenta à la Russe Fœdora, riche jeune et belle veuve qui jouissait de la réputation de n’avoir aucun amant, était la femme la plus en vue de Paris, personne ne connaissant vraiment son histoire. Rapidement, il l’idéalisa. S’ensuivit entre eux un long jeu de séduction dans lequel, distante et calculatrice, elle se refusa ; ainsi dupé, il finit par renoncer à elle. Il gagna alors un petit pactole au jeu, et, dans un élan suicidaire, décida, avec Rastignac, de le dilapider en menant une vie de débauche. Il quitta pour cela sa mansarde, et abandonna donc Pauline. Mais il dépensa la totalité de sa fortune, s'endetta et parvint rapidement au dernier terme de la misère. Son récit terminé, il sort de sa poche la peau de chagrin, et exprime le souhait de disposer de deux cent mille livres de rente. À la fin de la soirée, lui et Émile Blondet s’endorment sur place. Le lendemain matin, un notaire lui annonce qu’il a hérité d’une immense fortune. Il veut alors «vivre avec excès», connaît tous les succès et tous les agréments d’une vie brillante. Mais, la peau ayant rétréci, il s’effraie, et reprend «toute sa raison par la brusque obéissance du sort». Il désire alors «vivre à tout prix», et, pour ne plus rien souhaiter, s’installe seul dans un grand hôtel privé de la rue de Varennes qu’il s’est offert, et duquel il sort très peu. 3 ‘‘L’agonie’’ Un soir, cependant, Raphaël se rend au ‘’Théâtre Italien’’. Il y rencontre Pauline, qui était revenue de l’étranger où son père s’était enrichi, et qui, grâce à son héritage, était devenue baronne. En se revoyant le lendemain, ils se déclarent leur amour, et ne se quittent alors presque plus. Il se laisse donc «aller au bonheur d’aimer». Mais, à la suite de vœux involontaires, la peau de chagrin ne cesse de se réduire. Il la jette alors au fond d’un puits, et s’abandonne à sa vie amoureuse. Or, un jour, la peau lui est ramenée par son jardinier, inaltérée mais encore restreinte. Il consulte des sommités de la science afin de déterminer la nature de la chose, et de vérifier sa résistance ; ils essaient de la détruire par tous les moyens possibles : compression, combustion, réactions chimiques ; mais rien n’y fait : elle est indestructible. Cela le désespère. Une nuit, Pauline remarque que, pendant son sommeil, il a du mal à respirer ; c’est qu’il prématurément vieilli, dévoré par la phtisie. Sur les conseils de ses médecins, il part donc en cure à Aix, où, restant «longtemps seul», se montrant «peu soucieux des autres patients», il est rejeté par eux ; aidé par le talisman, il tue même l’un d’eux lors d’un duel. Il va alors prendre les eaux du Mont- Dore, en demeurant chez des paysans dans la montagne ; voulant se fondre avec la nature, menant une vie quasi végétative, il y reste un temps, tandis que son état de santé se dégrade de plus en plus. Prenant conscience de l’inexorable rétrécissement de la peau, et du temps qui lui est compté, il en vient à vivre en reclus, espérant éviter toute occasion de formuler quelque vœu que ce soit. Sa survie devenant sa seule préoccupation, il constate que, bien que doté d’un pouvoir extraordinaire, il n’en a rien fait. Il rentre chez lui où l’attendent de nombreuses lettres de Pauline qui est accablée de ne plus le voir car, s’il l’aime encore, il la repousse de peur qu’elle ne le fasse mourir : «Si tu restes là, je meurs». Elle revient pourtant un soir alors qu’il est très mal en point. Il lui dévoile alors son destin, lié au talisman, ce qui entraîne une dispute pendant laquelle la peau rétrécit inexorablement. Dans un élan de passion, Pauline veut alors se suicider, mais elle en est empêchée par Raphaël, qui, pris d’un dernier et sauvage désir pour elle, meurt sur son sein, rongé d’amertume, foudroyé par un dernier désir, celui de vivre encore. ‘’Épilogue’’ Balzac souligna et compléta l’opposition entre Fœdora et Pauline. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Analyse Intérêt de l’action En dépit des précautions que Balzac prit, dans sa préface, pour dissocier la personne de l'écrivain des personnages et situations qu'il avait inventé, il semble bien que le roman a un côté autobiographique, que le romancier s’incarna dans Raphaël : - Comme lui, emporté dans la grande compétition parisienne, il voulut tout : la gloire, la richesse, les femmes. - Comme lui, il a imaginé pouvoir conquérir Paris en vivant dans la pauvreté la plus totale pour écrire. - Comme lui, il a connu des expériences malheureuses. - Comme lui, il a écrit une “Théorie de la volonté”. - Comme lui, il voulut «débuter par un chef-d'œuvre, ou (se) tordre le cou», ainsi qu'il l'écrivit à sa sœur, Laure, en novembre 1819. “La peau de chagrin” réalisa ce désir précoce en 1831, après un long apprentissage sous divers pseudonymes. * * * Au sein d’un texte qui ne déroge guère autrement au réalisme, le talisman qu’est la peau de chagrin fait intervenir sur un être humain des forces irrationnelles, «diaboliques», d’où la réaction de Raphaël devant le «fait impossible». On assiste donc à une intrusion du surnaturel dans la uploads/Litterature/888-balzac-la-peau-de-chagrin.pdf

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