DSCG UE7 - Relations professionnelles - Fiches de cours P. Lecocq © Réseau CRCF

DSCG UE7 - Relations professionnelles - Fiches de cours P. Lecocq © Réseau CRCF - Ministère de l'Éducation nationale - http://crcf.ac-grenoble.fr 1 Centre de ressources comptabilité finance Lycée MARIE CURIE Avenue du 8 mai 1945 - BP 348 - 38435 ECHIROLLES cedex site web : http://crcf.ac-grenoble.fr/ UE 7 – Relations professionnelles 1 - Cartographie des principaux modèles théoriques des SIC 2 - Champs et objets d’étude des SIC 3 - L’information et ses sources 4 - La recherche de l’information 5 - Les enquêtes 6 - Les écrits professionnels 7 - Classement et archivage des documents 8 - La présentation orale de documents 9 - Epistémologie et sciences de gestion 10 - Méthodologie de la recherche en sciences de gestion DSCG UE7 - Relations professionnelles - Fiches de cours P. Lecocq © Réseau CRCF - Ministère de l'Éducation nationale - http://crcf.ac-grenoble.fr 2 1 – Cartographie des principaux modèles des sciences de l’information et de la communication. 1 - L’école classique de la communication Cette école de pensée privilégie une lecture mécanique de la communication qui ne prend aucunement en compte les aspects psychoaffectifs de la communication. Son mérite est de dépasser le modèle rhétorique de la cible (il suffit de bien s’exprimer pour être compris) qui est plus un modèle d’expression linguistique que de communication. Selon les modèles classiques, l’émetteur n’est plus seul en cause, le récepteur étant, lui aussi, important et pouvant à son tour se transformer en émetteur par la rétroaction (feed-back). 1.1 – Le modèle de Lasswell (1948) Laswell propose un modèle de type stimulus-effet qui conçoit la communication comme étant un processus d'influence et de persuasion. Il dépasse la simple transmission du message et envisage les notions d'étapes dans la communication, la possibilité d’une pluralité d’émetteurs et de récepteurs et s’intéresse aux effets d'une communication. Ce modèle pose en fait cinq questions : Qui ? (l’émetteur) Dit quoi ? (le message) A qui ? (le récepteur) Par quel média ? (le canal) Avec quel effet ? (influence du message sur le récepteur). 1.2 – Le modèle de Shannon et Weaver (1949) Le modèle de Shannon et Weaver peut se résumer ainsi : un émetteur envoie un message, après codage de celui-ci, à un récepteur qui effectue le décodage dans un contexte perturbé de bruits. Ce modèle fait donc référence à la façon dont le message est exprimé et interprété et à la présence de bruits qui correspondent à tous les éléments venant parasiter l’émission, la transmission ou la réception du message (parasite physique, environnement bruyant, distance, défaut (physique, cognitif, psychologique, organisationnel) à l’émission ou à la réception…. 1.3 – Le modèle de Wiener (1948) Wiener, inventeur de la cybernétique (automatisation de la régulation), achève le cheminement du modèle cible vers le modèle interactif en y intégrant la rétroaction (feed- back) sans laquelle il ne peut y avoir véritablement communication, le récepteur communiquant à son émetteur sa compréhension (ou non) du message et lui montrant comment il l’a interprété (conformément ou non aux intentions de l’émetteur). Ainsi, de linéaire, le modèle classique devient circulaire. 1.4 – L’apport complémentaire du modèle de Jakobson (années 1960) Jakobson, un des linguistes les plus influents du XXe siècle, pose et développe les fondements de l’analyse structurelle du langage de la poésie et de l’art, en particulier à travers son modèle présentant les six fonctions du langage. Ces six fonctions correspondent aux six composantes de toute communication verbale : - la fonction expressive du langage, informant le récepteur sur la personnalité ou les pensées de l’émetteur correspondant à la composante destinateur (émetteur, locuteur) ; DSCG UE7 - Relations professionnelles - Fiches de cours P. Lecocq © Réseau CRCF - Ministère de l'Éducation nationale - http://crcf.ac-grenoble.fr 3 - la fonction conative du langage, c’est-à-dire cherchant à interpeller et influencer le récepteur correspondant à la composante destinataire (récepteur) de la communication ; - la fonction métalinguistique, c’est-à-dire le dictionnaire et mode d’emploi du langage utilisé, sur lesquels les protagonistes se sont mis préalablement d’accord avant tout échange d’informations, correspondant au code utilisé dans la communication ; - la fonction phatique, c’est-à-dire le contact, en fait, uniquement la connexion et la déconnexion entre les deux protagonistes, sans même qu’il n’y ait échange d’informations, correspondant au canal de communication ; - la fonction référentielle du langage correspondant au contexte spécifique dans lequel se situe la communication, contexte pouvant générer des bruits ou faciliter l’échange ; - la fonction poétique du langage, correspondant à la forme du message lorsque celle-ci devient l’essentiel, avec une valeur expressive propre. 2 - Approche systémique de la pensée communicationnelle, l’école de Palo Alto L’approche systémique, basée sur des transactions complexes et contingentes, domine aujourd’hui l’ensemble des théories sur la communication. Elle est la base de deux courants essentiels : l'école de Palo Alto et l'analyse transactionnelle. 2.1 - Présentation de l’école de Palo Alto L'École de Palo-Alto est un courant de pensée né au début des années 50, des recherches de l'anthropologue Gregory Bateson, qui développe avec Jay Haley, John Weakland et Don Jackson une école de pensée qui envisage la maladie mentale comme un mode d'adaptation à une structure pathologique des relations familiales. Cette théorie, opposée à la théorie freudienne, est influencée par la cybernétique et la théorie des systèmes. Elle contribue au développement de la thérapie familiale car il s'agit de traiter les malades non plus suivant le schéma classique en psychanalyse (névrose/psychose) mais en travaillant sur les interactions « actuelles » du patient avec son environnement (approche systémique). Les domaines de psychologie/psychosociologie abordés sont : la communication, la proxémique (science de l’utilisation de l’espace et de son organisation signifiante dans les relations entre les êtres animés), les relations à l'autorité etc. Par extension, ces recherches abordent le domaine des organisations. 2.2 - Les principes du courant concernant la communication - Il est impossible de ne pas communiquer : dès qu’il y a mise en présence, il y a communication ; ne rien dire signifie quelque chose, ne rien faire est une façon d’agir, refuser de communiquer est une façon de communiquer. - Toute communication comporte deux aspects : - un contenu (le fond) constituant le message explicite, utilisant un mode digital (des mots et un code commun ou langage), - une relation englobant le contenu (la forme), implicite, comportant la charge affective inhérente et correspondant à un mode analogique (ou paralangage) plus intuitif et plus facilement compréhensible : gestuelle, mimique et posture. Une communication met en œuvre un message englobé dans une relation. Le manque de clarté ou la mauvaise perception du type de relation constitue une perturbation possible faussant l’interprétation de la relation et du contenu. DSCG UE7 - Relations professionnelles - Fiches de cours P. Lecocq © Réseau CRCF - Ministère de l'Éducation nationale - http://crcf.ac-grenoble.fr 4 - La communication est un processus continu qui subit des ponctuations : toute communication se situe dans une relation durable qui préexiste ; c’est le cas, en particulier, des relations professionnelles. Il s’agit de la suite des échanges dans une communication qui dure, une suite de segments successifs avec, en sus, le regard que chacun porte sur le comportement de l’autre. Ce processus subit des ponctuations : disputes, moments forts de convivialité, c’est-à-dire des messages, plus forts que les autres, qui le suspendent (souvent en interrompant la communication) tout en le maintenant en vie. - Toute communication durable dans un groupe génère des règles implicites favorisant un partage de significations. Ceci est perceptible au niveau du langage (verbal ou non- verbal) utilisé dans une organisation, bâti sur des règles non-dites, permettant d’établir des significations communes et dont la transgression éventuelle sera sanctionnée par le groupe constitué, concept proche de la notion de culture et faisant partie de ses éléments distinctifs. - La communication fait l’objet de métacommunication : métacommuniquer, c’est échanger sur sa propre communication au niveau du contenu ou au niveau de la relation, c’est expliquer et justifier le pourquoi de sa communication. Ne pas métacommuniquer, ne pas prendre de recul, risque de laisser la communication s’enfermer dans le conflit. - Le concept de la double contrainte (« double bind ») semble fournir une explication à la schizophrénie ; il y aurait évolution vers cette maladie : - si ces injonctions sont contradictoires et s’il est vital pour un individu de répondre avec une précision totale aux injonctions d’une personne donnée ; - si l’individu n’a pas la possibilité de métacommuniquer afin de revoir sa façon d’interpréter les injonctions reçues. Au-delà de la psychothérapie, ce concept, simplifié et banalisé, s’applique à de nombreuses situations en communication professionnelle. 2.3 – Les apports de Goffman, le modèle interactionniste Dans la logique de l’approche systémique, Goffman dont les travaux se situent entre 1953 et 1980, après avoir analysé la vie des reclus (concept d’« institution totale »), se centre sur l’étude de l’interaction entre l’individu et son environnement et utilise différentes métaphores. La métaphore théâtrale : la vie sociale est une scène avec ses acteurs, son public et ses coulisses (espace où les acteurs peuvent contredire l’impression donnée dans la représentation). uploads/Management/ cours-dscg-uv7.pdf

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  • Publié le Dec 19, 2021
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