Titre de l’ouvrage : Psychologie sociale et communication Nombre de pages : 329

Titre de l’ouvrage : Psychologie sociale et communication Nombre de pages : 329 pages Langue : Français Auteurs : Marcel Bromberg, Professeur de psychologie sociale à l'université ParisVIII-Saint-Denis. Alain Trognon, Professeur de psychologie sociale à l'université Nancy II. Editeur : Dunod Édition : 2004 Résumé de l’ouvrage : La psychologie sociale de la communication a eu pendant longtemps un statut particulier. Certains auteurs, par exemple, ont soutenu qu'on pouvait aborder ce champ en se détournant purement et simplement du support de la communication. Moins radicalement, on a cru, et on croit souvent encore, que le support de la communication est parfaitement transparent et que donc on atteint les faits psychosociaux presque directement sans devoir se préoccuper de savoir comment ils (se) passent. Néanmoins, dans les années soixante-dix, quelques-uns, dont Rodolphe Ghiglione pour qui cet ouvrage se veut un hommage, ont commencé à soutenir le projet d'une psychologie sociale de la communication qui ne soit pas réductrice mais qui l'aborde comme un phénomène complexe global. Ce projet s'est finalisé au cours des trente dernières années et il est devenu un paradigme solide, complet sur ses plans formel, expérimental et empirique, qui de plus propose maintenant des applications efficaces dans de nombreux domaines de la vie sociale. Le présent ouvrage présente la diversité du champ ainsi constitué ainsi que les connexions multiples et certaines de ses applications. Il offre une image relativement fidèle de la psychologie sociale de la communication et constitue aussi un instrument de travail utile à tous ceux, psychologues, linguistes, formateurs, travailleurs sociaux, ...etc., ayant affaire avec la communication. Cet ouvrage est d’abord un hommage à Rodolphe Ghiglione. Il fait suite au colloque qui s’est tenu en février 2001 à l’Université Paris VIII en psychologie sociale de la communication, domaine de recherche initié et durablement marqué par les travaux de R. Ghiglione. L’originalité de son approche a consisté, dès les années 70, à considérer le langage, non pas comme un phénomène transparent, un simple miroir, mais plutôt comme une source de questionnement. Quelles sont les spécificités des situations de communication dans lesquelles il se déploie ? Quelles relations unissent les activités cognitives du sujet communiquant et son langage ? Par quels processus les échanges interlocutoires sont ils réglés ? Et avec quels effets ? Voilà quelques questions auxquelles se sont consacrés R. Ghiglione, mais aussi tous les chercheurs issus de Paris VIII ou d’ailleurs qu’il a su, au fil du temps, rassembler autour de sa personne pour tenter de définir ce que communiquer veut dire. Le concept nodal de contrat de communication a constitué un élément de réponse autour duquel s’est cristallisée la réflexion visant à saisir dans sa totalité les paramètres de l’interaction communicative. Plusieurs recherches ici relatées s’inscrivent dans la filiation directe de cette perspective. Toutefois, cet ouvrage ne porte pas directement sur les travaux de R. Ghiglione. Il en constitue plutôt un prolongement, au sens où il tente« d’organiser une communauté d’intérêt dans le champ très large de la psychologie de la communication » comme le signalent Marcel Bromberg et Alain Trognon dans leur préface. Il s’agit en effet pour eux d’initier, à travers un ouvrage collectif, une dynamique de collaboration entre chercheurs appartenant à des champs et à des disciplines variés concernant la problématique de l’usage du langage dans des situations d’interaction sociale. Ce pari est tenu, sans conteste. L’ouvrage en lui-même atteste, par la richesse, la diversité et l’articulation de son contenu, la présence d’un champ de recherche actif et mature tant au plan théorique, qu’aux plans empirique et expérimental. Sans prétendre constituer un manuel, il pourra remplir cette fonction pour l’étudiant avancé qui s’intéresse aux questions de communication et trouvera là un ensemble de contributions, une bibliographie assez complète et des index d’auteurs et de notions fort utiles. Les chercheurs, qu’ils soient psychologues, linguistes, sociologues ou pragmaticiens, disposent avec cet ouvrage d’un panorama de recherches sur la communication qui, même si elles s’inscrivent principalement dans le champ de la psychologie sociale – nous y reviendrons –, présentent un intérêt évident pour l’ensemble des problématiques de communication. Enfin les praticiens, notamment ceux, enseignants, conseillers, psychothérapeutes, psychologues, travailleurs sociaux qui exercent leur activité par le langage, et tous ceux qui conçoivent des campagnes de communication sont bien évidemment les cibles de choix auxquels s’adressent cet ouvrage. L’ouvrage est organisé en 4 parties intitulées « la communication comme symptôme », « les contrats de communication », « les interactions communicatives » et « les schémas de communication », l’ouvrage est très bien présenté tant au plan matériel qu’au plan du contenu. Sans prétendre rendre compte de l’ensemble des contributions, nous nous attarderons sur quelques-unes d’entre elles qui nous ont paru particulièrement significatives. Dans leur texte introductif, Marcel Bromberg et Alain Trognon rappellent les conditions historiques de la constitution de la psychologie sociale de la communication, puis esquissent, à partir d’une caractérisation des recherches figurant dans l’ouvrage, un programme de développement pour cette branche. Partant de la définition première des phénomènes de communication proposée par Moscovici en 1984 comme étant « les échanges de messages linguistiques et non linguistiques (images, gestes, ...) entre individus et groupes ... utilisés pour transmettre une certaine information et influencer autrui », ils soulignent aujourd’hui l’importance, pour toute communication verbale, des mécanismes inférentiels au côté des mécanismes de décodage plus classiquement établis, et précisent que le jeu social d’influence a presque toujours une visée persuasive. De même que l’on est passé d’une conception du sujet-réceptacle (proie désignée et passive du piège argumentatif) au modèle des vases communicants, l’on va peu à peu considérer qu’il n’y a pas d’acte de communication qui ne renvoie simultanément à un transfert d’information et à l’établissement d’une relation, tout sujet étant susceptible de réagir non seulement au message mais aussi à la relation. En somme, le sujet social va passer du statut d’émetteur-récepteur, à celui de locuteur-interlocuteur doté de mécanismes cognitifs qui anticipe et produit (au moins en pensée) des stratégies argumentatives et contre-argumentatives. Les recherches présentées dans l’ouvrage peuvent être distinguées selon qu’elles portent sur des propriétés relativement générales de la communication ou qu’elles s’attachent à spécifier des situations ou des contrats de communication. Nous décrirons brièvement chacun de ces ensembles de travaux avant de les illustrer à travers un exemple détaillé. Avec le premier type de recherches, que M. Bromberg et A. Trognon qualifient de « microscopiques », trois idées sont mises en avant. Tout d’abord, les propriétés syntaxico-sémantiques des messages « réfléchissent » les cognitions sociales des émetteurs qui les produisent, ce que développent dans leurs chapitres Philippe Castel et Marie-Françoise Lacassagne à propos des discours de discrimination raciale, ou Edith Sales-Wuillemin et Daniel Gilibert à propos des biais d’attribution causale. En sens inverse, la matière même de la communication contribue au façonnage des cognitions des participants. Quatre exemples peuvent illustrer cette thèse. Selon Pascal Marchand, le contexte et la nature de l’interaction peuvent rendre fluctuantes les représentations socio-politiques des individus. Dans une perspective analogue, Patrice Georget fait la démonstration que les signaux paraverbaux (intonation, expression faciale, direction du regard) accompagnant le discours d’hommes politiques modulent la crédibilité accordée à leur message, pourtant identique. De leur côté, Annette Burguet et Denis Hilton défendent l’idée selon laquelle l’attribution causale doit certes être interprétée en fonction de facteurs sémantiques comme la logique des verbes mais doit aussi s’ouvrir à une analyse plus pragmatique de ces processus, une attention toute particulière devant être accordée aux effets de contexte. Dans un dernier exemple, Thierry Meyer et Éric Yonnet démontrent en manipulant des variables linguistiques (le cadrage des arguments, leur modélisation dans le message et l’implication de leurs cibles) que l’introduction d’une modalisation de doute dans les arguments produits par la source change quantitativement et qualitativement les prédictions issues des modèles de persuasion. La troisième idée soulignée dans cette série de recherches c’est que l’activité conversationnelle contribue d’autant mieux au façonnage des cognitions qu’elle fait suite à un comportement préparatoire consistant avec les arguments véhiculés par message persuasif. Pour l’illustrer, le chapitre de Robert-Vincent Joule, Jacques Py et Françoise Bernard intitulé « Qui dit quoi, à qui, en lui faisant faire quoi ? Vers une communication engageante ». À travers la notion de communication engageante, les auteurs tentent de jeter les bases d’un dialogue entre la psychologie sociale et les sciences de l’information et de la communication. Revenons d’abord sur le concept d’engagement. Défini initialement par Kiesler comme « le lien qui unit l’individu à ses actes comportementaux », l’accent est mis ici sur les conditions dans lesquelles, pour une situation donnée, la réalisation d’un acte ne peut être imputée qu’à celui qui l’a réalisé. Les résultats expérimentaux du paradigme du pied dans la porte, bien connus, conduisent à penser qu’un message persuasif a plus de chances de déboucher sur les effets escomptés s’il a été précédé par un acte préparatoire engageant et consistant avec lui. L’enjeu devient alors de chercher à mieux articuler théorie de la persuasion et théorie de l’engagement, ce que les auteurs parviennent à faire avec les deux études à visée d’application dont ils rendent uploads/Management/ fiche-de-lecture-2-psychologie-sociale-et-communication.pdf

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  • Publié le Apv 09, 2021
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