te*tes de spéeialité ;.e_ Beaeeo et m_ Da rot ' l BUREAU POUR L' ENSEIGr~EMENT
te*tes de spéeialité ;.e_ Beaeeo et m_ Da rot ' l BUREAU POUR L' ENSEIGr~EMENT DE LA LANGUE ET DE LA CIVILISATION FRANCAISES A L'ENTRAGER ANALYSE DE DISCOURS ET LECTURE DE TEXTES DE SPECIALITE Jean-Claude BEACCO Mireille DAROT Mai 1977 N.B. -L'essentiel de ce texte a faitl'objet d'une double communicaUon à la Deuxième rencontre mondiale des départements d'études françaises. orga- nisée par l ' AUPELF (Strasbourg, 17-23 juillet 1977) RESUME Cette étude se propose de montrer ce qu'une analyse de discours peut apporter à une pédagogie de l'accès à la compréhension (et éventuellement à la production) écrite de textes de spécialité. On ne réfère pas par là aux analycG s de discours qui sont utilisées dans le champ de la linguistique (Z. Harris, M. Pécheux). Mais on essaie de mettre en place des procédures qui prennent en considération la surface des textes et ne se proposent pas d'en dégager une structure de type formel, fondée uniquement sur la récurrence de certains élé- ments , ou d'en dévoiler les implicites idéoloeiques. Pas plus que des études syntaxiques limitées au cadre dG la phraGe ou qus la caractérisation d'un lexiqu8 supposé spécifique, ces démarches ne permettent d'appréhender lo(s) fonction- nement(s) discursif(s), ce qui doit ~tra posé comme un objectif priotitaire dans une démarche pédagogiquo. Il s'agit, à partir d'un corpus de discours compa- rables, c'est-à-dire dont l os conditions de production sont identiques (situa- tion d'énonciation, modèles socio-culturels do communication. contenu du dome±ne étudié) , de mettre en évidence dos fonctionnements. en posant des opérations~ la fois énonciatives (marques personnelles, tefTlps, modalités ••. ) et discursivGs (définir, décrire, interpréter ••• ). LGs prs~ières, caractéristiques de l ' acti- vité langDgièrG, sont mises en oeuvre dans toute production langagi~re. mais se réalisent (présence/ôbsence, types de marqueurs) et se combinent différemment suivant les discours. apportant è ceux-ci une coloration spécifique ; les secondes, qui entrent dtms le cadre de 1' analyse des actes de parole, permettent du dégager une structuration du texte, qui, le plus souvent, ne so laisse pes réduire à un modèle prévisible et prîljc::b~lP. sur d'autres tBxtes pr.trdui ts dans les m~mes conditions, comme c'est le cas pour des rec8ttes de cuisin8, des fiches techniques ou des démonstrbtions methémntiques. Des anfllysos de ce typo, ne sau·- raient ~tre utilisées telles quelles dans un cours do français fonctionnel, mDis se veulent un instrument pour le professeur qui a à d~finir das priorités linguis- tiques et des stratégies de lecture. . .• 1 • .• - 2 - régularités dans le fonctionnement ïliscursi f de séries de textes strictement définies. Notre tentative n' est ni origin~le ni isolée, on souhAite seulement qu'elle ne soit pas prise pour une analyse linguistique inutilisable de plus et qu'on lui accorde au moins le bénéfice du doute, x x x Le problème de l'acc~s è la compréhension de textes de spécialité - définis grossièrement comme non-littéraires- se pose en termes nouveaux tians 18 cadre d'un enseignement fonctLmnel du français , ol'1, dans de nombreux pays. l'acquisition d'un8 compétence de l'écrit s'avère correspondre à rlFJs besoins largement répandus (de la recherche bibliogrephique à la consultation n'une documentation rédigée en Français). On no saurait cerondant élaborer de nouvelles démarches m2thcdologiques sans s'interroger sur le 'fonctionnement" de ces textes qui constituent 1 'objet ci' un apprentissage de ce tyre. Dr on sc:; borne encore souvent à utHisr3r des analyses qui ne sont, au mieux, que partiollement adé- quates pour caractériser des discours de spécialité dont on peut penser intui- tivemont qu'ils ont un fonctionnement spécifique, at donc requi~rent la mise en oeuvre d'outils différents. 1. POUR UNE /l,NAL YSE DES SURFACES DISCURSIVES 1.1. Approches morphosyntaxiquos Ainsi les analysBs morphosyntaxiques n9 peuvent appréhender des faits d'orga- nisation discurs:i.ve qui débordent le cadre de la phrase, mêmG si elles permettent de rendre compte de l'organisation des groupes nominAux complexes, tels qu'on pout los rencontrer dans des textes sci8ntifiques. S'il peut paraître intéressant de caractériser 1' ordre relatif des compléments circonstanciels dans les phrases d8s écrits technologiques, comme l'ont fait G. Vigner otA. r1artin dans Le Français technique (coll. BELC - Hachetto 1976, chap. "la structure de la phrase technique", p. 42 et suivantes), ces écrits technologiques n'en présentent pas moins des différences d'organisation qui relèvent de leurs conditions de production : une fiche technique, une fiche d'entretien, un manUE)l, un cours, ou s'adressent à des publics différents, ou 5.nstaurent, à public P.gal, une relation différcmte avBc l e destinAtairr; (discours pédagogique vs consignes). De plus, on préconise souvent une cortaine progressinn dans l'apprentissage do la morphosyntaxe. Cette progression n'ost pas établie en fonction d'une analys e préalable des textes à étudier, mais relève d'une conception a priori de la langue , tella qu'elle est décrits dr:ns les grammairos organisées selcn les parties du discours. On a, par exemple, tendance à aborder des textes de vulgarisation - 3 - médicale par 1 'étude contrastive des flrticles défini et indéfini, sans traiter de 1 'article zéro, puis par cell8 de la conjugaison verbale, sans tenir compte de l ' absence des personnes 1, 2 et 5, qui tient ~ ce type de discours. On pourr~i t faire les mêmes remarques pour 1 'emploi des temps. des constructions syntaxiqus!::., etc . Une des conséquences do cette approche de la morphologie est de disjoindre l'étude d'éléments qui de fait participent d ' un même fonctionnement. Ainsi c~rtnins t extes de vulgarisation commencent souvent par un rappel historique des découvert os sciGnti fiques relatives au sujet traité. On y trouvP mise en jeu une corrélation dr;s embrayeu"~s temr:JOrels et des temps qui permet aisément un repérage réciproque de chacune de ces sérir3S ; une analyse tradi- tionnelle aurait pour effet de gommer ce parallélisme. L' àrticle : "De tr~s vastes per.c;pecti ves pour Z.a recherche (in : "L 1 a Uergie : des ma Z.ades par. mi Z.- Ziers" le Monde du 20 avril 1977) commence par: "L'allergie a subi é;,pw:s ~ vinfŒ.ai12f_E 'an~ée!!_ une :œt,oZ.ution liée à Z 'impor-· tance des recheroches ( ••• ) Les E!'erm:ères êt?.J..des, notamment de Richet e.t Port1:ero f!LfMè!::tLdu~:ff~l~ c;vaient T'é~'élé un phénomène pm•aél..oxat ( .•• ) Ce phénomène o. ét{ nriev.x compris ~~~-lf!.~l avec Ze.c; e:rpériences de Pr•ausnitz-Kuster ( ••• ). Dan.s un E~~~-!~!::12~3 Prausnitz s'injecta ( .•• ) l 'i'YI.;jection !!Zt@.rie~@. fit apparoattre ( ••• ). Cet anticorps f--tt identifié C}_'J:_ 1 R ?6 ( • •• ) 1. 2. fl.pproQhes l exJcales . _ ~ ~ é tln oeru ~ouvô~r caracteriser :}.~s textes de specialite par une .tude de leur vc.càtlLJlaire. On fl dégagé statistiquement un lexique dit commun et un autre dit spécifique : le VGOS (CREDIF, A. Phal : Vocabuleire général d'orientat:Lon scientifique, Didior 1972) donne, en los clnssant par fréquence décroissante, la liste des termes du vocabulaire général do manuels scientifiques de 1' ensei- gnement secondaire et le Vocabulaire d'initiaticn aux études géologiques (CREOIF, 1971) présente le lexique de base de cette discipline. Dr, dans certains cas, la part du lexique spécifique est relativoment réduite, comme en sciences scci~: les, et souvent cDmmune à plusieurs dorïninos (ex. : "structure"), On n'évoqutJrfl pas ici les problèmes, longuement trait6s par ailleurs, do polysémie/moncsémJo de certains terrn(::s : ex. "apr;lication" dans le langage courant et "application" en mathématiques . De plus, il est illusoire rle pensor atteindre la spécifité d'un discours en énumérant une liste de mots avec lesquels on serait bien en peine de rsconstituer les textes dont ils ont été extraits. Cette approche lexicométriquo a été men8e de front avec une recherche pédagogique où l'on pré- conisait 1 'aprrentissage rlu lanE;age "normal" dans un premier temps pour lo faire suivre rar celui du langage spécifique (M.T. Gauthia r : "Les langues de spécia- lité. Eléments d'une méthodologie". Actes du stage de Saint-Cloud, 1967 • Strasbourg AIDELA, 1970). • . 11 • .• - 4 - Or. c'est oublier que le langage dit normal a lui aussi sa spécifité le récit d'un fait divers dans la presse à sensation, lequel no comporte que du lexique dit commun. est tout aussi spécifique dans eon organisation qu'une démonstration (Sophie Moirand : Approche globale de textes 6crits. Etudes de Linguistique Appliquée. 23. 1976) Le prof8SsGur de fr<mçrüs qui accorde la priorité pédagogique à ce qui n'est que sa pratique linguistique quotidienne, pr!•Jr n'aborder qu'ensui te ce qui lui parait ét rnnge et dont i 1 retarde 1 '.:malyse, est en fait guidé par une conception na~vo du simplo et du cornplexe 1 1 13. Los procédures harr:i.siennes L~s procédures linguistiques désignées par le terme d'ônalyse de discours pour- raient sembler appli'cables à l'analyse des discours de spécialité dans une pers- pective d'accès à la compréhonsicn des textes. z. Harris dans Analyse du discours 1959 (traduit dans Lang,:Jges n° 13- Larousse 1969) propose une méthode d'analyse formelle du discours considéré comme une succession de phrases. A 1' intérieur des phrases du texte, an repère la récurrence de certaines séquences de morphèmes (noms. syntr.gmes, r;ropositions etc ... ) Dri range clans une même. clnsse d'équivalence les séquences qui se présentent dans un uploads/Management/ beacco-y-darot-analyse-de-discours-et-textes-de-specialite-pdf 1 .pdf
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- Publié le Dec 26, 2022
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