Jihane MOUMENE & Vol1 Issue°1 Mohamed BENHRIMIDA 91 La performance de l’Adminis

Jihane MOUMENE & Vol1 Issue°1 Mohamed BENHRIMIDA 91 La performance de l’Administration Publique Marocaine : Contribution du contrôle de gestion La performance de l’Administration Publique Marocaine : Contribution du contrôle de gestion Jihane MOUMENE1 & Mohamed BENHRIMIDA2 1 Doctorante-Chercheuse en Sciences de Gestion à l’Université Hassan II de Casablanca, FSJES de Mohammedia, moumene.jihane@yahoo.com 2 Enseignant-Chercheur en Sciences de Gestion à l’Université Hassan II de Casablanca, FSJES de Mohammedia, performance103@gmail.com Résumé : Avec les différentes réformes et la modernisation qu’a connue l’Administration Publique Marocaine ces dernières années, et avec l’instauration de la Loi organique relative à la loi de finances de 2016 qui repose sur le renforcement de la performance de la gestion publique et de l’administration.Cette dernière est devenue privilégiée et la préoccupation de tous les décideurs et compte tenu du développement des modèles de contrôle de gestion, la maîtrise de la performance est devenue un thème majeur des recherches. La mise en place d’un système de contrôle de gestion dans l’Administration Publique Marocaine est devenue plus que jamais une nécessité et non plus un luxe dans le but d’améliorer sa performance et parler d’une performance globale en son sein. Mots clés : Contrôle de gestion ; Administration Publique ; Management Public; Coûts ; Performance. Abstract: The different reforms and modernization experienced by the Moroccan Public Administration in this last years, and the introduction of the Organic Law on the Finance 2016 which is based on the reinforcement of the performance of public management and administration. The latter became prime and privileged by all decision- makers and taking into account the development of the models of Management Control of Performance has become a major topic of research. The implementation of a Management Control System in the Moroccan Public Administration has become more than ever a necessity rather than a luxury in order to improve its performance and speak of an overallperformance within it. Keywords: Management control ; Public Administration ; Public Management ; Costs; Performance. Jihane MOUMENE & Vol1 Issue°1 Mohamed BENHRIMIDA 92 La performance de l’Administration Publique Marocaine : Contribution du contrôle de gestion INTRODUCTION Aujourd'hui, un peu partout dans le monde, l'évaluation de la performance des organisations publiques est devenue un impératif et une nécessité. Ceci porté essentiellement par le New Public Management « NPM » qui cherche à formuler une réponse à la pression sociale qui veut que l’on fasse bon usage des fonds publics pour réaliser des services de qualité dédiés aux citoyens. Avec les nouvelles formes de gouvernance administrative et sous l’effet conjugué de la LOLF (Loi Organique relative aux Lois de Finances) de 2016 qui repose sur le renforcement de la performance de la gestion publique et de l’administration ont fait de la mise en place d’un système de contrôle de gestion plus que jamais une nécessité et non plus un luxe dans le but d’améliorer sa performance et parler d’une performance globale en son sein. A ce titre, les Administrations Publiques Marocaines sont amenées à se doter de dispositifs de contrôle et de gestion modernes favorisant notamment le dialogue de gestion, au service d’une nouvelle gouvernance qui vise la performance globale de l’organisation, dans le but de bien maîtriser la gestion publique et améliorer la performance de l'Administration Publique Marocaine qui présente un intérêt capital. Dans ce qui suit, il s’agit de mettre l’accent sur la nécessité de mise en place d’un système de contrôle de gestion dans l’administration publique Marocaine dans une première partie avant d’aborder dans une deuxième partie, les obstacles de sa mise en place en vrai sens du terme en son sein. Afin de bien comprendre les questions autour du contrôle de gestion dans le secteur public, il nous a été indispensable de faire toute une revue de littérature pour pouvoir le positionner dans cette nouvelle sphère « publique ». Sur la base des différents travaux et recherches menés sur le sujet, on conclut la possibilité d’importer et de réussir la mise en place d’un système de contrôle de gestion issu du secteur privé au secteur public mais en reposant essentiellement et indispensablement sur son adaptation à ce nouveau contexte. Jihane MOUMENE & Vol1 Issue°1 Mohamed BENHRIMIDA 93 La performance de l’Administration Publique Marocaine : Contribution du contrôle de gestion I. REVUE DE LITTERATURE De nombreux auteurs ont essayé d’identifier différentes caractéristiques propres et spécifiques aux organisations publiques et l’importation des outils de gestion du secteur privé au secteur public, ceci positionne le contrôle de gestion comme un levier de modernisation au niveau du contexte public dans la mesure où à côté de la traditionnelle gestion budgétaire, aujourd’hui il assure la mission dédiée à la mesure de la performance, son pilotage et son amélioration. En 1988, BURLAUD et MALO considèrent l’administration publique comme toute organisation complexe et décentralisée, cherche à orienter les différents comportements de son personnel, et c'est là la mission de contrôle de gestion. Pour eux, s'appuyant sur une déclinaison d'objectifs, le contrôle de gestion, associé au contrôle par les procédures, va permettre une meilleure efficacité et une sécurisation des actes de gestion. L’apport de Jérôme DUPUIS en 1991 a été fort utile aussi, en précisant un système de contrôle de gestion efficace et adapté aux organisations publiques. Il considère que le contrôle de gestion est d'une importance stratégique pour la gestion des services publics et leurs propose toute une boîte à outils en traitant les cas des collectivités territoriales et les administrations d'Etat en donnant des pistes de méthode opérationnelle pour y introduire le contrôle budgétaire, la comptabilité de gestion, les indicateurs et les tableaux de bord. La proposition de KAPLAN et NORTON en 1992 va dans la même voie, et considère le BSC « BalancedScoreCard » comme un outil de contrôle de gestion bien utile dans l’organisation publique lui permettant d’évaluer sa performance financière et non financière. Une représentation formalisée, à vocation normative voire universaliste, initialement définie par un processus d’accomplissement stratégique, s’organise autour de quatre axes majeurs équilibrés : Axe financier, Axe client, Axe processus internes, Axe apprentissage organisationnel. Jihane MOUMENE & Vol1 Issue°1 Mohamed BENHRIMIDA 94 La performance de l’Administration Publique Marocaine : Contribution du contrôle de gestion Source : Le modèle de la BalancedScoreCard(Kaplan et Norton. 1992). En 1993, François MEYSSONNIER a réalisé une thèse très intéressante sur le contrôle de gestion public et communal plus précisément, son travail est la première recherche terrain à grande échelle sur ce thème. Après sa thèse, MEYSSONNIER a conclu en 1996 comme avait bien fait avant lui GIBERT en 1995, que les orientations du contrôle dans les organisations publiques sont similaires à celles du privé, ce qui n’est pas du tout juste pour Philippe GRANDJEAN et Michel CHARPENTIER (1998) qui trouvaient que le contrôle de gestion public, contrairement au privé, est un contrôle « sanction » plus qu'un contrôle « action », et n'assure pas un retour d'information suffisamment rapide pour permettre d'adapter la gestion au mieux des contraintes. Sur cette base ils ont cherché à améliorer l'efficacité des services publics par la mise en place d'un contrôle de gestion qui lui soit adapté pour bien développer une gestion plus cohérente des objectifs et des moyens pour de meilleurs résultats en mettant l’accent sur la comptabilité budgétaire, la comptabilité analytique et les tableaux de bord comme outils importants de contrôle de gestion. Bien après, DEMEESTERE (2005) a pu trouver une forme hybride entre les résultats de MEYSSONNIER et de GRANDJEAN et CHARPENTIER en évoquant, les différentes raisons d’être du contrôle de gestion dans le secteur public, qui sont la contrainte de l'utilisation optimale des ressources allouées, la question de la qualité de service rendu aux citoyens et aux différentes parties prenantes, et l'évaluation du pilotage de cette qualité, la coordination et la cohérence des actions avec les objectifs poursuivis, le fait de répondre aubesoin d'adaptation de 1'organisation aux évolutions de 1'environnement et en dernier lieu, le renforcement de l'apprentissage organisationnel. Selon lui, il n'y a pas deux contrôles de gestion, l'un public, l'autre privé ; dans chaque situation particulière, il s'agit, à partir d'un Jihane MOUMENE & Vol1 Issue°1 Mohamed BENHRIMIDA 95 La performance de l’Administration Publique Marocaine : Contribution du contrôle de gestion diagnostic de cette situation, d'effectuer un choix dans la gamme d'outils et de démarches disponibles, d'adapter "sur mesure" cette solution aux spécificités du problème qui est posé. D’où vient l'objectif de notre article concentré sur le fait de porter un éclairage sur la rencontre entre une organisation publique Marocaine et un système de contrôle de gestion, et de bien montrer la nécessité de sa mise en place en son sein pour l’amélioration de sa performance globale. II. REFORME ADMINISTRATIVE AU MAROC : UNE NECESSITE DE MISE EN PLACE DU SYSTEME DE CONTROLE DE GESTION Le Maroc a engagé depuis plusieurs années un processus de réforme profonde des modes de fonctionnement de l’Administration Publique. Ce processus qui vise à renforcer la transparence et la bonne gouvernance de la gestion publique, s’inscrit dans un cadre plus global de réforme de l’Administration Publique Marocaine. Cette réforme qu’a connue l’Administration Publique Marocaine est le fruit uploads/Management/ 5-v1n1-mjbs-91-101-pdf.pdf

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  • Publié le Aoû 03, 2022
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