DYNAMIQUE DE GROUPE ET METHODE DE GESTION DE CONFLITS OBJECTIF GENERAL Il s’agi

DYNAMIQUE DE GROUPE ET METHODE DE GESTION DE CONFLITS OBJECTIF GENERAL Il s’agit après avoir montré la nature essentiellement conflictuelle des relations interindividuelles au sein du groupe, d’indiquer les modalités d’expression des conflits ainsi que les mécanismes spontanés ou élaborés de clarification et de gestion. OBJECTIFS SPECIFIQUES 1. Présenter le cadre conceptuel en insistant sur les notions fondamentales caractérisées par une réelle récurrence dans les différentes analyses scientifiques : individu, personne, personnage, acteur, groupe, champ, habitus, action, réaction, malentendu, jeu, stratégie, système. 2. Rendre compte des axes principaux de la théorie de la dynamique de groupe développée par Kurt Lewin ainsi que les principales contributions apportées par la psycho-sociologie des organisations et des petits groupes. 3. Présenter la place du conflit dans l’organisation, la diversité de son mode d’expression et les stratégies de prise en charge dont il fait le plus souvent l’objet. SYNTHESE Les organisations et les micro-communautés fonctionnent sur la base de matrice normative qui régule les échanges entre les différents acteurs. Ces normes font souvent l’objet de violation, de défiance et même de contestation, autant d’actes qui conduisent à des conflits entre individus mais aussi entre l’acteur et le système. Si l’on se réfère à la sociologie marxiste, le conflit est inhérent à toute organisation, il en est la condition principale de fonctionnement et d’évolution. Il s’agit plutôt de le prévoir pour atténuer son impact négatif dans la vie de l’organisation. 1 Lewin pense que la mise en place d’une dynamique de groupe, l’inscription du particulier dans le général et le traitement systémique des questions qui se posent à la micro-communauté sont autant de ressources pour la gestion des conflits. A cela s’ajoute l’approche par la communication horizontale qui implique les acteurs et les met au service de la réalisation des objectifs de l’organisation. I. INDIVIDU ET GROUPE 1) Individu, personne, personnage, acteur 2) Champ et habitus II. THEORIE DE LA DYNAMIQUE DE GROUPE 1) Lewin et les principes fondateurs 2) La contribution de la sociologie des organisations III. LE CONFLIT ET LE SYSTEME 1) Le conflit comme inhérent au système 2) Le conflit comme expression de la déconstruction, le paradoxe d’OLSON 3) Gestion ou résolut des conflits a. Approche systémique b. L’anticipation ou la prévention 2 IV. LA PLACE DE LA COMMUNICATION DANS L’ORGANISATION INTRODUCTION 3 Les relations entre les individus telles qu’elles se déploient au sein du système restent traversées par des conflits divers fondés sur le malentendu, l’incompréhension, les tensions, les formes de rejet et d’exclusion, l’insatisfaction, les fausses représentations, etc. Autant de modalités des rapports avec l’autre qui montrent que le conflit est fondamentalement la base des relations interindividuelles. Il s’agit, après avoir formulé une telle hypothèse de voir les aspects des relations entre les acteurs qui restent marquées par ces conflits. I. INDIVIDU ET GROUPE 1) Individu, personne, personnage, acteur L’individu est celui qui reste à parfaire par une éduction ou une socialisation dont les contours sont dessinés par le groupe. En conséquence, un individu est un être imparfait, un être en formation qui a encore un niveau insuffisant d’assimilation des valeurs et des principes de la communauté dans laquelle il évolue. L’individu est corrélativement celui qui pense plus à lui qu’au groupe, c’est –à dire celui qui développe des attitudes articulées autour du triomphe de son égo. C’est pourquoi Martin BUBER a estimé qu’en phase de construction la personnalité de l’individu promeut le « je » et exclue le « tu ». On peut donc dire que l’individu se pose en s’opposant à autrui dans la mesure où il se réserve les délices de l’existence et confine tous les autres à la périphérie. La personne renvoie à l’être qui met l’accent sur la simulation et la dissimulation. Le mot personne vient de persona qui signifie masque. C’est donc dire que la personne affiche un visage qui ne reflète pas son être profond. Ce décalage entre le je et le moi provoque l’incompréhension, le malentendu et les appréciations approximatives. Voilà pourquoi Gaston BERGER a considéré que la personne est l’être qui s’emmure dans son jardin secret sans aucune possibilité de communication profonde avec son entourage. Le personnage renvoie à l’être qui joue le jeu de la société. Il a des attitudes d’emprunt qui lui permettent passagèrement de satisfaire les attentes d’un milieu. Voilà qui fait que le personnage traduit un décalage entre ce qu’on est et ce qu’on veut offrir comme personnalité à un cadre particulier dans lequel on évolue. Jean STAROBINSKI considère que le personnage est celui qui nie l’être et la substance au profit du paraitre et de l’accidentel. Disons simplement que la personnalité du personnage est conjoncturelle et non structurelle. L’acteur, comme dans une pièce de théâtre, est celui qui cherche à tirer son épingle du jeu en jouant correctement un rôle qu’on lui a imposé. Il travaille dans 4 le sens de manipuler le système tout en donnant l’impression de se soumettre aux normes établies. Son objectif est de faire triompher ses intérêts sans perturber le dispositif établi par le système. C’est pourquoi Michel CROZIER a estimé que l’acteur s’engouffre dans les zones d’incertitude c’est –à dire les espaces de confusion pour accéder aux ressources et/ ou au pouvoir. Au total le système ne fonctionne que sous le mode d’un cadre de régulation des échanges entre individus mus par la satisfaction de leur intérêt personnel. Ce qui est de nature à provoquer des conflits de toute sorte pouvant aller dans certains cas jusqu’à l’altération de l’équilibre relatif établi par la communauté. 2) Champ et habitus Ces notions ont été introduites dans l’espace des sciences sociales par Pierre BOURDIEU qui a considéré qu’il faut rompre avec le mot société marqué par la généralité et l’abstraction. En réalité l’individu se meut dans des groupes différents qui impriment circonstanciellement une orientation à sa conduite. C’est donc dire que toute attitude adoptée se circonscrit dans un cadre socio-affectif défini. La conduite, le cas échéant, renvoie à l’habitus. Elle reste marquée par l’élasticité et la relativité. Le cadre ou le milieu dans lequel passagèrement on évolue renvoie au champ. Ainsi donc autant il ya de champs, autant il ya de groupes distincts dans lesquels l’individu peut se trouver. BOURDIEU aboutit à la conclusion qu’il n’existe pas de comportements stéréotypés ou figés puisque tout individu change en fonction des milieux. Ce qui signifie alors qu’il est impossible de connaître la personne et de prévoir a priori ses actions et ses réactions. Cette méconnaissance fondamentale de l’autre conduit forcément à des attentes déçues des malentendus et même des frustrations. Sous ce rapport l’évocation du champ et de l’habitus conduit à la constatation des difficultés dans les relations interindividuelles. Au fond BOURDIEU accepte la thèse que l’être humain est un mystère insondable, il s’identifie à cette ombre opaque dont parle Marcel PROUST. II. THEORIE DE LA DYNAMIQUE DE GROUPE 1) LEWIN et les principes fondateurs 5 La théorie de la dynamique de groupe a été introduite dans les années 1945 aux Etats-Unis par Kurt LEWIN. Il est parti des études effectuées sur les petits groupes ainsi que du psychodrame élaboré par MORENO. Ces différentes contributions ont insisté sur l’idée que l’acteur appartient à un groupe qui peut le motiver en l’impliquant à la définition des méthodes et des buts. A côté de ses études, s’est développée en Allemagne et aux Etats-Unis, la théorie de la forme avec des penseurs comme VON BRENTANO, WOLFGANG KOHLER, Kurt KOFFKA, Max WERTHEIMER qui ont montré que du dynamisme du système dépend en définitive la conduite de l’acteur. Ils ont été fortement influencés par Claude LEVI STRAUSS dont les travaux ont indiqué que la partie reste dépendante du tout : il s’agit du structuralisme fondé sur le postulat que l’individu n’est que ce que le groupe fait de lui. En conséquence, LEWIN après avoir médité sur toutes ces contributions, a élaboré une théorie dont les principes fondateurs s’articulent autour des axes suivants : - L’individu évolue dans un milieu - Le milieu fonctionne sur la base de règles - L’individu est motivé s’il comprend les règles - La compréhension des règles est facilitée par la participation de l’acteur - La participation de l’acteur facilite la réalisation des objectifs du groupe - Le groupe, en réalisant ses objectifs, assure l’émancipation de ses membres. Au total, la théorie de la dynamique de groupe a montré que lorsque l’acteur partage les préoccupations de la communauté, il met en œuvre des stratégies et des ressources pour leur réalisation. Seulement pour en arriver à un tel niveau, il est nécessaire qu’il soit totalement impliqué à la conception, à l’élaboration, à l’exécution et à l’évaluation des règles du jeu. Par contre, lorsqu’il se sent victime d’une exclusion ou d’une marginalisation, il mobilise toute son industrie pour faire échouer les objectifs du groupe. Ses actions pourraient prendre plusieurs formes comme le dénigrement, le désaveu, l’hostilité, les menées destructrices, le découragement, etc. Pour LEWIN, ces différentes attitudes traduisent l’absence d’une dynamique de groupe. 2) La contribution de la sociologie des organisations La sociologie des organisations s’est développée dans un uploads/Management/ support-de-cours-msc-gestion-des-conflits.pdf

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  • Publié le Aoû 13, 2022
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