1 Sous le Haut-Patronage du Président de la République du Tchad, S.E.M. Idriss
1 Sous le Haut-Patronage du Président de la République du Tchad, S.E.M. Idriss DEBY ITNO Conférence internationale Éducation des filles et formation des femmes dans l’espace francophone : Défis, bonnes pratiques et pistes d’action 18-19 juin 2019 – N’Djamena Note de cadrage (Version du 05/04/2019) Contexte Depuis la Conférence de Jomtien en 1990 sur l’Éducation pour tous (EPT), le Forum de Dakar, le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2000, puis le Forum mondial sur l’éducation à Incheon en 2015, suivi des nouveaux Objectifs pour le développement durable (ODD) à l’horizon 2030, le développement de la scolarisation, et particulièrement celle des filles, est considéré comme une priorité de l’agenda international. Parallèlement, l’Agenda 2030 a ouvert un nouveau chapitre dans la longue lutte en faveur de l’égalité entre les sexes. Alors que le cinquième Objectif est essentiellement axé sur l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles, les autres objectifs y contribuent également, dont l’ODD4 sur l’éducation qui reconnaît explicitement l’égalité entre les femmes et les hommes comme principe directeur pour la réalisation du droit à l’éducation. Dans son plan de transformation structurelle de l’Afrique formalisé par l’agenda 2063, l’Union Africaine, dans son aspiration 1 (objectif 14) et son aspiration 6 (notamment en son objectif 51), vise également à « éliminer toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes et des filles ». Elle vise aussi à consentir « des investissements soutenus fondés sur l’universalité en matière d’éducation de la petite enfance et de l’éducation de base », et à « éliminer les inégalités entre les hommes et les femmes à tous les niveaux de l’éducation ». Ce faisant, de nombreuses actions, mesures et initiatives ont été prises, marquant l’engagement de la plupart des pays et de la communauté internationale, en vue d’éliminer les inégalités de scolarisation en défaveur des filles, et de promouvoir une éducation de qualité, inclusive et libre de toute discrimination. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’engage aussi en faveur de la réduction des inégalités et des disparités de genre : la scolarisation des filles et l’égalité entre les filles et les garçons dans l’accès à une éducation élémentaire, secondaire et supérieure gratuite et de qualité, libre de discrimination tout au long de la vie, constitue un des cinq objectifs de la Stratégie de la Francophonie pour la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, des droits et de l’autonomisation des femmes et des filles dont elle s’est dotée au Sommet d’Erevan (11-12 octobre 2018). Cette Stratégie appelle à promouvoir des pratiques éducatives dénuées de stéréotypes sexistes, dès le plus jeune âge et tout au long de la vie, à favoriser le maintien des filles à l’école, l’achèvement des cycles primaire et secondaire, notamment en milieu rural, l’élimination des inégalités entre les sexes dans la transition du primaire vers tous les domaines de l’enseignement secondaire et supérieur. Les violences de genre en milieu scolaire constituent en ce sens un obstacle majeur au maintien des filles à l’école, du fait des pratiques traditionnelles telles que les mariages d’enfants, les mariages forcés et les grossesses précoces. Il est en effet fréquent que les filles contraintes au mariage ne soient plus autorisées à poursuivre leur scolarité, diminuant de facto leurs opportunités d’employabilité et d’autonomisation financière et perpétuant ainsi le cycle de la pauvreté. L’absence d’enregistrement des naissances à l’état civil mine également le droit fondamental des enfants, dont celui des filles, à l’éducation. Réaliser l’égalité entre les sexes exige une approche fondée sur les droits assurant et garantissant aux filles non seulement l’accès et l’achèvement de cycles complets d’enseignement, mais aussi leur 2 autonomisation, à travers l’acquisition d’un socle de connaissances et de compétences qui leur servira tout au long de leur vie. Qu’en est-il dans les faits ? Dans quelle mesure l’écart entre les sexes s’est-il résorbé ces quinze dernières années? Si l’inscription des filles ne garantit pas l’achèvement ni l’acquisition de compétences effectives, les progrès réalisés depuis le Forum de Dakar sont considérables, en particulier dans l’enseignement primaire. Dans le secondaire, bien que les inégalités scolaires selon le sexe aient été réduites, elles demeurent vivaces dans certains pays1. Et si les progrès en termes quantitatifs sont indéniables, la question de la qualité de l’éducation reste posée : une majorité d’élèves n’atteint pas le niveau d’acquisition en lecture et en mathématiques comme observé dans les dix pays africains ayant fait l’objet d’analyse dans le cadre du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) en 20142. En outre, les disparités ne se limitent pas à l’accès et à la réussite scolaire, mais concernent aussi les opportunités offertes aux filles en matière de disciplines scolaires, et à la limitation des parcours éducatifs à leur portée. Ainsi, dans les filières professionnelles et techniques, ou dans les filières sélectives, notamment scientifiques, technologiques, ou préparant aux métiers de l’ingénierie, les filles sont sous-représentées dans de nombreux pays3 et elles sont très minoritaires au cycle de doctorat. Dès lors, comment soutenir l’accès et le maintien des filles dans les pays encore marqués par d’importantes disparités? Quelles stratégies doit-on mettre en place pour lever les obstacles à la rétention, à la réussite et à l’achèvement scolaire des filles ? Comment leur garantir la transition cruciale du cycle primaire au cycle secondaire ? Comment accroître leur participation dans des formations techniques et professionnelles, ou dans des études supérieures, et favoriser leur spécialisation dans des filières scientifiques et technologiques ? Comment créer des environnements d’apprentissage égalitaires ? De quelle manière peut-on renforcer les synergies profitables aux filles et aux jeunes femmes entre l’alphabétisation/l’éducation non-formelle (AENF) et l’éducation formelle, y compris avec le secteur de l’Enseignement et de la Formation techniques et professionnels (EFTP) ? Comment faire progresser les cadres législatifs et réglementaires, les politiques, les programmes et les pratiques dans les pays francophones, en particulier ceux d’Afrique ? Quels types d’appui proposer aux pays dans lesquels les indicateurs ont le moins progressé ? Quelles recommandations pour une meilleure prise en compte du genre dans les systèmes éducatifs (gouvernance, production de données, formation des enseignants, contenus d’enseignement, modalités d’évaluation des acquis scolaires etc.)? Quelles stratégies pour lutter efficacement contre les stéréotypes et les violences sexistes en milieu scolaire? Quelles sont les bonnes pratiques que l’on peut capitaliser et sur lesquelles on peut se baser pour réformer les systèmes éducatifs et garantir une éducation gratuite et de qualité à toutes les filles et toutes les femmes de l’espace francophone, tout au long de leur parcours scolaire et académique? D’autre part, comment accroitre l’employabilité des jeunes filles et des femmes ? Quels sont les métiers ou les nouveaux métiers qui sont présentement ouverts aux femmes ? Quelles sont les perspectives d’emplois que ces métiers offrent? Comment favoriser l’accès des femmes aux formations débouchant sur des métiers pour lesquels la demande est forte? Quels sont les principaux obstacles à contourner pour assurer la formation professionnelle et technique des jeunes filles et des femmes ; quelles sont les stratégies qui ont fait leurs preuves dans ce domaine et quelles sont les bonnes pratiques que l’on peut capitaliser pour accroitre l’employabilité des jeunes filles et des femmes? Quelles opportunités peut offrir l’entrepreneuriat dans l’autonomisation économique des femmes ? Comment développer la culture entrepreneuriale chez les jeunes filles et les femmes ? 1 OIF et Institut de Recherche pour le développement (2018), Etat des lieux sur la scolarisation des filles en Afrique subsaharienne francophone. 2 PASEC (2015). PASEC2014 - Performance des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne francophone : Compétences et facteurs de réussite au primaire. PASEC, CONFEMEN, Dakar. 3 Selon le rapport de l’UNESCO (2018), Déchiffrer le code: l'éducation des filles et des femmes aux sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM), les filles ne sont que 35 % à travers le monde à étudier dans les disciplines STEM au niveau de l'enseignement supérieur et des écarts sont observés au sein de chaque discipline. Par exemple, seulement 3 % des étudiantes de l'enseignement supérieur choisissent de faire des études dans les technologies de l’information et de la communication (TIC). 3 Comment renforcer l’accès des femmes à des formations managériales ? Comment favoriser la prise en compte de l’entrepreneuriat dans les cursus de formation ? C’est pour tenter de répondre à ces questions que cette conférence internationale est envisagée. L’enjeu de l’éducation et de la formation des filles et des femmes concerne l’ensemble de l’espace francophone mais cette conférence mettra un accent particulier sur les pays du Sud, en particulier les pays d’Afrique, tout en s’appuyant sur les leçons apprises dans les pays du Nord et d’autres espaces géographiques. Finalité La Conférence servira de plateforme d’échange et de cadre de dialogue entre acteurs clefs 1) sur les bonnes pratiques et les stratégies qui ont fait leurs preuves en vue de faire face aux difficultés et défis qui entravent l’éducation et la formation des filles et des femmes, à tous les niveaux d’enseignement ; 2) sur la mise en place d’actions concertées, efficaces et fondées sur des données fiables et 3) sur uploads/Management/ note-de-cadrage-conference-oif-education-des-filles-v7-05avril2019.pdf
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- Publié le Apv 01, 2021
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