Industrie minière et Environnement: La difficile conciliation Par Idriss Linge
Industrie minière et Environnement: La difficile conciliation Par Idriss Linge - 05/06/2012 Lors du récent forum minier au Cameroun, de nombreuses présentations ont montré à souhait l’importance qui doit être accordée à cette problématique Le Projet de Mbalam produira environ 17 millions de tonnes de CO2e au cours de la vie du Projet. Le Projet ne sera pas neutre du point de vue de ses émissions de carbone, cependant, la protection proposée des 164 000 ha de forêt intacte de l’UFA 10034 contre l’exploitation forestière maintiendra un puits de carbone contenant plus de 200 millions de tonnes de CO 2. Durant 2010, le MINFOF est entré en négociation avec les Sociétés d’exploitation forestières au sujet de l’allocation éventuelle de cette UFA. En l’absence d’une norme internationale ou camerounaise relative au risque, le protocole d'évaluation des risques adopté par CamIron, est conforme à la norme australienne AS 4360 (voir Volume 2). La probabilité d’urgences sociales et environnementales a été formellement évaluée dans le cadre d’un processus qui a deux parties. La première partie a évalué le risqué intrinsèque sans contrôle tandis que la seconde partie a évalué le risque résiduel après que les contrôles prévus aient été mis en place et jugés efficaces (voir Error: Reference source not found). Une des problématiques importantes du forum minier qui s’est achevé le, aura été celui de la conciliation entre développement de l’industrie minière et respects des considérations environnementales. Dans son approche, le gouvernement n’a pas encore défini un cadre clair et unique relatif à la préservation des environnements tant physiques, que socio-économiques. Un des problèmes soulevés aura été celui du chevauchement entre des zones attribuées à des entreprises minières, et celles qui sont protégées pour la conservation. Prenant la parole sur le sujet, le Centre pour l’environnement et le développement (CED), a remis sur la table des discussions, la nécessité de suspendre l’attribution de nouveaux permis en vue de voir clair dans les différentes situations. « L’expérience en matière d’exploitation forestière montre que très souvent, le gouvernement semble négliger ces aspects et après, de gros conflits ne manquent pas de survenir. Pour éviter d’avoir à gérer les même contraintes qui se soldent souvent par des procédures coûteuses et difficiles à gérer pour l’Etat, il est important de bien appréhender la situation de manière étendue avant », a expliqué Samuel Guiffo, le responsable de cette organisation. © Journalducameroun.com L'activité minière a un impact réel sur l'environnement Le besoin de renforcer la capacité à comprendre la chaine des valeurs… Même si un cadre légal clair n’existe pas encore, le gouvernement semble se préoccuper des questions environnementales. La principale exigence actuellement est la réalisation d’une étude d’impact par des cabinets d’études agrées. A la suite de cette étude d’impact, les audiences foraines sont réalisées et donnent la possibilité à toute personne intéressée de venir faire entendre une quelconque prétention. Mais la démarche du gouvernement ne semble pas suffisante. Selon certains experts, posséder un cadre légal ne suffit pas. Il faudrait encore avoir l’expertise pour clairement identifier la chaine des valeurs devant servir de contrepartie pour les impacts environnementaux. De plus, le gouvernement semble déjà, en matière forestière, manquer de personnel et n’a pas présenté une issue pertinente de suivi des activités minières et de leur impact sur l’environnement. « Il faut pour chaque projet une bonne étude de base du projet, pour avoir un aperçu clair et net des enjeux qui existent. Ensuite il faut discuter avec les communautés locales pour avoir une idée de ce que cela pourra entrainer comme conséquences et enfin discuter en tenant compte du maximum d’exigence dans la transparence. Le Cameroun pourra ainsi avoir une exploitation minière durable », a expliqué Brendan Schwartz, un des responsables du réseau de lutte contre la faim (RELUFA), au Cameroun. … Et de travailler avec toutes les parties prenantes Pourtant et au-delà du débat, des entreprises se disent prêtes à tenir compte des normes environnementales. « Nous avons travaillé et continuons de le faire, pour éviter au maximum les aires protégés. C’est pour nous une préoccupation réelle. Nos équipes sont ouvertes pour s’y mettre avec l’administration, les organisations de la société civile et les populations concernées », a expliqué David Meehan, le Directeur des Opérations pour Sundance Resources, l’entreprise opérant sur le fer de Mbalam. Selon ce responsable, la question environnementale pourra aller au-delà de la convention minière. « Comme je l’ai dis dans ma présentation, nous consacrerons 0,5% de nos bénéfices nets à la gestion des problèmes environnementaux et communautaires », a-t-il expliqué. Une position louable mais à surveiller selon le RELUFA. « C’est une bonne nouvelles, mais les communautés doivent aller plus loin encore, la question est de savoir ce à quoi équivalent les 0,5%. Il faut s’assurer que leur valeur permettra de combler la dégradation causée sur les différents environnements concernés par le projet. Et pour cela, il faut un travail concerté et surtout une communication permanente entre les différentes parties prenantes. Selon des expertises internationales, près de 60% des exploitations minières sont à ciel ouvert causant une défiguration permanente du territoire due aux procédés d’exploitation. Le principal problème dans une mine est la gestion des déchets. (79 tonnes de résidus miniers sont nécessaires à la production d’une once d’or). Mots clés http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=11461 Dans un contexte où le développement reste majoritairement associé à la croissance et où l’on vit des problèmes aussi bien économiques, sociaux et environnementaux associés à l’exploitation minière censée porter cette croissance au Mali, parler de développement durable peut sembler hors de propos. En effet, le développement durable impliquerait une redéfinition du développement qui doit non seulement se distinguer de la croissance mais ne doit plus pouvoir être « transmis » du Nord vers le Sud. * Dans le cas minier malien, bien qu’insuffisantes, les exigences environnementales apparaissent aussi bien dans la législation environnementale que dans le code minier Les projets miniers, souvent encouragés dans le cadre du développement, apportent habituellement des espoirs au niveau économique et parfois des désastres au niveau environnemental. "De par sa nature, l'activité minière a un impact environnemental, social et économique indéniable."1 Les conséquences de l’industrie minière sont très variées. Il existe également une certaine différence entre les grands et les petits projets miniers. Cependant, c'est à toutes les étapes d’un projet: exploration, exploitation, transformation et fermeture ou l'abandon d’un site minier, qu'on augmente le potentiel des effets néfastes sur l’environnement. Les mines à ciel ouvert causeraient plus de bouleversements que les mines souterraines.2 Ces mines produisent énormément de déchets qui se retrouvent dans l'eau, le sol et dans l'air. La déviation des cours d'eau naturels dans le cadre d’exploitation minière crée des sites d’eaux stagnantes propices au développement des moustiques propageant la malaria. Malheureusement, ces impacts environnementaux s'étendent parfois à des kilomètres des sites exploités, atteignant des villages éloignés et y perdurant denombreuses années. À titre d'illustration, au Ghana, les habitants du village de Nkwantakrom situé à 10-15 km des activités minières ont observé que les eaux des puits et cours d'eau les desservant avaient une mauvaise odeur, une couleur douteuse et contenaient des matières fécales. 3 Les compagnies minières ont souvent un énorme besoin d’espace pour établir leurs installations. Elles empiètent donc sur des milieux naturels et sur des terres fertiles. C'est 1 Hutchinson, Moira. « Chapitre 4 : Au-delà des meilleures pratiques » dans Les Sociétés canadiennes et la responsabilité sociale, Rapport canadien sur le développement 1998, Institut Nord-Sud, 1998, p. 85. 2 France Bequette, « Espace vert : Bonnes mines pour la planète », Le Courrier de l’UNESCO, 48 e année, 1995, p.45 3 Akabzaa, Thomas. « Chapitre 4 : Impacts of mining in the study area » dans Boom and dislocation : the environmental and social impact of mining in the Wassa West District of Ghana, Third World Network- Africa, 2000, p.57-58. particulièrement le cas des mines à ciel ouvert qui détruisent par le fait même la végétation, les forêts, des sites de culture, de nombreux cours d'eau et lacs et l'habitat d'animaux sauvages.4 Lorsque des activités minières sont entreprises sans égard à l’environnement, on ouvre ainsi la porte à la déforestation, à l’instabilité des sols (glissement de terrain, coulée de boue etc.) et surtout l’érosion des terres arables. La construction de routes ou l'ouverture de sites de dépôt des déchets, sur des sols en pente extrême, favorise le glissement de ces sols (et tout ce qu’ils contiennent) vers les cours d’eau. Cela change inévitablement les habitats naturels et affecte le milieu aquatique.5 On remarque donc que les projets miniers peuvent faire beaucoup de dégâts. Si les conséquences environnementales sont nombreuses, on peut s'imaginer qu'elles affectent également les humains, ainsi que leur organisation sociale et économique. aux multiples transformations brutales des paysages et du cadre de vie des communautés locales. Dans cette perspective, une réorientation s’impose aussi bien pour les États que pour les entreprises. Pour les entreprises, dont les activités sont souvent accusées d’être responsables de fortes dégradations de l’environnement, le développement durable devient une affaire d’image (Doyle, 1998) et pour les États, une option stratégique Face à uploads/Management/ industrie-miniere-et-environnement-la-difficile-conciliation.pdf
Documents similaires










-
59
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 07, 2022
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 0.2295MB