Systèmes d'Information Multimédias date de dernière modification : 29 octobre 2
Systèmes d'Information Multimédias date de dernière modification : 29 octobre 2000 1 . Introduction Les premières applications informatiques ont principalement porté sur l’automatisation de tâches souvent répétitives dans le cadre des activités d’une entreprise ou d’une collectivité. Elles ont par la suite évolué vers la conception et la réalisation d’outils permettant au gestionnaire de prendre des décisions quant au pilotage de son organisation. C’est vers les années 70 que l’on a été conduit à l’utilisation de bases de données orientées vers une relative indépendance des traitements, puis des infrastructures informatiques. En fait, cette nouvelle orientation s’est accompagnée d’une analyse (ou re-visite) des procédures et des données et a conduit à une tendance à la définition systémique de l’activité des organisations ce qui s’est traduit par l’émergence du concept de système d’information et de méthodologies de conception. L’école française a d’ailleurs été très productive à cette époque et de nos jours, nous utilisons les prolongements de ces recherches et de ces développements, dont la méthode Merise, elle-même à la base d’autres méthodes, constitue un évident et bénéfique résultat. Le système d’information de l’entreprise est considéré usuellement comme l’intermédiaire entre le système de pilotage ou système décisionnel et le système opérant ou système d’exécution (figure ci-dessus). Son rôle essentiel est un rôle de communication entre ces deux derniers systèmes et également le " milieu extérieur " à l’organisation utilisatrice. Le système d’information gère et maintient les données de l’entreprise, offre aux utilisateurs une possibilité de recherche et d’interrogation. On peut donc résumer aux trois fonctions traitement, communication, mémorisation l’essence d’un système d’information. La conception et l’analyse des systèmes d’information impliquent de nos jours l’utilisation d’une méthode rigoureuse dont nous avons déjà donné un aperçu au chapitre sur les bases de données. Sans vouloir s’étendre dans des considérations trop complexes qui nous écarteraient du thème principal de cet ouvrage, nous prenons ici le terme " système d’information " de manière assez générale ; en effet, les systèmes d’information, en fonction de leur finalité, appartiennent à diverses catégories : systèmes de production, systèmes de décision, systèmes documentaires, …. ; nous prendrons donc le terme dans son acceptation globale. Par ailleurs, il convient de définir quelque peu la " matière " traitée, mémorisée et communiquée par le système d’information. Cette matière est définie sous des vocables divers dont les principaux sont les données, les informations, les connaissances, les documents. Il n’existe pas de définition technique précise (et utilitaire), à notre connaissance, de ces concepts, mais nous allons toutefois tenter d’en donner par souci de précision. Une donnée est une représentation codée d’un fait dans un but de communication ou de traitement et manipulable par un système informatique. Une information est une perception d’un fait ; elle peut être la signification qu’un utilisateur donne à une donnée ou un ensemble de données ; cette signification peut donc varier d’un individu à l’autre ; elle peut être également une perception d’un fait qui ne se traduit pas (ou pas encore) par des données (une saveur, une odeur sont difficilement informatisables). La valeur d’une variable, l’adresse d’un fichier sont des données ; l’interprétation qu’un individu en donne est une information. Les données sont régies par des règles qui peuvent être seulement opératoires ou issues d’une expertise plus ou moins complexe. L’ensemble des données et des règles qui les régissent correspondent à la notion de connaissance. L’apparition des systèmes informatiques permettant la numérisation des textes, des images et des sons a fait naître un nouvel objet : le document virtuel. Le document est un concept au départ lié au support " papier " d’un ensemble de données structurées dans l’objectif de véhiculer des informations ou des connaissances. La numérisation de l’information a étendu très largement cette notion : un document peut être un texte, une image, une plage sonore, ou un mélange de ces différents objets (document composite). Le document possède une intelligibilité beaucoup plus grande qu’une simple donnée , il constitue une forme exhaustive et achevée d’un ensemble de données, mais comme les données, les documents peuvent être mémorisés, maintenus, communiqués. On désigne par le sigle GED (Gestion Electronique de Documents) l’ensemble de ces opérations. Il convient d’insister sur le caractère nouveau de ces techniques qui bouleversent actuellement le métier de documentaliste ; alors qu’autrefois, les systèmes d’information portaient seulement sur la mémorisation, la maintenance et la communication de données, les systèmes d’information multimédias portent aujourd’hui aussi sur ces mêmes opérations appliquées aux documents. 2. Principes de conception La conception d’un système d’information multimédia est soumise à des contraintes ou obligations assez fortes dont nous allons donner une liste non exhaustive. Ces contraintes proviennent d’une part, de la nature des connaissances à " enregistrer ", d’autre part aux technologies employées. G Etant donné que les systèmes d’information multimédias sont basés sur l’utilisation d’infrastructures informatiques, on pourrait penser que leur conception est identique à celle d’un système d’information traditionnel non multimédia. Il y a effectivement bon nombre d’analogies mais aussi de nombreuses différences. On citera tout d’abord le caractère récent des applications multimédias qui ne permet pas encore d’asseoir les développements sur une expérience suffisamment longue. Les technologies utilisées sont également récentes et en constante amélioration sans encore de période de stabilité ce qui implique durant la phase de conception une veille technologique importante. Alors que le développement d’une application informatique traditionnelle ne pose généralement pas de problème en terme de maîtrise des coûts et des délais à partir d’un cahier des charges détaillé, le développement d’une application multimédia n’offre pas las mêmes garanties car l’écriture du cahier des charges suppose que le commanditaire ait une vue très précise sur ce qu’il souhaite ce qui n’est pas possible d’après les raisons exposées plus haut, mais aussi à cause de l’inexpérience de l’utilisateur final en matière de système d’information multimédia ; il y a, à notre période, beaucoup de chance (ou de malchance) pour que le système à construire et à utiliser soit le premier à être de nature multimédia. Un autre facteur de différence entre l’informatique traditionnelle et le multimédia porte sur la gestion des ressources humaines : une application multimédia fait appel à des interlocuteurs ou partenaires multiples : analystes, programmeurs multimédias, ergonomes, spécialistes du son et de l’image, designers, éditeurs, diffuseurs, financiers, fournisseurs de systèmes et d’outils, prestataires de services divers,…et commanditaires utilisateurs ce qui accroît les difficultés de communication entre ces divers professionnels et allonge les délais de réalisation. Enfin, dernier point non négligeable à signaler, pour les fournisseurs ou concepteurs, le marché des systèmes d’information multimédias est encore mal identifié et difficilement quantifiable (sauf peut- être celui des systèmes documentaires) et , pour l’essor économique des développeurs et des diffuseurs, les niches rentables ne sont pas faciles à repérer en raison des investissements élevés nécessités par les contraintes rappelées ci-dessus. Fort heureusement, il s’agit certainement d’une période transitoire qui correspond à la jeunesse, voire l’adolescence de ce secteur d’activité. G Une phase cruciale de la conception d’un système d’information multimédia est la rédaction du cahier des charges . Il doit être le plus précis possible ce qui n’est évidemment pas simple car l’interlocuteur commanditaire du système ne possède généralement pas l’expertise nécessaire et il faut généralement procéder par étude préalable analysant les besoins de l’utilisateur et proposant l’amorce de solutions alternatives tout en faisant œuvre de formation/information de cet utilisateur ; chaque solution doit comporter les aspects techniques, utilisation, maintenance, financiers permettant une comparaison sur ces divers critères. Un aspect important des solutions proposées doit porter sur les contenus du système d’information : qui les produit, qui les numérise, qui les enregistre, quelles charges de travail en découlent, quel volume représentent ces contenus, … ? G Pour faire suite au paragraphe précédent, il est utile de prévoir l’évolutivité du système d’information du point de vue des contenus. En effet, l’évaluation de ces contenus dans le temps conditionne les choix technologiques et financiers. A titre d’illustration, imaginons la construction d’un système d’information multimédia à partir de documents physiques : textes sur papier, images sous forme de photos ou de dessins sur papier, cassettes sonores, cassettes vidéos,…. Le système à construire implique la numérisation du fonds existant conduisant à un volume numérisé que l’on appellera composante de constitution ; par la suite de nouveaux documents apparaîtront qu’il faudra numériser au fur et à mesure et incorporer au système d’information, ce que l’on appellera composante d’enrichissement. Il est clair que l’évolution des volumes de la composante de constitution et de la composante d’enrichissement est différente pour chacun des deux cas et il peut être utile, en se basant sur l’activité du commanditaire du système , de modéliser cette évolution afin de prévoir à moyen terme les volumes d’information à gérer. H Composante de constitution : elle peut correspondre à un investissement sur une période fixé pour la constitution rapide des contenus numérisés. On peut, par exemple, se baser sur un modèle exponentiel du type où vl représente le volume de constitution des contenus numérisés ; le paramètre k mesure la vitesse d’acquisition ; par exemple, si l’unité de uploads/Management/ d229-chapitre-4 1 .pdf
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- Publié le Oct 22, 2022
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