Campus adventiste du Salève Faculté adventiste de théologie Collonges-sous-Salè
Campus adventiste du Salève Faculté adventiste de théologie Collonges-sous-Salève L’Homme et la Femme en Eden Rôles et responsabilités de chaque partenaire du couple humain à la création et dans la chute Mémoire présenté en vue de l’obtention du Master en théologie adventiste par Dominique BUFFON Directeur de recherche : Marcel LADISLAS Assesseur : Roland MEYER Mai 2013 1 REMERCIEMENTS Je tiens à exprimer ma gratitude envers Dieu pour cette expérience qu’il m’a permis de vivre, et pour m’avoir guidée et accompagnée durant toutes ces années d’études. Ma reconnaissance va ensuite à mon directeur de recherche Marcel Ladislas, pour le temps qu’il m’a accordé et les nombreuses discussions qui m’ont permis de mener à bien ce travail. Je remercie également mon assesseur Roland Meyer, qui a accepté de critiquer ce travail. Je lui en suis très reconnaissante. J’exprime également ma gratitude envers l’ensemble du corps enseignant, pour leur soutien, leurs encouragements et leur disponibilité qui ont fortement contribué à la réussite de ma formation. J’adresse mes remerciements à ma famille qui m’a portée durant ces années : mon mari Michaël, sans qui je n’aurais su donner le meilleur de moi-même, mes parents Serge et Danièle, ainsi que ma grand-mère Marie-Thérèse, pour leurs prières, leurs encouragements et leur soutien. Enfin je souhaite remercier toutes les personnes qui d’une manière ou d’une autre ont contribué à la réalisation de ce mémoire. INTRODUCTION 3 Dans nos civilisations contemporaines, il est reconnu que la femme joue un rôle important dans le développement de la société. Toutefois, deux tendances opposées1 se démarquent sur ce point. La première et la plus ancienne appelée hiérarchique, encore partagée dans de nombreux pays dits du Sud, prétend que le rôle de la femme est de procréer et de s’occuper des enfants, de leur éducation, et du bien-être du foyer. Sa présence est indispensable au bon déroulement du quotidien, mais elle est exclue de toutes les démarches intellectuelles, prises de décisions, et fonctions de direction au sein de la société. Elle est ainsi considérée comme subordonnée, inférieure à l’homme de par sa condition physique, et pour certains, intellectuelle. L’homme est le seul à avoir le droit de décider de toute chose, sa femme lui devant obéissance et soumission2. Cette attitude est aussi exigée en dehors du cadre du foyer : les femmes en général, doivent soumission et obéissance aux hommes, qu’ils soient leurs maris, leurs pères, leur frères ou de parfaits inconnus. La valeur de la femme en tant qu’individu n’est donc pas véritablement considérée, elle est davantage un outil de travail ou un objet. Pendant de nombreuses années, cette idée a été véhiculée par les traditions évidemment, mais elle fut aussi appuyée par l’Eglise, qui pendant longtemps exclut les femmes dans de nombreux domaines, les considérant comme inaptes. Cherchant appui dans les récits de la création de la femme et de la chute (Genèse 2-33), cette tendance affirme que la femme doit être considérée comme inférieure à l’homme à cause de la faiblesse de sa nature, notamment devant le tentateur4. Jusqu’à aujourd’hui, et même dans les milieux chrétiens, nous voyons que la femme n’est pas autorisée à participer à certains rôles d’importance, et même si elle est de plus en plus impliquée, les places qui lui sont attribuées sont souvent inférieures à celles des hommes. Une seconde tendance appelée libérationniste et complètement à l’opposé de la première, touchant davantage les pays dits du Nord, notamment en Occident, affirme que 1 Cf. Willard SWARTLEY, Slavery, Sabbath, War and Women, Scottdale, Herald Press, 1983, p. 151. 2 Saint Augustin expliquera que la femme est destinée à vivre sous l’empire de l’homme et n’a de son chef aucune autorité. Cf. Saint AUGUSTIN, De la Genèse contre les Manichéens, II, XI, vol. 4 de Œuvres Complètes de Saint Augustin, M. RAULX (éd.), Bar-le-Duc, L. Guérin et Ce, 1866, p. 112. 3 Les textes utilisés dans ce travail de recherche seront tirés de la version Louis Second révisée de 1979. Cf. La Sainte Bible, trad. Louis SEGOND, Genève, Société Biblique de Genève, 1979. Aux vues de l’abondante mention de versets bibliques, nous serons susceptibles d’utiliser dans la suite de ce travail les abréviations communes à la NBS, La Nouvelle Bible Segond. Cf. La Nouvelle Bible Segond, Villiers-le-Bel, Société Biblique Française, 2002. 4 Le Père de l’Eglise Tertullien a déclaré : « C’est toi la porte du diable ; c’est toi qui a brisé le sceau de l’Arbre ; c’est toi qui la première as déserté la loi divine ; c’est toi qui as circonvenu celui auquel le diable n’a pas pu s’attaquer ; c’est toi qui est venue à bout si aisément de l’homme, l’image de Dieu. Ton salaire c’est la mort, qui a valu la mort même du Fils de Dieu ». TERTULLIEN, La toilette des femmes, Marie TURCAN (éd), Sources chrétiennes 173, Paris, Editions du Cerf, 1970, p. 43-45. Le texte de Paul en 1 Timothée 2.13,14 a aussi beaucoup été utilisé pour justifier une certaine autorité et supériorité des hommes sur les femmes, cf. Roland MEYER, Paul et les femmes, Collonges-sous-Salève/Dammarie-les-Lys, Faculté Adventiste de théologie/Editions Vie et Santé, 2013, p. 101-104. 4 l’homme et la femme sont des êtres humains égaux en tous points, dotés des mêmes qualités et capacités morales et intellectuelles, voire même physiques5. Cette tendance s’évertue à chercher l’égalité des sexes dans tous les domaines de la vie, plus particulièrement dans le domaine professionnel et dans le cadre du foyer6. De nombreuses manifestations, pétitions et associations sont ainsi faites pour défendre les droits de la femme, qui doivent être similaires à ceux des hommes. De plus en plus, l’Eglise reconnaît à la femme une égalité de nature avec l’homme, notamment grâce au texte de Genèse 1.26- 27, où il est dit que Dieu créa l’homme et la femme à son image. Etant tous deux à l’image de Dieu, on ne peut reconnaitre à l’un d’entre eux une faiblesse ou une infériorité par rapport à l’autre, somme toute pas de droit divin. Le tableau suivant résume les points principaux des deux tendances7 : Hiérarchique Libérationniste 1. Il est attendu des femmes qu’elles soient subordonnées aux hommes – à la maison, à l’église, et dans la société. 1. Les hommes et les femmes sont appelés à la réciprocité dans les rapports. La subordination des femmes parce qu’elles sont des femmes faillit à la plus haute éthique biblique. 2. Spécialement au foyer, les maris doivent exercer l’autorité sur les femmes, selon les rôles prescrits en accord avec ce modèle. 2. Les modèles de direction et les rôles sociaux prescrits ne sont pas mandatés par les textes bibliques. Les capacités, besoins, et accords devraient déterminer la direction et les rôles. 3. Dans l’église, les femmes sont exclues du ministère de la prédication et de l’enseignement des hommes. Les autres formes de direction doivent être exercées sous la direction et l’autorité des hommes. 3. Les dons des femmes et des hommes devraient de même déterminer qui tiendra les différents rôles de direction. Les femmes sont libres de participer à tous les ministères de direction de l’église. Ainsi nous sommes face à deux points de vue totalement différents, concernant la place de l’homme et de la femme l’un vis-à-vis de l’autre. Semblant être tous les deux appuyés par le récit de Gn 1-3, il est toutefois clair que les deux ne peuvent être vrais. Plusieurs questions doivent donc être posées pour déterminer quelle tendance est la plus proche de la réalité. Tout d’abord, est-il possible de déterminer quelle est la fiabilité du texte de la Genèse ? Pouvons-nous nous baser sur lui pour déterminer la place de l’homme et de la femme dans l’humanité ? Ensuite, que déclare le texte de la création (Gn 1-2) au sujet des rôles et des responsabilités de chaque partenaire du premier couple humain ? Quel 5 Depuis les années 80, de nombreuses femmes ont tenté et ont réussi à pénétrer des milieux professionnels jusque-là réservés aux hommes (armée, police, pompiers, etc…), montrant que physiquement l’homme et la femme se valent, car bien que l’homme soit généralement plus fort, la femme se montre plus agile. 6 Domaine professionnel : dans la répartition équilibrée des postes à haute responsabilité, ainsi qu’une correspondance des salaires ; Cadre du foyer : dans la répartition équitable dans les tâches ménagères et d’une implication égale dans l’éducation des enfants. 7 Willard SWARTLEY, Slavery, Sabbath, War and Women, p. 151. 5 était le but de Dieu en les créant, et quelles étaient leurs fonctions ? Et enfin, que peut-on dire de la responsabilité de la femme dans la chute (Gn 3) ? Est-elle entièrement responsable ou l’homme a-t-il aussi eu un rôle à jouer ? Dans ce travail de recherche, nous proposons de découvrir ce que le récit de la Genèse révèle à propos des rôles et des responsabilités de l’homme et de la femme durant leur séjour au jardin d’Eden. Nous déterminerons ainsi quelle place revient à chaque partenaire du couple humain en termes d’égalité ou de hiérarchie8. Pour ce faire, nous analyserons dans un uploads/Management/ hommes-femmes-eden.pdf
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- Publié le Nov 03, 2021
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