1 LES GRANDS COURANTS DE LA LITTÉRATURE RAPIDE PANORAMA DE L’HISTOIRE DU ROMAN
1 LES GRANDS COURANTS DE LA LITTÉRATURE RAPIDE PANORAMA DE L’HISTOIRE DU ROMAN 1. QU’EST-CE QU’UN ROMAN ? Genre populaire → n’a pas toujours été le cas (longtemps critiqué, contesté) → a conquis sa légitimité au cours des 2 derniers siècles Genre hégémonique et impérialiste, « conquérant » → Place dominante dans le champ littéraire aujourd’hui Auparavant c’était la poésie et le théâtre qui restaient en tête. Roman a su prendre le pas sur les rivaux (impérialiste). Il s’approprie les autres discours mais les contamine aussi, comme les biographies qui sont souvent romancées. Ou la « story-telling » communication qui se base sur le roman, ex : en pub on raconte l’histoire du produit. Le roman puise dans les autres types de discours, comme Zola et le roman naturaliste qui emprunte beaucoup au discours médical. Ce qui lui confère une capacité d’assimilation. → Renversement historique Genre protéiforme réinvention perpétuelle Capacité d’assimilation → cf. circulation des discours : le roman s’approprie/contamine le discours d’autres genres → Migration des structures romanesques : biographie, story-telling, etc. → Investissement de discours philosophiques, historiques, scientifiques (…) dans le roman Capacité de renouvellement ↔ permanence sur la scène littéraire et via les contacts avec les autres discours (cinéma) Genre « caméléon » Ccl : spécificité = indétermination >> déboires des théoriciens 1.1. LES CARACTERISTIQUES DU ROMAN (INDICATIVES, NON DEFINITOIRES) A) … EST UNE ŒUVRE EN PROSE → ≠ poésie, a priori → NB : il existe des romans en vers (cf. Moyen Age ; Pouchkine ou Byron au XIXe ; Christoph Ransmayr en 2008, avec La Montagne volante) Ce n’est pas un critère déterminant ou suffisant. B) … EST UN GENRE SANS FORME PRÉÉTABLIE → Pas de modèle antique que le théâtre et la poésie peuvent se reposer sur des traités antiques : ni règles ni traités… l’auteur invente ses propres règles → Genre ouvert, libre → Hétérogénéité structurelle → Certains romans constituent une sorte de modèle qu’on va imiter et parodier qui constitueront des sous-genres (roman sentimental, policier, historique,…) 2 C) …RELÈVE DE LA FICTION → Un roman n’est ni vrai ni faux, la question de la vérité ne se pose pas à son propos car il crée sa propre vérité, invente son propre monde indépendant du notre. → Question du vraisemblable (le « potentiellement vrai ») → Réalité = monde « possible » → cf. « mentir vrai » (Aragon) ; « fiction mimant la réalité (Butor) ; « vérité par le mensonge » (Vargas Llosa) → Le roman n’est donc pas une copie du réel mais il entretient des liens particuliers plus ou moins proches avec le réel → Un roman n’est pas fait de choses mais de mots. Ex : le réalisme c’est-à-dire qu’il produit une illusion de réalisme. Le romancier va créer des situations pour lesquelles il n’y a pas nécessairement de modèles dans la réalité. C’est-à- dire qu’il va travailler sur le vraisemblable, c’est ce qui pourrait ou qui aurait pu arriver. (EX : diapo). Mais selon les conventions du genre. → « pacte de lecture » (accord tacite) + « suspension consentie de l’incrédulité » D) …RACONTE UNE HISTOIRE → Comment le romancier parvient-il à nous faire croire à la réalité de son univers narré ? → Importance de la LOGIQUE NARRATIVE (capacité du romancier à organiser sa matière, et de jouer en particulier sur le temps de la narration) → C’est-à-dire ménager les moments de tensions, les moments de cires, un dénouement → Suspense/ « page tourner » → Le roman ce n’est pas une simple énumération d’évènements, de personnages. Il organise tout pour que ces évènements prennent sens à la fin. Le romancier est un maitre du temps. Travail sur le temps Travail sur la chronologie (cf. roman-feuilleton du XIXe) Retour en arrière (flashback/analepse) ou anticipation (flashforward/prolepse). Genre roman-feuilleton. Roman qui parait chaque jour en pièce détachées. (Les mystères de Paris d’Eugène Sue). Régulièrement le romancier doit faire le point. Travail sur le rythme (modifications du tempo de la narration) Trois temps : de l’aventure, de la narration et de la lecture. Ellipses (Temps de l’histoire = n quand temps du récit = Ø): un blanc chronologique, trous dans l’histoire certains éléments de la narration sont passés sous silences Sommaires (TR<TH): le narrateur condense en quelques lignes/pages des faits de longue durée. Degré intermédiaire d’accélération Pauses (TH<TR ou TH=Ø quand TR=n): ralentissement du rythme de la narration, souvent au profit de descriptions (cf. exemple du nouveau roman). Scènes : (TR=TH) : adéquation du rythme de la narration à celui de l’histoire. Cf. dialogues, discours direct. C’est un terme emprunté au monde du théâtre qui est un fragment dialogué dans le roman qui donne l’impression de direct. 3 → Nb : certains romanciers se plaisent à aller à rebours des attentes surtout au 20e S et cherchent à bouleverser l’ordre traditionnel du roman (bouleversement de l’ordre et des schèmes chronologiques traditionnels) > Lecture + active, critique ; parasitage des procédures d’identification Ex : rétro-narration (Martin Amis, La Flèche du temps) Inversion de la flèche du temps. Il pousse l’absurde jusqu’à penser que le Héros rajeunit, parfois même les dialogues sont à l’envers. Roman « à rebours ». Une même histoire peut être racontée sous des modes extrêmement divers. E) …PRODUIT UN EFFET PARTICULIER SUR LE LECTEUR → Effets de la lecture (réception) → Usages et dangers du roman → Pourquoi lit-on des romans ? Besoin anthropologique (élargissement de notre champ d’expérience) besoin de s’inventer un autre monde qui n’est pas le monde dans lequel il vit, de rêver. Le roman permet de vivre d’autres vies et d’élargir notre champ d’expériences Comblement de frustrations, insatisfactions (cf. Vargas Llosa « Dans l’embryon de tout roman frémit une insatisfaction, palpite un désir inassouvi ») Instruction (comprendre le monde, donner sens à l’expérience humaine) cf. Ricœur le romancier raconte pour donner une signification à l’expérience humaine Emotion/plaisir/effets proprement physiques. Parfois il provoque simplement un plaisir de lecture. (Méfiance, critique, censure.) > Méfiance, critique et censure (le roman met en danger l’équilibre des « âmes sensibles ») → Pouvoirs et dangers de la lecture ↘ ! Devient un des motifs privilégiés de la littérature romanesque (cf. Madame Bovary ; Don Quichotte) RÉSUMÉ : Œuvre en prose Ø règles fixes Fiction Narration Genre potentiellement suspect et « dangereux » Roman = rencontre, à un moment historique et culturel donné, d’une forme ou d’un ensemble de traits distinctifs (structure) avec une matière (thématique ; imaginaire) 4 2. QUELQUES REPÈRES HISTORIQUES NOTION D’HISTOIRE LITTERAIRE. C’est une discipline qui n’a pas une bonne réputation, c’est une science évolutive qui n’est pas une donnée définitive et qui se modifie au fur et à mesure que l’on va progresser dans le savoir. Par exemple Diderot est très mal connu pendant longtemps, l’ensemble de son œuvre romanesque n’était pas connue au XVIIIe. C’est une science qui est née assez tardivement, lors de la seconde moitié du XIXe et qui va se développer dans un milieu donné qui fonctionne avec un certain type de regard sur la vie et sur l’art. On va avoir une vision qui va être conditionnée par des raisons morales, esthétiques et idéologiques qui vont faire le tri entre chef d’œuvres et ratés. Ils auront des considérations qui feront appel aux valeurs d’une époque. Certains sous genre sont acceptable de nos jours mais ont longtemps été étouffés, par exemple: le roman libertin ou le Marquis de Sade. 2.1. À L’ORIGINE → Pas de roman à proprement parler durant l’Antiquité → Certains textes antiques (ex. le Satyricon de Pétrone) présentent des caractéristiques romanesques MAIS les étiqueter « romans » = anachronisme → Pas d’ « art du roman », absence de modèle antique > conditionne l’évolution du genre 2.2. AU MOYEN AGE 2.2.1. À PARTIR DU XIIE SIÈCLE, EN FRANCE Au départ, ‘romanz’ : forme linguistique (langue vulgaire vs latin) Cette acception va rapidement se modifier. Et au milieu du siècle le terme romanz désignera tout texte écrit en langue romane. (cf. romancier = traduire du latin vers le français) Le roman traduit la perception individuelle d’une réalité collective. Les arts, dont la littérature, entretiennes des relations étroites avec le contexte dans lequel elle s’explique. Le roman ne connaitra pas la même évolution selon le pays où l’on se trouve même si il existe des convergences. Ces différences viennent du fait que les pays ne vivent pas les mêmes choses au même moment. > subit l’influence de l’évolution sociale, des mentalités et bouleversements historiques cf. société du XIIe en mutation. Le premier roman apparait dans une société qui voit une certaine pacification des états et une importance prise par les femmes dans une certaine strate de la population. >> Apparition d’un nouveau genre littéraire, qui correspond davantage à cette nouvelle société et s’adresse à l’individu Roman en vers, au départ (//épopée) Toute cette mutation sociale va favoriser l’apparition d’un nouveau genre littéraire le roman qui s’adresse uploads/Litterature/les-grands-courants-de-la-litterature.pdf
Documents similaires










-
35
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 16, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 1.1980MB