Problématique Pour l’ensemble du système électrique, de la production à la dist

Problématique Pour l’ensemble du système électrique, de la production à la distribution, le seuil des pertes globales considéré comme acceptable pour les experts internationaux est de 15 à 16 %. Ce pourcentage inclut les pertes techniques et les pertes non techniques. Les pertes techniques Les pertes techniques proviennent généralement de la production et du transit sur le réseau : – Les pertes techniques de la production sont liées aux moyens de production et aux auxiliaires ; l’amélioration de l’efficacité et de l’exploitation des outils de production permet de réduire ces pertes. – Les pertes techniques de transport et distribution pro­ viennent du transit sur le réseau. Elles sont liées à un mauvais rendement du réseau suite au déséquilibre des charges, aux pertes actives et réactives, au mauvais facteur de puissance etc., pour ne citer que certaines des causes possibles. Ces pertes sont évaluées en faisant la différence entre les injections et les soutirages entre les dif­ férents niveaux. Elles représentent 5 % à 10 % maxi (distribu­ tion) et 3 % (transport) des pertes totales. Des méthodes de prévision grâce à des simulations (load flow) permettent d’en assurer la maîtrise. Il est toutefois important de noter que les outils d’analyse et d’aide à la décision pour le transport et la distribution ne sont pas les mêmes tant les problèmes rencontrés à chaque niveau sont de nature différente. Les pertes non techniques L’énergie consommée non enregistrée constitue la compo­ sante principale des pertes non techniques. S’il paraît aisé d’en estimer le niveau global par déduction des pertes globales ou de la différence entre l’énergie injectée au réseau de distribution et l’énergie effectivement facturée, les origines de ces pertes ne sont pas toujours évidentes et elles ne peuvent êtres mesurées précisément. Il est estimé que dans certains pays en développement, les pertes de nature non technique peuvent atteindre 50 % de la quantité totale d’électricité injectée dans le réseau ! Des facteurs endogènes (mauvaise maîtrise de la facturation, agents malhonnêtes, etc.) et exogènes (utilisation frauduleuse de l’énergie, etc.) aux sociétés de distribution sont considé­ rés. Aussi, les moyens de les combattre et de les réduire sont à imaginer. Des mesures et des contrôles sur le terrain par­ ticipent de ces moyens. Ce sont des opérations relativement difficiles et complexes qui nécessitent de l’organisation et de la méthode. La présente fiche technique de PRISME porte sur ces pertes non techniques et les moyens de les réduire, en s’appuyant sur l’expérience de la Compagnie Ivoirienne d’Électricité (CIE). Principes de base Il est établi qu’il est trois fois moins coûteux d’économiser 1 kWh d’électricité en améliorant le rendement du réseau de distribution que d’investir dans un nouveau moyen de produc­ tion de ce kWh, selon les experts de la Banque mondiale. De plus, le Conseil Mondial de l’Énergie identifie les pertes non techniques et les taux élevés de non-recouvrement comme l’une des raisons les plus importantes contribuant aux pertes financières de nombreux fournisseurs d’énergie, plus que des niveaux trop bas des prix de l’énergie. C’est ce constat et les difficultés liées à la mobilisation des investissements nécessaires qui fondent les actions engagées pour optimiser les pertes. Les méthodes et techniques mises au point à cette fin tiennent de l’approche système. Cette approche permet de prendre en compte, dans sa globalité, le problème de développement, d’exploitation et de gestion du réseau qu’il pose comme un problème typique de recherche opérationnelle dont la fonction-objectif de base, visant à mini­ miser les dépenses et la défaillance du système, fait apparaître la nécessité de réduire les pertes globales (pertes techniques et non techniques) pour atteindre l’optimum économique. Ainsi, des économies de pertes sont recherchées tant au niveau du processus de planification (dimensionnement et choix des investissements par exemple) que de l’exploitation Le contrôle des pertes non techniques d’électricité Thématique: Les politiques de maîtrise de l’énergie F i c h e t e c h n i q u e P R I S M E nº 8 Thématique: Les politiques de maîtrise de l’énergie F i c h e t e c h n i q u e P R I S M E nº 8 ' Les indicateurs de viabilité des politiques énergétiques Le contrôle des pertes non techniques d’électricité du système (dispatching économique, contrôle des installa­ tions, etc.) et de sa gestion (organisation, contrôle des factu­ rations et suivi des recettes, etc.). La démarche présentée ici ne concerne que le volet gestion. Son objectif global est de réduire l’énergie non enregistrée afin d’améliorer les recettes et le niveau d’encaissement et de met­ tre en place des dispositifs pour pérenniser les résultats et maî­ triser l’outil de gestion. Cette façon de faire permet d’instaurer une culture de lutte contre la fraude et d’autocontrôle qui en général manque dans les entreprises où seuls les services d’inspection sont chargés de traiter toutes les affaires à carac­ tère irrégulier ou frauduleux. Précisons également que nous ne nous intéresserons qu’aux fraudes et anomalies portant sur les comptages d’énergie électrique, initiées par la clientèle et les collaborateurs ou avec la complicité de ceux ci. Autrement dit, les fraudes informatiques ne sont pas incluses. Problèmes observés et solutions techniques Dans le cadre de l’exploitation du réseau de distribution et des relations avec les clients, de nombreux dysfonctionne­ ments portant non-enregistrement de la consommation sont déce­lés sur les systèmes de comptage. Leur nature doit être cernée afin d’imaginer les solutions de lutte contre eux. Non-enregistrements de l’énergie Deux types de dysfonctionnements à l’origine des non- enregistrements de l’énergie peuvent être identifiés : a) La consommation n’est pas mesurée. Les causes en sont : Raccordements clandestins, mauvaise estimation de la charge raccordée, long délai de prise en compte des appa­ reils de mesure installés, etc. b) La consommation est mesurée sans exactitude. Les fac­ teurs explicatifs peuvent être : Fraude et sabotage sur les appareils de mesure, défectuo­ sité des appareils de mesure, mauvais raccordement des installations, etc. Qualification des dysfonctionnements Les irrégularités ou dysfonctionnements constatés sur l’enre­ gistrement des consommations sont le fait d’actions sur les comptages (compteurs) ou facturations, de façon délibérée ou involontaire. Ainsi peuvent-ils être classifiés par nature et qualifiés. a) Les fraudes. Ce sont les actions délibérées sur les systèmes de comptage ou la facturation de façon à réduire la con­ sommation enregistrée et à payer. Ces fraudes peuvent être répertoriées en 2 types, les fraudes techniques et les fraudes administratives (tableau 1). b) Les anomalies. Les anomalies sont des erreurs constatées sur les installations par les agents releveurs ou « agents de zones », ou signalées par les clients. Elles donnent lieu à des corrections par la compagnie d’électricité. On pourrait citer, entre autres : Nouvel index de consommation inférieur à l’ancien index, compteur défectueux, index anormalement élevé, compteur non listé, etc. Une fois les dysfonctionnements recensés et qualifiés, le contrôle technique des équipements et le contrôle administratif de la mise en œuvre des procédures de travail sont organisés de façon inopinée et/ou à la demande suite à un constat de dysfonctionnement grave. Cette fraude est classique dans les supermarchés qui « shuntent » volontairement la Boîte Secura Intensité des compteurs des HTA (BSI). Tant que la fraude n’est pas découverte, ils ne payent pas le niveau normal de facture. Dès qu’ils sont découverts, ils payent les pénalités et le rappel de consommation sans difficulté. L’analyse des consommations et des contrôles inopinés réguliers permettent de maîtriser ce genre de fraudes. Les stratégies de contrôle des comptages chez les clients Les différentes fraudes et anomalies répertoriées sont à codifier pour servir de base de travail (voir, par exemple, le Règlement du Service Concédé, annexe au contrat de cession État de Côte d’Ivoire – CIE, et qui détermine les conditions d’application de la concession aux usagers ; ce type de document est disponible pour consultation dans les bureaux du concessionnaire). Une part de la stratégie peut consister en l’analyse, aussi finement que possible, du mécanisme de ces anomalies et fraudes, afin d’imaginer les parades, les mettre en œuvre et les faire évoluer. L’expérience a montré une distribution sociologique des ­fraudes. Ainsi, les fraudes ont tendance à être plus sophistiquées chez les clients résidentiels importants (puissance d’abonnement supérieure à 30 ampères triphasés) et les clients industriels que chez les petits clients. Les campagnes systématiques sont donc à organiser et conduire spécifiquement en fonction des Tableau 1 : Exemples de fraudes techniques et administratives Fraudes techniques Fraudes pratiquées sur les parties mécaniques ou électriques des comptages : – fraudes mécaniques (plombs laboratoires enlevés, capot compteur percé pour bloquer le disque, etc.) – fraudes électriques (sectionnement interne du fil de tension, shuntage des conducteurs, branchement direct, etc.) Fraudes administratives Tarification non conforme à la puissance souscrite, cumul d’index, consommation d’énergie après résiliation, sous facturation Thématique: Les politiques de maîtrise de l’énergie F i c h e t e c h n i q u e P R I S M E nº 8 ( Les indicateurs de viabilité des politiques énergétiques clients, des quartiers (résiden­tiels, ­administratifs, précaires, etc.) et par types d’activités industrielles (sociétés manufacturières, uploads/Management/ prisme-controle-pertes.pdf

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  • Publié le Sep 22, 2021
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