L’Enseignement de la compréhension orale objectifs, supports et démarches lundi
L’Enseignement de la compréhension orale objectifs, supports et démarches lundi 15 août 2005, par jean-michel ducrot 1. Objectifs de la compréhension orale : La compréhension orale est une compétence qui vise à faire acquérir progressivement à l’apprenant des stratégies d’écoute premièrement et de compréhension d’énoncés à l’oral deuxièmement. Il ne s’agit pas d’essayer de tout faire comprendre aux apprenants, qui ont tendance à demander une définition pour chaque mot. L’objectif est exactement inverse. Il est question au contraire de former nos auditeurs à devenir plus sûrs d’eux, plus autonomes progressivement. Notre apprenant va réinvestir ce qu’il a appris en classe et à l’extérieur, pour faire des hypothèses sur ce qu’il a écouté et compris, comme dans sa langue maternelle. Il a dans son propre système linguistique des stratégies qu’il va tester en français. L’élève va se rendre compte que ses stratégies ne fonctionnent pas tout à fait et les activités de compréhension orale vont l’aider à développer de nouvelles stratégies qui vont lui être utiles dans son apprentissage de la langue. Notre apprenant sera progressivement capable de repérer des informations, de les hiérarchiser, de prendre des notes, en ayant entendu des voix différentes de celle de l’enseignant, ce qui aidera l’élève à mieux comprendre les français natifs. En effet, on peut leur faire écouter des documents sonores, avec des rythmes, des intonations, des façons de parler et des accents différents. Les objectifs d’apprentissage sont d’ordre lexicaux et socioculturels, phonétiques, discursifs, morphosyntaxiques…En effet, les activités de compréhension orale les aideront à : découvrir du lexique en situation découvrir différents registres de langue en situation découvrir des faits de civilisation découvrir des accents différents reconnaître des sons repérer des mots-clés comprendre globalement comprendre en détails reconnaître des structures grammaticales en contexte prendre des notes… 2. Les supports audio On utilise en classe des cassettes ou des CD enregistrés, par des natifs ou des francophones, ou des documents sonores authentiques en français. En règle générale, toutes les méthodes de français ont un support audio. Ces supports comportent généralement des documents liés thématiquement aux unités didactiques. Mais vous avez aussi des manuels de compréhension orale qui sont en vente sur le marché, traitant d’objectifs spécifiques et accompagnés de cassettes ou de CD audio (voir sur les sites : www.cle-inter.com , www.fle.hachette-livre.fr et www.didierfle.com ). On peut aussi fabriquer votre propre matériel didactique, si les objectifs ne correspondent pas à ceux que vous avez envie de travailler avec vos apprenants. Il s ‘agit dans ce cas d’enregistrer à la radio des entretiens, des flashs d’informations, des chansons, des annonces, des publicités…on peut aussi faire ses propres enregistrements en fabriquant un dialogue, sur une situation de la vie réelle parfaitement authentique : dans ce cas, il ne faut pas ralentir le débit de parole, faire attention aux accents… Il est possible ensuite de fabriquer ses propres exercices en fonction de objectifs à travailler. Attention, tous les critères qui vont suivre déterminent la qualité pédagogique d’un bon document sonore. Il ne faut pas négliger : la qualité du son la présence de bruits en arrière fond (il n’en faut pas trop non plus) la durée de l’enregistrement (ni trop court ni trop long en fonction du niveau des apprenants) le débit des locuteurs (qui doit être naturel) Ce sont effectivement des critères à prendre en compte quand on décide de créer ses propres corpus et de les enregistrer. 3. La démarche didactique de la compréhension orale en classe L’acte d’écouter n’est guère évident pour des apprenants. Si cet acte est banal en langue maternelle, ce n’est plus le cas en langue étrangère. Il est important de leur expliquer que le document sonore n’est pas générateur de stress en soi, qu’il est inutile de l’envisager comme un ennemi. Après la première écoute du document, vous pouvez leur demander de focaliser leur attention sur les détails de la situation en répondant simplement à des questions du type : Qui parle à qui ? Combien de personnes parlent ? Ce sont des hommes, des femmes, des enfants ? Quel âge peuvent-ils avoir ? Où se passe la situation ? dans la rue, à la terrasse d’un café, en classe, dans une école… Est-ce qu’il y a des bruits de fond significatifs (rires, musique, bruits de rue…) qui aident à comprendre où ils sont ? De quoi parle-t-on ? Quand la situation se déroule-t-elle ? A quel moment de la journée ou de la semaine ? Quel registre de langue utilise-t-on ? Ces questions sont simplement des exemples qui vont aider les apprenants, car lors de la première écoute ils auront une tâche à accomplir. Il est primordial de ne jamais leur faire écouter un document sonore sans leur dire exactement ce qu’ils ont à faire durant cette écoute. Ils doivent être actifs à chaque moment de l’écoute, pour comprendre dans un premier temps la situation, les intentions de communication, les relations des personnes entre elles. Après la première écoute, les apprenants répondent à ces questions et feront des hypothèses grâce à ce qu’ils ont entendu. Il faut que ce soit un travail collectif, et que l’on fasse participer un maximum d’élèves. Chaque information devra ensuite être justifiée lors de la deuxième écoute, grâce à des indices contenus dans les énoncés oraux. Lors de la deuxième écoute, on peut leur demander de vérifier leurs hypothèses et de répondre à des questions de structuration du discours. Ils vont s’aider des articulateurs qui s’y trouvent. Les marqueurs sont des indicateurs de structuration et par exemple quand nos élèves vont repérer le marqueur « d’abord », ils vont s’attendre à une suite chronologique avec « ensuite » ou « après »… Cette activité d’écoute active l’aidera à élucider le sens. En général, on se doit d’aider les apprenants à repérer ces mots outils, comme les connecteurs logiques (d’une part, d’autre part, ensuite…), les marqueurs chronologiques (d’abord, ensuite, puis, enfin…), les marqueurs d’opposition (mais, malgré, en dépit de, au contraire…), les marqueurs de cause et de conséquence (en effet, étant donné que …) La troisième et dernière écoute permettra de confirmer ou d’infirmer les hypothèses que les apprenants ont formulées ensemble. 4. Les types d’exercices en compréhension orale Vous pouvez proposer différentes activités de compréhension et des exercices variés : des questionnaires à choix multiples (QCM) des questionnaires vrai/faux/je ne sais pas des tableaux à compléter des exercices de classement des exercices d’appariement des questionnaires à réponses ouvertes et courtes (QROC) des questionnaires ouverts 5. Quelques conseils didactiques en compréhension orale : En approche communicative, on commence nécessairement par comprendre avant de produire. La compréhension orale est probablement la première compétence traitée dès la leçon zéro. On peut utiliser aussi un document iconique comme support accompagnant le document sonore. Mais attention, celui-ci ne doit en aucun cas traduire en image ce que dit le dialogue. Son rôle est de faciliter la compréhension, et non de remplacer l’explication. Elle peut permettre aux apprenants d’identifier les personnages, les lieux et les aide à émettre des hypothèses concernant le contenu du dialogue avant la première écoute. Attention à ne pas laisser les apprenants regarder la transcription du dialogue, qui se trouve généralement à la fin du manuel. Seule l’image concernant chacun des dialogues doit être présentée. Essayons autant que faire ce peut de ne pas poser de questions exigeant une réponse trop longue, car il ne faut pas mélanger les compétences. On serait tenté de corriger l’expression orale et de demander des reformulations. Privilégions plutôt les exercices d’appariement, des questionnaires à choix multiples, des tableaux ou schémas à compléter. Evidemment, On ne doit pas évaluer l’orthographe ou la syntaxe dans les réponses aux questionnaires, car elles correspondent à un autre objectif. Evitons de même les questions de vocabulaire/traduction. L’exploitation de l’image ne doit pas servir de prétexte à un recours à la traduction. Si les apprenants n’ont pas le bagage linguistique élémentaire pour répondre à des questions (pendant les premiers cours), l’enseignant dans ce cas présente seul et très rapidement la situation en français (personnages, rapport entre personnages, lieu…) Evitons également les questions sans aucun intérêt communicatif et qui amènent aussi à un processus de traduction implicite. Il ne faut pas hésiter à rappeler aux apprenants qu’il s’agit de comprendre globalement. Ils n’ont pas à tout comprendre parfaitement. On peut rentrer dans le détail d’un document sonore, mais seulement en fonction du niveau réel des apprenants. On doit laisser de côté des éléments qui n’ont aucun intérêt pour leur progression dans leur apprentissage du moment. Lorsque l’on pose des questions, il faut essayer de ne jamais trop suivre l’ordre chronologique De même, les activités de compréhension orale peuvent être un très bon moyen de commencer un cours de FLE. Elles offrent un support idéal, apportant généralement un thème, un objectif parfois grammatical inséré dans le document sonore, etc… Dans le cas où une réponse d’apprenant est fausse, il est important de ne pas corriger soi- même. On peut faire réécouter une séquence du dialogue qui aide l’apprenant à se corriger lui-même. La séquence à faire réécouter doit par uploads/Management/ competences-communicatives1.pdf
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- Publié le Oct 12, 2021
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- Langue French
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