LE MODÈLE DU TRIANGLE DIDACTIQUE La didactique étudie sur le terrain ce qui est
LE MODÈLE DU TRIANGLE DIDACTIQUE La didactique étudie sur le terrain ce qui est au centre de l’acte éducatif, selon le modèle du triangle pédagogique de Jean Houssaye : est-ce le savoir, l’enseignant ou l’élève. Du point de vue scolaire, on parle de « savoir, professeur et élève ». Le triangle pédagogique représente trois sommets ou pôles : le savoir, l’enseignant et l’apprenant. Il modélise les éléments fondamentaux en relation dans l’acte d’enseigner, donnant ainsi une image de la complexité de cette situation. Pour cette raison, les auteurs parlent aussi à son sujet de système didactique ou de triangle didactique. Le triangle didactique est une représentation schématisée du système didactique. Le système didactique, qui apparaît dans toute médiation du savoir entre un enseignant et un enseigné, est formé des interrelations produites entre les trois pôles du triangle. 1. LES TROIS PÔLES DU TRIANGLE « Les termes savoir (S), professeur (P) et élèves (V) […]. Le savoir désigne les contenus, les disciplines, les programmes, les acquisitions, etc. Les élèves renvoient aux éduqués, aux formés, aux enseignés, aux apprenants, aux s’éduquants », etc. Le professeur est aussi bien l’instituteur, le formateur, l’éducateur, l’initiateur, l’accompagnateur, etc. »1. 1.1. Pôle du savoir démarche spécifique organisant les connaissances ; notions de pré-requis dans les connaissances ; formulation et présentation des objectifs ; objectifs valables et souhaitables en fonction de l’âge des enfants ; logique disciplinaire (ex : géographie et cartes) ; souci du programme ; 1 Houssaye, Jean, 2002, La pédagogie, une encyclopédie pour aujourd’hui, Paris, éd. ESF, Coll. « Pédagogies », p. 15. 1 Axe psychologique Axe cognitif Appropriation didactique Axe praxéologique Axe formatif Interactions didactiques Axe épistémologique Axe sommatif Élaboration didactique 1 2 3 didactique ; etc. si pôle trop fort : dérive pragmatique (maître qui fait une conférence) ; si pôle trop faible : manque de contenus. 1.2. Pôle du maître s’interroger sur son rôle dans la relation éducative ; quel contexte pédagogique instaurer ; selon que le formateur est à l’aise ou non avec la gestion des groupes, sait maîtriser ou non l’hétérogénéité des parcours. Il optera vers un dispositif souple, ouvert, ou plus rigide ; faire l’inventaire des procédures d’apprentissage, globalement, de toutes les formes du travail didactique ; évaluation de sa propre action didactique. ; formation, savoirs, expérience, tempérament... enseignant « expert » ; pédagogie du modèle : explicitation des procédures ; processus d’apprentissage ; etc. si pôle trop fort : dérive démiurgique (maître qui croit à la toute puissance de sa parole, à la malléabilité de l’esprit) ; si pôle trop faible : absence d’identification au maître, absence de l’envie de lui faire plaisir.\ Questions à se poser Les éléments de la séance pédagogique observée - comment les élèves sont-ils motivés ? L’enfant est-il reconnu ? (dans le groupe et par le professeur) Avec quel professeur l’enfant préfère-t-il travailler ? L’enfant est-il mis au centre de l’activité ? Les élèves apprennent-ils tous de la même façon ? Peut-on parler de stratégies proposées par l’élève ? Que fait l’enseignant pour que l’élève apprenne ? Passe-t-il du plus simple au plus difficile ? Professeur attaché au texte sans aucune modification ? Comment s’établit la planification, l’exécution et le contrôle de « ce qu’il faut faire » et du « comment faire » ? 2 Quêter sur l’élève d’avant et l’élève qui assiste à des séances musicales scolaires. Entrer en dialogue avec l’enfant : Quelle est la part du faire et du « dire sur » ? Le temps de la parole, le temps du silence. « L’enseignant n’a pas pour mission d’obtenir des élèves qu’ils apprennent, mais bien de faire en sorte qu’ils puissent apprendre. Il a pour tâche, non la prise en charge de l’apprentissage - ce qui demeure hors de son pouvoir - mais la prise en charge de la création des conditions de possibilité de l’apprentissage ». (Chevallard, 1986) 1.3. Pôle de l’élève s’interroger sur la situation de départ, autrement dit sur l’ensemble des données personnelles, sociales, institutionnelles ; s’interroger sur le degré d’éducabilité de l’élève, sur sa compréhension, sur la maturité de ses capacités opératoires ; tenir compte des envies, prendre comme levier les références et les modèles valorisés par les élèves, susciter le désir et motiver ; contrôler la communication, chercher des procédures de mise en confiance, d’encouragement, d’aide à la recherche ; penser l’activité de recherche en fonction de l’hétérogénéité des sujets apprenants ; prise en compte de l’état psychologique de l’élève, des capacités d’attention, des styles cognitifs, des rythmes de travail, des différences de niveau… si pôle trop fort : dérive psychologique (écoute passive des aspirations de l’élève, concentration sur ses processus d’apprentissage au détriment de ce qu’il convient d’apprendre...) ; si pôle trop faible : violence faite à l’enfant dans son intégrité. « Une idéologie très répandue suppose un lien de simple transfert de l’enseignement vers l’apprentissage : l’élève enregistre ce qui est communiqué par l’enseignant avec peut-être quelques pertes d’informations ». (Laborde 1989) Questions à se poser C’est le sujet formé, l’être observable au sein de la société. Est-ce que cet élève est différencié quand il est en difficulté ? Chercher où l’on parle de quelque chose de nouveau. Les attentes et les interrogations de l’enfant vis-à-vis sa formation musicale scolaire. L’influence de l’activité musicale de l’enfant. 3 Quels sont les types de médiation ? médiation groupe / élève ; parole du professeur. Le groupe La centralisation sur le contact avec l’autre. La manière dont il agit dans un travail collectif o indépendance, soumission ou conformité au groupe ; o intérêt collectif de l’action ; o Peut-on parler de bonheur collectif ? L’attachement au groupe : comment se tissent les relations inter-groupales ? Comment l’élève apprend-il ? Quelle structure de groupe d’apprentissage distingue- t-on ? Chercher la similitude entre les élèves. Groupe directif ou semi-directif. La relation avec l’enseignant Comment l’élève apprend-il ? o L’enseignant lui donne-t-il une réponse toute faite ? o Les élèves parlent-ils pour chercher la solution ? Le rapport personnel et direct de l’élève au savoir o Est-ce que l’élève découvre ? o Dire sur ce qu’on a découvert. Chercher les initiatives personnelles de la part des enfants : le partage, le rôle primordial accordé à l’enfant. Ce schéma de base permet d’analyser différents modes pédagogiques. Il vise à mettre en évidence les nécessaires interactions (les côtés du triangle) entre 3 pôles (les trois sommets du triangle) : le savoir, le maître, l’élève. L’une des propositions récentes est celle du maître médiateur : celui-ci n’est alors plus celui qui donne le savoir à l’élève (on parle alors de savoir réifié), mais celui qui aide l’élève à s’approprier un savoir. Cette interaction peut alors se représenter comme la médiane issue du sommet « maître ». Ces interrelations nécessitent la mise en place d’un milieu didactique propice à l’acquisition des connaissances par les élèves. D’un point de vue théorique, c’est la notion de système qu’introduit le triangle pédagogique dans la réflexion sur la situation d’enseignement. Il porte le regard sur l’aspect irréductible de celle-ci à l’une de ses composants et sur les relations binaires et ternaires qu’elle comprend. Si une centration temporaire ou un angle d’entrée dans cet ensemble peut reléguer au second plan certains aspects de la complexité ainsi modélisée, cela restera temporaire et conscient dans 4 l’analyse des situations ou dans la conception de l’acte d’enseigner. Dans son approche orientée par une préoccupation quant aux contenus d’enseignement, la didactique proposerait plutôt une entrée par le savoir, mais celle-ci n’est pas nécessaire et la relégation au second plan des autres pôles, ou la suspension temporaire ou partielle de leur considération, peut devenir un moyen technique d’approche, avant un retour à l’ensemble des éléments constitutifs de la situation d’éducation. 2. LES TROIS AXES DU TRIANGLE Enseigner : axe Maître - Savoir ou axe sommatif Comment le maître se situe-t-il par rapport au savoir ? Théorie de Skinner ... ; le guidage ; pédagogie du programme. Former : axe Maître - Elève ou axe formatif Comment le maître et l’élève sont-ils en relation ? (Dominante après 1968) ambiance de classe ; transmission de sa passion. Apprendre : axe Elève - Savoir ou axe cognitif Comment l’élève s’approprie-t-il le savoir ? contrats, projets ; évaluation, diagnostic du champ cognitif ; métacognition ; conflit sociocognitif ; situation-problème ; travail dans la zone proximale de développement ; prise en compte de l’erreur et émergence des représentations initiales de l’enfant. 3. LES TROIS PROCESSUS DU TRIANGLE – Jean HOUSSAYE2 2 Houssaye, Jean, 2002, La pédagogie, une encyclopédie pour aujourd’hui, Paris, éd. ESF, Coll. « Pédagogies », 352 p. 5 Processus enseigner Processus apprendre SAVOIR La pédagogie par définition : « c’est l’enveloppement mutuel et dialectique de la uploads/Management/ le-triangle-didactique.pdf
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