Des organisations pédagogiques pour faire réussir les élèves à l'école maternel
Des organisations pédagogiques pour faire réussir les élèves à l'école maternelle Réseau des personnes ressources maternelle en circonscription Groupe départemental de formateurs Cécile LALOUX, inspectrice de l'éducation nationale 2012 – 2013 1 Sommaire Introduction 3 Les orientations nationales pour l'école maternelle 5 Faire réussir tous les élèves à l'école maternelle: Fiche 1 - L'hétérogénéité en question 8 Différencier à l'école maternelle Fiche 2 - Quelle différenciation en classe maternelle ? 10 Exploiter l'hétérogénéité pour mieux réussir Fiche 3 - La conduite d'activités en groupe hétérogène 13 Fiche 4 - Les classes multi-niveaux 20 Fiche 5 - Des aménagements pédagogiques décidés et assumés en équipe 28 Décloisonner pour faire réussir ensemble les élèves Fiche 6 - Un principe, des réalités 30 Fiche 7- Exemples et illustrations 31 Prévenir et remédier : Les ateliers de stimulation, d'entraînement et de réactivation Fiche 8 - La stimulation langagière 34 Fiche 9 - Le programme Lecture en GS 41 Des actions massées pour faire réussir les élèves Fiche 10 - Les Modules d'Approfondissement des Compétences en Langue Orale ou S d'Approfondissement des Compétences en Langue Orale en MS 44 Fiche 11 - Les Modules d'Approfondissement des Compétences en Lecture-Ecriture en GS 51 Aider les élèves au delà de la classe Fiche 12 - L'aide personnalisée 53 Fiche 13 - La collaboration avec les familles 56 Pour en savoir plus 61 2 Introduction L'école maternelle est une école dont l'identité et les spécificités sont connues et reconnues (gestion du temps, prise en compte des besoins et rythmes biologiques, expériences sensorielles et motrices, jeu), et qui se veut exigeante et ambitieuse pour tous les enfants qu'elle accueille. Elle joue un rôle déterminant dans la réussite future des élèves. Bien que non obligatoire, près de 100% des enfants de 3 ans (pour seulement 36 % en 1960) fréquentent aujourd'hui l'école maternelle en France. La description des buts de l'école maternelle dans le B.O. Hors-Série N°3 du 19 juin 2008 en montre l'importance : rendre l'élève progressivement autonome, lui faire acquérir le langage oral et découvrir l'écrit, tout cela en prenant en compte le rythme propre de l'enfant. "L’école maternelle a pour finalité d’aider chaque enfant, selon des démarches adaptées, à devenir autonome et à s’approprier des connaissances et des compétences afin de réussir au cours préparatoire les apprentissages fondamentaux. L’objectif essentiel de l’école maternelle est l’acquisition d’un langage oral riche, organisé et compréhensible par l’autre. À l’école maternelle, l’enfant établit des relations avec d’autres enfants et avec des adultes. Il exerce ses capacités motrices, sensorielles, affectives, relationnelles et intellectuelles ; il devient progressivement un élève. Il découvre l’univers de l’écrit. En répondant aux divers besoins des jeunes enfants qu’elle accueille, l’école maternelle soutient leur développement. Elle élargit leur univers relationnel et leur permet de vivre des situations de jeux, de recherches, de productions libres ou guidées, d’exercices, riches et variés, qui contribuent à enrichir la formation de leur personnalité et leur éveil culturel. [...] Le programme de l’école maternelle, sans horaire contraignant, présente les grands domaines d’activité à aborder sur les trois années qui précèdent l’entrée dans la scolarité obligatoire ; il fixe les objectifs à atteindre et les compétences à acquérir avant le passage à l’école élémentaire. La mise en œuvre du programme doit prendre en compte les étapes et le rythme du développement de l’enfant." Dès l'entrée à l'école maternelle, des écarts importants sont observés chez les enfants souvent en lien avec des inégalités sociales et culturelles : • En matière de socialisation intellectuelle, à la fois cognitive et langagière : familiarité acquise pour certains et pas du tout pour d’autres avec le rapport au langage propre à l’école, réflexif et distancié ◦par exemple dans la manière de s’adresser à un enfant • En matière d’acculturation à l’écrit : familiarité ou non avec des objets culturels : compréhension ou non des fonctions de l’écrit (productrice d’une motivation pour se les approprier) • En matière de ressources à mobiliser : pas d’usages donc pas d’acquis • En matière de connivence entre la maison / la famille et l'école : « double solitude » de certains élèves (Bernard LAHIRE1) pour désigner cette situation où les enfants, quand ils arrivent à l’école avec les histoires de la maison, cela n’intéresse pas l’école et quand ils repartent à la maison avec ce qu’il s’est passé à l’école, cela n’intéresse pas la maison. Le devenir parent d’élève, pour des parents, c’est savoir suffisamment ce qui se fait à l’école 1Bernard LAHIRE (né en 1963) est un sociologue français, professeur de sociologie à l'École normale supérieure de Lyon et directeur de l'Équipe Dispositions, pouvoirs, cultures, socialisations du Centre Max-Weber (CNRS). Ses travaux portent sur la production de l'échec scolaire à l'école primaire, les modes populaires d'appropriation de l'écrit, les réussites scolaires en milieux populaires, les différentes manières d'étudier dans l'espace de l'enseignement supérieur, l'histoire du problème social appelé « illettrisme », les pratiques culturelles des Français. 3 non pas pour faire l’école à la maison mais pour y porter attention. « Ceux qui découvrent l’univers scolaire comme un univers relativement nouveau et étranger dépendent le plus complètement de l’école pour réussir » (Bernard LAHIRE, La raison scolaire, PU Rennes, 2008) . Parmi les enfants qui arrivent à l’école maternelle, certains ont déjà acquis des repères d’élève et sont prêts à habiter les habitudes scolaires et à goûter d’emblée au bonheur qu’apporte la culture écrite. Pour d’autres, l'environnement qu’ils abordent en venant à l’école est complètement nouveau . Tous les enfants n’arrivent donc pas à l’école dans les mêmes conditions, avec les mêmes connaissances et les mêmes avantages. Ils n’arrivent pas tous déjà constitués en élèves et c’est le rôle de l’école maternelle que de leur permettre de le devenir, sans bien évidemment se contenter de " fabriquer " des élèves. Mais les observations conduites à la fin de l'école maternelle montrent que les élèves qui en profitent le plus sont justement ceux qui ont débuté leur parcours scolaire avec des avantages. L'école maternelle ne parvient pas à estomper les écarts observés initialement et participe ainsi à l'émergence des premières inégalités scolaires. Au delà de la construction des premiers apprentissages par tous, l'école maternelle doit également jouer un rôle essentiel dans le repérage et la prévention des difficultés, des déficiences et des troubles en particulier dans le domaine du langage. Elle a pour finalité d'aider chaque enfant, selon des démarches adaptées, à devenir autonome et à s'approprier des connaissances et des compétences afin de réussir au cours préparatoire les apprentissages fondamentaux. Il n’y a pas une réponse pédagogique unique à l’hétérogénéité, que ce soit dans la classe ou dans l’école, surtout en ce qui concerne la répartition des élèves. Les équipes pédagogiques doivent cependant y réfléchir et remettre éventuellement en cause les schémas habituels de réponse pour s'adapter toujours plus efficacement aux besoins différents des élèves. Elles doivent faire des choix constructifs et savoir aussi quelles compétences elles souhaitent développer chez leurs élèves. Avec son entrée à l'école maternelle, l'enfant s'engage dans un parcours scolaire qui sera long et que les enseignants s'engagent à aménager et accompagner pour répondre aux capacités et besoins de chacun. C'est au quotidien par la mobilisation des énergies et des compétences que se construit et se renforce l’idée de parcours scolaire avec la volonté d'insister sur la continuité des actions dans leurs effets et des apprentissages dans la progressivité de leur construction. Au fil de l'école maternelle, les enseignements prendront en compte la diversité des rythmes d’apprentissage des élèves. L'articulation entre l'école maternelle et l'école élémentaire fera l'objet d'une attention partagée et sera organisée pour garantir la réussite des élèves et la progression des apprentissages. 4 Les orientations nationales pour l'école maternelle La loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école n°2005-380 du 23 avril 2005 Loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'École (Article 9) - Loi n°2005-380 du 23 avril 2005 Sans rendre obligatoire l'apprentissage précoce de la lecture ou de l'écriture, la formation qui est dispensée dans les classes enfantines et les écoles maternelles favorise l'éveil de la personnalité des enfants. Elle tend à prévenir des difficultés scolaires, à dépister les handicaps et à compenser les inégalités. La mission éducative de l'école maternelle comporte une première approche des outils de base de la connaissance, prépare les enfants aux apprentissages fondamentaux dispensés à l'école élémentaire et leur apprend les principes de la vie en société. Le socle commun de connaissances et de compétences Compétence 7 Décret n°2006-830 du 11 juillet 2006 Mise en œuvre du Livret Personnel de Compétences Circulaire n° 2010-087 du 18-6-2010 Le décret du 11 juillet 2006 pris en application de la loi pour l'avenir d'avril 2005 organise le contenu du socle commun autour de sept grandes compétences qui définissent ce qu'aucun élève ne doit ignorer en fin de scolarité obligatoire. Compétence 7 L'autonomie de la personne humaine est le complément indispensable des droits de l'homme : le socle commun établit la possibilité d'échanger, d'agir et de choisir en connaissance de cause, en développant la capacité de juger par soi-même. L'autonomie uploads/Management/ production-departementale-des-organisations-pour-faire-reussir-les-eleves.pdf
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- Publié le Sep 14, 2022
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