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http://www.observatoiredustressft.org/index.php? option=com_content&view=article&id=2101:la-veritable-histoire-du-postier-qui-sest-suicide- dans-laisne&catid=82:vu-dans-la-presse&Itemid=59 Vendredi, 30 Novembre 2012 00:02 La véritable histoire du postier qui s'est suicidé dans l'Aisne L'Observatoire reproduit ici l'analyse rédigée par des postiers suite au suicide par pendaison du guichetier de La Fère. Le 31 octobre 2012, un guichetier âgé de 55 ans a envoyé un mail à sa hiérarchie avec copie à une collègue avant de se pendre dans son bureau de poste de La Fère, un petit bureau dépendant d’un regroupement de bureaux à Tergnier où il travaillait tout seul. Dans son mail, il reprochait notamment à sa hiérarchie un manque de reconnaissance pour le travail qu’il avait effectué pour mettre en place la gestion du « back-office » de son entité, une hiérarchie aveugle qui lui donnait des coups de bâton alors qu’il « se noyait ». Avant d'arriver à cette extrémité il avait saisi plusieurs fois la "cellule de soutien" mise en place à grands renforts de communication par la direction de La Poste suite au suicide de 2 cadres supérieurs en début d’année en Bretagne, : sans jamais recevoir de réponse. . Sa collègue, qui l’avait appelé encore la veille, ne s’est doutée de rien. L’appréciation qu’elle portait sur son collègue qui s’est suicidé, « X. aimait son travail et mettait un point d’honneur à le faire à la perfection ». C’était aussi l’avis des clients du bureau de poste de la Fère, qui le décrivaient comme « serviable », « très gentil » et « dévoué ». Malheureusement, ce n’était pas l’avis de la direction, qui le trouvait trop lent, et avait instruit un dossier disciplinaire à son encontre pour « incorrection » et « réponses de mauvaise foi et irrespectueuses à une demande d’explications », la peine proposée à l’examen du conseil de discipline étant une exclusion temporaire de fonctions de 3 mois. De plus, elle lui avait annoncé qu’il allait quitter son bureau pour devenir remplaçant mobile, en devant tourner sur plusieurs sites distants, et ceci contre sa volonté. . Il y a donc eu un téléscopage extrêmement violent entre le professionnalisme de l’agent, guichetier expérimenté qui connaissait ses clients de longue date et était très apprécié par eux, et la conception de ce que devait être le travail par la direction, décidée du fait du prince sans aucune négociation, sans respect pour les personnes, sans respect pour les clients, et sans passer par le moindre CHSCT. Pour couronner le tout, le bureau central auquel était rattaché le site de La Fère avait été sélectionné comme site expérimental pour la conduite du changement suite aux recommandations remises par Jean Kaspar, ce qui pose des questions sur la pertinence du rapport qu'il a remis et sur le rôle qu'il joue - ou qu'on lui fait jouer - dans l'entreprise. . Suite au suicide, les dirigeants de La Poste ont mis en place une commission "indépendante", composée... de la dite "médiatrice" - chef de cabinet du PDG ! - du médecin coordinateur des médecins du travail de La Poste (salariés de l'entreprise), de la coordinatrice des assistances sociales, qui travaillent toutes au siège sous la responsabilité directe du PDG. L'’indépendance dont il est question n' est qu’une mascarade de plus destinée à essayer de juguler les effets désastreux causés par l’annonce de ce suicide, après le rapport lénifiant d'une commission qui n’a même pas parlé des conditions de travail et de la souffrance des postiers, encore moins des suicides en augmentation ces dernières années. . La direction locale de La Poste a ensuite annoncé que la réorganisation du bureau était abandonnée, ce qui est la moindre des choses après un tel drame mais montre bien l'incohérence et les limites de son projet. . Mais la Direction ne remet toujours pas en cause ses modes de management, ses réorgansiations, et encore moins sa stratégie de réduction massive des coûts "humains", reprise par le rapport Kaspar : La politique de suppression d’emplois par non remplacement des départs se poursuit, produisant partout les mêmes effets insupportables : des seniors sont démis de leur poste et affectés autoritairement comme remplacants mobiles, sans pouvoir rien dire, les organisations syndicales sont court-circuitées car on ne leur donne pas les dossiers des réorganisations au préalable en CHSCT et en comité technique avant les réorganisations, les personnels concernés ne peuvent pas donner leur avis. Bref il n’y a plus de concertation et le rouleau compresseur avance sans aucun contrôle ; c'est le constat et l'alerte envoyée par un collectif de postiers au Président de La République : LA POSTE EST DANS UNE ZONE DE NON DROIT. . Comme à France Télécom, le changement a été imposé à marche forcée, les objectifs majeurs de l’entreprise ne sont pas négociés. A La Poste, les négociations sur la GPEC ont avorté, l'entreprise avait essayé d’obtenir la signature d’ organisations syndicales minoritaires, et ne voulait pas donner les chiffres de la GPEC "pour qu’ils ne se retrouvent pas dans la presse !" Mais les chiffres sont connus : -6.760 en 2008, -8.326 en 2009, -10.033 en 2010, -7.323 en 2011, -8.434 prévus en 2012, soit un total cumulé sur 5 ans de plus de 40.000 suppressions emplois : En 5 ans, dans un contexte de crise, La Poste a joué contre l'emploi en refusant de recruter 40.000 personnes et en faisant reporter la charge de travail à dessein sur le personnel restant. Les dirigeants sont dans le déni du suicide au travail ou à cause du travail, dans leur tour d’ivoire, disant sur tous les tons qu’aucune autre politique n’est possible, c’est à dire que les suppressions d’emplois massives et d’une brutalité inouïe seraient obligatoires. Mais on voit bien que leur politique conduit à une aggravation délétère des conditions de travail, à la destruction tout aussi massive de la qualité de service rendue aux clients (qui a baissé de 50 %) : leur seul but est de maintenir le taux de profit pour préserver leurs primes exorbitantes. Une autre politique, La Poste l'a connu pourtant : Pendant des dizaines d’années, La Poste a eu un résultat peu important, voire légèrement négatif, d’abord comme administration puis ensuite comme établissement public. La recherche du profit maximum n’était pas alors l’objectif majeur des dirigeants, ils avaient encore le sens du service au public et le souci de la qualité de service offerte aux clients. . Aujourd’hui, il n'en est plus question, la gestion de La Poste est devenue exclusivement financière: Comme dans les Hopitaux, comme à la CAF, comme à Pole Emploi... avec les mêmes conséquences : Une Machine à Broyer les salariés et les usagers. (1) . Cette gestion désastreuse doit cesser, non seulement parcequ'elle est incohérente et destructrice de valeur, mais aussi parce qu’elle est porteuse de stress, de souffrance, et peut conduire à des pathologies inacceptables et dans certains cas à l'extrémité de la mort. Le nombre de postiers qui se suicident ou qui font des tentatives est en forte croissance depuis 2009, les effets de cette politique commençant à se faire sentir progressivement : au moins 11 de 2006 à 2008, 12 en 2009, 28 en 2010, 15 en 2011 et 27 sur les 10 premiers mois de l’année 2012. Le vrai processus de changement de La Poste n'est pas "la poursuite du changement" pathogène auto-proclamé par le PDG actuel : Il doit se faire avec de nouveaux dirigeants qui l'acceptent, et qui acceptent d'y associer les représentant du personnel : dans des négociations sur les conditions et l’organisation du travail, qui est devenue incohérente - particulièrement dans la Direction du courrier - et fait porter aux agents la charge de remettre droit ce qu'on leur amène de travers; et dans des négociations sur le nombre de postiers nécessaires pour faire le travail correctement et humainement, pour mailler correctement le territoire et assurer le remplacement des absences sans faire appel à la précarité institutionnalisée comme le fait aujourd’hui La Poste. Les recrutements doivent compenser les départs, l'hémoragie est trop avancée à ce jour pour que l'entreprise y survive: c'est 40 000 emplois non remplacés qui sont assurés aujourd'hui par le personnel restant. Cela suppose aussi que La Poste cesse de pratiquer une chasse aux sorcière envers les militants syndicaux, qu'elle traduit régulièrement en conseil de discipline (le droit de la fonction publique ne protégeant pas les représentants syndicaux comme dans le code du travail). La Poste doit respecter les militants et les instances représentatives du personnel au niveau local, les CHSCT et les CT , en respectant leurs droits, en présentant suffisamment à l’avance et avec les impacts sur le personnel et sur l’emploi tous les projets de réorganisation qu’elle met en avant. Les CHSCT et les CT doivent par ailleurs avoir un droit de veto, pour pouvoir s’opposer à des projets qui mettraient en danger la vie d’autrui, comme à La Fère ou dans de plus en plus d’autres sites. Mais la solution appartient elle à La Poste ? La totalité de l'actionnariat de La Poste - et donc de sa direction - appartient à l'Etat (directement ou via la caisse uploads/Management/ la-veritable-histoire-du-postier-qui-s-x27-est-suicide-dans-l-x27-aisne.pdf

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  • Publié le Sep 26, 2021
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