Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN : 2665-7473 Volume 4 : Numéro
Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN : 2665-7473 Volume 4 : Numéro 2 Revue ISG www.revue-isg.com Page 633 L’ADMINISTRATION PUBLIQUE MAROCAINE ET LE PARI DE LA PERFORMANCE THE MOROCCAN PUBLIC ADMINISTRATION AND THE PERFORMANCE CHALLENGE ENNESRAOUI Driss Enseignant chercheur Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Université Chouaib Doukkali, El Jadida Laboratoire de Recherche en Gestion, Economie et Sciences Sociales (LARGESS) Maroc atia005@hotmail.com RDAIT Ahmed El Haiba Doctorant Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Université Chouaib Doukkali, El Jadida Laboratoire de Recherche en Gestion, Economie et Sciences Sociales (LARGESS) Maroc ae.rdait@gmail.com Date de soumission : 01/03/2021 Date d’acceptation : 24/04/2021 Pour citer cet article : Ennesraoui.D & Rdait.A (2021) « L’administration publique marocaine et le pari de la performance », Revue Internationale des Sciences de Gestion « Volume 4 : Numéro 2» pp : 633 – 649. Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN : 2665-7473 Volume 4 : Numéro 2 Revue ISG www.revue-isg.com Page 634 Résumé Après l’adoption de la nouvelle constitution par un référendum populaire le 1er juillet 2011, et face aux enjeux et aux contraintes de la mondialisation, le Maroc s’est engagé dans plusieurs chantiers de réformes structurelles et institutionnelles, en vue de faire émerger le pays dans les rangs des Etats modernes et développés. Dans ce sens, et vu son rôle central dans le développement socio-économique du pays, l’administration publique marocaine a connu un grand processus de réforme et de restructuration, afin de rendre performante la gestion du service public. Ce processus de modernisation a abouti à l’adoption d’un nouvel arsenal juridique relatif à la gestion des finances publiques, à la régionalisation avancée, et à la mise en place des plans stratégiques pour l’amélioration de la gestion de la chose publique, dont l’objectif principal est de faire passer la gestion publique d’une logique de moyens à une logique de résultats. L’objectif de cet article est de porter un regard sur la particularité du concept et de la démarche de la performance dans le secteur public, et sur les contraintes de sa mise en place dans l’administration publique marocaine, ainsi que les perspectives de son évolution et son amélioration au sein de cette organisation publique. Mots clés : Administration publique ; Réforme ; Performance ; Pilotage ; Nouveau Management Public Abstract After the adoption of the new constitution by a popular referendum on July 1, 2011, and faced with the challenges and constraints of globalization, Morocco has embarked on several projects of structural and institutional reforms, with a view to bringing the country to the fore. in the ranks of modern and developed states. In this sense, and given its central role in the socio-economic development of the country, the Moroccan public administration has undergone a major reform and restructuring process, in order to make the management of the public service efficient. This modernization process led to the adoption of a new legal arsenal relating to the management of public finances, advanced regionalization, and the establishment of strategic plans for the improvement of the management of public affairs, whose main objective is to move public management from a logic of means to a logic of results. The objective of this article is to take a look at the particularity of the concept and approach of performance in the public sector, and the constraints of its implementation in the Moroccan public administration, as well as the perspectives of its evolution and improvement within this public organization. Keywords: Public administration, Reform, Performance, Steering, New Public Management Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN : 2665-7473 Volume 4 : Numéro 2 Revue ISG www.revue-isg.com Page 635 Introduction Avec l’adoption de la nouvelle constitution de 2011, le Maroc s’est engagé dans un vaste chantier de réforme de son administration publique, à travers sa restructuration et sa modernisation, afin qu’elle soit capable d’assurer la bonne gestion du service public, de veiller à l’intérêt général et de fournir aux usagers des services de qualité. Ce processus de modernisation a abouti à l’adoption d’un nouvel arsenal juridique relatif à la gestion des finances publiques, à la régionalisation avancée, et à la mise en place des plans stratégiques pour l’amélioration de la gestion de la chose publique. En effet, une nouvelle loi organique relative à la loi de Finances (LOLF) a été adoptée en 2015, elle repose sur trois piliers : le renforcement de la performance de la gestion publique, la transparence et la reddition des comptes, dont l'ambition principale est de faire passer la gestion publique d'une logique de moyen à une logique de résultats. Le Maroc a également procédé à une grande réforme territoriale en 2015, visant à ériger les collectivités territoriales en instances dotées de mécanismes et de moyens leur permettant de jouer un rôle central dans le développement local, à travers l’adoption des lois organiques relatives aux régions, provinces, préfectures et communes, et de la charte nationale de la déconcentration administrative (CNDA). L’objectif de cette nouvelle réforme est de faire passer l’administration publique territoriale d’un système où primait le respect strict et bureaucratique des dispositions légales à une gestion axée sur la recherche de la performance et de l’efficacité du service public. Pour accompagner ces changements, le gouvernement marocain a élaboré un plan national de réforme de l’administration publique pour la période de 2018-2019, qui vise à concrétiser les orientations générales susceptibles de propulser le processus de la réforme vers des transformations structurelles de l’administration, dans la visée de développer les services publics et de renforcer la confiance entre les citoyens et l’administration. Ce plan comprend vingt-quatre projets principaux répartis en quatre transformations : organisationnelle, managériale, numérique et éthique, visant à assurer la qualité des services publics et à veiller à l’intérêt général. La finalité de tous ces changements réglementaires et structurels est d’atteindre la performance administrative pour satisfaire les attentes et les exigences des usagers, afin de faciliter l’intégration réelle du citoyen à travers sa participation effective à la gestion de la chose publique, et d’accompagner et d’appuyer le développement socio-économique du pays. Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN : 2665-7473 Volume 4 : Numéro 2 Revue ISG www.revue-isg.com Page 636 L’objectif principal du présent article est d’apporter un éclairage sur le concept et la démarche de la performance dans l’administration publique marocaine, à travers : - La présentation des spécificités du concept de la performance et de son utilisation dans l’administration publique ; - La présentation de la démarche de la performance et l’analyse des contraintes qui entravent sa mise en place dans l’administration publique marocaine. Pour cela, nous allons répondre à trois questions principales, à savoir : Quels sont les fondements théoriques de la démarche de la performance ? Quelle est la démarche de performance mise en place au sein de l’administration publique marocaine ? et quelles sont ses contraintes et ses perspectives d’évolution ? Pour répondre à ces questions, nous présenterons dans un premier temps l’approche théorique de la démarche de la performance à travers une revue de littérature ; dans un second temps, nous expliciterons la démarche de performance adoptée dans l’administration publique marocaine ; enfin, nous analyserons les contraintes d’une telle démarche, ainsi que les perspectives de son évolution. 1. Les spécificités de la performance dans l’administration publique La performance est un concept difficile à définir, elle occupe une place fondamentale dans toutes les organisations. Dans le présent paragraphe, nous présentons une revue de littérature de cette approche tout en se basant sur les travaux déjà réalisés dans ce sens et sur les fondements du nouveau management public. 1.1 La performance de l’administration publique : tentative de définition La notion de la performance est présente avec force dans la littérature de gestion, plusieurs recherches en sciences de gestion se sont intéressées à l'étude et à l'analyse de la particularité de cette approche qui occupe une place centrale dans toutes les démarches du management des organisations. Les résultats d'un grand nombre de recherches ont démontré la complexité de la définition de la performance, comme le confirme Annick Bourguignon, la performance est un concept à caractère polysémique, dont les chercheurs ne partagent pas toujours la même vision. Elle peut être définie comme étant, un constat officiel enregistrant un résultat accompli à un instant T, toujours en référence à un contexte, à un objectif et à un résultat attendu, et ce quel que soit le domaine (Notat, 2007). Pour Bartoli (1997), le concept de la performance ne peut Revue Internationale des Sciences de Gestion ISSN : 2665-7473 Volume 4 : Numéro 2 Revue ISG www.revue-isg.com Page 637 être définie qu'en le mettant en relation avec trois notions : résultats, moyens et objectifs, et en le reliant à trois logiques : une logique d’efficacité ; d’efficience ; et de budgétisation. Pour (Marion et al., 2012), quelle que soit la grille de lecture choisie pour définir la performance, ce concept est associé à quatre principes fondamentaux à savoir : - L’efficacité qui traduit l’aptitude de l’entreprise à atteindre ses objectifs, en rapportant les résultats aux objectifs ; - L’efficience qui met en relation les résultats et les uploads/Management/599-article-text-2166-1-10-20210510.pdf
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- Publié le Sep 24, 2021
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