LES FACTEURS PSYCHOLOGIQUES DE LA PERFORMANCE Compte-rendu du stage de formatio

LES FACTEURS PSYCHOLOGIQUES DE LA PERFORMANCE Compte-rendu du stage de formation continue des cadres techniques Rapporteur : Alain Talabaza Bulletin Technique- F.F.C.K. - N°53 - novembre 1990 La Fédération Française de canoë-kayak a organisé à l'intention des conseillers techniques, un stage intitulé "les facteurs psychologiques de la performance en canoë- kayak". Ce stage, financé par le Secrétariat d'État jeunesse et Sport dans le cadre du programme de formation continue des cadres techniques, s'est déroulé du 12 au 16 décembre 1989 au CREPS de Chalain. 17 cadres techniques y ont participé... Le programme comportait des interventions de haut niveau faites par les meilleurs spécialistes du moment sur le thème retenu. Évidemment le laboratoire de psychologie de l'INSEP y avait une place de choix. Chronologiquement, les intervenants ont été les suivants : • Christine Le Scanff (chercheur au laboratoire de psychologie de l'INSEP) : résultats d'une enquête réalisée par l'INSEP auprès de 109 athlètes de haut niveau en canoë-kayak intitulée : "épidémiologie de la réussite sportive, • Jacques Roisin (entraîneur national slalom) : diversification des intervenants dans l'entraînement des athlètes de haut niveau • Elisabeth Rosnet (chercheur au laboratoire de psychologie de l'INSEP): évolution du potentiel psychologique des athlètes de haut niveau, • Marc Lévêque (maître de conférence à l'UFR-STAPS de Dijon) : expérience de préparation psychologique des athlètes de l'équipe de France de voile pour les jeux olympiques de Séoul, • Guy Missoum (chef du laboratoire de psychologie de l'INSEP) : préparation mentale de l'athlète en canoë-kayak, conseils aux entraîneurs, relations entre entraîneurs et entraînés. Bernard JACQUOT ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA RÉUSSITE SPORTIVE EN CANOË-KAYAK Christine le SCANFF L'INSEP à réalisé une enquête afin de mieux connaître certaines caractéristiques des athlètes de haut niveau en canoë-kayak et de trouver des éléments constant qui permettraient d'avoir des prédictions de la performance en canoë-kayak. De plus cette enquête servirait d'outil à la disposition du psychologue et de l'entraîneur. Cette enquête se décompose en deux parties. La première est consacrée à l'étude des facteurs psycho-sociologiques prédictifs de la performance dans la population de l'élite du canoë-kayak: - biographie culturelle, - processus relationnels, - repères de constantes sociologiques, - interactions entre l'environnement et le sportif. La seconde partie étudie les caractéristiques de chaque activité. L'enquête comprend 60 questions d'ordre général, plus des questions précises et confidentielles sur la biographie du sportif. Une enquête complémentaire a été réalisée sur les différents paramètres intervenant dans l'équipage, surtout en course en ligne ; 100 athlètes y ont répondu. Indications globales 15 % des athlètes se situent en région parisienne. La pratique de haut niveau modifie le fonctionnement des études de façon favorable pour 33 %, et de façon défavorable pour 23 %, alors que 45,8 % sont en conflit avec l'autorité scolaire. Pour 88,1 % la compétitivité est importante pour la réussite. Les activités de loisirs La lecture pour 56,6 %, mais aussi le théâtre, les voyages, la photo... Certains athlètes se plaignent du manque de temps pour ces activités (notamment en course en ligne). La plupart des athlètes lisent plutôt des quotidiens non sportifs. Biographie sportive Le début de la pratique se situe pour 40 % entre 3 et 9 ans. 80 % n'ont jamais arrêté l'entraînement en dehors de la période de repos annuelle. Les principales motivations Dépense physique 50%. Vaincre 42,90 %. Recherche du risque 44 % La pratique des parents 48,6 % des pères ont pratiqué un sport, 11 % ont pratiqué le canoë-kayak, 8,2 % des pères pratiquent encore. En slalom la mère à une influence plus importantes pour les enfants: 65,1 % des mères pratiquent une activité physique, 46,8 % des mères pratiquent le canoë-kayak. Entraînement 61,5 % des athlètes établissent leur plan d'entraînement seul, 42 % d'entre eux pratiquent la préparation mentale. Les relations entraîneur-entraîné 35,5 % des athlètes ne sont pas affectés par l'absence de l'entraîneur, 58,5 % sont handicapés par l'absence de l'entraîneur. La demande des athlètes vis-à-vis des entraîneurs Des 109 athlètes, 72,5 % demandent de la compétence, 61 % une aide tactique et technique, 37,7 % de bonnes qualités relationnelles. Comportement à l'approche des grandes compétitions Parmi les athlètes in interrogés : 82 % ont des troubles psychosomatiques, 58,7 % manquent de stabilité, 34 % ont des rituels (fétichismes), 44 % considèrent la co-présence favorable, 30,3 % sont perturbés par une co-présence. Attente d'une reconnaissance sociale 7 % des athlètes interrogés n'attendent aucune reconnaissance sociale, aucun effet pour l'ascension professionnelle. Équipage A l'intérieur des équipages le processus relationnel est lié à la place. En K4, c'est la place avant ou arrière qui est la plus demandée. Si 57 % des athlètes interrogés ont participé au choix de leurs équipiers, 25,7 % n'adhèrent pas aux choix de leur place. DIVERSIFICATION DES INTERVENANTS DANS L'ENTRAÎNEMENT DES ATHLÈTES DE HAUT NIVEAU Jacques ROISIN Une complexité Actuellement l'activité d'un athlète de haut niveau se situe à la charnière, (ou au centre), de plusieurs secteurs - les objectifs sportifs (jusqu'aux jeux olympiques), - le niveau de vie, la réussite sociale (jusqu'à la reconversion professionnelle), - la vie normale (vies familiale, conjugale, culturelle ... ), - l'équipe opérationnelle et la structure institutionnelle (de l'entraîneur de club au Comité International Olympique, en passant par l'entraîneur national, le médecin etc.). Face à cette complexité, à ces multiples intervenants et à ces diverses structures, l'entraîneur doit toujours savoir où se placer, comment se positionner , et quel système relationnel privilégier. Rôle de l'entraîneur L'entraîneur devra s'efforcer de définir les objectifs en accord avec les athlètes. Il a un rôle essentiel dans la mise en place des échéances (le calendrier qu'il élabore à un gros pouvoir de conviction). L'athlète ressent souvent la structure institutionnelle comme un frein ; d'ailleurs il ne se gène pas pour la refuser. L'entraîneur lui, ne peut pas agir de même : il doit intégrer les règles institutionnelles. L'entraîneur fait partie de la vie courante de l'athlète ; son absence est parfois très mal ressentie. Il doit prendre en compte toutes les valeurs de la vie de l'athlète, ses croyances, ses habitudes... Les identifier n'est pas toujours facile, mais il est quelquefois nécessaire de les renforcer ou de les modifier. Un entraîneur doit avoir suffisamment d'autonomie, de liberté d'esprit, de curiosité et d'ouverture pour se remettre en question, rechercher de nouvelles solutions et de nouveaux moyens pour dialoguer, légitimer les idées, favoriser la communication. Il lui est donc indispensable de bien connaître de fonctionnement de l'athlète, ce qui permet d'avoir des décisions démocratiques ou autoritaires adaptées aux situations. Il évitera ainsi les conflits, et prendra en compte tous les partenaires. Il est particulièrement important d'expliquer ses idées et ses conceptions, de définir son niveau de compétence, ainsi que son champ d'intervention. Un entraîneur peut ne pas être compétent dans un domaine particulier ; les athlètes ne lui en tiendront pas rigueur s'il sait le reconnaître, et trouver en contrepartie les partenaires nécessaires pour répondre aux besoins. L'entraîneur doit être capable d'évaluer objectivement la réussite de l'athlète. ÉVOLUTION ET POTENTIEL PSYCHOLOGIQUE DES ATHLETES DE HAUT NIVEAU Elisabeth ROSNET, laboratoire de psychologie de l'INSEP Le laboratoire de psychologie de l'INSEP à élaboré des tests sur un échantillonnage d'athlètes de haut niveau dans le domaine psycho-affectif. Évaluation auto-affective (test de BORTNER) Ce test mesure le mode de comportement des individus face au stress. Il a été mis au point par un médecin, à partir des études des maladies cardio- vasculaires. Les individus du patern A sont pressés, efficaces, Les facteurs psychologiques de la performance- Bulletin Technique- F.F.C.K. - N°53 - novembre 1990 ambitieux, aiment les responsabilités, veulent se réaliser. Ce test donne des indications sur le dynamisme de l'individu, sur le rapport au temps, sur le besoin de reconnaissance, sur l'ambition. Inventaire de la personnalité (test de EYSENCK) Ce test permet de mesurer l'extraversion, la stabilité émotionnelle, la stabilité sociale. Auto -évaluation (test de SPIEL BERGER) En fonction de trois situations (repos, compétition, normale), il donne un indice d'anxiété. Le MIPG Ce test est utile pour mesurer les interactions en groupe ainsi, que l'adaptabilité à la vie en groupe. Dans le protocole, il faut répondre aux questions suivantes : S = Comment se perçoit le sujet ? 0 = Comment est-il perçu ? I = Comment voudrait-il être perçu ? Pour chaque individu, les réponses données sont comparées les unes aux autres. Parmi les nombreuses combinaisons possibles, retenons : - la situation d'harmonie: S = 0 = I, - celle de rejet total: S ≠ 0 ≠ 1, - celle de dépendance: S ≠ I et S = 0, - celle de conflit: S = I et S ≠ 0. Test projectif pour sportif (MISSOUM- LAFORESTRIE) Dans ce test, le sportif décrit et commente les images qui lui sont proposées sur des planches à dessins. Ces images sont groupées par thème. Les réponses sont dites: - positives si le sportif essaie de comprendre, - négatives s'il dévalorise les personnages de la planche, - adaptatives s'il cherche la thématique de la planche, - de contrôle lorsqu'il n'a pas de position, - comportementales en cas de réaction particulière à uploads/Management/ preparation-mentale-en-kayak.pdf

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  • Publié le Apv 15, 2022
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