Dans la même collection Morris KLINE, Mathématiques : la fin de la certitude, D

Dans la même collection Morris KLINE, Mathématiques : la fin de la certitude, Dans « Épistémè Classiques» François ARAGO, Histoire de ma jeunesse. Jean-François CHAMPOLLION, Lettres et journaux écrits pen- dant le voyage d'Égypte. Georges CUVIER, Discours sur les révolutions de la surface du globe. Pierre-Simon LAPLACE, Essai philosophique sur les probabi- lités. Isaac NEWTON, Principia Mathematica, les Principes mathé- matiques de la philosophie. l'Optique suivi de Études sur l'optique newtonienne. Louis PASTEUR, J.H. VAN'T HOFF, A. WERNER, Sur la dissymé. trie moléculaire. Erwin SCHRÙDlNGER, Qu'est-ce que la vie? IAN HACKING CONCEVOIR ET EXPÉRIMENTER Thèmes introductifs à la philosophie des sciences expérimentales Traduit de l'américain par Bernard DUCREST Publié avec le concours du Centre national des Lettres r' -- .. --..-.- _. ~ .. J .' , . , <fI: 1 " ,l (;; 1Jfo-. ~ ~ -"'-. -------_. « Épistémè Essais» dirigée par Stéphane Deligeorges CHRISTIAN BOURGOIS ÉDITEUR Titre original : Representing and Intervening © Cambridge University Press, 1983 © Christian Bourgois Éditeur, 1989, pour la traduction française ISBN 2-267-00667-7 Pour Rachel «ReaUt y ..• What a concept » S.V. REMERCIEMENTS Le présent ouvrage fut conçu alors que Nancy Cartwright, du département de philosophie de l'univer- sité de Stanford, travaillait sur son propre livre, How the Laws of Physics Lie *. Nos deux livres ont plus d'un point commun. L'un et l'autre accordent peu d'impor- tance à la vérité des théories et avouent un faible pour certaines entités théoriques. Cartwright soutient que seules les lois phénoménologiques de la physique parviennent à la vérité tandis que, dans la partie B de ce livre, je fais remarquer que la science expérimentale est plus indépendante de la théorie que ce que l'on veut bien généralement admettre. Nous ne partons pas des mêmes postulats anti-théoriques car elle considère les modèles et les approximations alors que c'est surtout l'expérience qui m'intéresse, mais nos conceptions convergent. C'est à certaines conversations avec Francis Everitt, du laboratoire de physique Hanson de l'université de Stanford, que je dois l'intérêt que je porte à l'expéri- mentation. Par la suite, nous écrivîmes ensemble un très long article : « De l'expérience ou de la théorie, qu'est-ce qui vient en premier? ». Cette collaboration fut pour moi très fructueuse car Everitt est un expéri- * «Comment les lois physiques mentent. » 9 mentateur de talent qui s'intéresse aussi beaucoup à l'histoire (il dirige le projet gyroscopique qui va bientôt vérifier la théorie de la relativité générale en étudiant le comportement d'un gyroscope dans un satellite. Il est également auteur d'une biographie de James Clerck Maxwell et de nombreux articles du Dictionary of Scientific Biography). Ma dette à l'égard d'Everitt est surtout évidente dans le chapitre 9. Les paragraphes qui lui doivent particulièrement sont précédés d'un (E). Je lui suis également reconnaissant de la grande attention qu'il a bien voulu apporter à la relecture de ce livre. Richard Skaer, de Peterhouse, Cambridge, m'a initié au microscope alors qu'il faisait des recherches au laboratoire d'hématologie de l'université de Cambridge, le chapitre Il lui est ainsi grandement redevable. Melissa Franklin, de l'accélérateur linéaire de Stanford, m'a raconté l'histoire de PEGGY II et m'a ainsi fourni le matériel nécessaire au chapitre 16. Je dois enfin remercier Mary Hess, la lectrice de la Cambridge University Press, pour ses nombreuses et intéressantes suggestions. Le chapitre Il a été publié dans le Pacifie Philoso- phieal Quarterly 62 (1981), pp. 305-322. Le chapi- tre 16 est une adaptation d'un texte publié dans Philo- sophieal Topies 2 (1982). Les chapitres 10, 12 et 13 sont en partie des adaptations de Versuehungen : Aufsiitze zur Philosophie Paul Feyerabends (dirigé par Peter Duerr), Suhrkamp, Francfort, 1981, T.2, pp. 126-158. Le chapitre 9 s'inspire du texte écrit en collaboration avec Everitt et le chapitre 8 reprend, en le développant, le texte que j'avais écrit sur Lakatos pour le British Journal for the Philosophy of Science 30 (1979), pp. 381-410. L'intermède central est le plus ancien texte de ce livre, destiné à la conférence de philosophie des étudiants de Berkeley et Stanford (avril 1979), il fut écrit à Delpbes, quelques semaines avant la conférence, et il en porte encore la marque. 10 SOMMAIRE Table analytique .................................................. 13 Préface ................................................................ 19 Introduction : la rationalité.. ........ ...... ........ .......... 49 PARTIE A : Représenter 1. Qu'est-ce que le réalisme scientifique? ........ 49 2. Construction et causalité .............................. 67 3. Le positivisme.......... .......... .................. ........ 81 4. Le pragmatisme .......................................... 107 5. L'incommensurabilité ........ .................... ...... 117 6. La référence................................................ 133 7. Le réalisme interne .................................... 159 8. Un succédané de vérité .............................. 189 Intermède : réels et représentations .................. 217 PARTIE B : Intervenir 9. L'expérimentation ...................................... 245 10. L'observation .............................................. 273 Il. Les microscopes.......................................... 303 12. Spéculation, calcul, modèles, approximations............................................ 339 13. La création des phénomènes ...................... 355 14. La mesure .................................................. 375 15. Sujets baconiens ........................................ 395 16. Expérimentation et réalisme scientifique.... 419 Autres lectures .... ................ .............................. 441 Index ................................................................ 453 Il TABLE ANALYTIQUE INTRODUCTION: LA RATIONALITÉ Rationalité et réalisme sont aujourd'hui les deux thèmes qui préoccupent le plus les philosophes des sciences. C'est-à·dire que ces philosophes s'interrogent d'une part sur la raison, la preuve et la méthode et, d'autre part, sur la nature du monde, sur ce qu'il contient et sur ce qui est vrai à son propos. Ce livre a pour ohjet la réalité et non la raison. L'introduction parle donc de ce qui ne constitue pas le sujet de ce livre. A titre de référence sont étudiés certains problèmes que la raison doit affronter depuis la publication du désor- mais classique livre de Kuhn, La structure des révolu- tions scientifiques. PARTIE A: REPRÉSENTER 1. QU'EST·CE QUE LE RÉALISME SCIENTIF1QUE ? Le réalisme à propos des théories prétend que ces dernières cherchent à atteindre la vérité et qu'eUes s'en rapprochent parfois. Le réalisme à propos des entités dit que les objets mentionnés par les théories peuvent exister vraiment. L'anti·réalisme à propos des théories 13 dit que nos théories ne devraient pas être littéralement comprises et qu'elles sont, au mieux, utiles, applicables ou aptes à la prédiction_ L'anti-réalisme à propos des entités dit que les entités postulées par certaines théo- ries sont, au mieux, d'utiles fictions intellectuelles. 2. CONSTRUCTION ET CAUSALITÉ JJc. Smart et d'autres matérialistes soutiennent que les entités théoriques existent à condition qu'elles fas- sent partie des matériaux de base de l'univers. N_ Cart- wright affirme que ces entités dont le pouvoir causal nous est bien connu, existent. Ni l'un ni l'autre de ces réalistes à propos des entités n'éprouve le besoin d'être réaliste à propos des théories. 3. LE POSITlVISME Les positivistes, A. Comte, E. Mach ou B. van Fraassen, sont anti-réalistes aussi bien à propos des théories qu'à propos des entités. Seules les propositions dont la vérité peut être établie par l'observation méritent d'être crues. Les positivistes doutent des notions de causalité et d'explication. Ils soutiennent que les théo- ries sont des instruments destinés à la prédiction des phénomènes et à l'organisation de nos pensées_ Est ensuite développée une critique de 1'« inférence en faveur de la meilleure explication ». 4. LE PRAGMATISME C.S. Peirce disait qu'une chose est réelle quand une communauté de chercheurs s'accorde sur son existence. Il pensait que la vérité est ce à quoi aboutit la méthode scientifique pour peu que l'étude se déroule suffisam- ment longtemps. W_ James et J. Dewey accordent moins d'importance au long terme et plus d'importance à ce qu'il semble confortable de croire et d'évoquer mainte- nant. En ce qui concerne les philosophes contempo- rains, H. Putnam se range du côté de Peirce tandis que 14 R. Rorty est plutôt du côté de James et Dewey. Ce sont deux sortes d'anti-réalisme. 5. L'INCOMMENSURABILITÉ T.S. Kuhn et P. Feyerabend ont affirmé qu'il était difficile de comparer des théories pour savoir laquelle s'adaptait le mieux aux faits. Cette idée renforce consi- dérablement une sorte d'anti-réalisme. Elle comprend trois notions distinctes. L'incommensurabilité de sujet: des théories rivales ne se recoupent que partiellement, aussi est-il difficile de comparer leurs succès respectifs. La dissociation : le temps et les théories passent, certaines conceptions peuvent ainsi devenir progressi. vement indéchiffrables. Incommensurabilité de sens : certaines thèses sur le langage donnent à entendre que des théories rivales seront à jamais incapables de se comprendre, ainsi une comparaison raisonnée de ces théories est par principe impossible. 6. LA RÉFÉRENCE H. Pulnam a une conception du sens du mot « sens» qui lui permet d'éviter l'incommensurabilité de sens. Les succès et les échecs de cette conception sont illustrés par de courtes histoires concernant la référence de termes tels que : glyptodon, électron, acide, calori- que, muon et méson. 7. LE RÉALISME INTERNE Pulnam a fait évoluer sa conception du sens d'une certaine forme de réalisme au pragmatisme et à l'anti- réalisme. Cette évolution est examinée en termes kan- tiens. Pulnam et Kuhn sont proches de ce que l'on pourrait appeler le nominalisme transcendantal. 8. UN SUCCÉDANÉ DE VÉRITÉ Comme antidote à Kuhn, 1. Lakatos avait conçu une méthodologie des programmes de recherche scientifi- 15 que. On pourrait uploads/Litterature/hacking-1983-concevoir-et-experimenter.pdf

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