FICHE TECHNIQUE N° 27 La Lettre du CEDIP - En lignes n° 27 - octobre 2003 - pag
FICHE TECHNIQUE N° 27 La Lettre du CEDIP - En lignes n° 27 - octobre 2003 - page 1 LES DIFFÉRENTS NIVEAUX DE COMPÉTENCES DANS LES ORGANISATIONS Ces trois niveaux de compétences sont souvent dissociés par les manuels de sciences de gestion2. Le concept de compétences individuelles est le plus utilisé ; nous allons en approfondir deux autres qui sont encore en débat : les compétences de l’organisation et les compétences des collectifs de travail. 1 Bellenger Lionel, Pigallet Philippe (1996) - Dictionnaire de la formation et du développement personnel - ESF - D’après la définition de Roger Mucchielli - p. 216 2 Cf. bibliographie. En bref La réflexion sur les compétences s’est focali- sée dans un premier temps sur les compétences individuelles. Il est rapidement apparu que les compétences d’un agent ne peuvent être isolées de celles de son entourage professionnel. La complexité des problèmes à résoudre, le déve- loppement du travail en réseau sont autant de facteurs qui ont accéléré la réflexion sur les compétences des collectifs de travail. Les évolutions des missions et des enjeux des organisations par rapport à leurs différents par- tenaires rendent nécessaire, enfin, une ré- flexion plus globale et plus stratégique sur les compétences de l’organisation. Une organisation n’existe que pour accomplir les missions qui lui sont confiées. Pour être effi- cace dans l’action celle-ci mobilise des collec- tifs de travail de niveaux et de tailles différents (groupe projets, groupes de travail, équipes…) ayant chacun à élaborer des productions ou à fournir des prestations spécifiques. Ils participent à la mise en œuvre d’une politique publique et sont composés d’un certain nombre d’agents occupant chacun un poste. A chacun de ces trois niveaux organisationnels (organisation, collectifs de travail, agent) corres- pondent des compétences spécifiques. Il revient donc aux directions de les manager afin d’être le plus efficace possible dans l’action. Niveau organisationnel Définition Exemples Typologie de compétence Organisme social ayant des missions, des moyens, du person- nel, des règles et une adminis- tration interne. Il est composé de sous-systè- mes (arrondissements, secré- tariat général, bureaux, subdi- visions…) interdépendants. L’ensemble est en relation dy- namique avec un environne- ment et capable d’évoluer par rapport à cet environnement1 . Direction d’Adminis- tration Centrale, Direction Régionale ou Départe- mentale de l’Equipement, Centre Interrégional de Formation Profession- nelle, … Compétences de l’orga- nisation. Organisation Collectifs de tra- vail Groupe d’individus (agents ou personnes extérieures) tra- vaillant ensemble en vue d’at- teindre un résultat donné dans un délai imparti avec des moyens spécifiques. Ces collectifs de travail peuvent être internes à un sous-sys- tème (équipe d’élagage pour une subdivision) ou transverse (équipe d’études pluridisci- plinaires). Groupe de travail, équipe projet, équipe de fauchage ou d’élagage, équipe d’études, … Compétences des col- lectifs de travail. Individu / Agent Personne (interne ou externe à l’organisation) intégrée à un collectif de travail pour ses compétences spécifiques. La plupart des personnes compo- sant un collectif de travail sont des agents de la structure ayant chacun un poste de tra- vail spécifique. Responsable de la for- mation, chargé d’étu- des, comptable, chef d’équipe, … Compétences indivi- duelles. La Lettre du CEDIP - En lignes n° 27 - octobre 2003 - page 2 I - COMPETENCES DE L’ORGANISATION ET COMPETENCES DES COLLECTIFS DE TRAVAIL La réflexion sur les compétences s’est focali- sée dans un premier temps sur les compéten- ces individuelles. Celles-ci sont produites par un agent dans une situation professionnelle don- née. Elles correspondent à une mobilisation et à une combinaison dans l’action d’un certain nombre de ressources (savoirs, savoir-faire opé- rationnels, savoir-faire relationnels, aptitudes). Elles sont directement liées à un contexte et s’observent en situation de travail. Elles sont définies et validées par l’environnement direct. Elles doivent être référées à un résultat at- tendu1 ». Il est cependant rapidement apparu que les compétences d’un agent ne peuvent être iso- lées de celles de son entourage professionnel : la qualité d’un rapport fourni sera par exemple largement tributaire de la dactylographie, de la relecture par ses pairs, de la mise en page par un graphiste… La complexité des problèmes à résoudre rend d’autre part nécessaire le travail en équipe (sou- vent pluridisciplinaire). Le développement du tra- vail en réseau (intranet, internet …), la rapidité avec laquelle les connaissances et les compé- tences se renouvellent, l’évolution des rapports Il s’agit ici d’appréhender par exemple les compé- tences attendues d’un service déconcentré de l’Etat (une Direction Régionale ou une Direction Départementale) par ses bénéficiaires (élus lo- caux, usagers, responsables d’administration centrale…) à partir des résultats ou des presta- tions qu’ils attendent. Ces bénéficiaires s’adres- sent à une entité ayant une certaine pérennité dans le temps, non à des individus qui peuvent être mutés ou à des équipes qui évoluent dans le temps. n Définition et caractéristiques G Définition Les compétences de l’organisation représentent ce que l’entité sait faire, notamment ce sur quoi elle est (elle doit être) la plus performante ; c’est ce qui lui permet d’exister et d’avoir un « avan- tage concurrentiel » par rapport à d’autres orga- nisations. Elles résultent de la diversité des com- pétences (d’agents et/ou de collectifs de travail) et de moyens mobilisés dans un contexte donné par une organisation afin de produire une pres- tation ou un résultat en vue de satisfaire un pres- tataire. Cette mobilisation crée un ensemble de savoir-agir particuliers, spécifiques à l’organisa- tion qui les détient. sociaux à l’intérieur des systèmes de produc- tion qui privilégient de plus en plus la réflexion collective sont autant de facteurs qui ont accé- léré la réflexion sur les compétences des col- lectifs de travail. Les évolutions des missions et des enjeux des organisations par rapport à leurs différents par- tenaires rendent nécessaire une réflexion plus globale et plus stratégique sur les compéten- ces de l’organisation. Le vocable de compétences collectives est très largement utilisé dans notre ministère pour évo- quer les dimensions autres que les compéten- ces individuelles ; il a le mérite de tirer la ré- flexion sur les compétences vers sa dimension collective ; il présente cependant l’inconvénient majeur, d’englober deux réalités relativement dif- férentes : • les compétences spécifiques à l’organisation ; • les compétences spécifiques aux collectifs de travail. Le terme de compétences collectives crée de la confusion ; c’est pour cette raison qu’il n’a pas été retenu dans ce document. 1 - Les compétences de l’organisation La réflexion sur les compétences de l’organisation est une entrée possible de la réflexion sur les compétences au sein d’un service ; les autres niveaux (compétences des collectifs de travail, compé- tences individuelles) étant directement induits par les choix arrêtés, notamment en terme d’organisa- tion et de fonctionnement (structure et processus). 1 DPSM (Nov. 2002) : Typologie des familles de compétences requises au METLTM - Disponible sur le site intranet de la DPSM. La Lettre du CEDIP - En lignes n° 27 - octobre 2003 - page 3 Pertinence de la réflexion stratégique et prospective Compétences de l’organisation Motivation des agents et/ou des collectifs de travail Combinaison de compé- tences de collectifs de travail et de moyens mobilisés n Expliciter les compétences de l’organisation Lister les compétences stratégiques requises nécessite d’analyser les évolutions institution- nelles, les enjeux et les missions avant d’expli- citer les principaux résultats attendus. Ces ré- sultats devront traduire de manière observable, voire quantifiable, les objectifs fixés à un service, une unité ou un agent. C’est à partir des résul- tats attendus que seront listées les compéten- ces stratégiques induites. Il est peut être utile, dans les situations de rup- ture, de faire abstraction de l’organisation en place afin de ne pas dénaturer la réflexion pros- pective (Quelle serait dans l’absolu la solution la plus adéquate ?). Il sera toujours temps de contextualiser en intégrant les contraintes. La « typologie des familles de compétences re- quises du Ministère » est actuellement une pre- mière entrée possible pour la réflexion au sein d’un service sur les compétences de l’organisa- tion et, en corollaire, des collectifs de travail. Elle propose un dénominateur commun national ayant vocation à être adapté à un contexte local. Elle identifie huit grandes familles rassemblant les missions et les finalités attribuées aux services du Ministère1 : G L’identification des résultats attendus de l’organisation - Le point de départ : • Analyse des évolutions institutionnelles afin de repérer les glissements dans les priorités du Ministère et/ou les modifications qui peuvent avoir un impact sur les compétences à maîtriser au sein du service. (Quelles missions ?). • Analyse des attentes des partenaires locaux du service. • Hiérarchisation de ces évolutions et enjeux afin de se focaliser sur ce qui est véritablement stra- tégique pour le service. (Quelles sont les mis- sions qui justifient la raison d’être de la structure ?). - L’explicitation des résultats : • Explicitation, à partir des points retenus de ré- sultats observables et mesurables et/ou de pres- tations attendues. (Que nous demande-t-on de produire ? Quelles sont les prestations attendues par nos bénéfi- ciaires ?). • Hiérarchisation de ces résultats afin de se fo- caliser sur ceux qui sont véritablement uploads/Management/ftechnique27-cle7edaca 1 .pdf
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- Publié le Oct 30, 2021
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