Gaston Bachelard [1884-1962] (1929) LA VALEUR INDUCTIVE DE LA RELATIVITÉ LES CL

Gaston Bachelard [1884-1962] (1929) LA VALEUR INDUCTIVE DE LA RELATIVITÉ LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES CHICOUTIMI, QUÉBEC http://classiques.uqac.ca/ Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 2 http://classiques.uqac.ca/ Les Classiques des sciences sociales est une bibliothèque numérique en libre accès, fondée au Cégep de Chicoutimi en 1993 et développée en partenariat avec l’Université du Québec à Chicoutimi (UQÀC) de- puis 2000. http://bibliotheque.uqac.ca/ En 2018, Les Classiques des sciences sociales fêteront leur 25e anni- versaire de fondation. Une belle initiative citoyenne. Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 3 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation formelle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, so- ciologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 4 Un document produit en version numérique par Daniel Boulagnon, bénévole, pro- fesseur de philosophie au lycée Alfred Kastler de Denain (France) Page web dans Les Classiques des sciences sociales. Courriel : Boulagnon Daniel boulagnon.daniel@wanadoo.fr à partir de : Gaston Bachelard (1941), La valeur inductive de la relativité. Paris : Librairie philosophique J. Vrin, 1929, 257 pp. Polices de caractères utilisée : Times New Roman, 14 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 10 février 2019 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec. Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 5 Gaston Bachelard (1929), La valeur inductive de la relativité. Paris : Librairie philosophique J. Vrin, 1929, 257 pp. Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 6 REMARQUE Ce livre est du domaine public au Canada parce qu’une œuvre pas- se au domaine public 50 ans après la mort de l’auteur(e). Cette œuvre n’est pas dans le domaine public dans les pays où il faut attendre 70 ans après la mort de l’auteur(e). Respectez la loi des droits d’auteur de votre pays. Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 7 [2] DU MÊME AUTEUR _____________ Essai sur la connaissance approchée. Étude sur l’évolution d’un problème de Physique : la propagation thermique dans les solides. _____________ J. VRIN, éditeur. _____________ Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 8 [3] Gaston BACHELARD Agrégé de Philosophie Licencié ès Sciences Mathématiques Docteur ès Lettres _____________ La Valeur inductive de la Relativité _____________ PARIS LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN 6, PLACE DE LA SORBONNE (Ve) — 1929 [4] Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 9 [257] La valeur inductive de la relativité. Table des matières ____________________ INTRODUCTION. — La nouveauté des doctrines relativistes [5] LIVRE PREMIER [13] Chapitre I. Les doctrines de la Relativité et l’approximation newtonienne [13] Chapitre II. L’induction mathématique dans les doctrines de la Relativité [51] Chapitre III. Le progrès de la relativation [97] LIVRE II [139] Chapitre IV. Le caractère formel des principes relativistes [139] Chapitre V. Les garanties d’unité de la doctrine [164] Chapitre VI. Simplicité et Raison suffisante [182] LIVRE III [201] Chapitre VII. Relativité et Réalité [201] Chapitre VIII. La conquête de l’objectif [242] Index des auteurs cités [255] Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 10 [5] La valeur inductive de la relativité. INTRODUCTION La nouveauté des doctrines relativistes I Retour à la table des matières Un des caractères extérieurs les plus évidents des doctrines relati- vistes, c’est leur nouveauté. Elle étonne le philosophe lui-même, de- venu subitement, en face d’une construction aussi extraordinaire, le champion du sens commun et de la simplicité. Cette nouveauté est ainsi une objection, elle est un problème. N’est-ce pas d’abord une preuve que le système n’est pas contenu tout entier dans ses postulats, prêt à l’explication, apte à la déduction, mais qu’au contraire la pensée qui l’anime se place résolument devant une tâche constructive où elle cherche les compléments, les adjonc- tions, toute [6] la diversité que fait naitre le souci de la précision ? Au- trement dit, la nouveauté relativiste n’est pas d’essence statique ; ce ne sont pas les choses qui viennent nous surprendre, mais c’est l’esprit qui construit sa propre surprise et se prend au jeu de ses questions. La Relativité, c’est plus qu’un renouvellement définitif dans la façon de penser le phénomène physique, c’est une méthode de découverte pro- gressive. Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 11 Historiquement parlant, l’apparition des théories relativistes est également surprenante. S’il est, en effet, une doctrine que des antécé- dents historiques n’expliquent pas, c’est celle de la Relativité. On peut dire que le premier doute relativiste a été apporté par Mach. Mais ce n’est alors qu’un doute sceptique ; ce n’est aucunement un doute mé- thodique susceptible de préparer un système. M. von Laue ne s’y est pas trompé. « La conception de Mach, dit-il 1, n’était jusqu’à fort peu de temps, qu’une objection de sceptique à la conception dominante ». En somme, la Relativité n’a de rapport avec l’histoire que sur le ryth- me d’une dialectique. Elle se pose en s’opposant. Elle exploite le ter- me jusqu’alors négligé d’une alternative initiale. On s’explique donc qu’elle rompe avec un enseignement et des habitudes particulièrement solides et qu’elle [7] apparaisse comme proprement extraordinaire. La Relativité est-elle plus assurée et plus régulière dans sa filiation expérimentale ? Il ne le semble pas au premier abord. Elle est née, comme on le sait d’une expérience manquée. Elle présente par consé- quent une rupture avec un corps d’expériences qui avait fourni sur sa valeur une longue série de preuves. Dans l’esprit de beaucoup de ses critiques, la Relativité porte la peine de cette négation originelle et plus que toute autre doctrine elle doit convaincre de sa richesse expé- rimentale en apportant des phénomènes nouveaux. Le Relativiste a d’ailleurs l’ardeur militante du novateur. Avant tout, il affirme sa foi réaliste, il se proclame physicien d’abord, il en appelle, du bon sens offusqué par les préjugés, au bon sens averti par une critique préliminaire — de l’expérience commune, à l’expérience raffinée. Il nous retourne l’épithète de métaphysicien : Nous étions pressés de choisir, pressés de conclure ; nous avons pris le chemin facile et commun, la route de la plaine, nous n’avons pas vu le sentier ascendant qui mène aux larges horizons, à ces centres d’observation où la vraie figure du pays apparaît enfin dans sa totalité et dans sa nouveauté. C’est en effet à la fois à un élargissement incessant de la pensée et à une totalisation méthodique des phénomènes intuitivement divers que tend la Relativité et l’on devra reconnaitre une [8] double source à 1 Von Laue, La théorie de la Relativité. Trad. Létang, 1924, t. I, p. 12 ; Cf. Hans Reichenbach, Philosophie der Raum-Zeit-Lehre, 1927, p. 252. Gaston Bachelard, La valeur inductive de la relativité. (1929) 12 la force inductive qui l’anime. Cette force inductive s’appuie tour à tour sur des raisons expérimentales et sur des raisons d’ordre mathé- matique. Mais la convergence des résultats est si nette qu’on doit pou- voir montrer, dans la Relativité mieux qu’ailleurs, d’où procède l’unité de la pensée mathématique et de l’expérience. C’est cette unité qui doit relever le Relativiste de l’accusation de théoricien utopique. « En général, dit Bossuet, tout novateur est artificieux ». Cette critique ne saurait porter contre le système de M. Einstein, car la force d’expansion de l’idée relativiste coule d’un même centre et on peut la suivre jusqu’à ce qu’elle affleure dans l’expérience. On peut dire qu’en examinant le phénomène sur un plan théorique tout nouveau, la Relativité invente vraiment l’expérience, qu’elle crée son expérience. En fait la sensibilité du phénomène relativiste est telle qu’on ne voit guère quel sens on donnerait aux phénomènes nouvellement décou- verts en dehors des conceptions relativistes. Une si grande unité dans l’invention nous a paru mériter un examen particulier. Malheureusement, cette marche de l’invention, nous n’avons pu la revivre que du dehors et d’une manière sans doute bien fragmentaire. Il n’appartiendrait qu’à ceux qui ont fait avancer la doctrine de nous livrer uploads/Litterature/bachelard-gaston-la-valeur-inductive-de-5.pdf

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