La théorie linguistique et didactique des langues La communication humaine est
La théorie linguistique et didactique des langues La communication humaine est liée à la communication de l'information par le biais du langage notamment. Mais les définitions du langage divergent selon les chercheurs : alors que pour R. Barthes tout est langage (1975), pour G. Mounin (2000, rééd. de 1968) par contre, le langage renvoie avant tout au linguistique. Cependant, les études sur la communication non verbale lors des actes de communication ont montré qu'environ 75% des échanges communicatifs relèvent de cette dimension. Cela oblige donc à relativiser l'importance du verbal dans la communication et prendre conscience de la complexité des échanges en jeu lors des interactions langagières. A/ Quelques préalables : la linguistique cf. Doc 10 : fiche récapitulative sur les grands courants de la linguistique au XXème siècle On définira ici la linguistique comme l'étude scientifique de la langue. A l'origine, la linguistique était rattachée à une science générale des signes : la sémiologie. Depuis les travaux de Ferdinand de Saussure en particulier (début du XXème siècle), elle s'appuie sur une démarche objective, descriptive et explicative de la structure et du fonctionnement des langues naturelles humaines. Elle se distingue ainsi : de la grammaire (grammaire historique et gramm. comparée) : elle est prescriptive et normative ; de la philosophie du langage : elle renvoie aux hypothèses métaphysiques, psychologiques sur l'origine, le fonctionnement et la signification anthropologique du langage La linguistique structurale étudie les faits de langue sans se cantonner confinar exclusivement à ceux du "bon usage" et elle aborde la langue parlée (notion de "chaine parlée") par opposition à la « grammaire » qui privilégie la langue écrite (référence aux auteurs classiques et la "belle langue"). L'hypothèse posée par la linguistique est qu'il faut partir d'une approche systémique de la langue comme un tout cohérent, vu de l'intérieur (règle de l'immanence car la langue est envisagée comme un objet social indépendant de l'individu). Partant de cette hypothèse, cela permet de dégager des unités linguistiques à différents niveaux, d'en décrire la structure et le fonctionnement et d'en montrer les liens de hiérarchie (axe paradigmatique), de solidarité (axe syntagmatique) et d'opposition (paires opposées sur les deux axes) que ces unités entretiennent entre elles. L'approche grammaticale descriptive proposée va définir, pour systématiser l'écrit, des classes grammaticales et leur enchainement morphosyntaxique et sémantique sur l'axe de la phrase (cf. l'évolution de la grammaire de phrases dans les années 60, à la grammaire de textes à partir des années 70). Selon la grammaire descriptive, il existe neuf classes grammaticales : Ex. : Le chat noir mange. Il mange goulûment avidamente sur mon bureau et sur mon canapé, hélas ! 1. Déterminant : le 2. Nom : chat 3. Adjectif (qualificatif, possessif, ...) : noir / mon 4. Verbe : mange 5. Pronom : il 6. Adverbe : goulûment 7. Préposition : sur 8. Conjonction (de coordination, de subordination) : et 9. Interjection : hélas La linguistique s'attachera à la langue en tant que composante sociale du langage et l'étude d'un système de signes particuliers. Elle délaissera abandonará l'étude de la parole, manifestation individuelle de la langue. Elle deviendra donc une science à part entière mais conservera des liens privilégiés avec d'autres sciences humaines et sociales. Des développements récents ont conduit à une redéfinition de l'objet de la linguistique. Comme le remarquent Galisson & Coste (1976), les travaux portant sur le discours ont entrainé la prise en considération non seulement de la langue mais aussi du sujet, de la relation de communication et de la situation. B/ Théorie de la communication en linguistique Le concept de communication en linguistique ne peut être évoqué en faisant abstraction des théories de la communication développées dans d'autres disciplines. D'où la nécessité d'un rapide historique au sujet des relations qu'entretient la linguistique avec d'autres sciences humaines. 1) La linguistique et les sciences humaines Jusqu'aux années 60, les différents domaines de la linguistique (phonologie, morphologie, lexicologie et syntaxe) se limitent à la production d'inventaires : analyses des corpus composés de formes verbales étudiées en elles-mêmes et non en interaction avec des formes non linguistiques, des sujets ou des situations de communication. Le langage est réduit à une enveloppe formelle, à un système de signes, sans réelle prise en compte de sa fonction symbolique, pourtant soulignée par Ferdinand de Saussure. Aujourd'hui encore, la linguistique s'intéresse plus souvent à la langue comme code que comme moyen de communication et à l'analyse des phénomènes communicatifs. Pourtant, elle ne sera pas étrangère à l'émergence d'une vision générale de la communication avec l'apport des théories de l'information et de certains travaux anthropologiques tels que ceux menés par Hall (1966) dans le domaine de la proxémie (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Proxémie) favorisant une prise en compte de ces phénomènes communicatifs. Figure 1 : Diagramme des sphères proxémiques selon Hall (1966) En fait tout travail sur le langage présuppose un modèle implicite ou explicite de la communication. Le souci du linguiste devrait être de penser l'articulation entre la transmission et la construction de la signification mais c'est l'aspect transmission qui a surtout été exploité : un émetteur qui se charge de l'encodage et un récepteur qui se chargera du décodage. Ce modèle réduit l'acte de communication à l'émission d'un message au travers d'un code que locuteur et interlocuteur sont, tout du moins en partie, censés partager : ce code étant la langue. Cette conception de la communication ne tient finalement pas compte du sujet parlant en tant qu'être social et limite l'échange verbal à la transmission d'un message. De ce schéma de la communication, deux types d'approches des phénomènes langagiers prennent leur essor vers les années soixante-dix : la pragmatique et les théories de l'énonciation. Quelles en sont les limites ? Du côté de la pragmatique, certaines analyses se contentent d'analyser les activités communicatives dans une phrase ou dans un énoncé question/réponse. De plus les exemples sont théoriques et déconnectés de toute situation communicative authentique. C'est pourquoi malgré des travaux de grand intérêt, les premières propositions d'analyses pragmatiques restent encore trop souvent tributaires d'une analyse de message ne tenant que peu compte de l'interaction entre les locuteurs. Il sera nécessaire d'attendre encore quelques années pour que le sujet parlant soit introduit dans l'analyse des phénomènes langagiers. Cette prise en compte du sujet dans les analyses langagières n'est pas sans rappeler le nouveau statut du sujet dans d'autres sciences humaines. L'autre approche des phénomènes langagiers évoqués plus haut concerne la théorie de l'énonciation qui rompt avec l'idée de la langue envisagée en elle-même et pour elle-même, en introduisant le sujet parlant. Cette approche énonciative rencontre un écho chez des auteurs d'autres disciplines. Ainsi il n'est plus question de partir du sujet psychologique : l'individu dans sa singularité est considéré comme origine de la vie sociale et potentiellement identique à ses semblables. La théorie de l'énonciation se base sur une nouvelle conception sociale du sujet en tant que sujet produit et producteur du social. Rappelons ici que, si la linguistique influence d'autres sciences, parallèlement elle les sollicite comme on peut le constater avec cette nouvelle conception du sujet qui a été retenue par des linguistes qui, comme Catherine Kerbrat-Orecchioni, présentent ainsi une approche pragmatique pluridisciplinaire : la pragmatique des interactions. Pour avoir quelques notions de base en linguistique : cliquez sur ce lien et consultez les "Capsules pédagogiques" portant sur les linguistes Links https://www.youtube.com/results? search_query=mlle+la+fleur https://www.youtube.com/watch?v=2vbNj3sbD1A https://www.youtube.com/watch?v=HGuISJZ-udI Lire la vidéo et Lire la vidéo . 2) Les théories réductrices de la communication en linguistique Deux théories reposent sur la conception du sujet psychologique. La théorie dite du reflet ou mécanique et la théorie dite mentaliste : -la théorie mécanique envisage considera la communication comme étant réduite à des propriétés essentiellement dénotatives. Elle se limite à la transmission d'informations et axe son intérêt sur le message ; -la théorie mentaliste met l'accent sur le fait que toute réalité est une construction de l'esprit. Chaque individu construit isolément sa propre réalité et organise le monde pour lui- même. De ce fait, on construit un univers formé d'individualités et la communication est définie comme la rencontre de subjectivités autonomes. Il n'y a plus de communication possible. Avec une telle conception de la subjectivité, comment développer une vie sociale? Dans cette théorie, le sujet est conscient de tout ce qu'il communique, postulat difficilement défendable. Ces deux théories bien qu'elles présentent un certain intérêt, sont trop unilatérales pour expliquer la communication. 3) L'interaction En sciences humaines émerge une nouvelle approche du sujet et du social avec les travaux de G. H. Mead (sociologue et psychologue de la fin 19ème - début 20è s) qui fut le précurseur de l’interactionnisme qui est un courant de pensée né aux États-Unis, de la confrontation entre différents courants issus de la psychologie, l'anthropologie, la sociologie ou des sciences de l'information et de la communication. Pour les interactionnistes, l'individu se construit dans ses relations avec son environnement. Dans l'approche de Mead, il faut prendre en compte, non plus le sujet individuel mais le sujet social et dans le même temps l'interaction et le langage se trouvent placés au centre de la vie uploads/Management/ la-theorie-linguistique-et-didactique-des-langues.pdf
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- Publié le Mai 15, 2021
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