Florence Kennel Apprendre l’anglais en 20 comptines - Une approche pratique - I
Florence Kennel Apprendre l’anglais en 20 comptines - Une approche pratique - IUFM de Mâcon Année 2007 Cécile Bernard-Calvet N° stagiaire : 06STA01245 2 2 Sommaire Introduction p.4 1ère partie : Pourquoi travailler avec des comptines ? • Qu’est-ce qu’une comptine ? • Quels sont les différents types de comptines et chansons anglaises ? • intérêt du travail avec des comptines dans l’apprentissage de l’anglais p.8 p.8 p.8 p.9 2ème partie : Que travailler avec des comptines en anglais ? • La phonologie • Le lexique • La vie culturelle p.11 p.11 p.13 p.17 3ème partie : Comment travailler avec des comptines en anglais ? • Les contraintes techniques : trouver la musique • Comment enseigner à partir d’une musique enregistrée • Comment se déroule l’apprentissage d’une comptine en anglais • L’exploitation d’une comptine en anglais p.20 p.20 p.21 p.21 p.26 Conclusion p.32 Bibliographie p.34 Annexes : • Annexe 1 : Mélodies de comptines classiques : * « The fisherman rows his boat along » * « Frère Jacques » * « If you’re happy » * « Hot cross buns » * « Old Mac Donald had a farm » * « Skip my Lou » * « Tommy thumb » • Annexe 2 : Sites web ressources en anglais • Annexe 3 : Séance-type d’apprentissage de vocabulaire p.35 p.36 p.37 p.38 p.39 p.40 p.41 p.42 p.43 p.45 3 3 • Annexe 4 : Exploitation pédagogique de comptines : * « Mister sun » : mobile à suspendre * « Old Mac Donald had a farm » : QCM * autour de Noël : dominos * autour de Noël : « Santa Claus application form » * « Mulberry Bush » : évaluation sur le vocabulaire du corps * « Head, shoulders, knees and toes » : texte de la chanson * « Mary had a little lamb » : jeu de l’oie sur le matériel scolaire * « Looby Loo » : jeu de la queue de l’âne sur les directions * « Ten green bottles » : exercice à trous * « Rain, rain go away » : exercice sur la météo à trous • Annexe 5 : création d’une comptine par Carolyn Graham p.46 p.46 p.47 p.48 p.49 p.50 p.51 p.52 p.53 p.54 p.55 p.56 4 4 Introduction Des comptines pour débuter en anglais avec plaisir L’enseignement des langues étrangères au primaire, lancé par Lionel Jospin en 1989 pour le CM1-CM2, fête aujourd’hui ses 17 ans. Il est obligatoire dès le CE2 depuis 2005 et, à la rentrée 2007, il s’appliquera aussi au CE1. Un programme transitoire pour le cycle 3, s'adressant aux élèves n'ayant pas bénéficié d'un enseignement de langue vivante les années précédentes, est entré en vigueur à la rentrée scolaire 2002 et se poursuivra jusqu'en 2007/2008. Reformulés dans le Hors Série du Bulletin Officiel du 29 août 2002, ses objectifs se veulent à la fois linguistiques (« formules usuelles de communication, lexique, syntaxe et morphosyntaxe ») et culturels (« des connaissances sur les modes de vie et la culture du pays ».) A l’issue du CM2, les programmes ainsi définis estiment que « les élèves devront avoir acquis un niveau voisin du niveau A1 de l’échelle de niveaux du Cadre européen commun de référence pour les langues », c’est-à-dire, en clair, qu’en face d’un interlocuteur fai- sant l’effort de parler lentement anglais, les élèves pourront, sur un sujet de conversa- tion familier, comprendre, poser et répondre à des questions. Et écrire quelques phrases personnelles, du type carte de vœux ou carte postale. Ce qu’on sait de l’apprentissage à 5-8 ans d’une langue C’est dans la fenêtre des 5-8 ans qu’il semblerait qu’on apprenne le mieux une langue étrangère : avec un cerveau en plein développement, l’enfant fixe mieux les automatis- mes d’apprentissage d’une langue. Une chercheuse de l’Université de Franche-Comté, Christelle Dodane, a ainsi synthétisé les actuelles connaissances sur le sujet1, et nous reprenons in extenso son analyse qui a le mérite d’être claire, et dont nous soulignons les idées fortes qui se traduisent sur le terrain pour l’enseignant en anglais. « Au cours du développement, il existe une période « idéale » pour tout apprentissage. Avant 12 mois, l’enfant possède des capacités exceptionnelles qu’il ne recouvrera à au- cun autre moment de sa vie : ses capacités lui permettront d’acquérir sa langue mater- nelle en un temps record. (...) Mais, à mesure que l’enfant va s’imprégner de sa langue maternelle, ses capacités perceptuelles vont se restreindre. Le système perceptuel fixe progressivement des points de repères, constitués par des structures sonores simples, facilement codables et mémorisables. Leur prégnance va provoquer une spécialisation sur le système maternel. Ainsi, l’enfant qui, à 6 mois, pou- vait encore discriminer un grand nombre de sons, verra, vers l’âge de 10-12 mois, sa perception se restreindre sur les seules distinctions utiles dans sa langue maternelle. Dans la mesure où il se spécialise sur les sons spécifiques de sa langue maternelle, l’enfant perd donc une partie de sa capacité à discriminer finement de manière auditive et à produire vocalement les sons étrangers à sa langue maternelle. (…) Jusqu’à 6 ans, l’enfant traite les séquences verbales par contours intonatifs, avant un traitement plus local. Ce comportement perceptuel est en parfaite cohérence avec le développement cognitif de l’enfant qui éprouve, au même moment, des difficultés à inté- grer les détails et à articuler le tout et les parties. Pendant cet âge heureux, l’enfant fait encore preuve de capacités excellentes à restituer la prosodie d’une langue étrangère d’autant que ses capacités d’imitation sont maximales entre 4 et 8 ans. (…) Cette pulsion mimétique permet à l’enfant d’apprendre rapidement une langue. (…) Entre 7 et 9 ans, l’enfant traverse une nouvelle période de réorganisation perceptuelle : il passe d’un traitement global à un traitement analytique. Cette stratégie, nouvelle pour 1 Dodane, Christelle (2000), «L’apprentissage précoce d’une langue étrangère : une solution pour la maîtrise de l’intonation et de la pronociation ? » in La Prosodie au Coeur du Débat : Apprendre, Enseigner, Acquérir. Sous la direction d’Elisabeth Guimbretière. Dyalang. Rouen : Presses Universitaires, 312 p., 229-248. 5 5 lui, sollicite de sa part beaucoup d’attention et de contrôle, ce qui expliquerait les pertes de discrimination constatées à cet âge. Pourtant, les influences de la langue maternelle sont encore trop récentes pour avoir définitivement altéré les capacités auditives de l’enfant ; la discrimination des contrastes non natifs, bien que moins performante, peut- être facilement réactivée grâce à un léger entraînement auditif. L’enfant bénéficie égale- ment d’un développement cognitif plus avancé : il possède des connaissances et des ap- titudes acquises pendant sa scolarité, qui lui permettront d’apprendre rapidement une langue étrangère. Il est ainsi capable de répéter de longues séquences, il a de meilleures connaissances des caractéristiques générales de la langue (connaissances métalinguis- tiques), il commence à découvrir consciemment les règles et son système sémantique est mieux organisé. (…) En atteignant, vers 10 ans, le seuil fatidique de son développement, l’enfant perd une grande partie de sa richesse perceptive, avec la perte de sa malléabilité cérébrale. Les réalisations phonétiques se détériorent en raison de la perte de plasticité des contrôles moteurs, impliqués dans la production des phonèmes. On observe une apparente in- habileté à assimiler une prononciation authentique. L’articulation devient pesante. Le processus d’imitation, il est vrai, n’est plus aussi bon passé l’âge de 8 ans. Mais c’est surtout l’imprégnation avec l’environnement linguistique qui provoque les plus grands bouleversements. Le conditionnement progressif de l’oreille à la structure phonologique de la langue maternelle est pratiquement achevé et provo- que une véritable surdité sélec- tive aux contrastes existant dans d’autres langues et non pertinents dans la langue ma- ternelle. Cette fossilisation progressive rend difficile l’accès à d’autres structures pho- nologiques. » De cette analyse nous retenons donc que c’est aux cycles 2 et 3 que l’enfant est, biologique- ment parlant, le plus réceptif à l’apprentissage de l’anglais. Mais pas de la même façon à tous les âges : - au CP et au CE1 l’élève est excellent imitateur (mais ne peut pas s’appuyer sur le fran- çais pour apprendre) - à partir du CE2, et au CM1, l’élève perfectionne ses connaissances métalinguistiques : il donne du sens au vocabulaire et à la syntaxe appris en anglais en se servant des raison- nements développés en français. - à partir de la sixième l’enfant devra fournir plus d’efforts pour “entendre” l’anglais, car il se mettra en place une attitude qu’on peut ainsi résumer : « Parler français, c’est entendre et écouter français ; parler anglais, c’est entendre et écouter anglais. Parler mal l’anglais pour un Français, c’est entendre l’anglais et l’écouter à la française ». Alfred Tomatis.2 Cela rejoint nos constats sur le terrain où il est agréable de voir que des élèves de CE2, pour peu qu’ils s’en donnent la peine, répètent fidèlement les diphtongues du maître après deux essais, alors qu’un adulte grand débutant en anglais renouvelle les mêmes erreurs de prononciation sans sembler entendre la différence. De plus, entre 5 et 8 ans, la plupart uploads/Management/ 07-06sta01245-pdf.pdf
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- Publié le Fev 01, 2022
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